Les douches suivantes, je m'aventurais de plus en plus loin. J'avais coupé mes ongles à ras et j'avais trouvé la bonne manière de passer le premier doigt sans me faire mal. Un second doigt commençait d'ailleurs à passer avec de plus en plus de facilité. Je variais les plaisirs en testant tous les doigts et en variant les combinaisons. Je commençais toujours avec le petit doigt. Le majeur me permettait d'aller fouiller au plus loin et de me réchauffer le ventre en profondeur. Avec le pouce, mon préféré, j'aimais me percuter le poing contre les fesses jusqu'à ce que ma rondelle brûle à vif. Très vite, j'ai compris que je pouvais me mettre deux doigts de chaque main pour m'étirer la rondelle comme un élastique. Je me sentais alors grande ouverte. Je respirais avec le ventre pour sentir tous les muscles de mon cul se contracter et se décontracter. Allongée dans ma baignoire, les jambes en l'air, le cul juste au-dessus de la surface de l'eau, mon cul s'ouvrait et se refermait comme la bouche d'un monstre marin. Il avalait l'eau, la mousse, l'air pour mieux les recracher dans un torrent de jets embrouillés, étanchant au passage sa soif de chaleur et de caresses crémeuses. Plus qu'un jeu, c'était mon corps que je prenais en main, avec toutes ses nuances de sensations, de plaisirs et de souillures. Je comprenais vaguement que c'était mon secret à moi. Je me gardais bien d'en parler la première, songeant à ce que pourraient penser celles qui n'avaient pas encore eu la curiosité de se mettre un doigt de ce côté-là.
Le principe du strip-poker c'est que la perdante finit à poil. Dans ma jeunesse, quand j'avais encore l'âge de participer à des soirées pyjama, Delphine y avait ajouté le principe suivant : les perdantes devaient exhiber une partie de leur anatomie, leurs fesses, leurs seins ou leur sexe.
Nous étions entre jeunes filles à différents stades de notre puberté. Et je crois que cela nous a grandement aidés à accepter les étrangetés de nos corps respectifs. C'est aussi en perdant une partie de strip-poker que j'ai pris mon premier doigt dans le cul. Le pouce de Delphine, pour être précise.
Sur le coup, je n'avais pas idée de ce qui venait de m'arriver. Des rires avaient envahi la chambre tandis qu'un mélange de douleur et de honte remontait d'entre mes fesses jusqu'à recouvrir la surface de mon visage, troublant mon teint de porcelaine d'une jolie couche de carmin.
Je fus tellement surprise que je n'ai pas osé bouger. Delphine avait remué son pouce durant un petit moment, le temps de provoquer quelques gloussements dans l'assistance. Elle avait enlevé son doigt et nous avions repris notre partie comme si de rien n'était. Si j'avais tâché de ne plus perdre ce soir-là, je n'ai pas pu m'empêcher de retenter l'aventure le lendemain, dans mon lit, avant de m'endormir. La douleur et le désagrément furent les mêmes que la veille, la honte en moins.