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sur 1300 notes
Le héros est un jeune homme pacifique qui habite dans un village irakien retiré en respectant les traditions religieuses et familiales. La guerre lui parait bien lointaine. Pourtant deux faits vont transformer sa vie. Deux bavures d'abord, dues aux Américains, qui lui font voir la mort de près et surtout le déshonneur. Et la télé installée dans le café du village qui permet aux jeunes de se retrouver et de chauffer les esprits à la vue des atrocités commises par les occupants. Une seule solution dans ce cas pour agir : entrer dans la lutte armée. C'est à Bagdad qu'il partira, persuadé que seule la vengeance peut lui rendre la paix de son âme. Mais dans la capitale, c'est encore pire que ce qu'il avait imaginé...


Comme dans "L'attentat", on entre dans la peau des terroristes et on approche (je ne dis pas approuver) leurs motivations. Les humiliations que les Américains ont fait subir aux Irakiens ont forcément fait naître un profond désir de vengeance, donc le fanatisme et la flambée de violence que l'on connaît, et l'on se dit que c'est, hélas, loin d'être terminé !

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Après Les Hirondelles de Kaboul, et L'Attentat, Yamina Khradra reste au Moyen Orient pour continuer de lutter contre l'incompréhension qui caractérise les relations entre l'Occident et cette région si proche et pourtant si mal connue .

L'auteur écrit à la première personne et se met donc dans la peau d'une jeune Bédouin, revenu vivre au village suite à la fermeture de l'université de Bagdad, une jeune qui s'ennuie et pour qui, jusqu'ici, la guerre menée par l'armée américaine n'a que très peu touché.

"Mais comme le dit le proverbe ancestral, si tu fermes ta porte aux cris de ton voisin, ils te parviendront par la fenêtre. "

Il ne suffira pas de deux bavures terribles, il faudra que l'honneur de son père soit bafoué, pour qu'il sorte de sa torpeur.
Il se rend à Bagdad et entre dans la spirale infernale. Même s'il va participer à un attentat, le jeune homme n'est en rien mu par des questions religieuses, et Khadra sait à nouveau secouer notre paresse intellectuelle et notre propension à mettre les gens dans des tiroirs, à étiqueter leurs actions, à fonctionner par cliché.

Si le thème du roman est principalement le pourquoi et le comment, un jeune Irakien, va entrer dans le cercle, je dirais même la spirale, du terrorisme, c'est aussi et peut-être surtout, une déclaration de foi quant au rôle des intellectuels, de quelle qu'origine qu'ils soient, afin de tenter d'éviter les désastres et les injustices auxquels nous assistons.

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Mon premier roman de Yasmina Khadra. Quelle colère! C'est un livre tout en sentiment, tout du long. J'ai rarement eu affaire à une telle boule d'émotions. Et quel brillant tableau de l'absurdité du monde. On est à son tour aspiré dans un tourbillon de rage, de désespoir et de haine. Au grès de la lecture, je rentrais à mon tour dans le conflit, à pester contre les soldats, à enfiler le gilet piégé du terroriste. Ce conflit ne permettait pas de rester neutre. Il fallait prendre parti. Heureusement, les dernières pages nous redonnent un semblant d'espoir en apaisant les cris à travers la voix douce de la raison. La tempête de rage trouve une petite anse où se calmer. Elle est petite, cette anse, et bien seule avec son petit îlot erdu au milieu de l'océan. Mais elle est là, et c'est vers elle qu'on aperçoit notre unique espoir de réchapper à la noyade.

Seules les toutes dernières pages du livre m'ont ramené au stade conscient de lecteur. L'auteur se sort des fils de la trame par une unique pirouette finale. Dommage. Tout était si vrai. Mais ces dernières pages, je n'y crois pas. L'auteur y a raconté ce qu'il aurait voulu être la réalité. Cependant, il n'y a pas besoin d'insérer un brin de morale à la fin d'un si beau livre. Plus que la déception d'une infime tâche sur un roman sublime, je crois en vouloir à l'auteur de m'avoir réveillé quelques pages avant la fin.
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Yasmina Khadra, un auteur que j'adore qui a une plume extraordinaire, avec ses détails et son art de narration nous fait vivre l'histoire avec toutes ses émotions.
Les Sirènes de Bagdad est un roman qui nous fait voir l'Irak à travers les yeux d'un Bedouin qui n'avait plus rien à perdre après avoir perdu son honneur ....
À lire!
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Lorsque l'on lit ce livre sur la guerre en Irak l'auteur nous décrit : l'incompréhension de deux cultures opposées, la haine et la peur.
A travers cet ouvrage , on peut noter la montée de l'extrémisme religieux, l'affront, le déshonneur dans le sang pour un islamisme radical, le terrorisme contre l'occident et les "impies' d'américains.
Pas facile de faire la part des choses pour moi un occidental qui vit dans un petit village paisible loin de la guerre.
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Cet opus clos une trilogie consacrée aux conflits entre l'orient et l'occident. Yasmina Khadra nous a d'abord amenés à Kaboul, puis Israël. Cette fois, nous sommes en Irak, pays envahi par les USA sur le seul argument-fallacieux- de la présence d'arme de destruction massive.

Nous faisons la connaissance du narrateur, un gamin du désert qui va vite être confronté, ainsi que sa famille, à la folie humaine, et en particulier aux exactions de l'armée américaine, à son aveuglement, et sa force de destruction humaine.
C'en est trop pour ce gamin qui n'a plus d'autre solution que de venger les siens. Ce sera Bagdad, puis Beyrouth…

On retrouve la simplicité stylistique des précédents opus qui contraste étonnement avec la complexité du conflit d'une part, et de l'état d'esprit de notre protagoniste, d'autre part.
Cette complexité provoque parfois une forme de malaise à la lecture tant le lecteur peut avoir du mal à se situer.
Que se passe-t-il dans la tête d'un jeune homme humilié, dont le code de l'honneur est, selon son point de vue, bafoué ?
Yasmina Khadra n'apporte pas de réponse. Il met le lecteur face aux faits. Il ne juge pas.

