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EAN : 9782378803742
304 pages
L' Iconoclaste (24/08/2023)
3.69/5   262 notes
Résumé :
Ses héroïnes s'appellent Caroline, Theodora, Helen, Liv Maria, Ottavia. En cinq romans et deux récits autobiographiques, Julia Kerninon a campé une galerie de femmes fortes, déconcertantes parfois, libres toujours, et sauvages, telle celle à qui elle donne vie dans son nouveau livre, l'Italienne Ottavia Selvaggio. Julia Kerninon a toujours eu la fièvre de l'ailleurs, le monde anglo-saxon - elle est aussi traductrice de l'anglais - puis Berlin, Budapest, l'Amérique l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
3,69

sur 262 notes
Ottavia est passionnée. La fougue qui la maintient année après année, depuis sa plus tendre enfance se traduit par une créativité et un acharnement sans trêve autour de ses fourneaux. Après avoir vécu dans l'ombre de la célébrité de son père, lui aussi chef, la jeune femme s'est construit une réputation et les clients le savent.

Le revers de la médaille affiche une autre histoire. Celle d'un premier amour, répudié lorsque la pression de démons artificiels l'a rendu invivable. C'est ensuite une furtive rencontre avec Clem, qui lui a donné une adresse à Paris avant de s'envoler brutalement vers la France, où elle le retrouvera au cours d'une rencontre éclair C'est finalement Bensch, un critique culinaire réputé qui est tombé sous le charme et est devenu le père de ses trois enfants. Mais le souvenir de Clem la hante.

Le feu qui anime la narratrice est de ceux qui ne s'éteignent pas et qui incendient tout sur leur passage. Elle vit sans concession, et épuise son entourage. C'est aussi ce qui est à l'origine des passions qu'elle déchaine.

L‘ambiance est ardente dans ce roman qui mêle la cuisine italienne dans ce qu'elle a de plus séduisant, et les amours complexes de la jeune cheffe. La chaleur des âmes et des fourneaux s'incarne sous les traits de l'héroïne tout feu tout flamme.

Une écriture travaillée mise au service d'une histoire plaisante.

300 pages Iconoclaste 17 Août 2023
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Comme Liv Maria, Ottavia est une femme forte. Déterminée. Intense. Passionnée par son métier de cheffe. Qui, à 38 ans, mariée, 3 enfants, se retrouve à la croisée des chemins. Quelle route aurait été la sienne si elle avait suivi ses premiers amours ? Difficile de savoir, difficile surtout de renoncer à ce qu'offre le monde dans son entièreté. Même au profit de ceux qui l'aiment. Ottavia ne se laisse jamais enfermer.
De sa plume sensuelle et rythmée, Julia Kerninon narre une histoire d'amour, de couple et de passion dans laquelle on plonge avec gourmandise. Et où les mots sonnent vrais.

« Dans nos vies, certains hommes étaient partis en avaient été remplacés, mais les femmes et les enfants demeuraient, comme l'exprimait Antonia avec défiance. Est-ce que ça veut dire que les femmes ne peuvent pas partir ? je lui avais demandé un jour. - Je ne crois pas. Je crois que c'est plus que ça n'a pas d'importance pour nous, on n'a pas besoin de fuir, on est là mais on est aussi toujours ailleurs, dans nos têtes. »

J'aurais seulement fait l'impasse sur l'excipit 😉
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Ma cuisine, mes amours, mes emmerdes

Julia Kerninon a un talent fou pour les portraits de femmes. Après Liv Maria, elle nous entraîne sur les pas d'Ottavia, en Italie. Après quelques déboires, va choisir d'ouvrir son restaurant. Un roman savoureux !

