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Port of earth tome 3 sur 3

Andrea Mutti (Illustrateur)
EAN : 9781534313354
128 pages
Image Comics (17/09/2019)
4/5   2 notes
Résumé :
In a deal with an alien business Consortium, humanity has opened a Port of Earth for galactic travelers. After countless violent, deadly incidents between aliens and humans, alien soldiers have been stationed here to help bring peace. Now the leaders and agents of our Earth Security Agency must stop deadly alien outbreak, contain a growing human resistance and navigate a delicate relationship with our alien partners - or sacrifice humanity's authority over our own s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Port of Earth Volume 2 (épisodes 5 à 8) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome. Il comprend les épisodes 9 à 12, initialement parus en 2019, écrits par Zack Kaplan, dessinés et encrés par Andrea Mutti, et mis en couleurs par Jordan Boyd. Il se termine avec les 15 premières pages de Eclipse Volume 1, également écrit par Zack Kaplan, dessiné par Giovanni Timpano, et mis en couleurs par Chris Northrop.

Il y a 6 ans des extraterrestres ont pris contact avec la Terre, pour le compte d'un groupement appelé le Consortium. Il ne venait ni en paix, ni en guerre, mais pour faire des affaires. Ils ont installé un port sur Terre, non loin de Seattle. Il y a eu quelques cas d'extraterrestres étant sortis de l'enceinte du spatioport, ce qui a occasionné la mort de plusieurs humains, plusieurs dizaines dans le pire des cas. Cela a conduit la Terre à créer l'Agence de Sécurité de la Terre (Earth Security Agency, ESA) pour gérer ces crises. Les soldats de l'ESA ont connu quelques succès et plusieurs échecs. Cela a conduit le Consortium à amener ses propres soldats pour policer l'intérieur du Port de la Terre. Ce soir, la journaliste Julia Campbell reçoit dans son émission, l'extraterrestre Rogoro qui est le nouvel agent de liaison du Consortium pour le port. Elle commence par lui demander s'il pense que la présence d'une troupe armée dans le port va vraiment apaiser les tensions existant entre le Consortium et le gouvernement terrestre. Rogoro répond en relevant l'insinuation sur la faute des troupes extraterrestres, et sur le degré de maturité de l'humanité, en particulier dans la maîtrise de leurs émotions. Julia Campbell demande si à son tour Rogoro insinue que les 4.000 morts depuis l'implantation du port sont la faute exclusive des êtres humains. Il évoque l'ampleur de la situation en prenant du recul : l'humanité a fait son premier pas vers une intégration dans un empire spatial, sous entendant que ce n'est pas cher payé.

À Seattle, dans l'hôpital suédois First Hill, le personnel soignant essaye de gérer des malades présentant des symptômes d'infection extraterrestre. L'hôpital a été mis sous quarantaine, ainsi que le quartier, sous le contrôle de l'armée. le médecin en charge du service est en train de faire le point avec son équipe et Tom Rutgers, le chef de l'ESA. le médecin explique que les remèdes fournis par le consortium sont restés sans effet sur cette maladie. Tom Rutgers décide de maintenir la quarantaine et promet d'aller rencontrer le gouverneur du port de la Terre pour réclamer un vaccin efficace. À Seattle, Eric McIntyre (un agent de l'ESA) pénètre dans les locaux du Caucus pour la Liberté Humaine (Human Freedom Caucus). Il parle au responsable du site et s'identifie. L'individu à côté de lui passe un sac sur la tête et il est vite neutralisé et emmené. Tom Rutgers se rend au spatioport et rencontre leur médecin-chef qui reconnait le virus sans difficulté. Il explique que toute la population humaine restera en danger tant que l'extraterrestre porteur n'aura pas été retrouvé et ramené au port. le gouverneur (un extraterrestre) du port intervient pour indiquer à Rutgers qu'il aurait mieux fait d'accepter l'aide des soldats du port pour localiser les fuyards.

Les 2 premiers tomes avaient constitué une excellente surprise, avec ces extraterrestres intéressés pour disposer d'un port sur Terre, avec le sens des affaires. de plus, Zack Kaplan sait concevoir une intrigue avec un bon niveau de suspense. le lecteur retrouve le dispositif de l'interview à la télé, une discussion assise entre une journaliste et un responsable, cette fois-ci, du port, des pages à a priori assez statiques, surtout faites pour apporter des informations 3 pages en ouverture de l'épisode 9, 4 en ouverture des épisodes 10 & 11, et 2 fois 2 dans l'épisode 12. le scénariste déroule une discussion pleine de sous-entendus : les questions sont orientées pour obtenir une forme d'aveu, les réponses sont dignes d'un politicien professionnel, avec de nombreuses années d'expérience. Andrea Mutti se contente de champ et contrechamp, avec parfois une vue des 2 interlocuteurs au milieu, dans une banalité affligeante, entièrement représentative de ce type d'émission télévisuelle. le lecteur se concentre ainsi sur les images d'archives insérées, et sur le dialogue, les fluctuations de position dominante en cours d'interview, la manière d'induire une conséquence évidente, et l'art de la parade élégante. Il ressent comment Julia Campbell se montre défiante vis-à-vis du Consortium, vis-à-vis de l'ESA, met en évidence qu'il n'est pas possible de faire confiance à des parties prenantes qui ne divulguent pas les termes d'un contrat qui implique toute la race humaine. Il apprécie la qualité des esquives de Rogoro qui ramène tout à des questions de relation gagnant-gagnant, de bon sens commercial, se servant des règles implicites du capitalisme entre partenaires commerciaux dont un amène plus que l'autre sur la table.

