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sur 4102 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
King...King...King...
Alors oui, je sais, ça fait un peu midinette énamourée mais je ne peux que scander fiévreusement son nom, ici prédestiné, histoire d'exprimer l'émotion qui mes trains, qui m'étreint, papa bossait à la SNCF, ceci expliquant cela...
J'avoue avoir été plus qu'échaudé à la lecture de ses dernières moutures et notamment de son gargantuesque Dôme qui m'avait surtout donné l'impression d'avoir été pris pour une cloche !
Mais à la lecture d'une critique fort logiquement dytir, dithry, élogieuse de la part d'un Babéliaute que je ne citerai pas, discrétion oblige, le pas fût allègrement sauté, l'intérêt immédiat et l'addiction totale !

Pause détente :
Consonne ! Le R . Re-consonne ! Le Z . Voyelle ! U . Re-re-reconsonne ! Un G .
Mon tout est l'anagramme de l'avisé conseiller fort actif sur le site...
Encore merci Gruz...Nan j'l'ai pas dit...Ou alors pas fort...

En découvrant un tel pavé, l'image de l'éventuel parpaing indigeste s'imposait d'emblée .
Mais que le pitch est alléchant! Se balader dans les couloirs du temps dans l'optique d'empêcher l'assassinat de l'impétueux JFK à Dallas Texas, prononcé Dalleiysse Teczas, le 22/11/63. Comme le titre du bouquin dis donc! C'est bien foutu quand même...Moi qui ai toujours cru que John avait cassé sa pipe lors d'une épique partie de curling perché - variante américaine du chat - , en plus, j'apprends des trucs .

Très malin ce bougre de Stephen !
Première bonne idée, les sauts dans le temps, toujours potentiellement accrocheur .
Second éclair de génie, se pencher sur l'un des plus grands mystères politiques du siècle dernier concernant l'un des présidents les plus charismatiques à défaut d'être emblématiques .
Trimo-tertio, le petit côté  nostalgique des sixties qui joue à plein .

OK mais une fois que l'ami Jake Epping aura validé sa mission qui ne saurait prendre plus de 200 pages, écriture gros caractères en sautant une ligne sur deux, quid des 700 restantes? Et c'est là que le King fait montre de toute sa maitrise en développant un ingénieux procédé narratif, l'histoire s'auto-alimentant judicieusement car tout bouleversement du passé, aussi infime fût-il, induit forcément d'inévitables altérations futures...

Le gros avantage sur Dôme, c'est la restriction des personnages .
L'on se focalise sur trois acteurs essentiels et basta !
King assoit un récit, pour peu que l'on y adhère, parfaitement plausible quant à ses répercussions. Il déroule magistralement de concert les efforts de Jake pour contrer ce magicien de la gâchette qu'était Lee Harvey Oswald et pour s'arroger les prérogatives d'une jolie bibliothécaire prénommée Sadie .
King perd un lecteur qui en redemande encore et encore. Il distend le temps, le triture, joue avec tout en lui conférant une étonnante légitimité. Sa description des années 60 est totalement immersive et jouissive. Et que dire de cette touchante idylle aussi évidente qu'improbable...King a su trouver le juste équilibre entre tension et émotion, parfaits yin et yang d'un récit maitrisé de la première à la dernière page. Ajoutez-y ce prégnant sentiment de revivre l'Histoire heure par heure jusqu'au moment fatidique, l'auteur n'ayant pas été avare de recherches en la matière, et vous obtenez un bouquin inclassable si ce n'est au rayon des incontournables !

