Pour l'amour d'Elena

Diego n'est pas libre dans sa tête. Vivant dans un bled paumé du Mexique où même les serpents s 'emmerdent, il ne peut empêcher le viol de celle à qui il s'est promis , et réciproquement. Il a 14/15 ans mais rien ne sera plus comme avant. Elena fait la gueule et quelques années plus tard disparaît. Destination probable , Cuidad Juarez , la ville où il ne fait pas bon être une femme , un honnête homme, un enfant, un délinquant, euh résumons par un être vivant ayant vocation à un jour mourir, les délais étant clairement raccourcis dans cette riante cité frontalière.

J'adore ces histoires de mafia et même si la griffe du chien de Don Winslow est le summum du genre à mes yeux , on n'est pas mal ici , avec une histoire nerveuse, où le vice , la trahison, la drogue , les putes , les viols , les décapitations , les meurtres, les magouilles s'enchainent frénétiquement, nous faisant presque oublier que le Diego, il est aussi crédible que moi en danseuse étoile .
On touche du doigt l'enfer de cette ville , de cette frontière qui a poussé des milliers de paysans à venir travailler dans les maquillas , fabriquant des pièces qui n'auront aucun mal à franchir le Rio Bravo, même Donald a dû fermer les yeux, et à atterrir à El Paso ni vu ni connu.

C'est un roman sans espoir sur l'être humain, qui a bien choisi son cadre puisque Juarez détient plusieurs fois le titre de ville la plus dangereuse au monde , la spécialité locale étant le meurtre et la mutilation , précédé du viol bien sur , de jeunes filles dont les caractéristiques rappellent Elena.

Diego, le campesino romantico de la montagne , va t il retrouver sa belle ? Va -t-elle lui pardonner ? Et est-elle vraiment à Juarez ? Honnêtement, on s'en fout. Par contre, le monde la mafia est remarquablement bien présenté , en peu de pages. Une vraie efficacité. Un plaisir de lecture.

« C'est le destin qui s'invite à la croisée des perditions » quand tous les chemins mènent aux Enfers ; d'un cimetière des vivants au purgatoire des âmes damnées ; vallée des ténèbres « noire de nuit » fondée par des démons, hantée par les marchands de mort et ceux qui en reviennent, des suppliciés qui expurgent leur ultime part d'une humanité à laquelle ils n'appartiennent plus. le règne des morts dans un silence sacré, berceau des doutes qui rongent la peau en une flagellation de l'esprit pour des suppliciés en quête de repentir.
Ici, chacun est un drame incarné, le naufragé d'une histoire banale et profane qui l'a fait échouer dans les abîmes maudites, victime du châtiment d'un Dieu auxquels ils ne croient plus et qui pourtant s'incarne en chacun d'eux, tant ils sont investis d'un pouvoir de vie et de mort sur leurs semblables.
Dans une lutte fratricide, le sang coule en une rivière sacrée qu'il faudra traverser pour quitter les limbes et rejoindre un paradis profane où les rêves sont à nouveau promis.
Une réincarnation de soi-même dans la transcendance de sa banalité par l'amour-propre retrouvé et pour l'amour espéré.
L'amour d'Elena.

Yasmina Khadra nous offre une plongée dans les Enfers de Ciudad Juarez par le truchement de son personnage principal, âme damnée dont la quête de la femme aimée se muera en quête introspective. Quand la rédemption passe par la déchéance.
Un roman mystique et spirituel à l'écriture si intense que le lecteur ressent pleinement les affres des personnages.

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Enclos de la Trinité, un village misérable au Mexique, Diego est amoureux d'Elena depuis l'enfance. Elena est la grâce qui rendrait tolérable n'importe quelle misère sur terre. Adolescents, ils s'étaient jurés de ne laisser ni la mort ni le malheur les séparer. Au village on les appelait déjà ' les fiancés'.
Diego prend toutes sortes de corvées pour pouvoir lui offrir un beau mariage.

