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sur 1320 notes
Je remercie Les Editions Julliard et net galley pour l'envoi du roman Khalil de Yasmina Khadra.
Vendredi 13 novembre 2015.
L'air est encore doux pour un soir d'hiver. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d'explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l'acte. Il fait partie du commando qui s'apprête à ensanglanter la capitale.
Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ?
J'apprécie ce romancier dont je suis loin d'avoir lu tous les romans ; et j'ai été ravie de découvrir Khalil même si le thème abordé dans ce nouveau roman est difficile.
L'auteur nous plonge dans la tête de Khalil, un terroriste qui a pour projet de faire sauter la capitale en ce soir de novembre 2015.
Nous avons tous ces satanés attentats en tête, les images reviennent facilement en nous tellement elles sont passées en boucle sur les chaines d'infos.
Le fait que nous soyons dans la tête d'un terroriste, que le narrateur soit l'un d'eux met forcément mal à l'aise !
Comment avoir de l'empathie pour un type pareil ??
Mais c'est bien écrit, vraiment bien ficelé et je me suis surprise à le lire d'une traite, car je n'ai pas été capable de le lâcher une fois commencé.
Je ne vais pas vous mentir, je n'ai pas aimé le narrateur toutefois je comprend son raisonnement. Il a un but, il a des convictions et tout ça est plus fort que la raison ! Je comprend mais évidemment je ne cautionne pas du tout ses pensées.
Certains passages m'ont mis mal à l'aise, mais j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. C'est très bien écrit (ce qui n'est pas surprenant vu l'auteur) et c'est très bien ficelé.
Je trouve que c'est un très très bon roman de la rentrée littéraire, à lire de toute urgence.
Je mets un énorme cinq étoiles. Ce n'est certes pas une lecture facile, mais je le recommande sans aucune hésitation !
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A la fois provocant et dérangeant, ce dernier roman de Yasmina Khadra n'en n'est pas moins captivant ! Deux ans après la sortie de "Dieu n'habite pas la Havane", Yasmina Khadra, auteur de plus de vingt-cinq romans, nous bouscule avec "Khalil" paru en cet été 2018 aux éditions Julliard.
Le contexte est posé dès les premières lignes. Nous sommes à bord d'un véhicule en provenance de Belgique et qui transporte quatre kamikazes en route pour le Stade de France à Paris. Triste retour à ce funèbre vendredi 13 novembre 2015, dont les attentats ont à jamais marqué les mémoires.
p. 18 : " C'était un soir comme les autres, sauf que dans quelques heures, il marquerait l'histoire et cesserait alors de ressembler aux soirs d'autrefois et aux soirs à venir. "
Driss, Ryan et Khalil ont grandi ensemble, dans la même cité, en Belgique. Si Ryan a su résister à la radicalisation, Driss et Khalil y sont tombés, progressivement. Mal à l'aise dans une société qui ne les reconnait pas comme des citoyens français à part en entière, en décrochage scolaire, en lutte avec des traditions familiales dans lesquelles ils ne se retrouvent plus, tout cela les a amené à trouver une valorisation ailleurs que dans leur propre cercle familial.
p. 71 : " Mes mésententes avec mon père venaient principalement de là : je lui en voulais à mort de traiter ma mère comme une bête de somme. "
Et c'est ainsi qu'ils se sont retrouvés embrigadés puis radicalisés par le biais d'une association : "Solidarité Fraternelle". A Molenbeck, foyer de djihadistes tristement célèbre, ils vont écouter le prêche de l'imam Sadek qui dénonce la culture occidentale et appelle à l'extrémisme religieux. En perte de repères, les deux jeunes garçons se retrouvent au coeur d'une machination et d'un endoctrinement dont ils ne pourront plus ressortir...
p. 56 : "[...] l'exclusion exacerbe les susceptibilités, les susceptibilités provoquent la frustration, la frustration engendre la haine et la haine conduit à la violence. "
Alors, lorsque Khalil arrive au Stade de France, il est prêt. Prêt à commettre l'irréparable.  Pour la première fois dans sa vie, il se sent important ! Mais tout ne se passe pas comme prévu initialement. Au moment d'activer sa charge d'explosifs attachée à sa ceinture, rien ne se passe. Khalil tombe alors dans une véritable paranoïa.
La seule personne qui pourrait l'aider, c'est Zahra, sa soeur jumelle. Mais il n'est pas certain qu'elle puisse comprendre les motivations qui l'ont conduit à vouloir commettre un attentat.