22/11/63 : le King est mort , vive le King !
4.5/5
http://www.youtube.com/watch?v=6jxoEyeoAow
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" I have a dream " . C'est par cette célèbre phrase de Martin Luther King que j'ai voulu commencer ma critique de "22/11/63" de Stephen king.
Quel rapport me direz vous, à part le nom de famille ! je vous répondrais les années soixante.
Je suis un grand nostalgique de cette période riche en évènement , la musique
la littérature, le cinéma....
Ce pays où tout est " XXL " où le pire côtoie le meilleur. Quand l'histoire rejoint la littérature ça donne "22/11/63"
Lors d'une correction d'un devoir Jake Epping prof d'anglais va être ému par le récit d'un élève Harry Dunning au point de verser des larmes lui qui n'a jamais pleurer.
Al Templeton cuistot et ami de Jake va lui révéler un secret et une mission; le secret, pouvoir voyager dans le temps grâce à une sorte de porte spatio-temporel au fond du restaurant.
atteint d'un cancer en phase terminale al va confier à Jake la mission la plus improbable qui soit, empêcher l'assassinat de Kennedy à Dallas. Ce qui va pousser jake à partir dans le passé c'est le récit de Harry Dunning. le voyage débute en 1958 il va durer cinq ans jusqu'à cette date du 22/11/63.
Jake va être pris dans le tourbillon de l'histoire. le début du rockn roll, le racisme n'oublions pas que les droits civiques ne sont pas à l'ordre du jour, la guerre froide pèse comme une épée de Damoclès sur le monde.
Jake va tenter de modifier le destin de quelques personnes, il va bien entendu rencontrer l'amour, Sadie "la plus belle chose qui me soit arrivé ". le temps passe jusqu'à la date fatidique, mais quelque chose va faire gripper la machine.
On est loin des romans horrifiques de Stephen King même si de temps en temps on a un petit clin d'oeil du clown de " ça" .
Si vous aimez les sixties lisez vite ce roman.
moi je cours acheter "Joyland"
" I have a dream"
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Imagine. Ton pote-patron-du-bar-du-coin t'entraîne un jour au fond de sa cambuse pour t'y faire découvrir un genre de passage ultra-secret. Là, façon sorcier à lunettes franchissant le mur de King's Cross (l'on notera qu'il est encore question du King quelque part, c'est dingue) te voilà transpropulsé (propultransposé ça marche aussi) dans la quatrième dimension. Juste quelques soixante piges en arrière en fait. An de grâce 1958 plus précisément.

Du coup l'idée c'est quoi ? Ben tant qu'à musarder en terrain d'antan, autant accomplir au passage LE truc qui dépote. Empêcher l'assassinat de Kennedy par exemple…

En voilà un chouette projet qu'il en jette.

OK, mais bon il se passe quoi quand on veut changer le passé Doc ? Et l'effet papillon, on y pense à l'effet papillon ? Parce que Stephen, lui, il y a pensé. Stephen il a pensé à tout. Et il s'est aussi copieusement documenté sur l'Amérique des années soixante, que du coup t'apprends plein de trucs sur le sujet, même que ça te donnerait presque envie d'y rester pour de bon d'ailleurs.

En attendant tu signes pour mille et quelques pages de préparatifs minutieux, de galères surréalistes (tu m'étonnes) et de journées à peu près tranquilles au coeur des riantes sixties, rythmées de ci de là par quelques menues péripéties, attention ça tressaute un peu. Et puis ça palpite aussi. Mais c'est cool.

Voilà, j'ai lu un King. Pour la première fois – shame on me, je sais Stephen. Et super coup d'essai pour une débutante, cette saisissante excursion spatio-temporelle m'aura bien embarquée. Stephen, darling, je repars quand tu veux, où tu veux.



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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"Mes amis voici le temps venu, d'aller prier pour mon salut, le King, est revenu !".

Ah, Stephen King, tu es responsable de mes premiers frissons, de mes premières "vraies" frousses, tu es l'homme qui a enchanté mes après-midi de lecture avec tes nombreux ouvrages dont mes doigts aggripaient les couvertures, le souffle court et totalement immergée dedans.

Oui, Stephen (tu permets que je te tutoie, vu ce que tu m'as fait vivre) tu es l'auteur qui m'a fait regarder les voitures avec la sueur qui me coulait dans le dos et dont je n'ai jamais osé lire "Cujo" de peur de regarder mon chien de manière suspicieuse.

Stephen, c'est l'ami Gruz qui est LE responsable de ma lecture de ton livre, sa critique plus que dithyrambique m'ayant poussé à nouveau vers toi, quant à Laurence64, si elle avait publié avant lui, elle m'y aurait poussée aussi...

