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L'auteur nous narre ici son voyage en France où il aurait ressenti un "satori". Eh bien je pourrais dire que je n'ai pas ressenti grand-chose dans ce roman autobiographique.
Le livre commençait bien pourtant mais rapidement on sent l'homme américain agacé par le manque de courtoisie française et les gens qui vous font balader.
Et c'est là le défaut de ce livre, on y lit l'agacement et nous sommes nous-même agacer de le lire. On suit une personne alcoolique, qui a deux ambitions : reboire une bière avant son petit déjeuner et chercher l'origine de son nom.
De ce premier penchant pour l'alcool on peut y retrouver une certaine drôlerie dans la beuverie et ces excès. Il y retrouve les bonnes bières alsaciennes et les femmes françaises.
Puis on arrive à son but en France, sa quête autour de son nom. Et c'est là qu'augmente mon antipathie pour le personnage, qui agit partout comme un noble conquérant, fier de ses origines nobles, marchant sur la populace et montrant sa supériorité, et finissant par insulter (intérieurement, mais pas que) les gens qui essayaient de l'aider.
L'écriture oscille entre le bon et le moins bon. J'ai parfois ri, parfois été consterné. Peut-être que je relirai ce livre plus tard et que je l'apprécierais, mais pas pour le moment. Il y a une de ses fougues de la jeunesse, du vacancier consterné, du je m'en foutiste qui a le don de m'exaspérer...
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Kerouac est bien plus américain que Breton dans ce livre. Comme tous ces compatriotes qui partent encore en Europe à la recherche de leurs origines, l'imaginaire est gonflé d'une légende familiale, voir d'une attente. Enormément d'Américains sont convaincus d'avoir des ancêtres prestigieux ou aristocrates, et entreprennent le voyage dans ce sens. La plupart ne découvrent en fouillant dans les archives qu'une réalité assez triviale, et une immigration liée à une condition sociale dégradée.

Car Jack croit lui aussi qu'il peut trouver dans cette Bretagne mythifiée, que son père a entretenue " Jack n'oublie jamais que tu es un Breton!" trace d'un héritage prestigieux, et tout autant se conforter dans sa certitude d'être d'origine noble.
Voilà donc livré cette quête qui aura duré une dizaine de jours, et l'aura fait écluser un nombre bien plus considérable de bières!
Kerouac n'avait en fait aucune chance de remonter sa filiation. Celle ci a été tardivement découverte, par le biais de chercheurs en généalogie. Cela est lié à un secret familial originel, dont les protagonistes ont brouillé les pistes, afin de conserver l'honneur d'une famille qui entendait rester respectable.

Monsieur Urbain », comme on l'appelait dans son village, pour parler justement de cet ancêtre introuvable était le fils du notaire royal du Huelgoat et connu pour être un fieffé fripon: menteur, voleur, usurpateur, et peut être bien violeur.....
Il s'exila en 1725 pour échapper aux geôles qu'on lui promettait et à la honte qu'il faisait peser sur sa famille. Parti de son Huelgoat natal sous son vrai nom d'Urbain-François le Bihan de Kervoach, il prit au Canada l'identité de Maurice-Louis le Bris de Kervoach d'où l'impossibilité de « remonter » jusqu'à lui.
Et si le sieur de Kervoach a changé d'identité, passant de le Bihan à le Bris, c'est qu'il avait beaucoup à se reprocher, raison pour laquelle il avait dû quitter très jeune, à l'âge de 18 ans, sa Bretagne natale. «

Ce" satori in Paris", dont on recherche le sens du titre, n'existerait pas si la gloire de l'auteur de "sur la route" ne le faisait pas tenir artificiellement debout. Les admirateurs de l'oeuvre de jeunesse, viennent comme moi chercher des échos, dans les récits secondaires, qui sont les échos de la personnalité de sa vie.
Voilà l'intérêt du livre
Ils constatent que l'homme à vieilli prématurément, est de plus en plus dépendant de l'alcool, fait de l'esbrouffe. Mais la grâce a disparu. Son copain, et double, ce "Neal Cassady" vrai nom du "Dean Moriarty " le héros mythique de " sur la route" n'est pas plus avec lui , que l'esprit qui l'accompagne, dans le voyage en train qui l'amène à Brest.

Il ne trouve qu'un pochard improbable, dont on se demande si ce n'est pas une création littéraire, dans un compartiment de première classe, faite pour meubler le vide et l'ennui, et l'improvisation de ce voyage cent fois reporté.
C'est un récit fait d'approximations bien loin du lyrisme et de l'esprit d'aventure de la jeunesse des récits qui l'ont fait reconnaitre comme une sorte de chantre, celui de la "Beat generation", mais en fait plus vieux que celle ci.

