AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 496 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'auteure nous livre un roman féministe, se déroulant en Italie, Nous faisons la connaissance d'Octavia Selvago, jeune fille de 15 ans , qui a décidé du jour au lendemain, de quitter l'école pour devenir une grande cheffe cuisinière, suivre les traces de son père, et prouver qu'en tant que femme, elle pourra réaliser son rêve. Une situation cocasse, aux yeux de sa famille, surtout en Italie, où la femme est reléguée aux taches domestiques, en plus d'élever leurs enfants et étant des épouses loyales,
Aujourd'hui Octavia à trente huit ans, mariée trois enfants, elle fait le point , se remet en question,, Son mari assume tout, pars on égoïsme . Elle se donne corps et âmes à son travail, elle ne vit que pour cela, et jusqu'à l'épuisement. Une femme qui revendique son indépendance, mais à quel prix . Arrivera t'elle à trouver les réponses à ses questions , reprendre contact avec la réalité,
L'auteure m'a transportée, avec une facilité déconcertante dans son histoire, Un roman court puissant, subtile , sensible, je me suis laissée envahir par les effluves de ces repas gastronomiques.
La plume de l'auteure est fluide , entraînant une lecture passionnante , et addictive. le personnage d'Octavia , dégage une empathie extrême .
Une belle découverte, une lecture que je vous conseille vivement.
Commenter  J’apprécie          914
Ce roman était appétissant avec sa couverture colorée, la promesse de retrouver la plume de Julia Kerninon que j'avais beaucoup aimée dans Liv Maria et le décor romain qui s'esquisse dès l'incipit. Ce titre intrigant aussi : sauvage, c'est un mot qui a un goût de liberté brute, de naturel comme une plante qui pousse à sa guise, mais quelque chose de rude aussi.

Et effectivement, je n'ai fait qu'une bouchée de la première moitié du livre, séduite par l'intrigue nouée autour d'Ottavia Selvaggio qui, à quinze ans, décide de quitter l'école pour cuisiner. de sa plume sensuelle, l'autrice nous fait ressentir l'adrénaline des coups de feu en cuisine, respirer des arômes méditerranéens, goûter des saveurs tellement italiennes – salades de puntarelle aux anchois, carciofi alla romana… Dans les sauces et les spaghettis se lovent des relations dont la tectonique est restituée à merveille. Les femmes de la famille sont échaudées par le mariage, Ottavia est déterminée à s'accrocher coûte que coûte à sa liberté. Forcément, un tel personnage nourrit l'intrigue, la rend imprévisible, et je n'ai pas boudé mon plaisir.

Et pourtant, mon appétit s'est tari par la suite. J'ai eu l'impression que la quête éperdue de liberté d'Ottavia ne lui permettait pas de savourer l'ensemble des possibles, mais l'empêchait de les investir. Elle qui était supposée représenter une femme libre, émancipée, m'a semblée au contraire paralysée, dévorée par les doutes. Comme le dit la quatrième de couverture, même la maternité ne la fait pas dévier de sa route, mais quelle route ? Cette femme qui pourrait tout se permettre ne me semble pas réaliser grand-chose. Sa quête a fini par me sembler dépourvue de sens et j'ai eu de plus en plus de mal à m'y intéresser. L'excipit, qui pousse à son paroxysme la hantise de liberté de la protagoniste, m'a laissé un entêtant sentiment d'inaccompli.

Peut-être est-ce précisément le propos du roman de nous interroger sur la quadrature du cercle que représente la conciliation d'une passion professionnelle, de la maternité et de la vie de femme. Mais cela m'a laissé un sentiment frustrant.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
Commenter  J’apprécie          507
Voilà un beau portrait de femme passionnée, très vivante et passionnante.

Ottavia Selvaggio vit à Rome. Son père est restaurateur, au grand dam de sa femme qui refuse ostensiblement de faire la cuisine à ses enfants pour manifester sa colère contre ce choix d'un métier aussi absorbant.
C'est pourtant la même voie que va choisir Ottavia, contre l'avis de sa mère, parce que la passion d'une cuisine différente et inventive l'anime plus que tout.

