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Philip Kerr, né en 1956 à Edimbourg (Écosse), est un auteur britannique de romans policiers et de littérature d'enfance et de jeunesse. Il étudie à l'Université de Birmingham, puis travaille un temps comme rédacteur publicitaire pour l'agence Saatchi and Saatchi avant de devenir journaliste indépendant puis écrivain de romans policiers en 1989. le succès de la Trilogie berlinoise, ayant pour héros Bernhard Gunther, un enquêteur privé dont les aventures ont pour cadre l'Allemagne nazie, le pousse à se consacrer à l'écriture à temps plein. Prague fatale, son dernier roman, est paru en 2013.
« Berlin, 1942. Bernie Gunther, capitaine dans le service du renseignement SS, est de retour du front de l'Est. Il découvre une ville changée, mais pour le pire. Entre le black-out, le rationnement, et un meurtrier qui effraie la population, tout concourt à rendre la vie misérable et effrayante. Affecté au département des homicides, Bernie enquête sur le meurtre d'un ouvrier de chemin de fer néerlandais. Un soir, il surprend un homme violentant une femme dans la rue. Qui est-elle ? Bernie prend des risques démesurés en emmenant cette inconnue à Prague, où le général Reinhard Heydrich l'a invité en personne pour fêter sa nomination au poste de Reichsprotektor de Bohême-Moravie. »
Second roman de l'écrivain que je lis et je reconnais tomber sous le charme de ce Bernie Gunther habilement créé par Philip Kerr. Un policier allemand opérant durant la seconde Guerre Mondiale au milieu des SS et Gestapistes, il fallait y penser. Si Bernie relève de la fiction, le roman est truffé de personnages ayant réellement existé comme ce Reinhard Heydrich, parmi d'autres, et l'intrigue policière se glisse avec maestria au coeur d'évènements historiques avérés, ce qui renforce l'épaisseur du roman. Philip Kerr connait parfaitement son sujet, outre les notions historiques, il parsème le texte de références à la culture allemande, le bouquin jouant alors sur deux tableaux, une enquête policière et un enrichissement de notre culture générale.
Pour ce qui est de l'intrigue, de bonne facture, Prague fatale s'inscrit dans la lignée des polars à la Agatha Christie ou mieux encore, Gaston Leroux, puisqu'il y est question d'un assassinat par balles dans une chambre close ! Donc, je résume, un décor historique riche et instructif, une intrigue policière bien menée où Bernie Gunther découvrira qu'il n'est qu'un pion au milieu d'un plan machiavélique, et j'ajouterai l'humour dévastateur de Kerr, noir et acerbe, d'autant plus paradoxal que l'époque et les lieux ne s'y prêtent pas à priori - le nazisme et l'extermination des Juifs – au travers de réflexions lâchées ici ou là comme « D'après nos services de renseignements, certains de ces Tchèques sont de sacrés pickpockets. J'opinai. Ca me paraissait de bonne guerre, étant donné que nous leur avions piqué leur pays. » Et je ne résiste pas à cet autre exemple « Mais elle avait quitté cet emploi – un excellent emploi – parce que, prétendait-elle, il n'arrêtait pas de la tripoter. Une situation fâcheuse que je comprenais parfaitement. Je ne pouvais m'empêcher de la tripoter moi aussi. »
L'impayable Bernie n'a certainement pas fini de me réserver de bons moments de lecture, ce dont je remercie par avance Philip Kerr.
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Dans la lignée de ce que j'avais déjà lu de Philip Kerr, ce polar mêle de façon très intéressante l'histoire de l'Allemagne sous Hitler et une intrigue policière bien construite. Par l'intermédiaire du commissaire atypique et ambigu qu'est Bernie Gunther, et avec la distance que permet ce type d'ouvrage, l'auteur nous plonge dans les atrocités des sinistres Einsatzgruppen et des méthodes nazies. le récit est bien documenté et cette lecture est très intéressante. Néanmoins, en ce qui me concerne, j'aime bien le renouvellement, et après avoir déjà lu la trilogie berlinoise, j'ai l'impression d'avoir maintenant fait le tour de Philip Kerr et de son commissaire Bernie.
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Après sa trilogie berlinoise, Philip Kerr a eu grandement raison de développer les aventures de son détective Bernie Gunter, toujours ironique, décalé face à la montée du nazisme dans le Berlin des années 30 et perdu dans une guerre dont les ressorts côté allemand sont si éloignés de son côté si humain. Chaque nouveau livre de Bernie Gunter éclaire un pan de la seconde mondiale avec beaucoup de réalisme.
Ce nouvel opus est dans la lignée des précédents. Après une première partie dans le Berlin de la seconde guerre mondiale, son économie de guerre et ses combines, Gunter est de nouveau manipulé par Heydrich, nouvellement nommé Reichsprotektor de Bohême-Moravie, qui le lance dans une chasse à un meurtrier parmi les officiers supérieurs nazis l'entourant en Tchéquie occupée. Une bonne part du livre se transforme en roman policier à l'anglaise avec unité de lieu, interrogatoire des suspects et coups de théâtre, tout en permettant un défilé de seconds couteaux du nazisme, ambitieux et dénués de toute conscience. Là où Gunter en pleine guerre fait son travail de policier, le général SS Heydrich organise la terreur.
Chaque livre de Kerr avec Bernie Gunter est l'occasion de revivre des épisodes historiques tragiques avec la distance que permet le roman. Ce dernier ouvrage n'y fait pas exception.
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Comme d'habitude, je me suis laissé happer par l'histoire. Dans ce tome, il est question d'espionnage, de crimes et de tentatives de meurtre. Encore une fois, on retrouve un Bernie Gunther qui ne mâche pas ses mots. Il prend des libertés. Il critique le régime nazi. Ses propos frôlent la trahison. Son impertinence est tolérée. Son professionnalisme et son intelligence le rendent intouchable. C'est son ton pince-sans-rire qui m'a séduite. Il m'a fait sourire. Cependant, la teneur de ses propos est poignante, triste et franchement noire. Vu le contexte, difficile de voir la vie en rose ! Il est humain, mais il n'est pas sorti sans tâches de cette histoire.

