"On ne connaît jamais toute l'étendue de notre malheur jusqu'à ce que, un jour, un détail, parfois insignifiant, déclenche en nous une avalanche de tristesse refoulée depuis des mois, voire des années."
Douglas Kennedy est un écrivain que j'ai découvert, il y a quelques années, avec "
L'homme qui voulait vivre sa vie" et "
Les Charmes discrets de la vie conjugale". J'avais beaucoup aimé ces romans. J'aime son écriture et certaines réflexions qu'il prête à ses personnages, notamment féminins, comme celle que j'ai notée en introduction.
Lorsque j'ai vu "La symphonie du hasard" à la bibliothèque, j'ai immédiatement eu envie de le lire, surtout après avoir consulté le résumé :
"Comme chaque semaine, Alice Burns, éditrice new-yorkaise, s'apprête à rendre visite à son jeune frère Adam. Jadis jeune loup de Wall Street en pleine ascension, ce dernier croupit désormais en prison.
Mais cette rencontre hebdomadaire va prendre un tour inattendu. Décidé à soulager sa conscience, Adam révèle un secret qui pourrait bien venir rompre les derniers liens qui unissent encore leur famille.
Et Alice de replonger dans l'histoire des siens, celle d'un clan à l'image de l'Amérique : volontaire, ambitieux, assoiffé de réussite, souvent attaqué, blessé parfois, en butte à ses propres démons, mais inlassablement en quête de rachat..."
Dans ce roman,
Douglas Kennedy a choisi de parler de la complexité des relations familiales mais aussi de réaliser un portrait de l'Amérique des années 70 à travers le regard d'une jeune femme, Alice.
Je suis vraiment fan du procédé narratif qu'il a choisi : démarrer le livre par un seul chapitre situé temporellement à une époque plus récente - où Alice est adulte - puis faire un flashback sur l'adolescence de celle-ci, flashback qui durera finalement tout le reste du roman. Cela donne envie de lire la suite - les autres tomes, puisqu'il semble qu'il s'agisse d'une trilogie.
De plus, je trouve que les personnages sont bien construits, leur psychologie est réaliste et assez poussée. J'apprécie particulièrement son aisance à exprimer les sentiments, émotions et pensée de personnages féminins, et son style agréable, assez littéraire et efficace.
J'ai beaucoup aimé aussi la description de l'époque avec des références musicales et à différents événements, ainsi que la plongée dans la vie universitaire américaine - notamment l'évocation des fraternités et sororités. Il en profite pour dénoncer le racisme et l'intolérance particulièrement exacerbés à l'époque et susciter la réflexion.
Vous aurez compris que j'ai trouvé cette lecture plaisante, sans que cela soit un véritable coup de coeur.
En résumé, si vous êtes friands de romans au suspense haletant et aux nombreux rebondissements, passez votre chemin. Par contre, si vous aimez les longues sagas familiales, vous devriez apprécier celle-ci - sur fond d'une critique de la société américaine de Nixon - et passer un agréable moment de lecture.