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Port of earth tome 2 sur 3

Andrea Mutti (Illustrateur)
EAN : 9781534308480
128 pages
Image Comics (02/10/2018)
4.25/5   2 notes
Résumé :
The Port of Earth is open for business to all galactic alien travelers, but as our alien business partners secretly visit Earth, an unresolved alien threat emerges, and recently traumatized Earth Security Agents Rice and McIntyre must balance between protecting humans and alien visitors alike, while shouldering the fate of Earth's autonomy of our own planet's security. A politically-charged, thought-provoking sci-fi action thriller from Zack Kaplan (ECLIPSE) and And... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Port of Earth Volume 1 (épisodes 1 à 4) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 5 à 8, initialement parus en 2018, écrits par Zack Kaplan, dessinés et encrés par Andrea Mutti, avec une mise en couleurs réalisée par Vladimir Popov. le tome se termine avec les 12 premières pages de Infinite Dark de Ryan Cady & Andrea Mutti.

En 2020, les extraterrestres ont pris contact avec les terriens, et le gouvernement des États-Unis a accepté l'installation d'un port spatial au large de San Francisco. le marché a été conclu pour un bénéfice mutuel. le Consortium extraterrestre dispose d'un port d'attache dans ce secteur de la galaxie. Les terriens se sont vu mettre à disposition des centrales énergétiques produisant une énergie propre et renouvelable, à un moment où les énergies fossiles venaient à s'épuiser. Les extraterrestres ne font que passer dans le port, sans sortir, sauf à de rares occasions où il se produit des morts parmi la population civile humaine. Ces éléments sont rappelés par Julia Campbell (reporter) et Tom Rutgers (directeur de l'ESA). La première interroge le second à l'occasion d'une interview télévisée. Elle revient sur les missions des agents de l'ESA (Earth Security Agency) : protéger les extraterrestres avant toute chose. Rutgers confirme que cela correspond aux termes du contrat, même si ces extraterrestres ont réussi à s'infiltrer dans une zone peuplée et à tuer des humains. Elle continue de questionner le directeur sur la légitimité de l'ESA à assumer tous les rapports avec les extraterrestres, sur la réalité des bénéfices mutuels pour les humains, et sur les problèmes de sécurité, leur gestion semblant privilégier celle des extraterrestres au détriment de celle des humains.

L'entretien continue avec la diffusion d'un reportage, filmé par 2 drones équipés de caméras qui suivaient la mission de 2 agents George Rice & Eric McIntyre. Elle présente d'abord Eric McIntyre, issu d'une famille possédant un garage automobile, ayant fait faillite, suite à la mise à disposition d'une nouvelle énergie. Puis elle passe à l'histoire personnelle de George Rice. Puis les images montrent les 2 agents revenant de leur mission à El Granada. Rice se désole de la mort de sa fiancée. Arrivés à la base, ils sont accueillis par leur chef qui envoie Rice à l'évaluation psychologique, tout en lui conseillant de prendre des jours de repos. McIntyre par contre est affecté à une escorte, celle de Tom Rutgers qui doit se rendre à une réunion de travail avec les représentants du consortium. L'autre agent les accompagnant tire sur le drone qui le suit, afin de s'assurer qu'il ne pourra pas filmer ce qui va suivre. Rice se rend à son rendez-vous et passe devant le comptoir où sont délivrés les armes aux agents. Il comprend que l'agent au comptoir est sûr de lui avoir remis un fusil gros calibre, or il n'en a aucun souvenir. Qui plus est, il voit arriver un camion H2O Technologies, ce qui lui met la puce à l'oreille. Il utilise son scanner par curiosité pour savoir qui se trouve à bord du camion. le résultat génère chez lui un terrible état d'agitation.

Le premier tome avait épaté le lecteur. Zack Kaplan avait développé une brève mission sur la base d'un point de départ très bien trouvé. Des extraterrestres organisés ont pris contact avec la Terre, mais sans aucune intention d'échange culturel. Ils sont venus parler affaires, et ils sont venus avec un contrat tout prêt. Il ne s'agit en rien de guider l'humanité vers un nouveau stade d'évolution, juste de passer un contrat déjà ficelé. le gain pour les êtres humains est tel qu'ils ne peuvent pas refuser ou se montrer trop regardant quant à la dentition du cheval donné. de plus, ce contact les a contraints à s'organiser de telle sorte à disposer d'un organisme capable de négocier avec les extraterrestres, au nom de toute l'humanité. du coup, la curiosité de la journaliste Julia Campbell est aussi naturelle que légitime. Quelle est exactement la nature des engagements pris par les responsables de l'ESA ? quelles en sont les conséquences ? Il y a un réel intérêt, un réel profit pour l'humanité qui se sort ainsi d'une situation menant à l'extinction à moyen terme. Mais les civils doivent tolérer qu'il y ait des bavures, des incursions d'extraterrestres qui se soldent en perte en vie humaine, sans qu'il soit possible de savoir si c'est intentionnel ou non ? En 3 ans, 3.000 vaisseaux ont transité par le port ; il y a eu 3.000 morts chez les humains. le prix à payer est-il exorbitant ? À qui profite réellement la technologie mise en place par les extraterrestres ? Pourquoi l'ESA serait-elle seule à décider ?