Ottavia a un caractère bien trempé et une idée précise de la voie qu'elle souhaite emprunter. Après ses études, elle choisit de rejoindre son père dans son restaurant, de s'investir entièrement à la cuisine au lieu de se lancer dans des études supérieures. À son côté, mais surtout à celui de Cassio, le jeune cuisinier qui partage ses journées, elle va apprendre. Une initiation qui se double d'une histoire d'amour venue presque naturellement. Mais très vite la passion va céder le pas à la rivalité et les mots doux aux insultes. La température va monter jusqu'à l'ébullition, jusqu'à la rupture.
Il faut dire qu'entre-temps Livia a croisé le regard de Clem. L'homme lui a laissé un bout de papier avec son numéro et une adresse à Paris. Alors, elle décide d'aller se perfectionner dans la capitale française, de retrouver ce Français qui la fascine.
Son arrivée est comme un enchantement. le monde s'ouvre à elle et sa première nuit se déroule comme dans un rêve. Mais cette fois encore, il va lui falloir déchanter. Alors, elle s'investit à fond dans le travail, accumule les expériences et peaufine son savoir-faire avant de rentrer en Italie bardé d'une certitude: elle ne doit compter que sur elle-même. Mais cela Cassio ne peut le comprendre et va encaisser une nouvelle rupture. Ottavia choisit alors d'ouvrir son propre restaurant et d'être seule aux commandes. C'est dans son établissement que la fille Selvaggio va déployer son talent. La notoriété de sa cuisine parvient jusqu'aux oreilles d'Arturo Bensch, rédacteur de chroniques gastronomiques dont on sait dès l'incipit qu'il épousera Ottavia et que le couple aura trois enfants.
En retraçant le parcours d'Ottavia sur plusieurs décennies, Julia Kerninon réussit à nouveau un superbe portrait de femme. Superbe, parce qu'il n'omet rien de ses aspérités. La volonté de s'émanciper, de se construire hors du schéma traditionnel –allant même jusqu'à refuser de reprendre le restaurant de son père – va s'accompagner de renoncements, de rendez-vous manqués, d'une vie de famille tronquée. Car l'engagement et la passion, surtout dans un milieu aussi exigeant où les tensions sont permanentes, ne peut s'accommoder de demi-mesures.
Après la fantasque Liv Maria, Ottavia Selvaggio (selvaggio veut dire sauvage) vient compléter cette superbe galerie et nous emporte une nouvelle fois par son style à la précision diabolique et à sa science de la narration. Elle nous fait partager avec finesse la psychologie de ses personnages et éclaire une nouvelle fois ses thèmes de prédilection que sont le matriarcat et la maternité. Et les choix qu'une femme peut être amenée à faire au cours d'une vie, fussent-ils contradictoires. Cela nous vaut de superbes pages sur la relation mère-fille et, plus surprenant mais fort en émotions, une magnifique lettre-confession signée d'un mari qui a accepté de renverser les rôles. Dans la lignée du déjà superbe Liv Maria, voilà une nouvelle preuve du talent de Julia Kerninon dont l'écriture sensuelle trouve ici une nouvelle façon de s'épanouir.


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Ottavia Selvaggio vit entre un père restaurateur qui consacre sa vie à la cuisine et une mère qui passe ses journées à lire, s'occupant peu de ses deux filles. A 15 ans, Ottavia décide de devenir restauratrice et de marcher dans les pas de son père, suite à sa rencontre avec son apprenti, Cassio. Sa mère voit cette décision d'un mauvais oeil.

Nous suivons Ottavia de son adolescence jusqu'à ses 40 ans, essentiellement au travers de son travail et de ses relations avec les hommes, que ce soit Cassio, son premier amour ; Clem son amant de jeunesse aimé à Paris et Bensh, son mari critique culinaire, papa investi. Son père n'est jamais très loin non plus, sorte de mentor dont Ottavia tente de se distancer.

Julia Kerninon nous propose un portrait de femme indépendante, passionnée et fougueuse. Acharnée au travail et à la cuisine, elle s'y dédie corps et âme, n'hésitant pas à mettre de côté sa vie de famille. « Le travail, c'est de l'amour », « l'amour, c'est du travail », la confusion est de mise dans son esprit.

Ce roman est très sensuel et dépaysant. On est à Rome, on est dans cette cuisine, on goûte, on hume, on malaxe, on assaisonne, on entend crépiter les casseroles. L'écriture de Julia Kerninon est évocatrice et poétique. J'ai aimé ses longues listes, de courses ou de sentiments, pêle-mêle. J'ai aussi beaucoup apprécié que le doute reste toujours de mise et qu'elle ne fasse pas les choix les plus évidents. C'est terriblement humain et l'autrice, encore une fois, dépeint un portrait de femme siasissant et décortique de son écriture fine sa psychologie.

