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sur 1086 notes
Le lieu, devenu musée de l'immigration, que j'ai visité, comme l'auteure, est effectivement très émouvant.Il lui a inspiré cette histoire, racontée par le personnage principal, directeur fictif qui aurait quitté le dernier l'île, en 1954.Mais qui ne la quittera pas vraiment...

Il aurait pu emporter avec lui ses secrets douloureux mais le coroner, dépêché sur place, trouvera les feuilles de ses aveux et les conservera. Ce personnage de John Mitchell, refermé sur lui-même, n'éveille pas vraiment la sympathie du lecteur.Ce sont les deux figures féminines du roman qui apportent la lumière de leur belle âme: Liz, sa femme, et Nella, une immigrée de passage dont il tombera amoureux.

Et surtout l'évocation de tous ces immigrés est fort touchante: leurs déchirements, leur dénuement, leurs espoirs souvent réduits à néant en venant aux Etats-Unis.Comme l'écrit , des années plus tard, dans son livre, un des immigrés du roman passé par ce lieu :" Ellis Island, marchepied d'une terre désirée et d'un rêve à construire." Mais malheureusement aussi: " Le temps n'existe plus, l'attente en est la seule mesure."

Il y a une atmosphère particulière à Ellis Island.J'ai ressenti un courant de tristesse, d'indicibles chagrins, en observant tous ces visages figés, entre appréhension et désir d'autre chose, qui sont présentés dans le musée.L'auteure a bien su restituer, avec toute la finesse, la délicatesse qui la caractérisent, les émotions liées à ce lieu de tous les possibles, cette " Porte d'Or" si difficile à franchir...

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John Mitchell, le dernier gardien d'Ellis Island. Comment ne pas tomber sous le charme de cet homme amoureux fou de sa femme trop rapidement disparue. Comme ne pas adoré cet homme droit, pur, qui ne transige pas sur les principes. Un homme sur qui compter, solide comme ce roc qu'il gère pour encore 9 jours et 9 nuits. Parce qu'Ellis Island ne sera plus. Ou du moins, pas avec cette vocation qu'on lui a connu jadis. Mitchell profite de ces derniers jours pour coucher sur papier ses souvenirs. Il nous raconte comment fonctionnait cette porte d'entrée sur l'Amérique. Il nous narre les bateaux, les arrivants, les files d'attente interminables, les morts, les mis de côté, le processus de sélection. Il nous raconte les sourires pour ceux qui entrent, et le désespoir pour ceux qui se font refuser, dont le rêve se voit avorté. Les mots résonnent, porteurs de ce pan de l'histoire de l'immigration aux États-Unis. C'est intelligent, délicat... Une excellente lecture.
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Séduite par Les heures silencieuses, j'ai eu envie de découvrir les autres romans de Gaëlle Josse. J'ai donc choisi cette histoire dont le sujet me tentait. Eh bien je n'ai pas été déçue. le dévoilement par le directeur de ce lieu de tri, pour appeler les choses par leur nom, de ses souvenirs, de ces ressentis m'a également envoûtée. Là encore sous la surface lisse il y a un homme avec des doutes, des chagrins, des regrets, des remords dont il fait part dans son journal pendant ces quelques jours où il reste seul après la fermeture d'Ellis Island lieu si plein des appréhensions, et des espoirs de tant d'hommes, de femmes, d'enfants qui ne savent pas encore si cela va être le début d'une nouvelle phase de leur vie, difficile sûrement mais ouverte, ou le retour à tout ce qui les a incité à partir.
La fin garde pour moi son ambiguïté, ce qui est un plus.