Et alors, Stephen ? Il paraît que tu es désormais en odeur de sainteté auprès des grands quotidiens francophones ? La faute au nouveau pape ou au fait qu'ils aient ENFIN remarqué ton talent indéniable de conteur-frissoneur hors-pair ?

Comme le dit si bien Le Figaro "Sans la liberté de blâmer, il n'y a pas d'éloges flatteurs" et dans ton cas, après t'avoir longtemps blâmé, ils te lancent ENFIN des fleurs, et sans le pot.

Ont-ils raison de encenser, comme le fit Gruz, Laurence64 et tous les autres ?

Ma foi (nouveau pape oblige), je dirais "oui" et "non"... et je commencerai par ce qui fâche d'abord :

Stephen, les préliminaires, c'est agréable, il en faut, on a le droit de prendre son temps et de me faire languir, mais, à un moment donné, il faut passer à l'acte ! Rentrer dans le sujet.

Trois cent pages en trop... trois cent pages de moins n'auraient pas été du luxe parce qu'à un moment donné, bien que j'ai passé du bon temps à suivre les tribulations de Jake Epping, je l'ai trouvée un peu longue, ton histoire.

Non, Stephen, ne t'en fais pas, cela n'enlève rien à la qualité de ton livre ! Il faut dire que l'assassinat de Kennedy à Daaallaaaas, cet univers impitoyable, ne m'intéressais pas plus que ça, mais que, depuis que j'ai lu ton ouvrage, et bien, cela m'a intrigué plus, surtout au niveau des implications que cela a eu sur le reste du monde et sur les événements qui ont surgi ensuite.

As-tu raison lorsque tu dis - à travers ton personnage de al - que si Kennedy n'était pas mort, tout ce qui a suivi n'aurait pas eu lieu ?

Hormis cette légère critique sur les pages en trop, tout le reste, c'est du petit lait et j'ai eu plaisir à te retrouver, mon ami que j'avais perdu de vue, bien que cette fois-ci, il n'y ait pas eu de véritables monstres caché dans les placards ou sous le lit pour me coller les sueurs froides.

Le "monstre" n'est d'ailleurs pas un habitué de tes livres (le renouveau du cheptel), mais "Carton Jaune" m'a fait me poser de nombreuses questions quant à sa présence. Une sacré trouvaille !

De plus, on sent que point de vue "références", tu les as pompée chez toi-même, mon grand. Ne dit-on pas que l'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même ?

Oui, Stephen, tu nous a pondu un bon roman, j'ai vibré, supputant mille et une choses sur la fin, me demandant si "oui" ou "non", Jack allait y arriver et sur ce qu'il se passerait ensuite.

Tout son périple, ses amis, ses amours, ses emmerdes, je les ai suivi, m'agrippant parfois aux pages de ce livre, me délectant de cette plongée dans cette période qui va de l'année 1958 jusqu'à 1962.

Bigre, je m'y serais crue et j'ai souri avec tendresse devant ces vieilles années (que je n'ai pas connues) jusqu'à ce que Jake, ton personnage principal (ô combien délicieux), ne me rappelle qu'en 58, ce n'était pas "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et que nous étions loin de l'univers des Bisounours, bien que l'on y ait cru, durant un moment, à cet univers enchanteur.

Tu m'as bien étonné et je pense que dans ton explication finale, il y ait aussi une référence à Timon, le suricate du "Roi Lion" qui avait bien raison quand il expliquait au jeune Simba que...

Non, je ne spoilierai pas ! Visionnez le dessin animé (et trouvez la phrase) ou lisez le livre !

Bref, un grand moment de lecture, une plongée dans le passé, dans cette Amérique, avec ses bons et ses mauvais côtés, des personnages aussi attachants que la cervelle et le sang de Kennedy sur la veste de son épouse (et les personnages m'ont bien plus collé, même après avoir fermé le livre) et un super travail de fond du King en personne (pas Elvis, mais Stephen).

Des dernières pages qui m'ont fait sourire et presque mit la larme à l'oeil...

Et puis, Stephen, ne t'inquiète pas trop, si j'ai trouvé le livre trop long de 300 pages, Gruz l'a trouvé trop court de 300 pages... la moyenne est faite, non ?