Une rencontre imprévue va briser le rêve. Elena qui venait d'avoir 15 ans, se fait violer par un type armé sous les yeux effarés et impuissants de Diego. « L'homme de ma vie ? Tu parles d'un homme ! » Ce fut la dernière fois qu'elle lui adressa la parole.
Meurtrie dans sa chair, anéantie, Elena quitte le village, sans crier gare, pour la ville de JUAREZ.
Diego et son cousin Ramirez partent à sa recherche. Ils découvrent une ville qui sent le traquenard, le vice, la violence, où le diable en personne regarde dix fois sous son lit avant de se coucher. Une ville où « même le bon Dieu a un hameçon piégé au bout de la perche qu'il te tend ».

Refusant de rentrer bredouille au village, Diego se fait engager dans un « laboratoire » clandestin d'un baron de la ville. Il rentre de plain-pied dans l'enfer de la prostitution, de la drogue, des jeux, des tueries, des guerres des gangs.
Diego prend le risque de plonger dans l'abime de cet enfer, pour retrouver Elena, pour se racheter et se faire pardonner. Ce roman s'inspire d'une histoire vraie.

Le sujet : la mafia mexicaine ne me passionnait pas vraiment, mais s'agissant d'un auteur que j'adore, j'ai commencé l'ouvrage, sans conviction. Et comme toujours, la magie a opéré : le style, les analyses des personnages, des situations, l'écriture incomparable de Yasmina Khadra m'ont emportée. La surprise du dénouement a été totale. J'ai toutefois une réserve : la finesse des personnages, de leur stratégie d'alliance, d'élimination de l'adversaire relève plutôt de l'art de la guerre de Sun Tzu. Je doute que l'acuité intellectuelle des mafieux de base, soit de cette qualité.

J'adore les livres de Yasmina Khadra. J'ai eu le plaisir de le rencontrer il y a 2 ou 3 ans (avec ce fichu virus, on ne sait plus ce qui a été annulé ou pas ). Je dis bien le plaisir, il est d'une gentillesse et d'une modestie incroyables, tout étonné que je lui dise mon admiration devant le magnifique roman qu'est CE QUE LE JOUR DOIT À LA NUIT...

Ici, un tout autre univers que l'Afrique du Nord. le Mexique et les bas-fonds de Ciudad Juarez, la ville la plus dangereuse du monde, paraît-il. C'est là que le jeune Diego se retrouve lorsqu'il part à la recherche d'Elena.

Mais reprenons du début. Diego et Elena sont "les petits fiancés" de leur ennuyeux village. Depuis toujours, tout le monde les voit mariés et ce depuis leur plus tendre enfance. Mais, un jour, Elena est sauvagement violée sous les yeux d'un Diego adolescent, terrorisé, paralysé par la peur. le lien est brisé. Elena part à la ville. Juarez. Juarez, lieu de tous les trafics et de la prostitution, les meurtres s'y succèdent sans répit. Les cartels, les gangs pourrissent tout.

Yasmina Khadra écrit ici à la première personne le récit de la recherche de Diego. Celui-ci va descendre de plus en plus bas dans un univers de violence, où l'on ne peut faire confiance à personne. Elena semble s'être évanouie dans cette ville où la mort frappe dès qu'on montre un signe de faiblesse, ou qu'on a manqué à sa parole, ou encore parce qu'on est au mauvais endroit au mauvais moment. de livreur d'un "courrier" un peu spécial jusqu'à sicario, le pur Diego va se corrompre pour l'amour d'Elena. Pour la retrouver. Pour la ramener avec lui. Peut-être. Un jour. A quel prix ? Et le voudra-t-elle ? Pardonnera-t-elle sa lâcheté, se pardonnera-t-elle ce qu'elle a fait ?

Yasmina Khadra a écrit là un roman noir, très noir. On n'est pas dans le lyrisme habituel. Il explore l'esprit d'un jeune homme sensible fou de colère et de douleur, déprimé par l'impossibilité de sa quête, écoeuré de lui-même. Mais même trafiquant, même assassin, Diego reste un naïf, un pur à la poursuite de son étoile...

Un roman qui se lit vite, du pur Khadra, une violence sèche et l'amour au-dessus de la mêlée, et le pardon. Peut-être. Un jour. 