Se retrouver dans la tête d'un terroriste kamikaze est un sujet hautement sensible. Yasmina Khadra a osé, en prenant le risque de susciter des réactions. Mais en employant dans la narration ce "je", il met le lecteur en position d'identification immédiate. Impossible de lâcher ce livre tant le suspens nous prend aux tripes. Tout le processus d'embrigadement à la radicalisation est parfaitement décrit, même si pour ma part, je le trouve légèrement "simplifié". En revanche, il pose nettement question sur la perte d'identité, de valeurs et de repères, des jeunes issus de l'immigration, et qui se raccrochent parfois au pire, dans le seul but "d'exister".
Fan inconditionnelle de Yasmina Khadra, j'ai été interpellée par le sujet. Cependant, je n'ai pas retrouvé la puissance d'écriture de l'auteur du roman "L'attentat" , un roman qui a marqué ma vie de lectrice passionnée et invétérée !
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Epigraphe :

Pour accéder à la postérité, nul besoin d'être un héros ou un génie, il suffit de planter un arbre.

C'est une chronique que je vais avoir un peu de mal à rédiger car je suis assez partagée sur cette lecture.

Yasmina Khadra est un romancier à l'écriture fluide et efficace, qui touche, qui émeut, qui peut même faire mal car il peut nous toucher au plus profond de nous. C'est indéniable et il le prouve encore une fois dans ce récit. D'une manière ou d'une autre on ne reste pas indifférent.

Mais je suis plus partagée quant au sujet et à son traitement. Evoquer l'embrigadement d'une jeunesse en parlant uniquement comme cause du manque parental : repères, amour etc..... je ne pense pas que cela soit les seules raisons. Il y a également des événements, des rebondissements qui sont un peu trop faciles (je ne veux rien révéler.....) mais ils sont presque de trop, ce sont des coïncidences extraordinaires !!!

L'islamisme n'est pas l'islam, c'est une idéologie, pas une religion (p55)

Se glisser dans la peau de Khalil, kamikaze, du nord de la France,  et partager avec lui ses doutes, ses peurs, les raisons de son embrigadement (en évoquant les réseaux de Molenbeck.....) et ce qui me gêne ce sont les choix fait par l'auteur assez caricaturaux, trop simples, trop évidents, pour expliquer comment son héros en est arrivé à devenir une machine à tuer.

Quelles raisons y aurait-il dans l'insensé. (p50)

Pourquoi faut-il faire croire que lorsque le muezzin appelle à la prière, c'est l'appel à l'agonie qu'il faut entendre ? (p55)

Utiliser l'actualité pour écrire un roman oui pourquoi pas, pour approfondir, pour offrir un autre regard mais dans ce roman l'auteur offre uniquement comme explication le fait que Khalil n'avait pas l'environnement familial qu'il fallait. Ils étaient trois amis et le seul qui n'a pas versé dans le fanatisme c'est celui dont la mère est présente, aimante, surveillant ses sorties, ses études..... Trop simple à mon avis (et d'ailleurs c'est la seule raison qu'il a donnée hier à LGL confirmant ce que j'avais ressenti et qui m'a gêné.

Et lorsqu'on les exhorte de ne pas semer le chaos sur terre, ils rétorquent qu'ils sont les redresseurs de torts, alors que ce sont eux les fauteurs. (p82)

Il propose malgré tout une bonne restitution des manipulations utilisées par ceux qui les pilotent, aux discours bien huilés, convainquants, à leur présence, leurs diverses ramifications, réseaux etc.... On comprend bien à quel point ces bombes humaines sont fragiles et rêvent d'un ailleurs (paradis) où ils seront enfin reconnus pour ce qu'ils sont, leur bravoure à défaut d'avoir eu le sentiment d'exister sur terre.

