Il y a un moment déjà que je voulais découvrir la plume de
Yasmina Khadra. Je l'ai vu quelques fois en interview et j'ai toujours été fasciné par sa façon de parler de son travail.
Alors pourquoi ne pas commencer par son dernier roman,
Khalil ?
13 novembre 2015, Paris et le Stade de France sont visés par de terribles attentats terroristes.
Khalil, jeune Belge d'une vingtaine d'années, islamiste radicalisé, une ceinture d'explosifs autour du ventre fait partie du commando d'assaillants.
C'est dans sa peau que se glisse l'auteur.
Il n'en fait surtout pas un héros, ni un martyr, ni une victime.
Il le décrit tel qu'il est, convaincu, déterminé, persuadé de se sacrifier pour la bonne cause.
Rien ni personne ne peut le faire changer d'avis, ni sa famille, ni ses amis.
Dans ce récit, Khadra parle de notre époque, d'une jeunesse qui a perdu ses repères, qui subit le regard de l'autre, le racisme, qui se laisse endoctriner par de beaux parleurs, qui au nom d'une religion, et de l'interprétation détournée qu'ils en font, les envois semer la terreur avec des promesses de paradis.
Mais ce qu'il nous dit aussi, c'est que dans ce milieu-là, tout le monde ne cautionne pas, au sein des familles, des communautés, il en est qui se révoltent, qui se battent, qui défendent une autre idée de la religion, il en est qui connaissent le prix à payer, qui savent le danger de telles idées.
Aucune cause ne mérite la mort d'innocents.
Khalil c'est un roman ancré dans une terrible réalité.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture et j'ai hâte de découvrir d'autres oeuvres de l'auteur.