Les sirènes de Bagdad

L'honneur d'un Bédouin.
L'Iran est en guerre contre l'occident. Bagdad est constamment bombardée, seul le petit village de Kafr Karma est épargné.
Jusqu'au jour où le malheur de la guerre les saisie aussi.

Dans, Les sirènes de Bagdad, Yasmina Khadra nous livre à travers un personnage, dont on ne connaît pas le prénom, un personnage et ses réflexions intellectuels sur cette guerre.

Un village dans lequel les traditions et l'honneur n'ont rien perdurent de leurs significations et ce même avec l'avancé de la vie à travers les siècles.
Yasmina Khadra fait évoluer son personnage, un jeune homme tenu par son honneur, qui ira jusqu'au bout pour laver son honneur qu'a souiller les GI au coeur de sa famille.
Animé d'une grande détermination et d'une profonde colère, il va aller très loin dans ses actes abominables et même au-delà de l'imaginable.

Un roman touchant, relatant la réalité d'une guerre meurtrière. Une guerre, mais dans quels but ? Et des hommes capables de tout.
Une histoire tout simplement magnifique.

« Les sirènes de Bagdad » est un roman d'une très grande force montrant un Khadra au sommet de son art.
Dans celui-ci, l'écrivain décrit en effet le parcours individuel d'un jeune homme du désert qui touché par les effets de bord de la brutalité de la guerre USA-Irak, s'engage alors par désir de vengeance dans le Jihad, avant de se raviser in extremis au seuil de commettre un attentat bactériologique d'envergure encore inédite.
A travers ce jeune homme qu'on devine assez proche ethniquement de lui, Khadra joue parfaitement son rôle de passeur/médiateur entre le monde occidental et arabe.
Tout en condamnant la brutalité des soldats américains envahisseurs (mais en réalité il n'existe pour moi aucun soldat particulièrement tendre en période de guerre), Khadra rappelle les horreurs du régime de Saddam Hussein et tente de rétablir un équilibre entre la culture arabe, aux richesses méconnues et celle réputée supérieure de l'Occident mais en réalité dévoyée par l'absence de spiritualité, l'individualisme et le pouvoir de l'argent.
Cette tentative se matérialise clairement lors du dialogue agité entre Jalal intellectuel déçu par les lumières de l'Occident et son ami écrivain Mohamed Seen, fidèle lui à une vision progressiste des choses.
Servi par une langue toujours d'une grande splendeur, « Les sirènes de Bagdad » se dévore d'une traite et constitue l'un des meilleurs romans non algériens du talentueux écrivain.
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Dans L'attentat, Yasmina Khadra partait du fait terminé pour revenir à la source à travers les questions d'un narrateur externe. Dans Les sirènes de Bagdad, c'est tout l'inverse. Au fur et à mesure du récit, le lecteur plonge dans la naissance d'un kamikaze ( en point de vue interne).
Toujours répondant à la question du pourquoi, l'ensemble du roman est beaucoup plus dur dans les faits ( les Américains passent vraiment pour des sanguinaires) et les propos.
La force de ce roman se crée ainsi et on lit ce livre par petites bouchées, pour comprendre au mieux ( même si c'est parfois difficile). Lorsque le livre se termine, le lecteur reste sur sa fin, se demande : Et après ?
Un très beau texte.

Ce livre m'a bouleversé : Yasmina Khadra réussit à nous bouleverser au plus profond de nous même !

Très bon roman sur l'opposition entre Orient et Occident. Ici, l'action se déroule en Irak suite à la chute de Saddam Hussein et la prise de contrôle par les américains. le roman nous raconte l'histoire d'un jeune garçon vivant dans un village isolé et dont le vie paisible vole en éclats suite à des bavures et méprises contre ses proches. On suit la montée progressive de haine de ce garçon suite à ces événements. On comprend comment la transformation se fait, les éléments déclencheurs dont le décalage culturel, les questions d'honneur, l'offense qui lui a été faite et qui expliquent ses raisonnements. J'ai trouvé le ton très juste et j'ai apprécié les différents points de vue et notamment les discussions sur l'utilisation de la violence qui au final n'est pas une solution mais qui est malheureusement utilisée par tous.