Bernie Gunther est rappelé par le Général Heydrich. Celui-ci craint pour sa vie. Il pense qu'il pourrait être visé par un attentat. Il est entouré de membres du parti, mais il ne se sent pas en sécurité. le rebelle et professionnel Bernie Gunther est l'homme de la situation. Ce n'est pas l'hypocrisie qui l'étouffe et il n'a pas peur de marcher sur les pieds des grands, d'autant plus qu'il a l'accord du Général. le quatrième assistant de Heydrich est retrouvé mort dans sa chambre. Celle-ci était fermée à clé depuis l'intérieur. Est-ce un suicide ? Y a-t-il un lien avec le possible attentat ?

Cette scène m'a fait penser au Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux. J'avoue ne pas avoir été surprise par la résolution de cette enquête. L'originalité de ce livre repose sur ses éléments historiques. Ils sont recherchés. de plus, cette enquête implique des terroristes tchécoslovaques qui essaient de renverser le régime nazi. Ils veulent tuer Heydrich. Ils auraient des liens avec des proches de Heydrich. Vont-ils réussir leur attentat ? Sont-ils derrière ce meurtre ? Une taupe serait-elle présente dans les rangs d'Heydrich ?

J'ai apprécié ce fond historique qui montre aussi des personnes qui ne sont pas prêtes à se rendre et à laisser faire. Leur combat est beau et sanglant. Bernie n'est pas des leurs, mais il essaie de rester non corrompu et de faire son travail comme il faut. C'est parfois agaçant, car on se dit qu'il aurait pu faire quelque chose ou au moins se taire. Mais ce n'est pas si simple. Ce personnage montre la complexité de la situation.

Post scriptum!

L'auteur accompagne son récit d'information sur les figures importantes citées, la plupart ont existé. La(e) lectrice (eur) a droit à une mini-biographie sur tous ses hauts gradés SS. J'ai eu le plaisir de connaître aussi leur fin. Parfois, c'est beau de voir le destin à l'oeuvre et d'autres pas.