Stephen ? Pourquoi t'arraches-tu donc les cheveux ?

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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" Boucle la boucle", a demandé carton vert.

Et je me suis acquittée de cette tâche, tournant la dernière page.

Plongé au coeur des années 1960, voici que Jack Epping , allias George, est pourvu d'une mission hors norme : Sauvé JFK...

C'est son ami al Templeton qui sur le déclin, lui a confié le secret de la porte, menant dans le passé. Un passage où il pourrait aller et venir, en retournant toujours, exactement à la même date. Un renouveau, infinis.

N'ayant rien à perdre ou sur quoi s'accrocher dans la vie, ... Jack accepte de reprendre la mission de son défunt ami. Et emprunte le passage, prêt à poursuivre Lee Oswald, l'espionner et empêcher sa mission meurtrière.

Mais l'amour, ho l'amour! Nous surprend toujours, et le voici piqué par la flèche de cupidon. Les plan de Jack, sont compromis. Saddie pénètre son esprit. Les complications s'enchaînent, quant sur le coté il prend goût à sa nouvelle vie, s'attache à ses nouveaux amis. Pourquoi devrait-il repartir?

Ce que j'en ai pensé?
Sujet à controverse!

Je mentirais en disant que je l'ai lu d'une traite, ce ne fut pas le cas. Je reconnais le travail gargantuesque qui découle de ce roman, et les recherches effectuées pour planter un décors concret et de juste descriptions. Mission réussie. Pourtant il m'a paru parfois lourd, et certains passage étaient inutilement long.

Je ne suis pas tombée sous le charme de la bien aimée Saddie, nunuche, maladroite et presque agaçante. Ce n'est que "MON" ressentie.

Et sachant que l'histoire d'amour, était importante pour sortir un peu de la filature, des passages d'espionnage et tout ce qui s'en suit , ce fut dommage pour moi de ne pas réussir à m'attacher d'avantage à elle, à eux.

J'aimais Jack, et sa façon de s'exprimer, de penser, le courage qui le caractérise. Et c'est pour cette qualité narrative, que j'ai repris à deux fois ce gros roman. Je voulais en découdre! Je l'aimais bien "lui".

J'ai été charmée par la description de ce lieu passé, de ces différences avec notre présent. Au revoir internet, au revoir téléphone portable, et tant d'autre chose. Bonjour doux parfum de tarte maison,....

La fin m'a pincé le coeur, même si je l'a comprends.
Simplement... à quoi bon....

Peut-être aurais-je été plus égoïste, je l'ignore.
Pourquoi tant de conséquence, juste pour un petit bonheur?

Je ne regrette pas de l'avoir lu, mais King m'a marquée bien plus profondément dans d'autre romans.










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L'uchronie est en soi un paradoxe. Partant de faits établis, l'uchronie offre un champ de possibles infinis. Ce jeu d'équilibre et de déséquilibres entre le réel et l'imaginaire est ce qui le rend totalement passionnant. L'auteur doit être capable, tout en respectant le cadre historique, de laisser libre cours à son imagination. Pari globalement réussi pour Stephen King même si son 22/11/63 n'est pas exempt de défauts.