Alors je vais être directe, pas de tergiversation, j'ai aimé ce livre, même si légèrement (mais légèrement hein !) déçue par la toute fin. Jusqu'au bout je m'imaginais le dénouement et non, dernieres lignes..... Tadaaaaa !
Un livre qui m'a beaucoup surpris à plusieurs niveaux. Je n'avais lu que "Ce que le jour doit à la nuit" de Yasmina Khadra, et avais uniquement entendu d'autres titres de lui parlant d'histoires du Maghreb. Je ne m'attendais donc pas du tout à passer un moment au Mexique. La deuxième surprise a été d'atterrir dans un univers si violent, car oui âme sensible s'abstenir, ou si ce n'est pas le moment reportez votre lecture ! En tout cas cette violence n'est pas là gratuitement, c'est la réalité de cette petite ville mexicaine et de la vie des personnages. Troisièmement, le titre a été trompeur pour moi car ne lisant quasi plus les 4 ème de couverture (j'aime découvrir et là j'ai été servie !!) je m'attendais à une histoire d'amour tendre, romantique passant peut-être par quelques embûches mais plutôt calme. Soit l'histoire d'amour est là mais pas telle imaginée et c'était tout de même bien.
J'aime être surprise, et là je l'ai été 3 fois, ah non pardon 4 puisque même la fin, la toute toute fin m'a fait fait dire "ah ben non..... woooo..... Oh mais bof, dommage". Je m'arrête là pour ne rien divulgacher !
Alors aux futurs lecteurs, bonne lecture et acrochez vous bien, même si je sais qu'il y a des histoires, des livres bien plus violents.

"Quoi tu n'as jamais lu Yasmina Khadra" m'a-t-on dit. Ma réponse est toujours la même : je ne peux pas tout lire.
On m'a décrit "Pour l'amour d'Elena" comme un livre grandiose. Je ne sais pas si il l'est, mais je sais qu'il est bon.
Pourquoi ? Bah tout d'abord parce que l'on ne s'ennuie pas.
J'ai eu le sentiment de lire un conte, une belle histoire d'amour tout d'abord, avortée par un évènement traumatique.
Et quel évènement !

Je lis TOUJOURS les quatrièmes de couverture. Toujours ! Parce que c'est fait pour m'attirer, pour me renseigner un minimum sur le contenu, sur l'univers, sur le sujet principal. Et je ne sais pas pourquoi, mais je me suis lancée dans cette lecture sans la lire. Parce qu'on m'avait juré que c'était bon. Je voulais être surprise. Et j'ai tellement bien fait.
Parce que si vous ne l'avez pas lu, cet évènement dont je vous parle, on vous le dévoile dans la quatrième. Sacrilège !
Pourquoi ? Ok, c'est sur cet évènement que l'histoire démarre. Mais pourquoi éviter une telle surprise au lecteur ? Pour qu'il sache à quelle sauce il va être mangé ? Pour lui éviter à lui aussi un traumatisme ? Quel mauvais choix !
S'aventurer dans la lecture, c'est accepter de lire des choses qui nous bouscule, même si ça résonne en nous, même si ça choque. La vie, la vraie, n'est pas rose.

Donc cet évènement va séparer nos deux tourtereaux. Et nous lecteur, on est déjà bien embarqué. Parce qu'on comprend Elena (ah ça oui !) mais on comprend aussi Diego. Je me suis sentie comme cette personne qui doit choisir un camp après la rupture d'un couple d'amis... heureusement, personne ne m'a influencé. Je n'ai pas d'historique avec Elena ou Diego. Je viens d'arriver, pas de pression.
Elena n'est plus que l'ombre d'elle même et s'enfuie. Diego s'en veut, l'aime toujours, et a l'opportunité de partir à sa recherche avec Ramirez, son ami. Comme nous le présentons, l'épopée nous apporte de grandes surprises. Nous sommes au Mexique, tout se paye, surtout ce qui n'a pas de prix. Diego et Ramirez se retrouve plongés dans l'enfer des cartels. Vont-ils y réchapper ? Et surtout, vont-ils retrouver Elena ?