Pour autant, ce troisième opus m'a semblé moins fort en émotion, car à mon sens plus radical et plus caricatural.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Difficile de coter ce bouquin: Cote littéraire 4/5, mais cote morale 2/5.
L'histoire se passe dans l'Irak d'après-Hussein, dirigé par l'armée en collaboration avec les GI américains. le héros principal -celui qui parle à la première personne- est un jeune bédouin du désert, assez cultivé, modéré, voire timoré, qui tourne de l'oeil à la vue du sang. Il assiste assez passivement aux discussions parfois violentes entre les deux clans qui séparent ses amis: les "résistants", qui refusent l'ingérence américaine et estiment que l'honneur national est bafoué, et ceux qui acceptent la situation.
Notre bédouin est témoin de quelques bavures américaines, dont la dernière met à mal l'honneur de son père. Dès lors, sa vie d'homme libre s'arrête: il doit venger son père, et sait qu'il doit devenir un terroriste. Sans qu'aucune réflexion n'effleure son esprit, sans dilemme intérieur, sans haine viscérale, mû par un principe sacré. Il se rend à Bagdad où il végète longtemps, témoin impuissant de la destruction de la ville, des crimes entre sunnites et chiites, et finit par être choisi pour une mission de la plus haute importance: se faire inoculer un virus mortel et se rendre à Londres pour contaminer l'Occident entier.
C'est bien écrit, mais sans nuances: deux conceptions de l'honneur s'affrontent, deux conceptions extrêmes: le compromis n'a pas cours. Certains personnages passent d'un camp à l'autre, sans se donner le temps d'une réflexion. C'est noir ou c'est blanc. La sympathie que le lecteur éprouve très souvent -et c'est le cas ici- pour le personnage central risque de faire passer sa démarche comme normale, alors qu'elle n'est le résultat que de l'application bornée de principes criminels.
La fin du roman est décevante:
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Dans le cadre de cette trilogie et de ce projet littéraire, ce livre-ci me semble le plus abouti des trois (bien que mon préféré soit plutôt Les hirondelles de Kaboul pour le style et le sujet abordé). le malentendu qui oppose Orient et Occident y est abordé plus explicitement que jamais et est même nommé à plusieurs reprises. En effet, les Irakiens dont le territoire est envahi ne sont pas seulement en colère contre les Américains, mais contre l'ensemble de l'Occident qui les rabaisse et a perdu ses valeurs au profit de l'argent. La haine les aveugle, et certains en viennent à détester le monde entier, oubliant que tous ne sont pas responsables de leur malheur et s'y sont opposés. Malgré tout, d'autres proposent d'autres discours, plus pacifistes. Encore une fois, Khadra multiplie les points de vue et les opinions, sans en choisir vraiment une, et laisse le lecteur face à toutes ces voix discordantes.

Celle qui raconte le récit est à la première personne du singulier : il s'agit d'un personnage que je rapprocherais plutôt de ceux des Hirondelles de Kaboul que de celui de L'attentat. Passif et terré dans son village, jusque-là épargné par la guerre et les combats, il changera d'attitude et se révoltera après l'humiliation « de trop », la perte de son honneur qu'il se doit de venger dans le sang. Il part alors à Bagdad où il espère agir, puis à Beyrouth.

Ce qui m'a marqué dans ce tome-ci, ce sont les personnifications des deux villes citées ci-dessus : les agissements des hommes lui sont attribués et c'est elle qui reçoit les adjectifs qu'ils mériteraient peut-être. Cela commence dès le tout début du roman et revient à plusieurs reprises. Je ne me souvenais pas de ce procédé stylistique dans les autres livres de Khadra, mais il l'utilise magistralement.


Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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La manipulation des groupes mafieux qui poussent les villageois à devenir des héros kamikazes est dénoncée en filigrane. Ca m'a rappelé le film Paradise Now qui a brillament traité du sujet.
Par contre, j'ai moins aimé les revirements d'opinion du personnage principal, qui, au début et à la fin du roman, passe d'un extrême à l'autre sans que ce soit assez justifié. Ses réflexions et ses convictions ne sont pas assez fouillées à mon goût et ça lui enlève un peu de crédibilité. (...)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Après l'Algérie, direction l'Irak pour ma deuxième rencontre avec Yasmina Khadra. le style d'écriture est toujours aussi beau, en opposition avec la thématique qui est très sombre.

La narration à la première personne m'a plongée au coeur des événements décrits. Je me suis trouvée à cheminer aux côtés de Kadem, de son village reculé jusqu'au coeur de la guerre. L'horreur de la guerre, les actes de barbaries, les « bavures » militaires s'enchaînent et face à cela le sentiment d'injustice (de la population en général et de Kadem en particulier) se développe. Plus le récit avance, plus la tension monte vers une conclusion qui paraît inéluctable.

Avec ce roman, j'ai découvert un point de vue irakien sur l'intervention américaine dans le pays, qui est décalé du regard occidental. Motivée par les nouvelles statistiques de lecture de Babelio, j'ai envie de lire des ouvrages venus du monde entier. Je pense que cette expérience va être d'une grande richesse. Ce fut le cas pour ce livre et j'ai hâte de poursuivre mon voyage littéraire.
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