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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un court roman que nous propose Gaëlle Josse. Mais l'été n'est-il pas court en soi ?
Elle nous convie à vivre quelques mois en compagnie du compositeur Franz Schubert. Des mois de complicité musicale avec Caroline. Des mois qui furent autant précieux dans sa vie sentimentale que décisif et inspirant dans son oeuvre musicale.
Les phrases sont courtes, efficaces et sobres ce qui permet une délicatesse et une pudeur de cet amour naissant.
Le ton est juste. Il réussit une immersion dans ce XIXème siècle de la haute aristocratie viennoise où les convenances sont de rigueur.
Enfin l'écriture est belle, touchante. En décrivant la timidité et la gaucherie de ce compositeur de génie, Gaëlle Josse nous rappelle que la parole n'est pas maître dans la séduction. le regard et le toucher peuvent tout aussi bien nous faire succomber.
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Après la déception que fut ma précédente lecture, je me suis plongée avec délice dans ce court roman de Gaelle Josse, court roman portant sur une période tout aussi courte de la vie de Franz Schubert, le célèbre compositeur et "maître incontesté du lied" selon notre ami Wikipédia.

Un été, quelques mois, des journées moites et chaudes, un maitre de musique qui tombe sous le charme de son élève, une idylle... Partagée ou non, nous ne le saurons pas, la pudeur de Schubert le limitera à faire de Caroline la dédicataire de sa Fantaisie en fa mineur, pour piano à quatre mains.

C'est tout en délicatesse et respect que Gaëlle Josse brode autour de cette relation mystérieuse, de laquelle on ne sait pas grand chose finalement.
J'avais aimé Une femme en contre-jour, je retrouve le talent de l'auteure à parler de la vie des autres, à les sublimer.

Une très belle lecture, un bel interlude que je vous recommande chaudement.
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Sur les conseils d'Asphodèle j'ai découvert Gaelle Josse que j'avais souvent vue à l'honneur sur différents blogs. Ce court roman, presque un opuscule, se déguste comme un fruit frais à l'ombre d'un verger, comme un prélude romantique, comme une jeunesse déjà vacillante. Il y a des livres plaisirs sur lesquels on n'a pas envie de gloser. Un été à quatre mains, quelques mois de la vie de Franz Schubert, donnant des leçons à deux demoiselles aristocrates au coeur de la campagne hongroise, 1824, est un pur délice qu'on croque en une heure et demie. Franz n'a déjà plus que quatre ans à vivre.

La cadette Esterhazy, Caroline, vingt ans, sera pendant cette saison à la lisière de l'amour pour Franz. Leurs épidermes se frôlent à quatre mains. Conventions obligent, cette passion naissante n'aura pas le temps de vivre. Schubert, relativement connu à Vienne mais grassouillet, désargenté et malade, n'est manifestement pas un bon parti. Pour le peu de saisons qui lui reste, le vin frais des forêts viennoises, les amis musiciens qui l'aiment comme il est, et la musique qu'il écrira jusqu'à son dernier souffle seront ses compagnons. Les lieder de cet homme, ses trios, ses sonates, sont devenus autant de blues déchirants. C'est pour moi le plus merveilleux compliment. Ici Asphodèle tisse une jolie toile en musique pour remercier Gaelle Josse et Franz. Quant à moi j'ai du coup emprunté le dernier gardien d'Ellis Island.
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Avec ce court roman, l'autrice explore les invisibles mouvements du coeur, et le mystère d'une histoire entre deux êtres qui rêvent d'un monde où ils trouveraient enfin leur place.

Même si c'est un roman, Gaëlle Josse s'est très bien documentée et la base de cette histoire est vraie : Franz Schubert a réellement été invité par les Esterhazy à l'été 1824 et Caroline est devenue sa muse de cette été-là jusqu'à son décès en 1828.

Ont-ils été amoureux ? Amants ? Nul ne le sait ! Certains spécialistes du compositeur viennois en sont convaincus, d'autres pensent qu'il était homosexuel.

Peu importe, l'autrice nous transporte en moins de cent pages au coeur de la torpeur de cet été 1824 et dans cette passion inavouée. Car Schubert est pauvre, malade, et ne correspond pas socialement à ce que les parents attendent d'un mariage pour leur fille.

L'histoire, délicate et pleine de pudeur, se déguste, portée par la si belle plume de Gaëlle Josse que c'en est un régal !

Le compositeur viennois est attendrissant, avec ses lunettes qui glissent sur son nez, son petit ventre dans son habit étriqué, sa timidité et ses mains sur le clavier qui enchantent par ses lieds si charmants à chanter, à jouer et à écouter dans la chaleur d'un été, dans ce château des plaines hongroises.

L'histoire, trop courte, s'achève alors que l'automne arrive et moi je n'ai plus que deux envies : écouter Schubert et continuer à explorer la bibliographie de Gaëlle Josse.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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Gaëlle Josse nous offre ici une version possible du second passage du compositeur très connu aujourd'hui mais alors très désargenté et peu reconnu pour son talent dans la résidence d'été d'une grande famille aristocrate viennoise en Hongrie.

