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Irène Kaufer (Autre)
EAN : 9782379510502
224 pages
L'Antilope (22/04/2021)
3.68/5   14 notes
Résumé :
Dans la croyance populaire juive, le dibbouk est l’âme d’un mort qui vient s’incarner dans le corps d’un vivant. Ici, la narratrice est obsédée par une quête familiale. Son père, rescapé de la Shoah, a laissé un témoignage dans lequel il raconte comment, lors de sa déportation, il a été séparé de sa fille.
Qu’est-elle devenue ? Elle a disparu à jamais.
Mais la narratrice, elle, se laisse peu à peu envahir par le dibbouk de cette sœur. Elle n’a de cesse... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Voilà un petit opus que j'ai trouvé totalement réjouissant. Probablement parce que j'ai eu la chance de croiser le chemin de l'autrice et que par conséquent, je connaissais ses doutes quant à son travail, elle avait partagé quelques anecdotes concernant son papa, j'ai donc eu l'impression de retrouver des personnes qui m'étaient familières (tout est pourtant relatif) et suivre ses pérégrinations et ses recherches pour retrouver son dibbouks m'a vraiment enthousiasmé.

La première fois que j'ai entendu parler de dibbouks c'était l'an dernier en lisant le livre de Delphine Horvilleur : vivre avec nos morts. Et puis voilà que tout à fait concomitamment, Irène Kaufer choisi ce titre pour parler de cette fiction grandement fictive inspirée par les témoignages de ses parents pour la Fondation Spielberg sur leur vécu sous le nazisme.

Qui n'a jamais eu l'impression de ne pas être seul.e ? D'avoir des signaux, des messages de l'au-delà (que l'on croie en Dieu ou pas d'ailleurs, je pense être agnostique mais je rêve régulièrement de mon père, ma mère, ma grand-mère …) Sont-ce des signaux ou pas ? Je n'en sais rien et je ne cherche pas vraiment à savoir, je prends ce qui vient sans me poser de question, mais parfois le matin je suis fortement troublée. Ces rencontres fortuites, ces synchronicités … J'ai bien conscience qu'elles n'ont absolument aucune valeur scientifique mais en fonction de mon état mental, je me plais à penser qu'ils ne m'abandonnent pas, qu'ils sont toujours un peu là pour moi. Et comme parfois ils sont facétieux, ils me font faire des bêtises.
C'est cet état d'esprit que j'ai retrouvé dans le livre Dibbouks. Des vies parallèles qui auraient pu être vraies mais qui ne le sont pas, c'est matériellement impossible. J'ai adoré voyager avec l'autrice à la rencontre de sa famille, elle n'a pas ménagé sa peine pour essayer de retrouver les siens, le fait de ne pas savoir la part du réel et la part de la fiction est tout à fait réjouissante de mon point de vue, il ne faut pas y chercher de réalité historique (je ne suis pas du tout intéressée par l'exactitude historique) mais plutôt un état d'esprit, un ressenti … Vraiment ces rencontres, ces « retrouvailles », ces voyages m'ont ravis. Je recommande à tout un chacun qui aime lire sans prétention, qui est intéressé par des parcours de vie crédibles tout en sachant qu'il s'agit d'une fiction de se pencher sur ce petit livre Dibbouks, c'est bien écrit, ce n'est pas trop long mais on a envie de savoir …
C'est un peu déroutant puisque l'on constate rapidement que les dates et les évènements ne correspondent pas, au sein même du récit familial, mais à partir du moment où l'on fait abstraction de ces « incohérences » et que l'on table sur le fait que l'autrice n'est pas seule puisque « dibboukée » on fini par le lire comme un récit de SF « light », tout ce que j'aime.
Merci Irène Kaufer, mon seul regret est de ne pas l'avoir lu à temps pour pouvoir en discuter avec toi et t'en dire de vive voix tout le plaisir que sa lecture m'a procuré.
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Ce premier roman restera hélas unique car Irène Kaufer, fidèle lectrice féministe et cliente de la librairie TuliTu à Bruxelles – ma super librairie du Québec et du monde – s'en est allée rejoindre les étoiles il y a quelques mois.

Il s'agit bien d'un roman (l »éditeur, spécialisé dans « les textes littéraires rendant compte de la richesse et des paradoxes de l'existence juive sur les cinq continents », le précise sur son site). Pourtant il a une base largement autobiographique et sur cette base, il m'a bien menée en bateau (ce n'est pas péjoratif, je suis très naïve). En effet, Irène Kaufer se base sur le témoignage de ses parents, Erna Briefel et Stefan Kaufer, filmé pour la Fondation Spielberg. le père a eu – si je puis dire – une première vie en Pologne puis en Tchécoslovaquie où il est réquisitionné pour des camps de travail par les nazis et est séparé de sa première femme et de sa toute petite fille, dont il apprendra plus tard qu'elle ont été assassinées avec toutes les personnes non réquisitionnées. Il est retourné en Pologne après la guerre, il s'est remarié et la petite Irène est née à Cracovie. La famille arrivera en Belgique en 1958.

Avec cette histoire de dibbouk, Irène Kaufer imagine que la petite fille de Prague a survécu et vit désormais au Canada. C'est son père qui l'y a amenée et y a vécu avec elle après la guerre. L'autrice imagine également une seconde vie pour sa mère, Erna. Et c'est là qu'Irène Kaufer est vraiment très forte parce qu'on se prend à croire (je me suis prise à croire) que ces doubles vies sont possibles, vraisemblables, alors qu'en réalité, non. Ce sont des échos très sensibles, poignants, de la quête de ses origines par l'autrice, une façon de redonner sens à des vies détruites, écrasées, dont il ne reste que des bribes comme un bracelet (j'ai bien sûr pensé au roman de Gaëlle Nohant, le bureau d'éclaircissement des destins).

