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3,89

sur 396 notes
C'est un livre dont j'ai beaucoup apprécié la lecture. Une femme rencontre par hasard le seul homme qu'elle a aimé et elle en profite pour raconter son histoire. Elle a aimé, quitté puis retrouvé un homme volage, égoïste, incompétent, menteur qui ne lui a jamais rendu son amour ou si mal. Mais elle, esclave d'un amour trop excessif, elle a continué à l'aimer, à le protéger, à vouloir être avec lui quitte à en souffrir. Un adolescent, enfant non désiré de cet homme, se suicidera. Elle trouvera la force de continuer en faisant fi de sa souffrance. Très lucide de cette dépendance affective, son histoire est pleine de haine (ses parents absents, ses frères violeurs), d'a mour, de désillusions, d'espérance, de mort, de vie. C'est un fort et émouvant portrait de femme que nous offre cette auteur.
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Je trouve ça étonnamment difficile de donner mes impressions sur ce roman. J'ai immédiatement plongé dedans, cette adresse directe de la narratrice à son meilleur ami de toujours, cette écriture comme un long monologue m'a fait me sentir très proche de ces deux personnages, tant et si bien qu'il était difficile de refermer ce livre. Qui plus est, la plume est très jolie et l'atmosphère que retranscrit l'autrice tout au long de ce roman est d'une grande douceur, malgré les coups durs.
Le fait est que le personnage de Franck est assez peu aimable, égoïste et immature, mais en le voyant à travers les yeux d'Helen, on ne peut s'empêcher de l'aimer un peu. La force de son amour transparaît dans chaque page, c'est touchant et très intense. C'est vrai qu'à la fin, avant l'événement terrible qui les séparera, on s'agace un peu de la passivité et de la soumission d'Helen face à l'irresponsabilité de Franck et à son manque total de considération pour autrui, et pourtant, malgré ces personnages pleins de failles, ce roman m'a totalement happée et émue. J'ai presque l'impression de ressortir d'un rêve, je ne retiens rien de vraiment tangible mais plus une douce émotion. Bref, j'ai beaucoup aimé cette lecture.
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Le récit d'une amitié, parfois charnelle, à travers les années. Des sentiments forts lient Helen et Frank, mais ceux d'Helen se rapprochent de l'amour alors que Frank la voit plus comme une soeur. Quoiqu'il en soit Helen a toujours été là pour Frank, mais lui aussi. Cette relation longue de quarante-cinq années va prendre fin brutalement, laissant un goût d'amertume sur cette histoire. Alors vingt après leur séparation, quand leur chemin se croise, Helen va ouvrir son coeur à Frank dans un long monologue où jamais ce dernier ne s'exprimera.

Il est son laissez-passer pour quitter enfin sa famille et surtout des frères d'une violence animal. Ils vont s'installer à Amsterdam où Helen va poursuivre des études qui la passionnent. Frank va se chercher pour finalement trouver sa voie, la peinture. Helen est pour lui comme un ascenseur, c'est grâce à sa dévotion qu'il va pouvoir se consacrer à son art sans se préoccuper du quotidien et donc s'élever encore plus haut. Malgré une réussite professionnelle, Helen va vouloir aussi s'épanouir sentimentalement, elle va s'éloigner de Frank pour suivre celui qu'elle aura choisi mais lorsque Frank va avoir besoin elle, elle va accourir. Cela sera pour elle aussi l'occasion de se réaliser dans un nouveau rôle qui lui tenait tellement à coeur. Malheureusement ce dévouement n'ayant pas la reconnaissance de Frank à ses yeux, enclenchera la jalousie d'Helen qui va se servir de leur fils pour se venger sans penser aux conséquences qui s'avèreront dramatique et sonneront le glas de leur relation.

Une relation sans nom, amitié, amour, fraternité… Un mélange de tout cela lie Helen et Franck, Julia Kerninon nous dépeint avec justesse l'ambiguïté et la profondeur de ces sentiments. Sa plume délicate, fluide parfois soutenue mais en parfaite adéquation avec la narratrice amoureuse des mots, nous embarque littéralement dans le récit.