J'ai rencontré Julia Kerninon lors d'une agréable rencontre littéraire à la librairie Lhériau, à Angers. Hâte de lire Liv Maria !
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Ottavia - quel merveilleux prénom ! - se veut libre depuis son adolescence. Elle grandit auprès d'un père restaurateur et d'une mère littéraire et féministe. Elle abandonne la scolarité très rapidement pour devenir elle aussi cheffe de son propre restaurant (et non celui de son père). Passionnée par son métier, elle n'accorde que peu de place à son mari et ses enfants. Elle fait preuve d'un grand égoïsme et je n'ai pas retrouvé de valeurs féministes dans son récit. La liberté au détriment des autres m'a dérangée ; Ottavia n'est au final pas si libre que cela. Je n'ai pas ressenti la grande respiration émancipatoire que j'attendais, mais plutôt un court souffle de temps en temps.
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critiques presse (5)
SudOuestPresse
16 octobre 2023
Dans son septième roman, l’autrice de « Toucher la terre ferme » et « Liv Maria » explore le thème de la femme libre à travers le personnage d’une Italienne qui se libère du patriarcat.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Culturebox
05 octobre 2023
Julia Kerninon décrit avec poésie le quotidien, qu’elle voit comme des moments où on doit être "équilibré, ou écartelé".
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
03 octobre 2023
Ce que Ottavia veut, Ottavia l’obtiendra. Julia Kerninon dresse le portrait, dans le milieu de la restauration, d'une femme déterminée. "Sauvage", un 5e roman détonant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Bibliobs
02 octobre 2023
Dans son roman « Sauvage », à travers le portrait d’une cheffe italienne hyperactive, et mère de famille, l’écrivaine trentenaire parle aussi d’elle-même.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
15 septembre 2023
"Sauvage" se déguste, nous offre l’hospitalité tel un roman cabane : celle où Ottavia se réfugie, le temps de mettre au point sa gastronomie intime.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (94) Voir plus Ajouter une citation
En sortant de la gare, j'avais marché jusqu'à la plage dans les rues vides des quartiers marins hors saison. Nous avions eu nos habitudes ici quand nous étions jeunes, mais à présent je ne comprenais pas pourquoi il m'avait demandé de le rejoindre dans cette ville fasciste, [Ostia] front de mer consacré aux riches, travailleurs pauvres à l'arrière-ban, comme partout et tout le temps.
(P. 286)
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Parfois, en le regardant bouger au-dessus de moi, je me rappelais d'Antonia qui avait dit un jour, au milieu d'une conversation, Oui, mais enfin, les filles, notre mari statistiquement c'est le gars le plus susceptible de nous tuer.
(P. 231)
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L'année de ses soixante et un ans, quand mon père lui avait demandé ce qu'elle [ma mère] voulait pour son anniversaire, elle avait répondu en le regardant dans les yeux Un divorce. Mon père nous avait appelées à la rescousse, et quand Matilda lui avait suggéré de s'installer simplement dans une de nos chambres désertées, elle l'avait dévisagée et lui avait dit Merci, mais je ne veux plus faire de compromis. J'en ai fait suffisamment. Je les faisais pour vous. Vous êtes toutes les deux parties. Vous n'avez plus besoin de moi. Sa mère venait de mourrir, et elle avait hérité de sa part de la ferme. Elle voulait un endroit à elle.
Rien ne la ferait changer d'avis.
(P. 132)
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Aussi différentes qu'elles puissent être par ailleurs, toutes les cuisines partageaient un point commun: la violence. Les cuistots me coinçaient contre les frigos, retroussant les lèvres sur leurs dents pourries par les vapeurs de nougatine. Debout devant moi, immenses, puant la transpiration, un couteau pointu dans chaque main, ils me traitaient de salope parce que je ne voulais pas sortir avec eux après le service.
(P. 80)
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J'ai quarante ans. Je n'espère plus sortir intacte de quoi que ce soit. D'aussi loin que je puisse m'en souvenir, le problème n'a jamais été d'obéir aux ordres, seulement de garder du respect pour ceux qui les donnaient.
(P. 299)
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Vidéo de Julia Kerninon
Julia Kerninon | Yoko Ono
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