Et pourtant Ottavia va avoir trois hommes dans sa vie.

Le premier, Cassio, qu'elle a entraperçu dans la cuisine de son père, et pour qui elle éprouve un coup de foudre immédiat, est comme elle passionné de cuisine. Il détient un secret jusque-là jalousement gardé : la recette de la fameuse Sacher Torte que seul le grand restaurant autrichien détenait. En échange de la transmission de cette recette au père d'Ottavia, il va rentrer dans sa brigade et apprendre le métier. Avec Ottavia ils vont pratiquer ensemble pendant des heures entières, concentrés sur les tâches à exécuter, et les gestes remplaceront les paroles inutiles.
Cassio demeurera sa grande passion, même si elle le quittera sans un regard en arrière quand elle comprendra qu'il s'abîme dans l'alcool et la drogue, alors qu'il tient son propre restaurant.

Ottavia elle aussi va avoir son propre restaurant. Mais avant cela elle rencontrera un autre homme, Clem, étudiant français aux Beaux-Arts, dont elle tombe amoureuse au premier regard. Lui aussi souhaite la revoir et lui donne son adresse parisienne. Alors, quand Ottavia prend le train direction Paris, elle fonce tête baissée telle qu'elle l'a toujours fait : sans un remords, elle est prête à tout pour retrouver le bel étudiant dont elle ne sait rien.
Arrivée à Paris, elle va retrouver ce Clem qui semble l'attendre passionnément, lui aussi, mais après une soirée et nuit d'ivresse, il la laisse repartir, et ensuite ne lui donne plus aucune nouvelle : Ottavia en ressortira profondément blessée , et plongera dans le travail comme elle a toujours su le faire en apprenant la cuisine française et en rencontrant une compatriote, Marina, avec qui elle scellera une amitié durable.

Et enfin Ottavia va rencontrer Bench, un critique gastronomique, mais sur tout un homme telle qu'elle en a besoin, qui prend soin d'elle et lui donne trois enfants, et fait en tant que mari tout ce qui est nécessaire pour que la famille fonctionne, puisque bien sûr Ottavia, malgré ses maternités, se consacre toujours avec autant de passion à la quête d'une cuisine qui soit la sienne uniquement.


C'est un très beau portrait de femme parce qu'Ottavia vit intensément tout ce qui lui arrive, qu'elle ne dévie pas d'un pouce de la ligne qu'elle s'est fixée, et qu'elle avance dans la vie avec sa passion dévorante nichée au coeur de ses pensées, ses actes et la majorité de son temps de travail.

On peut la décrire égoïste, tyrannique, individualiste et même sans coeur (ses enfants craignent qu'elle les abandonne) mais elle a le mérite de la cohérence et de se dévouer à une quête qui n'aura pas de fin.

Alors quand Clem surgit du passé pour lui expliquer ce qui s'est produit suite à la nuit parisienne et veut effacer le passé pour donner un avenir à leur relation, Ottavia va hésiter. Fera-t-elle le chemin inverse et sera-t-elle prête à tout quitter à nouveau pour suivre celui dont elle est tombée amoureuse il y a quelques temps déjà ? le récit nous le dira, mais ce n'est pas le plus important.

Le plus important c'est cette flamme logée dans son coeur qui n'est pas près de s'éteindre. Quiconque a vécu auprès d'un artiste peut comprendre cette forme d'égoïsme qu'incarne celui qui vit pour sa passion. Ici c'est la cuisine (et Julia Kerninon en parle très bien) mais ce pourrait être la peinture (comme dans « La nourrice de Francis Bacon »), la musique (comme dans « le grand feu » de Leonor de Recondo) ou bien sûr la littérature.