Ce troisième chapitre ne se limite pas à une mise à nu des rapports de force capitaliste entre 2 partenaires de puissance différente. Zack Kaplan a avancé dans le temps d'une année, et les rapports entre le Consortium et l'ESA ont évolué. le trafic au sein du port augmente lentement et sûrement, et les accidents de sécurité continuent à se produire, avec des dizaines de morts, pas grand-chose au regard du gain en source d'énergie, ou au regard des êtres humains s'entretuant. le scénariste entremêle 3 fils narratifs qui sont liés : la présence d'extraterrestres à Seattle et recherchés par les autorités du port car ils sont à l'origine de l'épidémie qui fait des ravages dans la ville, une infiltration du port par Valencia pour rejoindre l'indic extraterrestre Olozo, et l'infiltration du Caucus pour la Liberté Humaine par l'agent Eric McIntyre. Au milieu de tout ça, Tom Rutgers fait de son mieux pour ne pas se faire dépasser par la volonté d'initiative du gouverneur extraterrestre du port qui fait tout pour lui imposer deux conseillers militaires extraterrestres pour rechercher les fuyards. le lecteur plonge donc dans un thriller mêlant science-fiction maligne, politique fiction à haut risque et espionnage. le tout est divertissant et se lit d'une traite. le sort de l'humanité est à l'évidence en jeu, mais aussi chaque personnage joue gros. Aucun ne peut véritablement être réduit à l'état de simple artifice narratif sans personnalité. George Rice et Zara sont animés par leur conviction que le Consortium ne joue pas franc jeu. Eric McIntyre apparait comme étant un individu souhaitant minimiser les pertes, en trouvant un juste milieu. Rogoro est un agent de liaison rompu à la diplomatie, avec un art de la langue de bois irrésistible. Derrière les questions systématiquement polémiques, le lecteur devine des valeurs bien réelles chez Julia Campbell.

Le lecteur est toujours aussi admiratif d'Andrea Mutti. Il donne à la fois l'impression de compétences techniques limitées, et à la fois la sensation d'une narration claire et efficace, adaptée à la nature du récit. Par le biais de la narration visuelle, le lecteur peut se projeter dans ce futur assez proche, différent uniquement parc la présence de ce spatioport. Il a un encrage un peu rêche qui donne une sensation de monde un peu agressif, un peu abrasif, usé et un peu usant pour les êtres humains. Il représente les décors avec une régularité satisfaisante et le lecteur peut se projeter dans la salle d'hôpital, dans le hangar, dans les couloirs du spatioport, dans les rues de Seattle. Ce n'est pas une représentation fidèle à la réalité, mais elle est assez consistante pour être plausible. Il n'y a que les environnements au sein du spatioport qui peinent à convaincre : chaque race extraterrestre semble vivre dans le même habitat, une sorte de grotte avec des plantes sur les murs irréguliers. Les êtres humains ont des proportions morphologiques normales. Comme pour les décors, leurs contours sont un peu grossiers par endroits, les traits n'étant pas ébarbés ou polis. Les tenues vestimentaires sont diversifiées, tout en manquant de précision dans les détails. Les races extraterrestres sont essentiellement construites sur une morphologie anthropoïde, avec quelques articulations un peu bizarres ou des protubérances exotiques. de ce point de vue, il est possible soit de trouver que les auteurs ont fait au plus simple, soit qu'ils se sont rangés à l'hypothèse anthropomorphe. Globalement la narration visuelle reste dans un registre de nature réaliste, facilitant l'immersion du lecteur dans ces environnements.

Depuis le premier tome, les auteurs savent faire s'exhaler les richesses de leur point de départ. le lecteur est entraîné par ces missions à haut risque, et ces interventions policées. Il se rend compte qu'il ne peut pas complètement rejeter le discours de Rogoro, l'agent de liaison du Consortium. Ce dernier expose les principes basiques du capitalisme, des affaires, du prix à payer ou des sacrifices à consentir pour obtenir des bénéfices. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut y voir le bon sens commerçant, ou les tenants insupportables de l'idéologie dominante qu'est le capitalisme. Les conventions de la science-fiction (ici une civilisation extraterrestre basée sur le libre-échange) permettent de parler autrement de la société actuelle et faire apparaître des contraintes et des règles implicites pour les considérer sous un autre angle.
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