Captif est une petite nouvelle dystopique originale de Kiho LEE, un écrivain coréen né en 1972. On peut la lire sur le site de l'éditeur keulmadang.
Au début de l'histoire Suyeong subit un interrogatoire serré de la part de deux hommes dont l'un demeure dans l'ombre. Il décline son nom et les premiers chiffres de son numéro de carte d'identité. le dernier numéro ne lui revient pas. On lui a volé sa carte un an auparavant, il n'a pas jugé bon de la faire refaire. L'homme qui l'interroge porte un badge de l'O.N.U. Suyeong est un romancier de 32 ans. Onze mois auparavant il avait quitté Séoul pour une masure isolée sur les pentes du Mont Taegi. Il s'était débarrassé de tout, avait résilié ses abonnements et il s'était mis à écrire un roman.
Il n'avait rien su du grand chambardement....
Le mot chambardement est un euphémisme sinistre. Il s'agit d'une catastrophe nucléaire.
le texte est une satire politique, Kiho Lee a sans doute été très marqué par la catastrophe de Fukushima. Dans la nouvelle, le gouvernement coréen a été incapable de prendre les mesures qui s'imposent et ça été la panique au nord comme au sud. Bref l'ONU a dû prendre le relai et trouver des pays d'accueil pour les réfugiés. Lequel voudra bien d'un romancier dont on n'est même pas sûr qu'il a écrit un roman ? Encore faudrait-il qu'il le retrouve ce roman...Le texte devient absurde et drôle à partir de là avec une chute sympa à la fin.