Intense, ce pourrait être le qualificatif qui traduirait la vie d'Ottavia, une femme attachante parce que profondément libre de suivre le cours de sa destinée.
Commenter  J’apprécie          449
Comme Liv Maria, Ottavia est une femme forte. Déterminée. Intense. Passionnée par son métier de cheffe. Qui, à 38 ans, mariée, 3 enfants, se retrouve à la croisée des chemins. Quelle route aurait été la sienne si elle avait suivi ses premiers amours ? Difficile de savoir, difficile surtout de renoncer à ce qu'offre le monde dans son entièreté. Même au profit de ceux qui l'aiment. Ottavia ne se laisse jamais enfermer.
De sa plume sensuelle et rythmée, Julia Kerninon narre une histoire d'amour, de couple et de passion dans laquelle on plonge avec gourmandise. Et où les mots sonnent vrais.

« Dans nos vies, certains hommes étaient partis en avaient été remplacés, mais les femmes et les enfants demeuraient, comme l'exprimait Antonia avec défiance. Est-ce que ça veut dire que les femmes ne peuvent pas partir ? je lui avais demandé un jour. - Je ne crois pas. Je crois que c'est plus que ça n'a pas d'importance pour nous, on n'a pas besoin de fuir, on est là mais on est aussi toujours ailleurs, dans nos têtes. »

J'aurais seulement fait l'impasse sur l'excipit 😉
Commenter  J’apprécie          414
Il y a quelques romancières que je me promets de ne plus lire, tout en y retournant à chaque fois qu'une nouveauté paraît parce qu'elles sont talentueuses et que je suis faible devant la littérature. Julia Kerninon en fait partie.

Je ne sais plus quel écrivain disait qu'écrire, c'est rédiger différentes versions du même texte, et c'est particulièrement vrai pour Julia Kerninon. Ottavia Selvaggio, la « sauvage » de ce roman, pourrait être la jumelle de Liv Maria, ou de la Julia Kerninon narratrice de « Toucher la terre ferme » voire des deux, car j'ai la curieuse impression à chaque fois de retrouver le même personnage sous des traits différents, et des thématiques chères à l'autrice (la maternité comme un fardeau, la langue anglaise comme idiome de l'ailleurs, de la mise à distance de soi, du pouvoir de la littérature comme retranscription d'une recherche de soi sans concession ni réel souci des autres). Dans « Sauvage », l'héroïne fait preuve de cet individualisme habituel qui m'a toujours beaucoup dérangée, mais moins cette fois. Pourquoi ? Parce que comme Ottavia qui, comme son mari le lui lance lors d'une dispute, ne cuisine que pour elle, je soupçonne Julia Kerninon de faire de même avec l'écriture, et d'enfin l'assumer pleinement.

J'ai vu dans « Sauvage » le roman du désir, ou plutôt des désirs d'une femme, Ottavia, pour la cuisine avant tout, dont elle fera son métier, une manière de s'opposer à sa mère qui ne cuisinait pas tout en se rapprochant de son père dont c'était le métier ; désir pour des hommes qui n'honoreront pas toujours leurs rendez-vous mais dont l'absence pour certains, la présence pour d'autres, participeront à la construction de sa cuisine ; désir enfin d'être libre de toute contrainte que pourrait lui imposer sa vie familiale.

Mais c'est aussi en parallèle le roman d'une femme sauvage, dure, qui, après deux déceptions amoureuses, n'a pas voulu louper le coche de la relation suivante. Elle s'est inconsciemment domestiquée, au point de donner à son restaurant le nom de son mari, de faire des enfants sans le vouloir vraiment, avant de se réveiller et de se rendre compte qu'elle est passée à côté de sa vie et qu'elle se demande qui elle est devenue (heureusement que les hommes de sa vie lui diront qui elle est réellement, pour la guider, la pauvre…!)

Cette introspection est l'occasion pour l'autrice de délivrer une nouvelle fois sa vision très négative de la maternité, vue comme un boulet au pied, l'antithèse de la liberté.
D'un côté je le comprends, la vie de famille est très éloignée de celle d'une célibataire sans attache ; et d'un autre côté, je trouve Ottavia d'un égoïsme absolu : sa réussite a été possible grâce à son mari qui s'occupe de tout sans se plaindre, et elle est à s'apitoyer sur sa prétendue absence de liberté. Mais cette vie-là a été librement consentie par elle !

