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Lee Weeks (Illustrateur)Matt Wagner (Illustrateur)Tony S. Daniel (Illustrateur)
EAN : 9781401283520
176 pages
DC Comics (24/12/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Author Tom King pens the next epic volume of his critically acclaimed, best-selling Batman series in Batman Vol. 8: Cold Days!

Bruce Wayne has been selected for jury duty in a chilling court case involving Mr. Freeze! Freeze claims the charges should be dismissed because Batman used excessive force; cue the outrage and media circus. While doing his civic duty, Wayne's forced to take a hard look at the Dark Knight's methods. Plus, the KGBeast lives! Th... >Voir plus
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Que lire après Batman, tome 8 : Cold daysVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Batman Vol. 7: The Wedding (épisodes 45 à 50, DC Nation 0) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il comprend les épisodes 51 à 57, initialement parus en 2018, écrits par Tom King. Il comprend 3 parties qui se suivent. Il contient également les couvertures originales de Lee Weeks (*3), Matt Wagner (*1) et Tony S. Daniel (*3), ainsi que les couvertures variantes de Kaare Andrews (*3), Tim Sale (*1), Francesco Mattina (*3).

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Cold Days (épisodes 51 à 53, dessins et encrage de Lee Weeks, couleurs d'Elizabeth Breitweiser) - Bruce Wayne arrive à la cour de justice du sud de Gotham pour être jury dans un affaire concernant Victor Fries, le supercriminel connu sous le nom de Mr. Freeze. Quelques jours avant, Batman a brutalement arrêté Freeze. Trois jeunes femmes ont été retrouvées mortes, toutes les trois décédées d'un caillot de sang dans le cerveau. En examinant les défuntes, Batman avait pu repérer une température anormalement basse du cerveau. Il avait fait le lien avec Freeze, l'avait poursuivi et l'avait tabassé jusqu'à ce qu'il avoue. le temps est venu de son jugement, et les jurés se retirent pour délibérer. Les preuves sont accablantes, et Batman ne se trompe jamais. Pourtant un juré estime qu'il y a l'ombre d'un doute.

Après le tome précédent, le lecteur se demande dans quelle direction va aller le scénariste car le prisme qu'il utilisait jusque-là (définir Batman par les caractéristiques de sa relation avec Catwoman) ne fonctionne plus. Il découvre un polar dans une pièce close, non pas pour les meurtres en chambre close, mais pour leur résolution, en quelque sorte. Tom King s'amuse bien en mettant Bruce Wayne en position de détricoter le travail de Batman pour faire libérer Freeze. La lecture est d'autant plus savoureuse que les responsables éditoriaux ont convaincu Lee Weeks d'illustrer ces 3 épisodes. Il dessine dans un rendu qui rappelle celui de David Mazzuchelli pour Year One, une référence. L'artiste bénéficie de la mise en couleurs d'Elizabeth Breitweiser qui a régulièrement travaillé avec Sean Phillips pour ses séries en tandem avec Ed Brubaker. Elle donne la sensation d'une démarche très naturaliste, tout en rendant admirablement compte de l'ambiance lumineuse dans chaque séquence, avec une sensation de mise en couleurs à l'ancienne, c'est-à-dire essentiellement avec des aplats. Cette approche est en phase avec les dessins, eux aussi naturaliste, évidents, intemporels.

S'il en prend le temps, le lecteur se rend compte que Lee Weeks déploie une science de la narration visuelle aussi élégante qu'évidente. Alors qu'il s'agit pour moitié d'une longue discussion de personnes assises autour d'une table dans une pièce fermée, chaque page est intéressante visuellement et rythmée grâce à des plans de prises de vue sophistiqués, tout en apparaissant simple. de plus, Lee Weeks confère une identité propre à chaque personnage, avec ses expressions de visage particulières, et sa façon de se tenir. Il suffit de regarder la page de l'épisode 53 contenant 12 cases, une par juré, tous en gros plan, tous différents et naturels. Bien évidemment, ils ont chacun une tenue vestimentaire particulière, évocatrice de leur position socio-culturelle. Tout du long, l'artiste représente les décors avec clarté et détails, avec une régularité très élevée, les rendant à la fois plausibles, réalistes et uniques, sans jamais donner l'impression d'une case surchargée. Il sait rendre apparent chaque moment particulier du scénario : la confiance en lui de Bruce Wayne avec l'assurance que donne la fortune, l'acharnement brutal de Batman sur Mr. Freeze, la conscience aiguë des autres jurés de la position sociale élevée de Wayne, la gêne de Gordon en déposant à la barre. le jeu d'acteur de Bruce Wayne est digne d'un oscar tout du long, entre mimiques et réactions soigneusement préparées à l'attention des autres jurés, et émotions plus naturelles à certains moments.

Avec une telle qualité de narration visuelle, l'histoire de Tom King gagne en plausibilité, et dépasse l'effet de voir Wayne critiquer les actions de Batman. le lecteur découvre Bruce Wayne sous un autre angle, se demandant où il veut en venir. Après quelques pages, le questionnement de Wayne porte sur l'infaillibilité présupposée de Batman aux yeux des habitants de Gotham et de la police. À l'opposé d'une situation juste amusante (Wayne contre Batman), l'enjeu apparaît double. Comment une personne peut supporter la pression de la confiance absolue des autres, pour chacune de ses décisions ? Comment faire pour ne pas finir par se comporter conformément à l'image que tous les gens projettent de Batman ? le récit se finit sur une citation de la Bible en rapport direct avec les débats entre jurés, et par une question toute simple adressée par Batman à Alfred. Non seulement Tom King a réussi un récit policier assez particulier (résoudre une énigme sans sortir d'une pièce), mais en plus il poursuit son étude de caractère de Batman, sans se contenter du traumatisme occasionné par la réponse de Selina.

