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3,88

sur 632 notes
Autant j'avais beaucoup aimé Ce que le jour doit à la nuit, autant j'ai été vraiment déçue par ce roman, que j'ai eu du mal à lire jusqu'au bout. Je me suis ennuyée pratiquement du début à la fin. J'ai trouvé l'histoire triste, ça commence mal, ça finit mal, les éclaircies ne durent jamais et n'en déplaise à certains, j'ai trouvé que le héros, de par son caractère et surtout ses poings, se tire souvent une balle dans le pied. Reste que l'auteur maitrise à la perfection le verbe et la poésie des mots, mais ce fut pour moi une lecture douloureuse et je ne sais pas si je la recommanderais.
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Tout commence pour Turambo dans la misère la plus extrême, et tout s'achève dans le dénuement total... Entre les deux, une histoire de vie marquante, une ascension lente mais qui atteindra une apogée brillante, puis la chute vertigineuse... Je sais, je suis en train de dévoiler l'histoire mais difficile de parler de ce roman sans évoquer les étapes de ce destin extraordinaire.
La suite...
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Yasmina Khadra, cette fois, ne nous fera pas traverser le temps, mais au contraire, a choisi une époque bien particulière de l'histoire de l'Algérie. Nous sommes au sortir de la Grande guerre, et si les différentes composantes de la population semblent vivre dans une certaine bonne entente, en tout cas de façade, il n'en reste pas moins un climat de racisme et de rejet qui finissent par exploser à la face des petites gens. A eux, qui vivent la défiance, et les mauvais coups du sort, ne reste que le sport pour espérer sortir du lot, et prendre l'ascenseur social.
Turambo est de ceux- là. Il ne ménage pas sa peine. Sa rapide mise en lumière, ne le fera pas pour autant grandir émotionnellement. Et c'est de l'amour, que viendra sa chute.

Yasmina Khadra immerge brutalement le lecteur en pleine chute pour mieux lui faire faire le chemin inverse, en sachant doser intelligemment une forme de suspense. Mais pourquoi nous trouvons notre héros promis à la bascule à Charlot ? Son destin est en marche, tout est écrit…
Enfin presque. Yasmina Khadra fera le reste en nous brossant un portrait attachant d'un homme que l'on aurait aimé pouvoir conseiller, et raisonner.
Ce que j'apprécie chez lui, c'est que les choses ne sont jamis noires ou blanches, les gens ni bon ou mauvais, mais au contraire il nuance, tente de se faire objectif, mais sans complaisance. Les choses et les personnages sont complexes, comme l'a été l'histoire de ce pays.

Si j'ai retrouvé avec plaisir Yasmina Khadra dont la plume imagée , poétique et réaliste à la fois, si plonger dans cette époque de l'histoire de l'Algérie peu abordée m'a beaucoup appris, je reste malgré tout toujours en attente des émotions ressenties lors de ma lecture de Ce que le jour doit à la nuit, sans doute un de ses meilleurs romans , pour moi, à ce jour.
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Une description quasi littéraire d'une ascension sociale fulgurante et d'une déchéance qui l'est plus! Turambo qui porte le nom de son village natal (Arthur-Rimbaud), enfant de la misère dans une Algérie d'entre-deux-guerres raciste, a pu s'en sortir grâce à son crochet gauche!

"Le rêve est le tuteur du pauvre, et son pourfendeur. Il nous tient par la main, puis nous tient dans la sienne pour nous larguer quand il veut après, nous avoir baladés à sa guise à travers mille promesses. C'est un gros malin, le rêve, un fin psychologue: il sait nous prendre à nos propres sentiments comme on prend au mot un fieffé menteur: lorsque nous lui confions notre coeur et notre esprit, il nous fausse compagnie au beau milieu d'une déroute, et nous nous retrouvons avec du vent dans la tête et un trou dans la poitrine - il ne nous reste plus que les yeux pour pleurer."


On est confronté au fossé séparant les « Français » des « araberbères », le monde des « civilisés » et celui « des singes à peine descendus de leurs arbres ». le racisme est omniprésent, le sport - la boxe en l'occurrence - aussi, mais pour illuminer ces ténèbres, les histoires d'amour du héros s'enchevêtrent pour donner une lueur, d'espoir peut-être ?... seule la lecture intégrale du roman nous le dira !

"L'amour est fait de hasard et de chance. À une bretelle de la vie, il est là, offrande sur le chemin. S'il est sincère, il se bonifie avec le temps. Et s'il ne dure pas, c'est que l'on s'est trompé de mode d'emploi."