Je vais peut-être vous paraître un peu directe mais j'ai le sentiment que Yasmina Khadra a joué un peu la facilité : prendre un événement (les attentats à Paris en Novembre 2015) qui nous ont tous marqués, cruels, sanglants, en faire un récit et une vision de l'intérieur, par un de ceux qui ont déclenché le carnage et en faire un livre avec les rebondissements qu'il faut, là où il faut pour déclencher des émotions, parfois de la compassion vis-à-vis de son héros. Il aurait été plus intéressant de faire une fiction  et d'offrir un développement moins attendu. Je n'ai rien découvert ni appris sauf ressenti un peu d'agacement.

Je l'ai trouvé indulgent essayant de trouver des circonstances atténuantes au poseur de bombes même s'il est sûr qu'il peut en avoir mais il n'offre pas d'autre explication, d'autres pistes, allant jusqu'à inclure des événements assez improbables qui peuvent faire basculer le lecteur dans la compassion et en faire un récit à suspens.

J'aimerai te réconforter, mais tous les mots sont dérisoires devant une tombe.

-- C'est peut-être pour cette raison que le silence est de rigueur dans les cimetières. (p136)

Yasmina Khadra a un indéniable talent de narration, une écriture qui transmet les émotions, les sentiments, il utilise les événements de notre monde mais n'offre pas une vision nouvelle, plus élaborée. J'ai trouvé qu'il tombait un peu dans la facilité, voilà c'est cela, trop facile d'expliquer et de justifier de tels actes.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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L'horreur prend acte le 13 novembre 2015.
Khalil fait parti du commando chargé de semer la terreur au stade de France. Au moment d'actionner sa ceinture, le mécanisme ne fonctionne pas. Il rentre à Bruxelles pour comprendre l'inexplicable.
le doute s'insinue en lui.
Il retrouve son environnement et ses proches qui l'ont façonné depuis son plus jeune âge pour faire de lui ce qu il pense être aujourd'hui, "un martyr aux yeux du seigneur".
Yasmina khadra retrace le parcours de ce jeune paumé endoctriné au point de se faire sauter en tuant le plus d innocents possible. Ceux ci n étant pas si éloignés de lui, il l apprendra à ses dépends.
Le terreau semble connu, échec scolaire, désoeuvrement sur fond de misère sociale. Une fratrie disloquée, des parents déracinés et demissionaires l amène à être approché insidiueusement et se retrouve sous emprise d un émir fanatisé, rodé aux mensonges avec qui Il apprivoise la mort.
Isolé, il lui reste l impression d être écouté, respecté par cette famille de substitution.
Pris dans la tourmente d un conflit de loyauté, il repense à sa jeunesse et observe un changement dans son idéologie délirante.
Etrange d éprouver un sentiment de tristesse pour ce personnage malade d une folie de l être.
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Une lecture qui aura eu le mérite de me faire découvrir un auteur dont j'ai perçu, à tort ou à raison, à la fois une réelle épaisseur humaine et une forme de courage à regarder les choses en face. Ce qui me donne envie de poursuivre ma découverte.
Pour ce qui est du roman, c'est un peu plus compliqué. le thème, glaçant, osé, nauséeux, pue la fatalité glauque et m'a donné le sentiment d'être aspirée vers le fonds, d'où une envie presque physique d'en sortir au plus vite, mais en même temps de ne pas lâcher ce minable terroriste paumé et manipulé jusqu'au bout de son chemin, calvaire, erreur, destin, allez savoir.
Ce qui m'a gênée je crois, c'est justement ce qu'il n'y a pas dans ce livre: un questionnement, une remise en question, un sursaut de raison, de vie ou de volonté, une porte de sortie. le parcours de Khalil est d'une absurdité et d'une morbidité absolue, pénible à lire et à revivre.
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Cet auteur que j'apprécie particulièrement vient,une fois encore,de m'éblouir par son talent .J'ai lu de nombreux ouvrages qu'il a écrit,certains d'entre eux me plaisant plus que d'autres,et celui-ci fait partie des meilleurs.
