Les lumières néons et la foule en vibration autour d'elle l'avaient aussi rendu plus salope qu'au grand jour. J'étais irrésistiblement attiré par cette fille, plus vulgaire que toutes les autres. Habillée sexy avec un piercing au nombril et un tatouage de dauphin sur l'épaule.
Ses quelques années d'absence lui avaient donné plus de formes, aussi. Elle s'était comme chargée d'une abondance de petites rondeurs harmonieusement disposées sur l'ensemble de sa silhouette. Plus charnelle que dans mon souvenir, j'alimentais mes fantasmes en dévorant sa nouvelle chair à distance.
— Voilà ce qui arrive aux princesses qui font confiance aux contes de fées. Moi je dis que le prince charmant est un enculé.
La fille avait formulé cette sentence en regardant par-dessus son épaule comme si la Famille Royale d'Angleterre avait lancé un espion à ses trousses. Je ne l'avais pas reconnue sur le coup, si bien déguisée en Harley Quinn, la petite amie du Joker, les couettes teintes en rose et bleu. Sorte de Dame de carreau échappée d'une boîte de jeu d'un hôpital psychiatrique.
Je n'étais pas dupe. Que son récit soit authentique ou non, elle m'avait raconté ce que j'avais envie d'entendre, profitant de cette journée spéciale pour se lâcher avec un homme qui n'oserait pas la toucher. Pas ici. Pas en présence de toute sa famille réunie.
Ce qui me gênait, c'était qu'elle en sache autant sur moi, par hasard ou par intuition, sur mes fantasmes de masturbation féminine. Demander à mes conquêtes de se branler devant moi était l'un de mes péchés mignons.