C'est avec une parfaite liberté que
Gaëlle Josse nous compose une histoire romancée de la vie de
Franz Schubert, sur une partition de quelques mois, accompagnée de notes douces et poétiques, sa marque d'écriture !
"
Un été à quatre mains " de
Gaëlle Josse est publié en 2017 aux Editions Ateliers Henry Dougier.
p. 13 : " de ce mystère sur la réciprocité, ou non, de cette passion amoureuse ébauchée devant le Bösendorfer en bois blond du vaste salon de musique de cette villégiature hongroise, j'ai imaginé ces pages. Elles sont pure liberté. "
Franz Schubert n'a pas remis les pieds au Château de Zseliz, en Hongrie, depuis six ans. Son inspiration, il le sait, n'est que plus fructueuse à Vienne, entouré de ses amis, qui reconnaissent en lui un talentueux compositeur.
p. 38 : " Troublante maturité, fulgurance de l'inspiration, perfection de la forme. "
Après avoir lutté contre la syphilis, son retour en terre hongroise n'a pas le même goût d'antan. Il a vingt-sept ans. Tout a changé.
Engagé comme maître de musique pour une famille bourgeoise hongroise, les Esterhazi, il dispense des leçons de musique à Marie et Caroline, les jeunes comtesses. le coup de foudre est immédiat pour la cadette. Franz ne compose plus que pour Caroline, âgée de dix-neuf ans, partageant autant que possible les moments de complicité au piano. Mais cette passion amoureuse, est-elle réellement réciproque ? L'effleurement de leurs bras lorsqu'ils jouent à quatre mains, n'est-il pas le fruit de son imagination ?
D'une sensibilité exacerbée, sa douleur est néanmoins sa meilleure alliée dans ses compositions.
p. 55 : " Où est la paix, où est le repos ? Il sait que le bonheur de ce monde ne lui est pas destiné. Il ne lui reste qu'à composer, à partager ce flux incessant de musique qui est en lui et qu'il accueille en ami, en seule consolation. Pas d'autre réparation pour lui. "
Sa timidité maladive lors de ses échanges avec Caroline, pourtant réduits au strict minimum, n'ont, semble-t-il, pas échapper aux parents de la jeune fille, qui voient ce rapprochement particulièrement inapproprié. En effet,
Franz Schubert compose depuis son adolescence, et, si son génie est reconnu, il n'en reste pas moins impécunieux.
p. 72 : " Où sont ses espérances de jeunesse ? Il a vingt-sept ans. Depuis l'adolescence il n'a cessé de composer. L'estime, la notoriété, la reconnaissance sont là, mais le succès, le vrai succès, la gloire, la célébrité se dérobent, il pressent qu'il en sera toujours ainsi. Seules la pauvreté, la maladie font route avec lui. Pourtant, il a encore tant de musique à accueillir. "
Une fois encore,
Gaëlle Josse nous fait voyager au travers des époques et des paysages, dans une prose et une sensibilité qui me subjuguent à chacune de mes lectures.
Lien :
https://missbook85.wordpress..