C'est en écoutant
Laurent Seksik récemment au festival de correspondance de Grignan parler de son dernier livre sur Kafka qu'il m'a donné envie de lire cette
lettre au père de Kafka.
D'après lui, dans les familles juives, ce ne serait pas la "maman juive" dont on a l'habitude de nous abreuver de commentaires qui seraient l'élément déterminant pour un fils, mais le père.
Il faut tout de suite préciser que pour
Laurent Seksik,la relation filiale: père/fils est déterminante.
A tel point qu'il dit lui-même qu'à travers ses différents livres, il pointe toujours le père juif, notamment dans Romain s'en va t-en guerre.
C'est un point de vue intéressant, d'autant que lecteurs ou non de
Romain Gary, la seule chose qui domine , c'est cette mère formidable pour certains ,castratrice et destructive pour d'autres.
Pour en revenir à la lettre de Kafka,
Laurent Seksik considère que cette lettre est déterminante pour comprendre l'univers Kafkaïen, accordons nous de le dire assez souvent opaque et difficile d'accès.
Laurent Seksik affirme que le père de Kafka était un homme tyrannique mais aimant.
Peut-être, néanmoins après la lecture de cette lettre, je n'aimerais pas croiser ce père . cet homme.
Je suis incompétente pour savoir quelle part aura pris le père de Kafka dans l'oeuvre de ce dernier.
Néanmoins, le père de Kafka était un homme , à la lecture de cette lettre, un homme autoritaire sans équivoque et on peut comprendre sans peine la crainte, pour ne pas dire la terreur qu'il a engendré toute sa vie pour Kafka.
La culpabilité est le point culminant qu'on retrouve à maintes reprises dans cette lettre, Kafka se sent coupable sans savoir exactement de quoi.
Laurent Seksik parle d'établir un lien entre cette culpabilité et le roman de Kafka :
le procès.
Un petit bémol pourrait être apporté à cette lettre.
Il s'agit de placer le père de Kafka dans la religion juive et ce lien même ténu d'après Kafka pourrait nous faire comprendre que pour le père certaines choses ne se faisaient pas, n'étaient pas envisageables.
Récemment, j'ai vu une pièce au festival d'Avignon qui s'appelle :
Je m'appelle Asher Lev, d'après un livre d'un roman de
Chaïm Potok.
Si j'y fais référence, c'est que le fils
Asher veut devenir peintre et que sa peinture, son art engendrera l'incompréhension pour son père, une zone interdite qu'il ne pouvait franchir et de ce fait accepter son fils tel qu'il était.
Peut-être que le père de Kafka ne pouvait tout simplement pas comprendre son fils.
Car , au final, cette longue lettre n'est qu'un épouvantable cri d'incompréhension !