Malgré cela, « Sauvage » est un très beau portrait de femme, magnifiquement écrit. L'intensité d'Ottavia, sa dureté qui masque une fragilité étonnante, ont a su me conquérir. Je peux cette fois me dire que j'attends avec impatience le prochain roman de Julia Kerninon !
Commenter  J’apprécie          290
Ma cuisine, mes amours, mes emmerdes

Julia Kerninon a un talent fou pour les portraits de femmes. Après Liv Maria, elle nous entraîne sur les pas d'Ottavia, en Italie. Après quelques déboires, va choisir d'ouvrir son restaurant. Un roman savoureux !

Ottavia a un caractère bien trempé et une idée précise de la voie qu'elle souhaite emprunter. Après ses études, elle choisit de rejoindre son père dans son restaurant, de s'investir entièrement à la cuisine au lieu de se lancer dans des études supérieures. À son côté, mais surtout à celui de Cassio, le jeune cuisinier qui partage ses journées, elle va apprendre. Une initiation qui se double d'une histoire d'amour venue presque naturellement. Mais très vite la passion va céder le pas à la rivalité et les mots doux aux insultes. La température va monter jusqu'à l'ébullition, jusqu'à la rupture.
Il faut dire qu'entre-temps Livia a croisé le regard de Clem. L'homme lui a laissé un bout de papier avec son numéro et une adresse à Paris. Alors, elle décide d'aller se perfectionner dans la capitale française, de retrouver ce Français qui la fascine.
Son arrivée est comme un enchantement. le monde s'ouvre à elle et sa première nuit se déroule comme dans un rêve. Mais cette fois encore, il va lui falloir déchanter. Alors, elle s'investit à fond dans le travail, accumule les expériences et peaufine son savoir-faire avant de rentrer en Italie bardé d'une certitude: elle ne doit compter que sur elle-même. Mais cela Cassio ne peut le comprendre et va encaisser une nouvelle rupture. Ottavia choisit alors d'ouvrir son propre restaurant et d'être seule aux commandes. C'est dans son établissement que la fille Selvaggio va déployer son talent. La notoriété de sa cuisine parvient jusqu'aux oreilles d'Arturo Bensch, rédacteur de chroniques gastronomiques dont on sait dès l'incipit qu'il épousera Ottavia et que le couple aura trois enfants.
En retraçant le parcours d'Ottavia sur plusieurs décennies, Julia Kerninon réussit à nouveau un superbe portrait de femme. Superbe, parce qu'il n'omet rien de ses aspérités. La volonté de s'émanciper, de se construire hors du schéma traditionnel –allant même jusqu'à refuser de reprendre le restaurant de son père – va s'accompagner de renoncements, de rendez-vous manqués, d'une vie de famille tronquée. Car l'engagement et la passion, surtout dans un milieu aussi exigeant où les tensions sont permanentes, ne peut s'accommoder de demi-mesures.
Après la fantasque Liv Maria, Ottavia Selvaggio (selvaggio veut dire sauvage) vient compléter cette superbe galerie et nous emporte une nouvelle fois par son style à la précision diabolique et à sa science de la narration. Elle nous fait partager avec finesse la psychologie de ses personnages et éclaire une nouvelle fois ses thèmes de prédilection que sont le matriarcat et la maternité. Et les choix qu'une femme peut être amenée à faire au cours d'une vie, fussent-ils contradictoires. Cela nous vaut de superbes pages sur la relation mère-fille et, plus surprenant mais fort en émotions, une magnifique lettre-confession signée d'un mari qui a accepté de renverser les rôles. Dans la lignée du déjà superbe Liv Maria, voilà une nouvelle preuve du talent de Julia Kerninon dont l'écriture sensuelle trouve ici une nouvelle façon de s'épanouir.