En résumé : C'est une très bonne lecture. L'enquête est plus complexe qu'un simple meurtre. Les éléments historiques et faits réels rapportés rajoutent un vrai plus. Et puis, les claques verbales de Bernie Gunther sont presque jouissives.
Lien : https://lesparaversdemillina..
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"Prague fatale" est le 8ème polar de la série Bernie GUNTHER, mais le 5ème dans l'ordre chronologique.
J'en ai lu 10 sur les 14 de la série, dans un ordre très chaotique, et ils m'ont tous plu à des degrés divers, mais celui-ci m'a passionné.
Les personnages nazis ont bien tous existé et la plupart des faits historiques sont bien réels, et le talent de Philip KERR est d'avoir inséré ses personnages fictifs (surtout Bernie ainsi que son enquête commandée par HEYDRICH pour trouver l'assassin de l'assistant de ce dernier) dans la Grande Histoire.
Malgré tout ce que ce personnage de flic a été obligé de faire sous le régime nazi, il est quand même très attachant car profondément anti-nazi, même s'il a été parfois amené à perpétrer des horreurs, sa survie en passant par là, et ses cauchemars, ses remords et ses envies de suicide sont bien compréhensibles ... personnage très complexe donc, parfois même antipathique, mais intéressant à suivre tout au long de la série.
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Déjà le huitième tome.
Je les enchaîne avec un plaisir croissant.
Les ingrédients sont les mêmes, avec des nouveautés que je trouve réussies.
Les sauts dans le temps et les lieux sont inexistants ou presque.
L'action va se dérouler dans une Tchécoslovaquie sous le joug d'un « protecteur » déjà rencontré dans le passé.
Les éléments historiques sont intéressants, et l'enquête est très bien ficelée.
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Suite à la lecture de la trilogie berlinoise je m'étais promise de continuer à explorer l'univers décrit par Philip Kerr, cette plongée dans la tête d'un simple allemand, coupable d'avoir servi le régime nazi, sans pour autant être dupe des horreurs qu'il commettait …
Maîtriser l'univers de ces années là, nous inviter à accompagner un policier complice du régime sans en être partisan, est remarquable.
Les analyses des comportements, des sentiments intimes ne pouvant être révélés, les moments de déprime de chacun nous laissent dans un état de stupeur.
L'auteur ne cherche pas à excuser l'attitude de son héros, ni même le comprendre … il y a juste les faits et les petits arrangements nécessaires à la survie qui nous sont proposés dans la petite histoire qui s'inscrit dans la grande histoire du régime nazi.
« Les ombres de Katyn » m'attendent tranquillement … suite chronologique des années 41-42 … je vais prendre avant un bol d'air pour éviter de me plonger dans une dépression post historique sur les années maudites de l'Allemagne !
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L'intrigue se déroule sur une courte période de quelques mois. Celle qui a précédé l'assassinat de Heydrich (le bourreau de Prague, 1942).

Encore une fois nous avons un Kerr très rigoureux. Par sa plongée dans la vie quotidienne de l'Allemagne nazie, ce dernier nous offre une recherche historique pointue qui nous fait douter de rien. Pour ma part, j'adore ses descriptions minutieuses des lieux, des ambiances, des conditions de survie, des hommes et des femmes de cette époque noire.

Ce roman pourrait être lourd. le personnage fétiche Bernie Gunther, par son humour caustique, son cynisme et son franc parler, ajoute beaucoup de légèreté et nous fait régulièrement sourrie.