Malgré son sujet grave, émouvant, ce roman ne manque pas d'humour, on peut y goûter cet humour juif à la fois « naïf » et absurde, et la construction du livre est parfaitement maîtrisée (la conclusion ne manque pas de piquant non plus).
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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J'ai été hypnotisée par la couverture du livre d'Irène Kaufer, Dibbouks... Simple et portant, il s'en dégage pour moi, un charme fou!

Pour le reste, de l'autrice et du fond, j'avais tout à découvrir... Et bien m'en a pris tant ce fut une magnifique découverte! Qu'elle plume! Décidément en Belgique, nous avons un terreau d'auteurs et d'autrices trop méconnu.... En effet, Irène Kaufer née à Cracovie, est fille de parents survivants de la Shoah, qui ont décidé de venir vivre en Belgique en 1958.

C'est nourrie de son héritage juif qu'elle décide de nous conter un aspect de la croyance populaire juive, le Dibbouk qui veut que l'âme d'un mort vienne s'incarner dans le corps d'un vivant...

Pour le reste, après mûre réflexion, je ne vous en dirais pas plus... En effet, cela fait plusieurs jours que je me creuse les méninges pour essayer de vous partager cette histoire... Et j'ai beau chercher, vous en dire plus, c'est assurément vous priver de la magie qui se dégage de cette histoire... Parce que magie, il y a! ❤
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J'ai fini ce livre.

Au début ce qui m'intéressait c'était le titre Dibbouk.

Je voulais mieux comprendre ce qu'était ce concept juif? C'est fait grâce à ce livre.

Au début j'ai un peu ri car il raconte quelques blagues juives.

Et puis après. ...on plonge dans l'évocation de la Shoah... la cruauté absolue..

Il évoque le fort antisémitisme du Canada lors de la seconde guerre mondiale qui refusait d'accueillir des réfugiés fuyant les persécutions.

L'horrible histoire de Saint-Louis.
Ce bateau de réfugiés juifs que personne en Amérique a accepté de recevoir, il a dû revenir en Europe et ces réfugiés ont été déportés.

La Shoah en Ukraine, Hongrie.

Le traumatisme ... et là qu interviennent les dibbouks... ces morts de la Shoah qui hantent les vivants.

C'est bien qu'il y ait ce genre de livres qui permettent de se souvenir de penser aux personnes déportées d'inscrire leur histoire dans la mémoire.

D'avoir un exemple précis du vécu. .
Aborder la Shoah à partir d'exemples précis.
Dans ces pages qui parlent de l'Ukraine. Un temps je me suis posée et j'ai pensé à ces personnes qui ont été assassinées. A me révolter qu'elles n'ont pas pu grandir ou vieillir.

La lecture de ce livre, les émotions que j'ai eu m'inspirent beaucoup pour un futur projet

Et contente d'avoir compris cette notion de dibbouk.

C'est un bel hommage aux victimes de la Shoah d'imaginer ce qu'aurait été leur vie. Par l'imaginaire leur donner ce droit qu'ils n'ont pas eu
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Le mot "dibbouk" m'a amenée à ce livre, car c'est un terme hébreu que j'aime et qui renferme plein de choses.
Malheureusement, j'ai abandonné à la moitié : l'ensemble est confus, on ne voit pas tant que cela où la narratrice veut en venir avec ce double, ce dibbouk et, malgré le sujet, ce récit n'est pas parvenu à vraiment m'intéresser. L'ambiance est, je dirais, "trop contemporaine".
Pourquoi pas la veine fantastique, alors, pour traiter d'un tel sujet?
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critiques presse (1)
LeMonde
09 juillet 2021
L’écrivaine se raconte avec humour et virtuosité dans un conte yiddish aux accents belges sur l’identité et la transmission.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L’hôtel est petit et modeste, je l’ai choisi au hasard, peut-être à cause du nom de métro adjacent, Bonaventure, un nom qui promettait sans imposer, ou peut-être à cause de la proximité de la gare, synonyme d’une fuite rapide si la bonne aventure tournait mal. J’ai toujours ressenti ce besoin d’assurer mes arrières, ou mes côtés ; au cinéma, au concert, je m’assieds en bout de rangée, j’accompagne les manifestations en les longeant sur le trottoir, au risque de ne jamais être prise en compte comme participante ; il me faut une porte, une sortie de secours, une rue par laquelle m’échapper en cas de nécessité. Et la nécessité est permanente. (p. 57)
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- (…) Est-ce qu’au moins vous savez ce qu’est le Kippour ? fit-elle, et j’ai perçu comme une exaspération dans sa voix.
J’ai encore tenté de m’en tirer par la plaisanterie.
- C’est une sorte de concentré de Ramadan, non ? On jeûne un jour au lieu d’un mois entier ?
- Vous ne devriez pas rire avec ça, me dit-elle en plissant les yeux. Kippour, c’est sérieux, c’est le jour où Dieu inscrit dans son grand livre qui va vivre et qui va mourir dans l’année.
- Entre 1939 et 1945, il a dû s’épuiser en travaux d’écriture, dites donc… ( p.21)
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Lorsque cette humanité aura disparu de la surface de la terre, emportée par sa cruauté ou son imprévoyance, il restera toujours des formulaires, des montagnes et des océans de formulaires, témoignages d’une ancienne civilisation, conservés pour l’édification des générations nouvelles. Des papiers et des papiers et des papiers, responsables de la déforestation, et peut-être même en partie du suicide collectif qui, après bien des péripéties, aura débouché sur une espèce différente, faite de corps à nourrir, à soigner, à prendre dans ses bras, plutôt que de formulaires à tamponner après avoir enregistré l’empreinte du pouce. (p. 55-56)
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