Le point fort du roman c'est le mélange entre uchronie relative à la grande Histoire et uchronie personnelle. Ce mélange est souvent gage d'efficacité, permettant d'insuffler de l'émotion dans le récit. C'est d'ailleurs l'aspect uchronie personnelle qui est le plus réussi dans 22/11/63. King fait encore une fois preuve de son incroyable talent pour donner vie à des personnages attachants. Impossible de ne pas être émue par Jake/George et Sadie ainsi que par toute la galerie de seconds rôles qui peuple le roman. On vibre intensément avec eux, avides de savoir ce qu'il va leur arriver. Comme souvent dans son oeuvre, King fait vibrer la fibre nostalgique. Et dans ce domaine, il sait y faire. On a souvent l'envie folle de prendre un aller simple pour l'Amérique du début des sixties. Mais derrière cette vision idéalisée King n'oublie pas de mettre en évidences, par petites touches, les travers de cette époque.
L'uchronie touchant à la grande Histoire est en revanche un peu moins réussie à mon avis. King dresse un portrait de Lee Harvey Oswald qui évite tout simplisme. Ceci dit, j'avoue que je trouve plus marquant le Lee Oswald de Don de Lillo dans le très bon « Libra » que j'ai diablement envie de relire. Dans le roman de de Lillo, Lee était le personnage central, chez King, il m'a semblé plus désincarné, il faut dire qu'il n'est pas le personnage principal, il est davantage un élément de contexte.
Loin de moi l'idée de dire que l'aspect historique du roman est raté, ce n'est pas le cas, le fil narratif autour de l'assassinat de JFK est intéressant, parfois captivant mais parfois aussi un peu longuet. le roman souffre en effet de longueurs et je pense qu'il aurait été salutaire de resserrer le récit sur 700 ou 800 pages au lieu des 1000 écrites par King. Il y a un ventre mou vers la moitié du bouquin qui a un peu fait retomber mon enthousiasme. Fort heureusement, dans le dernier tiers on retrouve la maestria de conteur de King qui raccroche le lecteur pour ne plus le lâcher jusqu'à un dénouement vraiment très beau. Evitant toute facilité et tout cynisme, la fin imaginée par King est terriblement émouvante.

Sans se hisser parmi les meilleurs romans du King, « 22/11/63 » est un très bon cru de l'auteur, à la fois imparfait et très attachant. Sa taille peut faire peur, 1000 pages ce n'est pas rien et il faut bien dire que parfois on les sent passer mais les qualités du roman font vite oublier ces passages à vide. Ceux qui sont admirateurs de King pour créer de beaux personnages seront comblés, d'autant plus qu'ils auront l'immense plaisir de retrouver brièvement Bev et Richie, deux protagonistes de son magistral « ça », d'ailleurs il vaut mieux avoir lu « ça » avant celui-ci le plaisir n'en sera que plus évident. Et puis cette fin qui m'a mis les larmes aux yeux vaut vraiment la peine de s'attaquer à ce pavé.

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Changer l’Histoire pour faire que ce qui a été ne se soit pas produit, l’assassinat de Kennedy à Dallas par exemple, tout le monde y a pensé, Stephen King l’a fait et on n’est pas loin d’y croire. Même si pour cela il faut remonter le temps au fond d’une gargotte et vivre dans les années soixante avec celui qui est missionné pour empêcher l’assassin de perpétrer son crime. Un professeur amoureux d’une bibliothécaire qui, quand la machine s’enraie, comprend qu’on ne change pas impunément le cours des évènements.

Cette première lecture de cet auteur très prolifique m’a permis de rentrer dans son monde et de comprendre l’attrait qu’il exerce. Un roman dont j’ai aimé la reconstitution magistrale d’une période reposant sur de solides bases historiques, et dans lequel Stephen King innove, bien que reprenant un genre classique, celui de l’uchronie, pour combattre la théorie du complot chère à ses concitoyens.
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Ah, le bougre, il est vraiment fort! Mille pages lues quasiment d'une traite, parce que même si on voit bien quelques ficelles, le cadeau est à la hauteur de l'emballage...
Il s'agit donc d'un voyage dans le temps, mais de ceux qui interrogent la Providence, comme le fitVoltaire dans "Zadig". Si, si, retrouvons nos Lagarde & Michard et souvenons-nous: quand l'ermite tue le gentil neveu, il se transforme en ange sentencieux et explique qu'il fallait bien faire mourir cet enfant car il était destiné à devenir un assassin. Bref, nous rappelle opportunément cet envoyé de Dieu, nous vivons dans le meilleur des mondes possibles et tout mal est le revers d'un bien supérieur.
Le discours de l'ange convainquait modérément Zadig, parce que, quand même, justifier la mort d'un enfant en lui imputant un futur possible de serial killer, c'est un peu fort de café.
Remplaçons donc la mort de l'enfant par celle de Kennedy. Et si l'attentat de Dallas avait échoué? Et si la guerre du Vietnam n'avait jamais eu lieu? Comment ne pas chercher à transformer le monde quand on s'aperçoit qu'il est possible de remonter le temps et donc de le corriger?
Oui, mais... Et si l'ermite avait raison? Si sauver Kennedy était une erreur?
Pas de problème! Tout voyage dans le temps annule le précédent. King a inventé l'ardoise magique à remonter le temps: si le dessin est moche, on recommence tout.
Alors? Alors si la mécanique met si longtemps à s'enclencher, si une histoire d'amour assez niaiseuse fait parfois trouver le temps longuet, ce n'est pas que King tire à la ligne: sans enfants à sauver ni femme à aimer, les paradoxes temporels seraient des jeux d'enfants. Mais ils ne le sont pas.
Un regret? Oui, quand même: j'ai toujours trouvé que le deus ex machina était une solution trop facile. Encore que... Ce SDF alcoolo qui donne la solution de l'énigme n'est pas si loin de l'ermite pédagogue de Zadig. King a peut-être vraiment lu Voltaire...
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Il est des dates marquantes dans l'agenda sombre des Etats Unis : le 11/09/2011 et le 22/11/1963...Mais il faut reconnaître que j'ai mieux mémorisé la plus récente. La seconde sert de titre à Stephen King.