Un roman passionnant, passionné sur deux destins exceptionnels qui mérite d'être découvert. Une lecture fluide avec de courts chapitres qui permet de se plonger dans le récit de cette amitié.
Lien : https://leslecturesdemamanna..
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La quatrième de couverture nous accueille avec ces deux phrases extraites du roman : " Lorsque quelqu'un est aussi discret que moi, personne n'imagine qu'il puisse avoir un tempérament passionné.Mais -je sais mieux que personne- il ne faut pas juger un livre à sa couverture." Cette entrée en matière fait sitôt retourner l'ouvrage par le futur lecteur. La photo, façon Sarah Moon, empreinte de douceur ( voire gnangnan) qui n'est pas sans rappeler l'atmosphère du précédent roman de Julia Kerninon ( le dernier amour d'Attila Kiss), dont la belle écriture ne parvenait pas à cacher un montage un peu déroutant, laisse penser à un récit fait pour plaire à une lectrice au célibat forcé. Vous rajoutez un titre aux consonances vaguement religieuses et pour une énième fois, le récit d'une histoire d'amour et l'on peut poser, agacé, le livre sur la pile et se diriger vers autre chose... Hé bien , vous aurez tort !!! Grandement tort ! Derrière cette avalanche d'effets repoussoirs que l'on peut compléter avec une héroïne fille d'ambassadeur ( encore les tourments des nantis!) , se cache en fait, un des meilleurs romans de cette rentrée!
Quelle force romanesque se dégage de ces courts chapitres ciselés par une désormais grande orfèvre du style! L'histoire de cette amitié amoureuse, de cette passion qui ne dit pas son nom, aurait pu sombrer dans la banalité. Mais, Julia Kerninon, parvient avec cette troisième livraison à concilier une écriture digne des plus grands avec un récit formidablement agencé qui emporte son lecteur sans jamais faiblir. Tout est juste dans cette évocation d'une vie dont l'apparence ordinaire cache mille sentiments forts ( pas forcément les plus nobles). Tout est admirablement décrit, de la chaude Rome à la froide Amsterdam, de l'ascension d'un artiste-peintre à la ferveur contenu d'une femme amoureuse mais discrète. le lecteur se trouve enlacé dans des mots, des phrases dont la pertinence rivalise avec l'évidente imagination d'une romancière qui soudain, se hisse au plus haut. On avait pressenti cet envol mais là, on est cueilli par autant de perfection.
"Ma dévotion" apparaît donc comme le roman à découvir cette fin d'année avant qu'il ne quitte les étals des libraires, chassé par la rentrée de janvier. Pour tous les amateurs de romanesque, de belle écriture et pour tout ceux qui aiment se laisser porter par une plume talentueuse uniquement mise au service d'une bonne histoire.

Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Ce roman s'articule autour de deux personnages, Helen l'intellectuelle, qui parle à la première personne et Franck l'artiste, le centre de ses préoccupations.
Helen est froide, besogneuse et présomptueuse. Toute sa vie est axée sur le travail, d'une façon qui tient plus du scolaire que du littéraire. Elle a beaucoup de mépris pour les gens qu'elle croise et les qualifie de « vides et scolairement médiocres », leur attribue un « charisme défaillant » et va jusqu'à parler de « bêtise irradiante ». Elle vit un amour exclusif pour Franck, le peintre devenu célèbre, sans aucune générosité, sachant parfaitement se rendre utile, alors qu'elle n'est que mépris et suffisance. Son attitude face à l'homme avec qui elle a vécu 44 ans, est empreinte de jalousie, au point qu'elle qualifie sa réussite d'imposture.
Franck lui est un éternel adolescent, inconséquent et égocentrique qui, sous le couvert du génie et de la notoriété, fait le mal sans le voir.

Dans ce récit, tout s'oppose : l'artiste à l'intellectuel, la liberté à la passion, l'égoïsme au dévouement et il n'y a que des perdants à la fin du compte.