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          250
Ottavia. Trois syllabes qui disent le mouvement, la pulsation, la vie. La femme qui porte ce prénom avance tout droit dans les rues de Rome entre son foyer et son restaurant. Elle est cheffe, c'est le métier qu'elle a choisi à 16 ans dans les traces de son père, malgré l'accaparement des cuisines par les hommes de sa famille et l'ostensible retrait des femmes. Elle hume, soupèse, émince, assaisonne, attendrit, émulsionne, agence. Elle observe, apprend, elle absorbe, se nourrit. Puis elle restitue, twiste, invente. Elle crée. La cuisine est son territoire, son laboratoire. Ottavia a 38 ans, trois enfants, un mari génial qui assure le quotidien, une réputation qui dépasse de loin les pavés romains. Pourtant, cet équilibre est un édifice très fragile, un organisme vivant que le moindre événement non maîtrisé peut mettre en péril. Là où les sentiments se cognent à la volonté, où les envies se percutent et peuvent dévier une trajectoire programmée. Où le doute s'immisce sous la forme d'une réminiscence du passé. La liberté est un plat dont chacun a seul le secret.

Avec ce roman, Julia Kerninon offre un portrait de femme bien plus complexe et nuancé que dans Liv Maria. Même si les parallèles existent, comme cette pulsion de vie et de mouvement qui anime les deux femmes, la comparaison s'arrête là. Ottavia parcourt le monde depuis ses fourneaux, riche de sa passion et du plaisir qu'elle apporte. Les questions qui la submergent sont celles de toutes les femmes, comment être en phase avec ses désirs, être sûre d'avoir fait les bons choix, ne pas se laisser submerger par le conditionnel fantasmé car vierge des éclaboussures du présent ? Pour parcourir ces thèmes, Julia Kerninon trouve dans la métaphore de la cuisine un terrain d'expression pour la langue autant que pour les sensations. Il est assez tentant de faire un parallèle entre création culinaire et création littéraire. D'autant qu'ici, la cuisine est un véritable langage, c'est ainsi que l'aborde Ottavia dont le mari a étudié - comme par hasard - la littérature et révèle une sensibilité particulière au sens des mots. Ce parallèle apporte une saveur particulière au plat concocté par l'autrice avec le style qui la caractérise. On pourrait s'amuser à décortiquer tout ça mais ce serait oublier le plaisir pur de lecture de ce texte généreux pour les sens autant que pour l'esprit. Si Julia Kerninon est aussi habile avec une cuillère en bois qu'avec sa plume, je goûterais volontiers à l'un de ses plats.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          184
Pour être honnête, le roman LIV MARIA m'avait beaucoup plus transportée, j'étais d'ailleurs "tombée amoureuse" de ce roman avant de le lire rien qu'en entendant Julia Kerninon parler de son livre.

Ce n'est pas tant l'histoire qui m'a plu que l'écriture de l'auteure. Elle a un style que je n'arrive pas encore à décrire, quelque chose qui me touche particulièrement.

Ici, Julia Kerninon nous dépeint la vie de Ottavia Selvaggio, fille d'un grand restaurateur qui met la cuisine au centre de son univers. Ottavia grandit, évolue, excelle, vieillie dans ce milieu.

C'est pourquoi j'assimile ce roman à une recette de Julia Kerninon, dont les ingrédients sont : la féminité, le courage, la ténacité, les amours, la famille, les amitiés avec quelques soupçons d'égoïsme, de fierté... et l'ensemble est délicieux...

Ce que j'appelle "égoïsme" est discutable, car avant tout, l'auteure s'attache toujours à rendre ses personnages féminins indépendants et libres et lorsqu'une femme peut se permettre ce luxe, on l'a dit souvent égoïste de ne pas s'occuper des siens en premier lieu, pourtant on ne reproche que rarement la même chose aux hommes...

https://pasionlivres.blogspot.com

Commenter  J’apprécie          110
Sauvage, j'ai d'abord été attirée par cette jolie couverture colorée. La quatrième de couverture ne me donnait pas plus envie que cela, c'est une libraire enthousiaste sur ce roman, indiquant qu'il n'avait pas eu, selon elle, le succès mérité qui m'a fait sauter le pas. Et? Si j'ai trouvé ma lecture agréable sur le moment, je ne peux pas dire non plus que c'est une lecture qui m'a particulièrement transcendée.