Le narrateur de ce roman nous fait le récit du cercle vicieux dans lequel il s'engage (presque) malgré lui. Vivant dans un petit village irakien, isolé et paisible, ses voisins et sa famille se retrouvent pourtant touchés par la guerre menée par les Américains, jusqu'à subir la honte de trop.

Ce roman est dur, et n'est certainement pas pensé pour divertir mais pour réfléchir et s'interroger sur nos choix, d'individus et de nos dirigeants. La semaine dernière je chroniquais "Pour rien au monde" et le cercle vicieux dans lequel s'enfonçaient les pays, à toujours prétendre mettre un terme au conflit par la force, on retrouve ici le même constat d'échec, mais à une échelle plus humaine et pour le coup plus poignante.

Un beau roman, bien écrit et bien construit.

J'ai mis un certain temps avant de me decider à lire les livres composant la Trilogie de Yasmina Khadra, car Khadra étant l'un de mes auteurs préféré je voulais garder le plus longtemps possible cette sensation de « premiere lecture » que l'on retrouvre lorsque l'on decouvre un livre pour la premiere fois, et l'attente en valais la peine ! Comme toujours, Yasmina Khadra sait tenir en haleine le lecteur jusqu'à la dernière page. Histoire forte, retraçant le combat que mène une un jeune irakien contre l'Occident mais aussi et surtout contre lui même. Lecture que je recommande vivement !

Ayant aimé certains romans de Yasmina Khadra, notamment L'attentat, j'ai été déçue par Les sirènes de Bagdad.
Mais alors, vraiment déçue car ce roman m'a mis mal à l'aise.
Il est très bien écrit, toutefois les choix de l'auteur m'ont laissé perplexe, je ne m'attendait pas du tout à ça.
Du coup j'en garde un sentiment mitigé, et je mets trois étoiles.

Dans ce roman, on se retrouve au coeur du désert irakien et le narrateur au « je » devient un terroriste! Être dans la peau d'un tel personnage est loin d'être évident pour une nord-américaine dans le confort de son hiver. Pourtant, Yasmina Khadra relève le défi et amène ses lecteurs à comprendre un peu les problèmes et les dérives du monde arabe contemporain. On arrive à percevoir comment l'honneur brimé peut devenir vengeur et comment la vengeance aveugle en vient à faire plus de mal à son propre peuple qu'à ses ennemis.

Comme L'Attentat, ce roman de Yasmina Khadra est presque une chronique des temps actuels. Avec un style très sobre, il nous plonge dans une monde qui peut sembler barbare, sans imposer de thèse.

Le personnage des Sirènes de Bagdad est un jeune bédouin irakien qui a commencé des études et qui est revenu au village quand la guerre a commencé. Plutôt tranquille, il regarde sans trop comprendre ses voisins s'exciter sur la présence américaine qui lui semble lointaine. Quand l'armée approche de son village, il assiste à plusieurs bavures qui le troublent mais c'est quand l'honneur de sa famille est atteint qu'il bascule et part à Bagdad pour agir.

Là, il va entrer en contact avec des activistes et rencontrera aussi bien des hommes de main sanguinaires qui ne rêvent que d'égorger leurs "ennemis" de tout poil, des organisateurs de réseaux, froids et calculateurs ou des théoriciens assez allumés.

Le jeune homme est porté par une soif de vengeance qui alimente sa haine et il va être désigné pour une mission très particulière dans laquelle il va s'engager à fond jusqu'à son sursaut final.

Yasmina Khadra nous met dans la peau de son personnage. Celui-ci n'est pas motivé par des grandes théories politiques mais juste par une grande offense qui lui a été faite. Cet aspect personnel met encore plus en valeur l'incompréhension entre les populations locales et les "libérateurs", toutefois, ce livre n'est pas une thèse manichéenne pour la défense de tel ou tel, il montre aussi la complexité des choses.
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