Je ne me suis pas passionnée pour ce couple qui sème la destruction sur son passage et bien que l'écriture de Julia KERNINON soit agréable à lire, avec ses chapitres courts et son style de journal intime bien maîtrisé, il émane de ce roman bien plus d'amertume que de dévotion.
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Je n'avais encore rien lu de Julia Kerninon et j'ai été absolument charmée par son écriture. Son dernier roman, Ma dévotion, divisé en huit époques composées de très brefs chapitres (parfois une seule phrase ou un paragraphe, le plus souvent trois pages, une fois cinq pages) donne la parole à une narratrice à la première personne qui s'adresse à son interlocuteur au coin d'une rue. Dès le premier chapitre, Helen (« je ») expose la situation en s'adressant à Franck Appeldore (« tu ») ; le lecteur apprend ainsi qu'ils ont vécu ensemble 17 ans à Amsterdam, qu'ils se sont séparés, puis qu'ils ont de nouveau cohabité pendant 14 ans, ailleurs, avant de se séparer « violemment » cette fois, et qu'il s'est écoulé 23 ans avant leur rencontre inopinée sur ce trottoir de Londres : « je vais tout te raconter, ici et maintenant, debout dans la rue, je vais te raconter toute notre histoire depuis le début parce qu'il faut que je l'entende moi aussi » (p. 15).

Helen Merton écrit beaucoup –la littérature occupe sa vie d'écrivaine et d'éditrice –, mais parle habituellement peu, et la brutalité du hasard de cette rencontre ouvre les digues. La très brève première époque du roman (intitulée « Londres », à peine 11 pages) va distiller d'intrigantes informations qui s'éclaireront au fil du monologue d'Helen, pour certaines à la toute fin de son récit : ses frères auraient pu la tuer ? à l'adolescence, ils ont le projet de la violer ? il est arrivé quelque chose en Normandie ? elle a été mariée, mais pas à Franck ? Franck et elle ont causé la mort d'un innocent ?

La relation d'Helen et de Franck se révèle complexe et fluctuante, faite d'amitié-détestation et d'amour-haine. Et nous ne la connaissons que grâce aux paroles d'Helen... Ils se sont connus à la fin de l'enfance, à 12 ans, ils ont fait l'amour ensemble à 14 ans, ils ont vécu ensemble longtemps en gardant une relation forte, parfois amicale parfois sexuelle aussi. Ils ont chacun eu d'autres amants, sont tombés amoureux, se sont quittés, se sont retrouvés… Les deux personnages sont issus du même milieu privilégié (pères diplomates), mais évidemment leurs tempéraments diffèrent : Franck est un célèbre artiste peintre fantasque et égoïste, alors qu'Helen se décrit elle-même comme besogneuse (c'est vrai) et altruiste (vraiment ?). Elle ne se ménage cependant pas dans ce récit : elle reconnaît ses torts, avoue un geste criminel et une ignoble mesquinerie qui aura de tragiques conséquences. Pourtant le lecteur comprend qu'elle n'est jamais complètement sincère. Elle le reconnaît elle-même, mais, toujours ambiguë, en parlant de l'attitude de Franck : « […] mais nous mentons tous, après tout, dès lors que nous posons des mots sur notre expérience, nous choisissons une certaine version des choses au détriment des autres possibles, chaque vocable contient en lui-même une interprétation […] (p. 144). Je suppose que, comme moi, vous compatirez avec Helen, vous la plaindrez parfois, et d'autres fois vous aurez envie de la secouer, de lui ouvrir les yeux, de carrément l'engueuler, et vous conclurez peut-être avec moi que cette dévotion ressemble plus à une dépendance affective qu'à un amour altruiste… ce qui n'enlève rien à son intérêt littéraire !

J'ai beaucoup aimé l'écriture Julia Kerninon. Elle adopte souvent un rythme ternaire (trois adjectifs, trois verbes, trois relatives…), ce qui finit par donner une musicalité particulière au texte. J'ai été frappé aussi par la richesse du vocabulaire qui, sans être sophistiqué, exprime toujours avec une grande justesse la complexité des sentiments. J'ai aimé l'ancrage des faits relatés dans leur époque grâce aux rappels de la mort de personnages célèbres : Pollock, Pie XII, Robert Kennedy, etc. Je ne peux m'empêcher d'être un peu déçue par la façon dont se termine l'histoire entre Franck et Helen : il me semble que cela cadre mal avec leurs caractères respectifs. Un autre bémol aussi pour ces deux infatigables octogénaires plantés au coin d'une rue de Londres : « Je crois qu'il y a bientôt six heures que je te parle tout bas » (p. 299)...