Très beau roman. Je dois recevoir bientôt Nos vie désaccordées, je n'ose espérer une autre lecture pleine d'émotions.
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L'histoire de John Mitchell, un homme à la dérive après le décès très, trop précoce de son épouse. Elle a traversé sa vie comme un météore illuminant ses jours et ses nuits. le sortant de ses doutes et de ses peurs, lui faisant découvrir des rivages qu'il ne soupçonnait pas.
Alors il s'accroche à son boulot pour combler le trou béant laissé en lui. Il s'éloigne peu à peu de ses contemporains, du continent auquel il appartient et qui est là à une portée de fusil. Il n'a plus d'envie, ses repaires s'effacent, sa maladresse lui fait commettre des bourdes le laissant toujours de plus en plus vide.
L'auteur nous restitue avec une immense émotion le quotidien de ce centre de tri humains chargé de repousser les indésirables, ceux qui ne correspondent pas au schéma américain, mais qui rêvent, pour maintes raisons de fouler cette terre promise.
Empathie et compassion, deux qualités qui caractérisent Gaëlle Josse.
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Un homme erre seul sur l'île d'Ellis, seul avec ses fantômes. C'est le dernier gardien d'Ellis Island, « la porte d'or », passage obligé pour des millions d'immigrants attirés par le « rêve américain ». Il en est sa mémoire vivante...son ancien directeur. Dans quelques jours il sera mis à la retraite, il devra alors quitter « son » île pour rejoindre le continent. Ces quelques jours seront pour lui l'occasion de se retourné sur son passé. Gaëlle Josse de son écriture fluide et précise, nous ramène au début du XXème siècle, elle arrive à recréer l'ambiance et l'atmosphère qui devaient régner dans ces lieux. Son récit est prétexte à nous raconter l'accueil de ces migrants dans cette tour de Babel qu'était Ellis Island. A quelques brasses de la statue de Bartholdi, se jouait la destinée d'êtres humains.
L'auteur ne tranche pas, elle laisse l'homme devant sa conscience.
Sans aucun doute Gaëlle Josse possède un réel talent de conteuse, même si j'ai trouvé son histoire assez superficielle.Ce qui ne m'empêchera nullement de lire « nos vies désaccordées » et « noces de neige » , ne serais-ce que pour retrouver cette écriture.
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Un roman intimiste dont l'atmosphère et les confidences ne sont pas sans rappeler Les heures silencieuses, le premier roman de l'auteure.
Après la visite et les émotions suscitées par la visite du musée d'Ellis Island (face à Manhattan) Gaëlle Josse imagine l'histoire de F. Mitchell, cet homme fonctionnaire, responsable de l'île et de l'accueil des immigrants.
Au moment où il quitte définitivement les lieux, les visages aimés ou détestés, mais tous marquants, se superposent. Les souvenirs et les fantômes affluent, les erreurs et les regrets s'écrivent dans la hâte sur ses cahiers.
Le texte est court et concis, l'écriture limpide et sensible. Gaëlle Josse, une fois encore, peaufine sa prose en explorant les contradictions de l'âme humaine.
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Il fallait bien la grande sensibilité de Gaëlle Josse pour nous faire revivre , avec humanité, la fermeture du centre d'accueil d'Ellis Island, qui durant de nombreuses années était le Nirvana, pour les migrants c'est à dire la porte ouverte sur l'Amérique.
Le récit, sous forme de lettre tempère la violence qu'on put ressentit des millliers de passagers lors de leurarrivéelaet la terrible déception lorsqu'ils étaient refoulés dans des conditions inhumaines.
L'auteur nous démontre, que malgré la charge colossale de travail, le gardien chef a toujours réussi à faire respecter l'ordre établi, à deux exceptions.
Ainsi,il voit défiler sa vie avant de partir en rentraite.
Une grande pudeur et un profond respect imprègnent ce récit.
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Il y a quelques années, à cette lointaine époque où l'on se rencontrait encore, j'ai eu la chance d'assister à une lecture par l'auteure, qui a ensuite répondu à un feu de questions sur l'écriture du Dernier gardien d'Ellis Island.

Ellis Island est une île au large de New York. Elle a été, dans la première partie du XXᵉ siècle, le point de passage obligatoire des immigrants qui au terme d'une traversée éprouvante rêvaient d'être acceptés sur le sol américain.

Le narrateur du roman de Gaëlle Josse se nomme John Mitchell. Nous sommes en 1954, et le centre d'immigration est sur le point de fermer définitivement. Resté seul sur l'île, John consigne ses souvenirs dans un journal. Les souvenirs d'un homme qui a été témoin de la détresse de millions d'individus de toutes nationalités, de leur espoir déçu ou récompensé. D'un homme qui par deux fois a connu l'amour, “les deux drames de sa vie”, et des années de solitude. D'un homme droit et intègre, à qui il est pourtant arrivé de s'égarer. D'un homme rongé par les regrets et la culpabilité.

J'aime ce récit dans lequel histoire et fiction se mêlent, l'écriture de Gaëlle Josse, sa façon de sonder les âmes et de montrer la complexité du coeur d'un homme.
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J'avais découvert Ellis Island dans le roman « Vita » de Melania G. Mazzucco (lu en V.O.) aussi ai-je eu envie de lire ce livre de Gaëlle Josse. Je ne m'attendais pas du tout à cela, cependant je ne suis pas déçue pour autant, au contraire!
Je viens de lire un drame de la vie admirablement écrit avec une douceur et une délicatesse qui me touchent. L'auteur peint un portrait d'homme sans en faire le moindre jugement. Ses actes ne sont pas des plus justes ou moraux parfois, mais c'est à chaque lecteur de se faire son idée sur la question.
Cet homme est le dernier directeur de cette île au large de Manhattan où transitaient les exilés espérant entrer en Amérique. Devant lui, les drames se sont succédé sans répit. Il a vu défiler quantité de miséreux, malheureux, persécutés, de toutes nationalités. A la veille de quitter ce lieu qui va fermer, il écrit ses souvenirs les plus douloureux dans un besoin soudain ressenti.

Sous la plume de l'auteur, les personnages prennent vie simplement en quelques traits.
J'ai envie de découvrir les autres romans de Gaëlle Josse car son écriture me plaît.

Challenge Multi Défis 2016 (item: livre dont l'action se déroule dans le passé)
Challenge 1 mot- 1 livre
Challenge en Choeur
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Très beau roman sur l'histoire d'Ellis Island et son gardien imaginaire John Mitchell.
J'ai tout de suite été prise par l'histoire. le sujet m'intéressait beaucoup.
D'autant plus que l'auteure a très bien complété son roman par des faits qui sont vrais ou auraient pu être vrais;
J'ai fait plusieurs allers-retours entre le récit et mes documents.
Ainsi, j'ai appris que trois personnages réels habitent le livre : le dernier voyageur Arne Peterssen, le photographe à ses heures ( après son travail) AF Shermann et l'interprète Chianese.
L'histoire est magnifique, le style de l'auteure est très profond, poétique, agréable à l'oeil et à l'oreille.
C'était une très belle lecture.
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