"La boxe est un art réservé au monde des lumières. Autoriser un primate à y accéder est une grave imprudence, une fausse manoeuvre, un acte contre nature »

Yasmina Khadra, fidèle à lui-même, nous bombarde de mots savants et d'un style plus littéraire à mon avis que ses précédents ouvrages. Un roman violent certes, mais d'une humanité rare!
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Turambo, né dans un petit village de l' Algérie des années 20 grandira dans la pauvreté jusqu'à ce qu'il soit repéré pour faire de la boxe. Il deviendra une machine à gagner, dirigé par un staff qui ne voit que ses propres intérêts.
Il rencontrera Irène et devra choisir entre elle et la boxe.
Résumé ainsi, on pourrait penser lire un roman léger. Mais c'est tout le contraire.
Yasmina Khadra nous plonge dans une atmosphère de violences physiques et verbales où les algériens se font traiter de « bicots « par les colons français, où la misère, l'illettrisme transparaissent à chaque page.
Et Turambo, malmené tout au long de ce magnifique roman ne sera, en fait, jamais maître de sa vie. Poignant !
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Lorsque le livre débute le personnage principal est prisonnier, prêt à être exécuté. Avec beaucoup de soin l'auteur va remonter le temps et nous faire comprendre ce qui a mené notre héros dans cette geôle. Turambo est un algérien qui grandit dans la misère durant l'entre-deux-guerres. Un père brisé par la première guerre mondiale, une mère travailleuse, un oncle dur. Analphabète il cherche les petits boulots dès le plus jeune âge pour participer à la vie de famille. Ce n'est pas un mauvais gamin, il est même plutôt courageux et un brin candide et déjà il lorgne du côté des européens, d'un autre mode de vie. Nous suivons son parcours, ses rencontres, ses bonheurs et ses chagrins. L'oncle se revendique marchand, fier de se distinguer d'autres corps de métiers qu'il juge dégradants. Turambo n'a pas vraiment ce regard sur le monde. le voilà qui cire des chaussures, le voilà vigile pour un commerçant. L'univers du garçon change surtout lorsque toute la famille s'installe en ville. Sa mère travaille pour une femme européenne et il sympathise très vite avec le fils de cette dernière. Gino est italien juif. Turambo, lorsqu'il l'apprend, réagit avec une certaine naïveté. Les deux garçons deviennent inséparables, presque frères. La mère de Gino est alitée et aveugle, la petite digression sur ce personnage est particulièrement étonnante. Alors qu'il n'a pas grand intérêt pour le combat, lors d'une bagarre il est repéré par un entraîneur qui lui propose de lui apprendre la boxe. Il n'est d'abord pas intéressé puis se jettera à corps perdu dans ce sport. Il faut d'abord qu'il en apprenne les rudiments et l'art. Lui cognait par obligation, ce n'est pas un violent. Très vite il gagne ses premiers combats et voit s'ouvrir une vie de privilèges. La boxe est synonyme d'élévation sociale, de nouveaux plaisirs. Il fréquente un microcosme d'européens aisés, gagne de l'argent, perd sans doute pied.

Yasmina Khadra scinde son romans en quatre parties : chacune suivant l'amour de Turambo pour une femme. L'enfance avec sa cousine Nora, Aïda une prostituée qu'il rencontre jeune homme, Louise une belle européenne, et Irène qui achève le roman. Emporté dans le destin de Turambo le lecteur avait un peu oublié le premier chapitre bien sombre. Très vite les choix moraux du héros et ses erreurs éclatent et il commet un crime. Je ne vous le révélerai pas, pour qui me prenez-vous? L'auteur achève son récit de façon tragique (à la façon des tragédies antiques).

Une lecture rapide, un roman dépaysant et passionnant. On s'attache vite à Turambo et on suit son parcours éclatant mais fugace. Je n'ai tout de même pas eu la même émotion qu'avec la description du petit Younès/Jonas dont le déchirement entre deux cultures m'avait particulièrement touchée dans Ce que le jour doit à la nuit. Je suis tout de même très heureuse de ma lecture.
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[COUP DE COeUR]

Il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle émotion pour un livre. Depuis, il me semble, « Mort sur le Nil » d'Agatha Christie. Ce qui remonte déjà à la fin juin, soit 4 mois auparavant. Si j'avais su six mois plus tôt que j'allais dévorer « Les anges meurent de nos blessures », je n'y aurais pas cru. A vrai dire, je pensais sincèrement m'ennuyer dès les premières pages. Ce qui ne fut absolument pas le cas.

Les anges meurent de nos blessures” a laissé une trace indélébile dans mon esprit. Rares sont les livres, pourtant, qui restent longtemps dans mes pensées et qui font revenir des épisodes marquant dans ma mémoire. Lorsque je pense à cette histoire tout m'apparaît distinctement comme si j'avais tourné les dernières pages du bouquin il y a à peine quelques heures.

Ce roman -j'en parle pourtant avec du recul puisque je l'ai terminé il y a de cela cinq mois maintenant- m'a véritablement blessé au coeur. Toutes ces descriptions n'étaient aucunement des fioritures dans le récit, elles avaient le goût du vrai. le goût acide d'un monde véritable, un monde dans lequel nous vivons. Ce livre nous dépeint une réalité sans filtre et dénuée de tout euphémisme. Elle est représentée de façon pure et dure.