. "Elle souffle, elle souffle!" S'exclamait t'il , dans " sur la route", en voyant enfin l'océan pacifique surgir au delà des collines, comme s'il voyait la baleine "Moby Dick". Ils viennent d'arriver à San Francisco, sont abrutis de kms et couverts de poussières, Ils ne peuvent pas aller plus loin.

Le "Pen ar bed " breton, littéralement " bout du monde", face à l'Atlantique, cette fois est là aussi une borne d'arrêt au délire. il cherche un café du coté de "Recouvrance", puis une autre, demande aux piliers de bar s'ils ne connaissent pas des "Kerouac ",
Son intérêt est peut être qu'il livre ainsi une part assez authentique du vrai Jack, très soupe au lait et impulsif, qui ne songe plus à se cacher derrière un double. Un portrait en concordance avec celui qu'offre de Jack, Carolyn Cassady.
C'était l'épouse de Neal, son grand soutien, il faut le dire. Réparant, soignant, prenant en charge son mari, entre deux fugues, deux errances.! Elle livre énormément d'anecdotes parlantes dans son livre. Elle aura vécu dans l'ombre des deux copains, se retrouvant de loin en loin.
Jack est dans son récit fleuve, un ange maudit, celui qui provoque à chaque fois le départ de Neal, la laissant seule avec les gosses. "Sur ma route", vaut vraiment le détour!. Il montre bien avant l'époque metoo que dans un couple le héros n'est pas forcément celui qui fait parler de lui et se transforme en mythe.
Jack a rencontré aussi à l'époque des sixties Youenn Gwernig, un poète Breton, naturalisé Américain. Une amitié est née entre les deux hommes, et Gwernig a correspondu longtemps avec Jack. Il lui a même proposé après la parution de " satori in Paris" de faire avec lui le voyage en Bretagne, dans cette recherche obsédante des origines, qui a surement une signification au niveau psychanalytique. .
Ca ne se fera pas. Les années sont comptées. Jack n'est plus que l'ombre ombrageuse de lui même. C'est dommage, car Gwernig était revenu en Bretagne, et s'était établi dans le finistere, tout près curieusement de Huelgoat, ce village que Kerouac a cherché en vain, et où se trouvait la clé des origines.

