Après «
Esprit d'hiver » que j'ai beaucoup aimé, j'ai suivi le conseil de Kerfany54 et me suis laissée tenter par «
Rêves de garçons » (Merci !)
L'action se situe à la fin des années 1970. Kristy, typique lycéenne américaine, a l'habitude de passer une semaine par an dans le camp d'été de Pine Ridge réservé aux pom-pom girls avec son amie Desiree. Au bord d'un lac entouré de hautes montagnes, la jeune fille passe quelques jours à renforcer l'esprit d'équipe de son groupe de cheerleaders, entre séances d'abdo-fessiers, baignades et feux de camp.
Un matin, elles décident d'échapper aux activités du camp en prenant la poudre d'escampette dans la jolie petite Mustang rouge et blanche que Kristy a reçue pour son anniversaire et embarquent une compagne de camp avec elles. A la station-service, les filles croisent la route et le regard de deux garçons, immédiatement identifiés comme des « bouseux » mais à qui la gentille et avenante Kristy va tout de même sourire. Répondant à « l'invitation » les garçons commencent à les suivre… pour pimenter le jeu, grisées par le soleil et la journée de liberté qui s'offre à elles, les trois pom-pom girls poussent l'allumage jusqu'à soulever leur haut depuis la décapotable. Point de départ du drame…
Mais quel drame ? Même schéma que dans «
Esprit d'Hiver », quelque chose se passe, mais quoi ? Évidemment, la surprenante clé n'est révélée que dans les dernières pages, au terme d'un récit oppressant qui fait la part belle aux réflexions de Kristy, la narratrice. Réflexions orientées autour de la mort pour la plupart, contrastant ainsi avec l'image de la sage et jolie blonde un peu superficielle digne des plus emblématiques séries américaines pour adolescents. On pourrait se croire dans un film d'horreur de bas étage, mais l'auteur nous en emmène loin, par des chemins de traverse difficilement praticables et accompagnés d'une question lancinante que l'on se pose tout au long de la lecture : où va-t-on ? L'adrénaline et l'angoisse montent au fil de la lecture sans pour autant basculer dans le thriller, nous sommes suspendus aux phrases du récit, aussi subjugués que quand, enfant, des grands s'amusaient à nous raconter des histoires qui font peur, jusqu'au « bouh ! » final.
En surface c'est l'été, les vacances. le chant des cigales résonne dans nos oreilles, l'air embaume la résine de pin et la crème solaire. Encore une fois, comme dans «
Esprit d'hiver » j'ai beaucoup aimé la restitution de l'ambiance !
En sous-couche, une histoire à faire trembler les filles.
Au coeur des ténèbres, au plus profond du lac… la vérité.
Les apparences sont souvent trompeuses et ce récit en offre un bel exemple.