Il était une fois un homme qui avait de belles maisons à la ville et à la campagne, de la vaisselle d'or et d'argent, des meubles en broderies, et des carrosses tout dorés. Mais, par malheur, cet homme avait la barbe bleue : cela le rendait si laid et si terrible, qu'il n'était ni femme ni fille qui ne s'enfuît de devant lui.
Une de ses voisines, dame de qualité, avait deux filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en mariage, et lui laissa le choix de celle qu'elle voudrait lui donner. Elles n'en voulaient point toutes deux, et se le renvoyaient l'une à l'autre, ne pouvant se résoudre à prendre un homme qui eût la barbe bleue. Ce qui les dégoûtait encore, c'est qu'il avait déjà épousé plusieurs femmes, et qu'on ne savait ce que ces femmes étaient devenues.
ANNE : Vous êtes prêtes ? Mesdames, la séance est ouverte. Bienvenue à notre réunion des victimes de Barbe-Bleue. Je vous rappelle que le but de nos séances est de reprendre notre mort en main dans l'espoir d'une libération posthume.
VALENTINE : À son retour, avant de dire quoique ce soit, il me demande les clés. Il regarde longuement la petite clé. Il me dévisage, l’air profondément surpris. (Troublé.)
« Tu n’es pas descendue ?
- Ben, évidemment, tu m’avais dit de ne pas y aller ! »
VALENTINE : Et je le faisais. Après il partait et moi je pleurais dans ma chambre et notre chienne hurlait à la mort. Il revenait quelques heures plus tard avec un bouquet de fleurs. Il était toujours bouleversé et me priait de l'excuser en pleurant.