J'en ai encore des frissons rien que d'y penser. Ma gorge se noue, mon ventre se serre et mes pensées ressassent sans arrêt la vie de Turambo. Mais surtout, et je ne veux pas me l'avouer, je ne peux m'enlever de la tête le destin tragique d'Irène, dont je tairais les raisons pour ceux qui n'auraient pas lu le livre. J'aimais ce personnage, sincèrement. Son intrépidité, sa répartie, son courage, sa spontanéité et son côté sauvage, sont tant de qualités que j'envie. de plus, elle était des trois amies -si l'on compte Louise, quatre- de Turambo, celle qui l'aimait réellement. Leur amour était beau et vivifiant.

Le personnage de Turambo, quant-à lui, m'apparaissait moins sincère. Il cherchait désespérément à être aimé et cela m'agaçait. de plus, il manquait de maturité et son côté impulsif me déplaisait très souvent. Je trouvais même ses colères idiotes et dénuées de sens. Autrement, le personnage et surtout son histoire, étaient touchants. Néanmoins, Irène est la protagoniste qui a réellement conquis mon coeur. Elle me fait, par ailleurs, beaucoup penser à Kate dans « La Chronique des Bridgerton », qu'en pensez-vous ?
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Il est des livres que, même si l'histoire ne vous passionne pas, vous ne pouvez lâcher jusqu'au dénouement. "Les anges meurent de nos blessures" est de ceux-là !

Cette ascension et cette décadence d'un petit algérien, égaré dans l'impitoyable milieu de la boxe, sont relatées sans rancoeur aucune, ni règlement de comptes à l'encontre du colonialisme, ou presque, et c'est si rare !
Malheureusement, le roman présente, si ce n'est des défauts, tout au moins de nombreuses maladresses.

L'histoire semble être la biographie d'un personnage ayant existé, avec moult détails, qui n'auraient de crédibilité que s'ils avaient réellement existé. Or, ce n'est pas une biographie, et les moults détails deviennent de ce fait inutiles.

Cette sensation est accentuée par l'écriture à la première personne. Et, si le style châtié de Yasmina Khadra est remarquable, ce qui compense largement la pauvreté et l'incrédibilité du scénario, il est totalement inadapté au personnage, illettré, sensé l'utiliser. Pourquoi ne pas avoir écrit l'histoire à la troisième personne, en adaptant les dialogues au niveau intellectuel de chacun des intervenants ?

Le moment du basculement de l'ascension vers la décadence redonne, un trop court instant, de l'intérêt à l'histoire. le dénouement, bâclé et interminable, laisse un goût amer de profonde tristesse, mais aussi d'incrédulité à bien des égards.

Et pourtant, je n'ai jamais eu envie d'abandonner ma lecture ! Allez comprendre...
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Cela fait longtemps que je voulais lire cet écrivain, je n'ai pas été déçu.
C'est extrêmement bien écrit, très agréable à lire mais le bémol vient aussi de là, puisque le narrateur est le héros du roman, on imagine mal un petit algérien des années 30, presque sorti du caniveau s'exprimer dans un langage châtié et avec autant de raffinement !
Mais mieux vaut cela que l'inverse, non ?
Un bon moment de lecture (même si quelques dizaines de pages en moins auraient allégées le récit un peu longuet...)
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Mon avis :
Yasmina Khadra est considéré comme l'un des plus grands écrivains francophones algériens de sa génération, et sa réputation n'est pas galvaudée. J'ai toujours un grand plaisir à retrouver cette plume lucide et forte qui dessine les mouvements de l'esprit comme un paysage. Les doutes, les contradictions, comme les certitudes et les mensonges qu'on se fait à soi-même sont les décors dans lesquels il aime à nous promener. Il nous parle de gens ordinaires et les rend tellement vivants qu'on a l'impression qu'on va les croiser au coin de la rue.
Dans Les anges meurent de nos blessures, on suit le cheminement qui entraîne irrémédiablement le personnage vers le drame, déchiré entre le respect des valeurs qui lui ont été inculquées et sa volonté de sortir de sa condition, dans une Algérie colonisée où les natifs ne sont guère mieux considérés que des animaux. À travers la vie de Turambo, Yasmina Khadra nous offre un instantané sans concession de la société algérienne de l'entre-deux-guerres, avec des personnages hauts en couleur et riches en nuances. On en croise de tout genre, des gentils et des salauds, mais aucun n'est tout blanc ou tout noir et tous ont leurs fêlures, leurs rêves et leurs regrets. Et on arrive à comprendre chacun d'eux.
C'est toute la force de Yasmina Khadra, de nous connecter directement au cerveau de ses personnages. Rien de leurs motivations, des sentiments qui les poussent à agir de telle ou telle manière ne nous est étranger. Et c'est la façon de nous retranscrire cela qui fait de lui un grand écrivain.
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