Ottavia est une jeune fille, puis jeune femme, qui se veut libre avant tout. Elle choisit sa vie, ses choix, ses amours, se fait passer en premier, même avant sa vie de famille et ses enfants. Elle est entrée en cuisine comme d'autres entrent au couvent, sa vocation est sa vie, clairement.

Julia Kerninon possède le genre de plume se prêtant parfaitement à ce type de portrait de femme. Elle nous livre ici un roman ancré dans l'air du temps, féministe et matriarcal aussi, malgré la présence d'un père, et d'hommes, très marquée tout le long du roman. Il faut dire que son héroïne possède une fougue et un tempérament très fort, qui ne s'en laisse pas compter, qui se relève des échecs et des fêlures, notamment celles d'un amour avorté bien trop tôt. Il faut également ajouter que le personnage de la mère est remarquable de volonté, on sent d'où Ottavia puise sa force. Mais le personnage qui m'a finalement le plus ému est celui du mari de notre héroïne, plus nuancé. D'autant que je n'ai pas réussi, pour ma part, à éprouver la moindre sympathie pour Ottavia. Je comprends qu'elle évolue dans un monde d'hommes mais je n'adhère pas forcément à ses choix.

En bref, un roman qui vaut avant tout pour sa palette de personnages, et dans lequel Julia Kerninon a réussi à brosser un joli portrait de femme moderne. Malgré quelques bémols, la plume de l'autrice m'a quand même donné envie de découvrir un autre de ses récits, notamment Liv Maria.
Commenter  J’apprécie          74
Sauvage
.
Chez les Selvaggio, on est cuisinier de père en fils. Les hommes sont tous aux fourneaux et les femmes à la maison. Mais Ottavia est déterminée à inverser les rôles et à l'âge de 16 ans, elle quitte le lycée pour embrasser la profession de son père. À l'ombre de ce célèbre paternel, puis aux côtés de Cassio, son premier amour, elle devient une virtuose de la cuisine sur la place de Rome. Puis viennent le mariage avec un homme aimant et merveilleux, les enfants, un restaurant à elle, et une routine rassurante, jusqu'à ce qu'une rencontre venue du passé fasse vaciller ses certitudes.
.
Julia Kerninon excelle à dépeindre des portraits de femmes fortes,intenses et libres. Et Ottavia est peut-être la plus aboutie de toutes. Comme les précédentes héroïnes, elle se questionne sur la place de la femme dans le couple, sur le déterminisme familiale et surtout sur la maternité, sujet récurrent cher à l'autrice. Car elle ne veut rien qu'on lui impose, Ottavia, elle veut rester maître de ses décisions, même si souvent les doutes la terrassent, la font plier mais jamais céder. Parce qu'aussi elle va à contre-courant. Elle se jette à corps perdu dans le travail, privilégie ses amies à son couplé déserte, le foyer, et négligé ses enfants de façon assumée et presque revendiquée. Elle seule décide des rôles qu'elle endosse que ce soit dans ses amours, dans sa brigade ou dans sa famille, refusant toutes toutes les chaînes, au risque de tout perdre. Pour être honnête, j'avoue pourtant qu'elle m'a parfois agacée Ottavia, jugeant excessive, cette soif de liberté, ne comprenant pas toujours ses indécisions, mais au final les réflexions qu'elle a fait naître m'ont nourrie et intéressée.
Une héroïne flamboyante qui m'a séduite aimé mais j'aimerais désormais retrouver Julia Kerninon dans un autre registre. Une chose est sûre, cependant, c'est que dans ce livre elle parle si bien de nourriture qu'en le refermant vous n'aurez qu'une envie, celle de vous mettre aux fourneaux.
Allez, ce soir on mange italien!
Commenter  J’apprécie          70





Lecteurs (1022) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5279 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}