En1824, Franz Schubert passe donc quatre mois et demi à Zseliz chez les Esterhazy invité comme maître de musique et répétiteur pour les deux jeunes filles du couple alors qu'il y était l'an passé comme domestique. Franz est âgé de vingt-sept ans, il mourra quelques années plus tard, à trente et un ans.

Ce nouveau statut d'invité, loin de lui conférait tous les droits, l'oblige à assister à tous les dîners en compagnie des convives et de ses hôtes. S'il apprécie celle de la comtesse Caroline, âgée de dix-neuf ans et passionnée de musique comme lui, jeune femme discrète et fragile, il n'aime guère celle des autres aristocrates, qui le mettent mal à l'aise. Ses amis de Vienne lui manquent.



« […] fuir ce château, fuir Madame et le comte, fuir les tables encombrées de porcelaine et de cristaux, fuir ces couloirs sans fin et leurs miroirs où il ne peut échapper à son reflet, leurs angelots fesses à l'air, dodus et souriants, et leurs dorures. Il se moque de vivre ici ou là, du moment qu'on l'accueille avec chaleur et qu'il peut composer en paix. le reste n'a pas d'importance. Depuis ses années d'enfermement au Konvikt, son uniforme, sa discipline, ses dortoirs glacés, toute chambre, même la plus modeste, est un royaume, dès lors qu'il s'y sent libre. «
P. 66-67

Ce livre raconte l'éloignement de Vienne et le ravissement amoureux que Franz va découvrir, le déchirement des amours impossibles personnifié en la jeune comtesse de Caroline, connue aussi sous le nom de Cardine. Pendant cet été, il va composer plusieurs morceaux destinées à être joués à 4 mains avec la comtesse. Plus atrd, deux pièces majeurs pour quatre mains, un divertissement à la hongroise dont l'un des thèmes fut entendu à Zleliz. Et au début de 1828, il compose la déchirante et élégiaque fantaisie en FA mineure, dédiée à Caroline, pour la première fois.

« Et lorsqu'elle lui joue ses compositions, il voudrait la serrer contre lui et lui dire combien il est heureux de ces heures volées à sa tristesse, à ses déceptions, à la souffrance de son corps, combien il se sent consolé de tout lorsqu'il est près d'elle. Rien de cela ne lui est permis«

Franz Schubert ne possédait aucune fortune. Il n'avait que sa musique. Il a reconnu en Cardine sa moitié mais n'a pu l'aimer qu'en secret.

« Ils jouent, et pour Franz, le temps s'arrête. »
P.73

On ignore tout de ce qui s'est véritablement déroulé à Zleliz. L'auteur nous confie juste les faits. Caroline ne revit jamais Schubert après cet été, se maria vingt ans plus tard alors qu'elle était déjà âgée de trente-neuf ans. Fait assez étrange [...]

« La mort dans l'âme, il arrive au salon de musique et se faufile derrière le piano. de toute façon, personne ne l'a remarqué. Il installe ses partitions qui n'attendent que ses doigts et ceux de Caroline pour prendre vie, pour livrer leurs élans, leurs ondulations, leurs abandons, leurs scintillements, pour laisser sourdre leur chant et leur mélancolie qui dilatent le coeur. Nul ne peut soupçonner les larmes accumulées pour faire surgir tant de beauté, ni le coeur trop lourd qui ne sait dire sa tendresse qu'avec des notes. Son royaume est immense, inépuisable, tout comme son coeur est démuni, et sa peine insondable. «

critique complète sur mon blog
https://blogapostrophe.wordpress.com/2021/04/16/un-ete-a-quatre-mains-de-gaelle-josse/
Lien : https://blogapostrophe.wordp..
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Déjà sous le charme du roman "Noces de neige" de Gaëlle Josse, j'ai pris un grand plaisir à lire "Un été à quatre mains".
C'est un récit sensible, poétique, qui berce au rythme de la musique de Schubert.
Ce court roman est une histoire d'amour, impossible, qui submerge Schubert. Sa seule expression est la musique qu'il crée, inspiré par sa belle.
Schubert s'avère être un héros timide, qui ne sait pas trouver sa place, qui n'ose pas, malgré son évident talent.
L'écriture de Gaëlle Josse est encore un délice, de la dentelle, elle nous embarque dans la vie de Schubert en quelques phrases. On pourrait penser ce roman ennuyeux mais bien au contraire.