L'histoire décortique la prise de pouvoir des imams extrémistes,qui suivent un schéma très élaboré pour transformer un jeune paumé en véritable machine de guerre sans plus d'affect.L'auteur nous introduit dans le cerveau de plusieurs de ces jeunes arabes ,dans celui des fanatisés comme dans celui de ceux qui réprouvent les horreurs commises,au nom d'une religion détournée de ses principes fondamentaux.On pénètre ,sous couvert de gagner le Paradis,dans une sorte de broyeur qui fracasse tout sur son passage.
On ne peut pas sortir indemne de cette histoire parce qu'hélas,elle reflète une triste réalité et que les attentats transforment les rapports entre les gens en engendrant la peur de l'Autre.
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Un roman extrêmement puissant et courageux!
Khalil est un jeune terroriste, habitant Molenbek, Belgique. Un kamikaze . Avec d'autres "frères" ils comptent faire un carnage en ce jour du 13 novembre 2015. Tant que lui doit se faire exploser dans le métro (faire le plus des victimes c'est son but), les autres sont chargés de faire un massacre au milieu de la foule du Stade de France.
Mais la fameuse ceinture d'explosifs de Khalil semble ne pas fonctionner. Alors il panique, ne sait plus quoi faire, il a raté sa mission.
Dans ce petit roman, on plonge dans la tête d'un kamikaze. On accueille ses confidences et on essaie de voir comment il a pu en arriver là. Une enfance brisée, une société méprisante, un père qui l'humilie, tant des choses qui l'ont fait prendre ce chemin de perdition.
À aucun moment l'auteur ne cherche pas à juger Khalil. Il ne cherche pas l'excuser non plus, Juste à le comprendre . Il le suit dans l'ombre , il le pousse à nous dévoiler ses plus profondes pensées, même si parfois c'est violent et glaçant.
Ce roman nous dévoile les coulisses de la radicalisation. On cherche à savoir pourquoi, comment et quand la vie de ces gens bascule dans cette réalité si violente.
Une fois de plus , la plume d'Yasmina Khadra m'a séduite, même si ce n'est pas mon roman préféré de lui, ça reste une lecture bouleversante et riche.
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Yasmina Khadra propose le portrait d'un jeune homme avec ses pulsions, ses certitudes, ses peurs, ses interrogations. Il essaie d'expliquer l'inexplicable. Son portrait questionne sur notre société actuelle et paraît très réaliste. Ce n'est pas mon roman préféré de Yasmina Khadra mais cela reste un récit percutant sur les fondements du terrorisme.
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Khalil est en route pour Paris ce 13 novembre 2015. Autour de la taille, il porte une ceinture d'explosifs. Il a pour mission de se faire sauter dans une rame bondée du métro à la sortie du match de football au Stade de France.
L'auteur utilise un procédé banal mais très efficace : son personnage est le narrateur. Nous avons ainsi accès à ses pensées, son ressenti sur son engagement, ses motivations.
Bien que d'un style très agréable, la plume de Yasmina Khadra reste un grand plaisir de lecture, j'ai été déçue par ce roman. Il met en scène beaucoup de clichés, n'apporte aucun point de vue nouveau sur le sujet et le récit plutôt factuel des faits et gestes du narrateur ne fait qu'accentuer la platitude du propos.
Pour ne pas rester sur cette mauvaise impression, je relirai à l'occasion L'attentat.
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Un nouveau récit qui traite de l'intérieur ce que l'on voit habituellement de l'extérieur.
Comment un gamin qui est allé à l'école en Belgique, a grandi avec les copains, les jeux vidéos, les sorties... en arrive à la folie communautaire, intégriste et extrémiste? Que se passe-t-il dans la tête d'un kamikaze 1h avant un attentat?
Qu'est-ce qui peut le faire basculer dans la rédemption?
La plume de Khadra nous plonge dans un récit à couper le souffle. On ne peut refermer le livre avant la dernière ligne.
Avec autant de précision et de réalisme que dans L'attentat, l'auteur nous plonge dans la violence et la tourmente des attaques terroristes.
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