Voilà un petit opus que j'ai trouvé totalement réjouissant. Probablement parce que j'ai eu la chance de croiser le chemin de l'autrice et que par conséquent, je connaissais ses doutes quant à son travail, elle avait partagé quelques anecdotes concernant son papa, j'ai donc eu l'impression de retrouver des personnes qui m'étaient familières (tout est pourtant relatif) et suivre ses pérégrinations et ses recherches pour retrouver son
dibbouks m'a vraiment enthousiasmé.
La première fois que j'ai entendu parler de
dibbouks c'était l'an dernier en lisant le livre de
Delphine Horvilleur :
vivre avec nos morts. Et puis voilà que tout à fait concomitamment,
Irène Kaufer choisi ce titre pour parler de cette fiction grandement fictive inspirée par les témoignages de ses parents pour la Fondation Spielberg sur leur vécu sous le nazisme.
Qui n'a jamais eu l'impression de ne pas être seul.e ? D'avoir des signaux, des messages de l'au-delà (que l'on croie en Dieu ou pas d'ailleurs, je pense être agnostique mais je rêve régulièrement de mon père, ma mère, ma grand-mère …) Sont-ce des signaux ou pas ? Je n'en sais rien et je ne cherche pas vraiment à savoir, je prends ce qui vient sans me poser de question, mais parfois le matin je suis fortement troublée. Ces rencontres fortuites, ces synchronicités … J'ai bien conscience qu'elles n'ont absolument aucune valeur scientifique mais en fonction de mon état mental, je me plais à penser qu'ils ne m'abandonnent pas, qu'ils sont toujours un peu là pour moi. Et comme parfois ils sont facétieux, ils me font faire des bêtises.
C'est cet état d'esprit que j'ai retrouvé dans le livre
Dibbouks. Des vies parallèles qui auraient pu être vraies mais qui ne le sont pas, c'est matériellement impossible. J'ai adoré voyager avec l'autrice à la rencontre de sa famille, elle n'a pas ménagé sa peine pour essayer de retrouver les siens, le fait de ne pas savoir la part du réel et la part de la fiction est tout à fait réjouissante de mon point de vue, il ne faut pas y chercher de réalité historique (je ne suis pas du tout intéressée par l'exactitude historique) mais plutôt un état d'esprit, un ressenti … Vraiment ces rencontres, ces « retrouvailles », ces voyages m'ont ravis. Je recommande à tout un chacun qui aime lire sans prétention, qui est intéressé par des parcours de vie crédibles tout en sachant qu'il s'agit d'une fiction de se pencher sur ce petit livre
Dibbouks, c'est bien écrit, ce n'est pas trop long mais on a envie de savoir …
C'est un peu déroutant puisque l'on constate rapidement que les dates et les évènements ne correspondent pas, au sein même du récit familial, mais à partir du moment où l'on fait abstraction de ces « incohérences » et que l'on table sur le fait que l'autrice n'est pas seule puisque « dibboukée » on fini par le lire comme un récit de SF « light », tout ce que j'aime.
Merci
Irène Kaufer, mon seul regret est de ne pas l'avoir lu à temps pour pouvoir en discuter avec toi et t'en dire de vive voix tout le plaisir que sa lecture m'a procuré.