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Dans ce très court roman Gaëlle Josse nous fait partager un épisode de la vie de Franz Schubert.
Je connais très mal Schubert et j'ai été ravie de découvrir un peu de la vie de ce musicien autrichien.
Schubert est né en 1797 à Vienne. Lorsqu'il décide de vivre de sa musique et d'arrêter d'enseigner dans l'école tenue par son père, celui-ci le met à la porte et il va de meublés en garnis, loge chez des amis tout en composant. Il devient célèbre et fréquente des musiciens avec qui il passe ses soirées dans les cafés.
En 1818, il est invité en Hongrie, dans le château du Comte Esterhazy, où il donne des leçons de piano aux deux filles du comte, Marie et Caroline, âgées de treize et quinze ans. Il mange avec les domestiques hongrois, dont il ne comprend pas la langue. Pepi l'une des servantes lui laisse même un souvenir un peu brûlant, pour lequel il passera quelques semaines à l'hôpital de Vienne.
Six ans plus tard, il est à nouveau invité pour l'été, au château de Zseliz, où il partage cette fois-ci la table des maîtres. Les jeunes filles ont grandi et Schubert, qui a vingt-sept ans est troublé par Caroline. A petites touches Gaëlle Josse nous dépeint un Schubert petit, trapu, myope et plutôt mal à l'aise en société, qui ne vit que pour la musique et découvre avec Caroline une "âme soeur". Pour elle, il écrit de nombreuses oeuvres à quatre mains, dans lesquelles il multiplie les croisements, prétextes à des effleurements. Cette attirance reste platonique, et nous ne savons pas si elle était partagée.
L'écriture de Gaëlle Josse est sensuelle et on a l'impression de vivre cet été moite, où le parfum de la citronnade fraîche fait écho à celui de l'eau de toilette de Caroline. Les chapitres sont ponctués d'extraits de la Belle meunière, des poèmes de Wilhelm Müller mis en musique par Schubert : un jeune garçon tombe amoureux de la fille du meunier qui en aime un autre. Schubert y voit l'image de sa vie.
Schubert meurt quatre ans plus tard, à l'âge de trente et un ans. Il reste cependant un compositeur majeur et Gaëlle Josse une auteure que je relirai avec plaisir.
Merci à Babelio pour cet ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Lien : http://dviolante5.canalblog...
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Été 1824, Franz Schubert est invité en Hongrie, au château de Zseliz, par la famille du comte Esterhazy afin d'enseigner la musique aux deux jeunes filles du couple (soucieux d'inculquer à leur progéniture le bon goût de la musique et sa culture) : Caroline âgée de 19 ans et Marie, 21 ans.
A 27 ans, il a bien besoin de cette rémunération afin d'endiguer ses difficultés financières, et compte aussi profiter du calme de cet environnement pour composer ce qu'il a en tête et dans le coeur, après ses échecs successifs et cette terrible année 1823 marquée par la maladie.
Franz connaît déjà bien les lieux pour y avoir vécu il y a 6 ans, à l'époque encore inconnu et traité comme un domestique (simple professeur). Mais aujourd'hui c'est en tant qu'on hôte qu'il est reçu et à bien du mal à trouver sa place.
Lui qui a eu tant d'hésitation à entreprendre ce voyage, il y voit désormais une chance de renouer avec l'inspiration et peut-être connaître la gloire... Mais c'est un homme timide, marqué par la pauvreté, effacé et peu sûr de lui, n'ayant pas grand-chose à offrir, inexpérimenté et gauche avec les femmes (alors qu'il sent un vrai lien se tisser avec la douce Caroline). Et pourtant, c'est au fond un homme submergé par la musique, qui compose avec une incroyable maturité, qui sait répartir les rôles instrumentaux, sans même une hésitation ou rature.

Gaëlle Josse compose avec une écriture délicate un récit très mélancolique, à l'image de l'homme. Elle nous plonge dans une partie de la vie du compositeur, un moment riche de Franz durant lequel il frôla l'amour.
C'est avec un grand intérêt que l'on découvre un homme qui avait tant à partager et qui malheureusement n'a pas su trouver sa place dans la société et affirmer à sa juste valeur son talent.
J'ai été particulièrement touchée par l'homme dont l'auteure a su capter l'extrême timidité, le mal être et l'accablement. .......................................
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Un Été à Quatre Mains ?
"Je suis tombée sur cette histoire en parcourant les sorties du mois de mars et j'ai été charmé par l'idée de cette petite nouvelle imaginant un été dans la vie de Schubert."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Alors qu'il est invité comme maître de musique dans une famille de la haute aristocratie viennoise, Schubert va rencontrer Caroline et tombé amoureux d'elle. Mais cette passion était-elle partagée et s'est-il passé quoi que ce soit entre eux ?"

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"C'est mon travers, je n'y peux rien, je n'aime ni les livres trop longs, ni les livres trop courts et comme toujours avec les nouvelles, j'ai trouvé que celle-ci avait un goût de trop peu. Cependant, l'immersion dans la vie du compositeur est immédiate et le temps d'un été se prête bien à cette forme courte même si cela laisse peu de place au développement des sentiments. J'ai aimé découvrir différents aspects de la vie de Schubert que je ne connaissais pas, aimé également rêver avec l'auteur de ce qui avait pu être. C'est triste mais poétique."

Et comment cela s'est-il fini?
"J'aime l'idée que quelques mois peuvent marquer toute une vie... À lire en écoutant Schubert bien sûr..."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Un bon roman retraçant la vie d'un des grands compositeurs de l'histoire de la musique : Schubert
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