Merci au Grand Prix des lectrices de Elle et aux éditions du Rouergue.
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Un roman qui ne manque pas de finesse et de sensibilité mais que j'ai trouvé un peu trop linéaire, un peu désincarné. Je ne saurais dire si c'est à cause du dispositif narratif et le fait que cette "voix" racontant m'a semblé trop lointaine, mais j'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire et surtout, à me laisser émouvoir par les personnages. J'avais beaucoup aimé Buvard, pourtant, mais je n'ai pas retrouvé la même énergie et la même joie de lecture. La plume de Julia Kerninon est pourtant toujours aussi gracile.
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Ils sont vieux, maintenant. Mais elle n'a rien oublié. Alors elle lui raconte leur histoire telle qu'elle l'a vécue. de leur rencontre, dans les couloirs des ambassades, solidaires face à des parents si décevants, à leur rupture définitive, presque cinquante ans plus tard. Et entre temps, la dévotion totale avec laquelle elle s'est toujours consacrée à lui et à sa carrière flamboyante de peintre mondialement célèbre.

Fascinant roman. Ce "tu" avec lequel la narratrice s'adresse à son compagnon de toujours créé une intimité très efficace. C'est une histoire d'amour, et en même temps pas vraiment, puisque jamais on ne pourra vraiment dire que les deux protagonistes sont un couple, même si tout les ramène l'un vers l'autre. Fascinante aussi cette fameuse dévotion, avec laquelle la narratrice ne cesse de guide, aiguiller, prendre soin de son peintre adoré. La tension finale de la rupture est glaçante. Un très beau roman.
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Julia Kerninon propose son 4ème roman

Le thème principal c'est " l'amourmitié" entre Helen et Franck, brisée par un évènement tragique.

Le contexte : Quand Helen croise Franck à Londres, ils ne se sont pas vus depuis 15 ans. Ils ont 80 ans et ont vécu une grande partie de leur vie ensemble, jusqu'à l'évènement tragique qui a détruit leur relation. Dans un long monologue, Helen raconte leur histoire depuis leur rencontre à 12 ans, sa dévotion pour Franck, qu'elle aide à construire sa carrière de peintre, leur relation qui oscille entre amour et amitié.

Le style : dans de longs chapitres fluides rédigés à la deuxième personne du singulier (elle s'adresse à Franck), non numérotés et dans un style doux et subtil Helen raconte et nous donne à lire un superbe portrait de femme. Je préfère les phrases plus incisives et plus percutantes mais j'ai beaucoup aimé l'écriture de Julia Kerninon

Les personnages sont attachants même si parfois ont voudrait secouer Helen et et gifler Franck. La dévotion d'Helen se heurte à l'apparente froideur de Franck, on a du mal à déterminer la véritable teneur de leur relation même si la passion est latente puis de plus en plus présente.

Bref, un roman qui prend également place dans mes coups de coeur.
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J'ai terminé ce chef-d'oeuvre et j'espère lui rendre dignement hommage ici... Au moins un peu.

Lors d'une rencontre fortuite et tardive avec l'homme de sa vie, qu'elle n'avait pas vu depuis des décennies, Helen puise dans les silences criants de leurs instants partagés pour mettre au jour et déployer ses anciennes pensées, ses observations mûries par les années.

Ce roman est un ouragan d'émotions, un livre à citations. Presque l'intégralité de ses pages est remplie de feux d'artifices (même si tout n'est pas joyeux).

La prose de l'auteure s'écoule devant nos yeux et les mots ruisselent, résonnent justement dans notre tête ; un peu à la manière de Schnitzler, elle dépouille sa narratrice de toutes ses pensées avec fluidité mais sans fioritures. Il faut au moins cela pour exprimer le déferlement d'émotions qui secouent l'humain tout au long de sa vie...

Et c'est divinement beau.
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