Aucun moment de répit dans ce livre qui va à mille à l'heure. L'immersion est totale, ça frappe de tous les côtés, ça corrompt, ça prend de la came et on en oublierai presque notre histoire d'amour.
Bien sûr que je vous recommande ce livre qui saura vous étonner jusqu'à la toute dernière phrase.

Pour l'amour d'Elena de Yasmina Khadra est un roman qui bouleverse qui secoue, et qui dérange. Pour Diego et Elena tout commence le jour d'un crime commis contre Elena avec comme témoin son fiancé resté figé de peur face à l'ennemi. Depuis ce jour, Diego est un lache pour Elena, Diego est l'ombre de lui-même. Un jour Elena s'en va, quitte Diego et les souvenirs insupportables de leur village mexicain pour une ville où tout peut être réécrit. A la poursuite de son amour perdu, Diego part à son tour accompagner son cousin pour un futur meilleur. Ces personnages quittent le cimetière des vivants pour vivre alors dans cette ville semblable à l'enfer des vivants.

Je ne sais pas ce que l'auteur a voulu démontrer ou montrer exactement, mais voilà ce que j'ai lu et comment je l'ai perçu. Des personnes, des personnages, seuls face au monde, mais surtout seuls face à eux-mêmes et à leurs démons. Chacun, dans cette ville la plus dangereuse du monde, se trouve des excuses pour être la pire version d'eux-mêmes. Avec pour chacun des appâts, parfois bien différents, argent, vengeance, fierté, désillusion, amour, liberté, solitude, abandon, ... Mais qui mènent tous vers le même résultat. L'atrocité humaine. Ce livre est pour moi une description, une peinture de la société actuelle. Composée d'humains inhumains. Capable d'horreurs justifiées par leur appât.

Pour l'amour d'Elena n'est pas un roman d'amour, l'amour est un fond, c'est avant tout une critique de l'Homme et de ses plus grands travers. Je ne doute pas que ces atrocités ne soient pas commises dans certaines villes du monde, cela est réel. Ce qui est écrit dans ce livre doit bien exister quelque part même si cela est dur à lire. Les mots sont bruts, ils sont crus, horrible, semblables aux actes perpétrés à Juarez Ciudad. Et dire que cette histoire est inspirée d'une histoire vraie, mais laquelle au juste, la nôtre ou celle de Diego, Ramirez et Elena ?

Le 2 elle que je lis de Yasmina Khadra et j'aime toujours autant.
Pour l'amour d'Hélèna Yasmina Khadra s'est inspiré d'une histoire vraie.
Au Mexique Elena et Diego s'aiment depuis leur jeune âge. Un jour Elena est agressee sous les yeux de Diego tétanisé. le rêve se brise et Elena s'enfuit. Diego parts à sa recherche dans l'enfer des Cartels.
Très beau roman.

Cette fois Yazmina Khadra nous emmène au Mexique - plus exactement à Ciudad Juarez, deuxième ville la plus dangereuse au monde! A la frontière américaine, cette ville attire une immense population d'origine rurale, qui espère y trouver des moyens de subsistance. Mais la réalité est toute autre: trafic en tout genre, prostitution, rivalité de gangs, violences...
Dans cette ville, on découvre Diego, un "pur", parti à la recherche de sa fiancée Elena, qu'il veut récupérer et sauver de cet enfer. Mais le "pur" se brûle les ailes, se retrouve embauché par un caïd local et assiste bien malgré lui à des scènes de violence, de règlements de compte et d'assassinats multiples. Malgré de nombreuses mises en garde, il poursuit sa quête pour retrouver Elena et finit par lui-même tuer. Et quelle désillusion quand il retrouve Elena! le style de Yasmina Khadra est plaisant et le livre se lit facilement comme un bon thriller. Je n'ai cependant pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec un roman de Fernando Vallejo (La vierge des tueurs) qui se passait dans le monde des cartels de narcotrafiquants à Medellin - livre profondément dérangeant tant la violence y est omniprésente. le livre de Y. Khadra, à côté, fait figure de guimauve. J'ai eu l'impression que l'auteur se forçait pour décrire un milieu qu'il connaît probablement fort peu.