Le lecteur retrouve également les dessins assez secs et durs d'Andrea Mutti. Il détoure les formes de traits fins, parfois cassants, ce qui introduits des irrégularités, des aspérités, rendant compte de l'usure des matériaux, de leur texture, de la fatigue de la chair. L'artiste intègre assez d'informations visuelles pour les différents endroits soient consistants. Les lieux normaux sont reconnaissables et semblables à ceux de la réalité puisque le récit ne se déroule que quelques années dans le futur. Ainsi le lecteur peut se projeter dans un garage automobile, une salle de sport, une classe d'université, etc. Lorsque les séquences se déroulent dans le port, certains décors relèvent de l'anticipation, avec des parois métalliques, à l'apparence convaincante, même s'il ne s'agit pas d'une projection sur l'évolution des technologies. Lorsque les 2 agents pénètrent dans les bâtiments du port de la Terre, ils traversent différents environnements, chacun adapté à une race extraterrestre différente, il s'agit alors plus de science-fiction. Andrea Mutti conçoit de vastes pièces avec des éléments de décors bizarres. Cela suffit pour donner une impression de faune différente, mais ces environnements ne présentent pas des particularités ébouriffantes, ou des volumes attestant de physiologies fondamentalement différentes de celle des êtres humains.

Comme dans le premier tome, le dessinateur se retrouve à illustrer l'interview télévisée à raison de 3 ou 4 pages par épisode. Il utilise essentiellement des plans poitrine et des gros plans rendant compte du caractère statique de ce genre d'émission, tout en jouant sur le langage corporel de manière satisfaisante. Sa manière de détourer les contours contient en elle-même une forme d'imprécision qui peut relever pour partie d'un manque d'assurance dans le dessin, mais qu'il met astucieusement à profit pour laisser la place à l'imagination du lecteur de rendre les blessures plus graves, ou les actions soudaines plus rapides et plus brutales. de ce fait les situations de combats ou d'affrontements armés ne sont pas à proprement parler spectaculaires, mais ils dégagent l'énergie et la brutalité attendues. Si le niveau descriptif n'est pas toujours à la hauteur des attentes du lecteur, la narration n'en reste pas moins impeccable, lisible et efficace. le niveau de description pas tout à fait assez élevé se traduit par une densité d'informations parfois trop faible, faisant ressortir avec acuité la durée d'une séquence (un affrontement, une course-poursuite), son caractère artificiel faute d'intérêt visuel.

À la fin du premier tome, le lecteur s'était rendu compte de son impatience à découvrir la suite, car plus le directeur fournissait des informations et des explications, plus il devenait apparent que l'affaire conclue avec le consortium n'était peut-être pas aussi profitable que les humains étaient en droit de l'attendre. En outre, cette première partie avait introduit un extraterrestre exprimant son désaccord avec le consortium, sous une forme d'acte terroriste, sans pouvoir exprimer ses arguments, mais ce qui venait renforcer l'idée que le contrat devait être déséquilibré au profit du consortium. Ainsi Zack Kaplan avait créé une dynamique assez basique et très efficace, conduisant vers une rébellion à moyen ou long terme. Mais dans le même temps, les conséquences du contrat se limitent à quelques victimes chez les civils, alors que les bénéfices restent sans commune mesure, et les extraterrestres restent, pour la majeure partie, confinés dans le port, sans velléité de conquête de la Terre. Il ne s'agit donc pas d'une guerre ouverte. Cette situation s'avère donc beaucoup plus complexe et subtile qu'une guerre ouverte, l'humanité étant plutôt lésée qu'opprimée, victime d'un abus de confiance de la part du consortium (mais finalement dans une position de force dont il n'abuse pas tant que ça), et d'un autre abus de confiance de la part de l'ESA (organisme effectuant des choix non démocratiques, mais dans une position de faiblesse pour négocier avec le consortium).

D'un côté, ce deuxième tome bute sur les limitations techniques du dessinateur, et sur un déséquilibre entre scènes d'action et autres. D'un autre côté, Andrea Mutti reste un narrateur efficace et compétent, dont l'âpreté des dessins rend bien compte de la dureté des conditions de vie, et Zack Kaplan sait faire s'exprimer toutes les saveurs d'une situation complexe, où l'humanité n'a pas les cartes maîtresses en main, et la stratégie du consortium extraterrestre est subtile et intelligente. le scénariste conclut fort joliment cette deuxième partie avec une citation de Stephen Hawking évoquant la possibilité d'une prise de contact par des extraterrestres et établissant le parallèle avec la prise contact opérée par les européens avec les indiens d'Amérique.
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