Les dialogues sont soutenus et l'intrigue est implacable. J'ai adoré.
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A peine rentré d'Ukraine (où l'on devine qu'il a dû s'acquitter de tâches atroces, tant l'envie de se suicider le tenaille) le capitaine Bernie Gunther retrouve Berlin en septembre 1941. Bien qu'il fasse partie du service de renseignement SS, il se voit ré-affecté à ce qui fut, avant, dans ce qui lui semble une autre vie, son premier métier : inspecteur de police. Ce boulot-là, au moins, il le fait bien. Ses supérieurs le savent, et parmi eux, Reinhard Heydrich, sulfureux ami de Himmler, ayant participé à la mise en place de la Shoah et initiateur des Einsatzgruppen. Pour une raison qui lui échappe, tant il exècre le nazisme, Gunther est protégé de loin par Heydrich, et c'est sans doute lui qui l'a redirigé vers la Police Criminelle. Mais, en ces temps où la vie ne tient qu'à un fil, Bernie sait qu'il doit jouer profil bas, ne pas étaler trop largement ses opinions anti-régime, si tant est qu'il tienne encore à la vie. Découverts à quelques jours d'intervalle, et à deux endroits différents dans Berlin, ce sont deux cadavres qui vont occuper ses premiers jours dans la capitale. le premier est celui d'un ouvrier hollandais, retrouvé dans une station de métro, et dont les supérieurs de Bernie semblent se laver les mains. le second est celui d'un Tchèque, gisant dans un parc. Il se fait que, par un hasard malencontreux, Bernie avait déjà rencontré la seconde victime : il l'avait surprise le soir précédent en train de malmener une jeune femme, l'avait mis en fuite, ce qui avait occasionné son télescopage avec un taxi quelques mètres plus loin. L'homme avait encore réussi à s'échapper, mais ses blessures devaient être plus graves puisqu'il était mort dans ce parc. Alors qu'il progresse dans la résolution des deux affaires, Gunther reçoit une invitation de Heydrich à passer le voir dans sa nouvelle demeure, en Bohème-Moravie, dont il vient d'être nommé gouverneur. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, Bernie prend le train, accompagné de sa nouvelle conquête, Arianne, la jeune femme qu'il avait sauvé des griffes du tchèque. À peine arrivé au château occupé par Heydrich, une nouvelle affaire criminelle lui est assignée.
Huitième volet du cycle consacré à Bernie Gunther par Philip Kerr, cette tranche de vie sous le drapeau nazi ne manque pas d'attraits et, pour le dire clairement, se révèle très vite passionnante, en tous cas pour un lecteur que ni cette période (la 2e Guerre mondiale) ni ce genre (le roman policier) ne rebutent. Précisons d'emblée qu'il n'est pas du tout nécessaire d'avoir lu les 7 autres aventures de Bernie pour apprécier celle-ci, Philip Kerr excellant -notamment- dans l'art de la contextualisation et de la présentation de ses personnages. Historique, certes, mais jamais pédagogique, « Prague fatale » dépeint par petites touches la vie quotidienne de la population allemande de l'époque -privations en tous genres, restrictions touchant tous les services au public- sans pour autant verser dans le misérabilisme. Parallèlement, Kerr montre que dès qu'il s'agit de préserver les apparences d'unité nationale, par exemple via une répression féroce de toute parole discordante, les plus grands moyens peuvent être débloqués. Il donne ainsi un éclairage inhabituel sur la période et surtout sur l'arrière du front, côté allemand. Aussi important soit le soin que l'auteur apporte à son cadre historique -et on le sent passionné- pour autant n'en oublie-t-il pas de fignoler son intrigue policière. Conviant espionnage, vengeance, affaire de coeur et meurtre en chambre close -avec un clin d'oeil appuyé à tante Agatha- Philip Kerr nous offre un condensé captivant du genre, un véritable régal, un texte que l'on oublie pas facilement et que l'on se passe entre potes. Voilà qui est fait, bonne lecture!
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Outre le personnage de Bernie Gunther, son franc parler, son caractère atypique pour l'époque… ce qui me plait dans les romans de Philip Kerr, c'est la plongée dans la vie quotidienne de l'Allemagne nazie, ses descriptions minutieuses des lieux, des ambiances, des conditions de survie… Il peint avec brio une fresque romanesque documentée et froide de ces années sous Hitler. Ici, j'ai été déçue de ne pas découvrir Prague de la même façon. Il évoque à peine le pont Charles.
La majeure partie du récit se déroule dans le château de Prague. Un meurtre a eu lieu dans une chambre fermée de l'intérieure alors qu'une vingtaine de convives étaient présents. Bernie est chargé par Heydrich de faire toute la lumière sur l'affaire. Et le voilà donc, à la manière de Poirot, en train d'auditionner chacun, des généraux nazis, les pires criminels de l'Histoire, au personnel du château.

Outre le fait que ce roman fait la part belle à l'enquête – où Bernie navigue une fois de plus en eaux troubles – il brosse un portrait glaçant de la politique d'alors, des généraux nazis, de la paranoïa ambiante, des espionnages entre gradés et du climat de suspicion permanent qui régnait dans toute la société. Il faut avoir tout le talent de Bernie Gunther pour mener à bien une enquête sur un meurtre alors que l'Europe regorge de tueries de masse. Crime de droit commun contre crime de guerre.
Gunther travaillera sans relâche, même s'il se sait le jouet de son hôte, sans cesser de porter un regard lucide sur cette société qu'il subit et en exprimant haut et fort l'absurdité de sa position.

Avec cette affaire, on découvre les quelques mois qui ont précédé l'assassinat d'Heydrich. Un agent double infiltré dans son entourage livre des renseignements aux résistants tchèques. Ce fait est avéré ; comme d'habitude, la préparation documentaire de Philip Kerr est minutieuse.

Voilà donc un huitième opus palpitant, plus enlevé que « Vert-de-gris »et que j'ai pris plaisir à lire.
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