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The better man (épisode 54, dessins et encrage de Matt Wagner, couleurs de Tomeu Morey) - Après la décision de Seline, Dick Grayson est venu proposer son soutien à Batman… qui lui a immédiatement répondu qu'il va bien et qu'il n'a pas besoin d'aide. Cela n'empêche pas Nightwing de l'aider contre Crazy Quilt, puis contre Condiment King. Ce temps passé avec son ancien mentor fait remonter des souvenirs des premiers temps passés au manoir Wayne, juste après l'adoption de Dick par Bruce.

Classique : Bruce Wayne déprime mais il est hors de question qu'il le reconnaisse à haute voix, voire qu'il l'admette intérieurement. Dick Grayson vient aider celui qui fut son père de substitution, quasiment contre le gré de ce dernier. À nouveau, le responsable éditorial a su convaincre un artiste de premier plan de dessiner l'épisode : Matt Wagner, créateur de Mage et de Grendel, et auteur de plusieurs récits de Batman. La mise en couleurs de Tomeu Morey est plus riche et plus colorée que celle d'Elizabeth Breitweiser, comme si Dick Grayson avait apporté plus de lumière et de joie de vivre par sa simple présence, en plus de son sourire enjoué. Wagner exagère un peu plus les expressions de visage que Lee Weeks, ne cherchant pas un naturalisme évident, mais plutôt un compromis entre naturalisme et intégration de supercriminels loufoques. Il est visible qu'il a passé du temps sur ses planches, à la fois pour les décors, les personnages et leurs tenues civiles, ainsi que la mise en page. Dans un premier temps, le lecteur se dit que c'est un épisode tranquille : Dick Grayson connaît bien son mentor et il vient le soutenir bien que Bruce n'en ait aucune envie. Cela permet aussi de faire un rappel sur leur relation initiale, avec des moments bien vus. Dans un second temps, le lecteur s'interroge sur cette alternance entre présent et passé, les transitions se faisant sur la même page, plutôt que finir une époque en fin de page, de commencer l'autre époque sur la page suivante. Il se rend alors compte que la narration induit que Bruce Wayne a des réactions similaires à celles de Dick Grayson quand il venait de perdre ses parents, qu'il était en phase de deuil. Vu sous cet angle, cet épisode devient essentiel dans la compréhension de l'état d'esprit de Bruce Wayne, dans sa psychologie, un tour de force élégant.

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Beasts of Burden (épisodes 55 à 57, dessins et encrage de Tony S. Daniel, avec l'aide de Danny Miki pour l'encrage, couleurs de Tomeu Morey) - Anatoli Knyazev se présente à la douane de l'aéroport de Gotham : il déclare venir pour un voyage d'affaires. Batman et Nightwing continuent d'arpenter les toits de Gotham pour lutter contre le crime ensemble. Visiblement Batman a fini par accepter qu'un peu de compagnie ne peut que lui faire de bien. Batman et Nightwing se rendent sur le toit du commissariat de Gotham, répondant à l'appel du Batsignal. Anatoli Knyazev accomplit sa mission et retourne en Russie où il va rendre visite à son père. Batman remue ciel et terre pour retrouver la trace de Knyazev et lui faire chèrement payer son crime.

Changement de ton avec cette histoire : Tony S. Daniel dessine dans un registre plus proche de celui de Jim Lee, avec une approche plus traditionnelle pour les superhéros. Il choisit des angles de vue plus spectaculaires, des postures plus viriles, en dramatisant chaque scène ou presque. Il est visible qu'il a lui aussi bénéficié du temps nécessaire pour peaufiner ses planches. La mise en couleurs de Tomeu Morey est un peu moins colorée que pour l'épisode précédent, en cohérence avec une histoire plus sombre. le crime commis par Anatoli Knyazev a touché Batman de très près et il se lance à nouveau dans une poursuite dont le but est la vengeance, vraisemblablement avec des brutalités assumées. Cela fait écho au sort qu'il a fait subir à Mr. Freeze dans les épisodes 51 à 53. le lecteur se rend compte qu'il est totalement immergé dans cette vengeance pour faire payer KGBeast. Il remarque que Tom King est toujours aussi à l'aise pour intégrer des éléments surprenants : Kanto (un néodieu d'Apokolips), ou un conte pour enfants (5 pages dessinées par Mark Buckingham & Andrew Pepoy, illustrateurs de la série Fables) lu par Thomas Wayne à son fils, et le reliant à Anatoli Knyazek de manière inattendue. En y repensant, le lecteur constate que le scénariste continue à brosser le portrait psychologique de Bruce Wayne, de manière évidente par contraste avec les méthodes de KGBeast, de manière plus subtile avec la manière dont ils se sont chacun approprié le conte avec le cochon, le loup, le renard, le lièvre et l'écureuil. À nouveau, cette histoire est passionnante, même si dans un registre plus classique de superhéros.
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Vidéo de Tom King
Lors du FIBD d'Angoulême, nous avons eu l'opportunité d'échanger avec Stevan Subic, dessinateur serbe du comics The Riddler Year One paru chez Urban comics et scénarisé par Paul Dano qui interprète le personnage dans le film The Batman de Matt Reaves. Ce fut l'occasion de lui poser des question sur la réalisation de ce projet, ses techniques de travails et ses projets futur (notamment avec le scénariste Tom King)
La chronique de l'ouvrage est à retrouver sur notre site au lien suivant : https://www.planetebd.com/comics/urban-comics/the-riddler/annee-un/53761.html#serie
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