Ce n'est pas un livre de plus sur l'assassinat de Kennedy. Son propos questionne : et si l'on pouvait empêcher la mort du président par un retour en arrière, et si l'on pouvait maîtriser le temps.

Dans 938 pages, il y a des longueurs et bien des références sociales et culturelles de 1958 nous échappent... ne nous échapperaient-elles d'ailleurs pas si nous étions téléportés en France en 1958 ? Mais la description de l'époque est minutieuse et le récit est accrocheur, bref commencé, on veut finir ce pavé, même si la thèse de Lee Osvald, tireur isolé ne faiblit pas tout du long du récit.
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Jake Epping, prof d'Anglais à Lisbon Falls, Maine accepte de voyager dans le temps à la demande de son al qui a découvert une espèce de faille temporelle qu'il appelle « le terrier » qui le ramène systématiquement en 1958.
Il a une mission : empêcher Lee Harvey Oswald d'assassiner JFK à Dallas et ainsi d'éviter les évènements désastreux qui s'ensuivront : guerre du Vietnam, assassinats de M. L. King, de Bob Kennedy…
Jake devient donc George Anderson pour 5 ans, 5 ans durant lesquels il va tracer Oswald pour empêcher de tuer le Président. Il sait que la mission est complexe car il s'est vite rendu compte que vouloir changer le passé n'est pas si facile, le passé résiste.
Si je me suis laissée tenter par un Stephen King que je n'avais pas lu depuis très, très longtemps, c'est parce que l'assassinat de Kennedy suscite en moi une curiosité inassouvie. Je fais partie de ces gens qui croit que quelqu'un était derrière Oswald. Qui ?
C'est ce que je pensais trouver dans ce roman.
Et bien pas du tout. J'ai découvert comme Jake/George la fin des années 50, le début des années 60, du bon, du très bon, du moins bon et du lamentable : de belles voitures comme la Sunliner 54, la puanteur des usines qui polluent à tout berzingue, le lindy hop alors en plein boum, les gens qui fument partout, tout le temps, la ville de Derry glauque à souhait, et Jodie au Texas qui est une petite ville charmante au point que George s'y installe, les gosses sympas du lycée et la ségrégation acharnée du Sud, la communauté bienveillante d'une petite ville mais qui surveille quand même tous vos faits et gestes surtout si vous êtes une jeune femme seule…
On connait tout ça et pourtant le découvrir avec l'oeil, le nez d'un homme d'aujourd'hui nous fait prendre étrangement conscience de l'évolution de la société…
Même si je n'ai pas trouvé ce que je venais y chercher, j'ai aimé, beaucoup.
J'ai aimé cette évocation, la découverte de ces années par Jake, ses surprises et ses évidences. J'ai aimé la construction du récit qui met en place lentement les éléments de l'intrigue, j'ai aimé le sens du récit du King le bien nommé qui installe toutes les clés afin que la chute prenne tout son sens, j'ai beaucoup aimé l'histoire d'amour entre George et Sadie.
Je lui reprocherai seulement ce que je lui reprochais déjà jadis dans ses autres romans : des longueurs….
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