C'est à Huelgoat qu'est venu mourir un autre écrivain voyageur, Victor Segalen, trouvé mort au pied d'un arbre, dans la forêt somptueuse qui entoure le village, célèbre aussi pour son chaos de rochers. Peut être se serait il passionné pour l'histoire toute aussi étrange de Segalen, l'écrivain visionnaire des "Immémoriaux", et dont on conjoncture toujours sur son suicide.
Peut être aurait il été déçu de l'histoire de son ancêtre, mettant un terme au mystère, et à la recherche. Peut être que non, et estimé que ce lointain ancêtre nommé "Urbain François" lui ressemblait. Mauvais garçon et coureur de jupons, impulsif et aventurier. Déjà routard!
C'est avec des " peut être", qu'on fait des romans. Et peut être que le mystère des origines se trouve au centre de la création.
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Satori à Paris est le premier livre de Jack Kerouac que j'ai lu. Dans ma bibliothèque traîne depuis de nombreuses années Sur la route (On the road) mais je ne l'ai jamais commencé parce qu'il a été cité par tant de gens qui ne lisent finalement que très peu. Je me méfie aussi des livres qui sont adaptés au cinéma et enfin les beatnick ce n'est pas vraiment mon truc. Par contre, j'ai découvert William S. Burroughs avant Kerouac et j'ai instantanément été séduit par son style, Junky, si bien écrit vous fait presque adhérer à la came si vous ne faîtes pas déjà partie des camés. Dans une interview, Burroughs refuse d'être affilié à la Beat Generation, je dirai plutôt qu'il est imprégné de l'underground. C'est le regretté libraire indépendant de la rue Git le coeur qui m'a refilé un livre sur l'écriture parlant de Burroughs, Ginsberg et Kerouac. C'est d'ailleurs dans cette même rue que Burroughs acheva d'écrire La machine molle dans le Beat Hôtel, hôtel alors délabré où vécurent pas mal d'artistes. Revenons à Kerouac et à Satori à Paris. J'ai été agréablement surpris et me suis attaché immédiatement à son protagoniste venu à Paris d'abord puis parcourant la Bretagne afin de trouver ses origines bretonnes pour cet américain natif de Lowell dans le Massachusetts et vivant à Tampa en Floride. On imagine le gars costaud, ancien sportif, gouailleur, belle gueule, drôle, cultivé, dragueur, soiffard au cognac, avalant d'un trait une demi bière et chauvin sur les bords. Kerouac, têtu, ne manque pas de références historiques et littéraires, il se répète pour nous les faire rentrer en tête. C'est un homme cherchant le contact et il ne rate aucune occasion pour tailler une bavette au premier venu, offrant même un verre à un chauffeur de taxi pendant une course. Vous l'aurez compris, ce livre est vivifiant, on regrette de ne pas avoir croisé ce type si chaleureux. Il ne me reste plus qu'à lire On the road mais mon second livre de Jack Kerouac sera Les souterrains (The subterraneans).
Lien : https://lireetecrire.home.bl..
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Le livre démarre très bien, puis s'essoufle vite. Je n'ai pas vraiment aimé, parce que justement je n'ai pas trouvé de "satoris". Je préfère le Kerouac bouddhiste que le Kerouac catholique, je le préfère un tantinet plus sobre parce que c'est quand même plus facile de le suivre, je le préfère aussi plus fasciné par le monde qui l'entoure que par lui-même ...
Stéphanie
http://wwwcrevecoeur.blogspot.com/
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Kerouac dans ce roman revient sur son périple en France en passant par Paris et Brest (et je ne parle pas de la pâtisserie...). Entre érrances alcoolisé et déambulation nocturnes, Kerouac cherche à se documenter sur ses origines Bretonnes. Une narration directe, transcendantale et truffé de références.
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Ce "Satori à Paris" à déguster comme un Paris-Brest dans un salon de thé
ou:
...comme on descend d'un trait un demi de bière dans un rade de la banlieue parisienne
ou:
...comme deux litrons de rosé dans un express Paris/Brest !
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Récit épique de Kerouac lors de son passage à Paris, puis à Brest dans un éclair de deux jours intense et imbibée de cognac. le livre aurait pu s'appeler Illuminations à Brest, c'est ce que Kerouac cherchait en déboulant dans la rue de Siam, à la recherche de ses racines et ses ancêtres bretons…. Certes son passage fut bref, mais les traces en resteront indélébile. le texte incontournable pour les inconditionnels de Kerouac !
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Quel ennui, quelle différence avec Big Sur - comme quoi l'idéalisation ne mène à rien de bon, je m'attendais à quelque chose d'un peu plus substantiel. Mais Kerouac quitte la Floride pour aller faire une tournée des bars parisiens et bretons, il fait quelques brèves recherches (alcoolisées, partout où il va - même à la BNF - et se plaint du mauvais accueil que les français lui réservent...) sur les origines bretonnes de sa famille, et (re)part comme il est (re)venu : taux d'alcoolémie et d'Américanité intacts.
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Je retrouve Jack Kerouac après quelques années, pourtant la magie de romans tels Sur la route, Les anges vagabonds ou Les clochards célestes n'opère pas. Malgré quelques bons moments de fulgurances géniales, Kerouac ne m'a pas embarqué dans ce récit de sa visite à Paris et en Bretagne.

Jack Kerouac est à Paris, il a pour objectif de rechercher l'origine de sa famille et de son véritable nom Jean Louis Lebris de Kerouac. En France, il va connaitre un satori, une illumination, mais ne sait pas à quel moment l'attribuer. Il décrit donc ces 10 jours, essayant de trouver l'instant précis de ce satori entre situations inattendues, rencontres, joies et déceptions.

Franchement, je n'ai pas eu de satori, ce flash qui rend un roman exceptionnel aux yeux d'un lecteur. Je n'ai rien ressenti de spécial dans la lecture de paragraphes parfois trop décousus et sans intérêts particuliers. Dommage.
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Clochard qui de tout se fout est le moins fou.
Voilà le satori.

Kerouac l'alcoolique proche de la fin conchie ce qui a fait le mythe Kerouac et retourne à ses origines catholiques et bretonnes via un ubuesque voyage en France qui ne le conduira nulle part : il ne retrouvera pas la trace de ses nobles ancêtres qu'il était venu chercher, mais croisera en revanche sur sa route désormais vacillante toute une galerie de Français médiocres (hormis Raymond Baillet et Lebris à la fin) bien à l'image du triste peuple tricolore, surtout parisien.
L'Américain fatigué retournera vite à sa patrie qui l'attend (ou pas d'ailleurs, si l'on excepte Mémère) pour y faire le compte rendu de cette ultime épopée. Il y exprime l'étendue de son désenchantement dans un humour divagant bien à l'image de sa personnalité asociale fondamentalement incomprise.
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