Blaze est ce qu'on appelle « un fond de tiroir », autrement dit, c'est un roman que
Stephen King avait écrit, sous le nom de Richard Bachman, mais qu'il n'avait fait publier, le trouvant nul, lorsqu'il l'avait relu.
Les années passant, le King l'a trouvé moins mauvais et a décidé de lui donner une seconde chance. Est-ce que ça en valait la peine ?
Oui et non, non et oui… Dans le fond, c'est un roman banal, assez prévisible, d'un enlèvement d'enfant. Par contre, c'est un véritable roman noir.
Il y a du bon, dans ce récit, qui a quelques airs du roman "Des souris et des hommes", sauf que chez le King, le benêt est du mauvais côté, celui des bandits et que son pote George est déjà mort lorsque le récit commence. Pourtant,
Blaze entend toujours la voix et les conseils de George… Discussions d'outre-tombe, dans sa tête.
Blaze, de son vrai nom Clayton Blaisdell Junior, n'a pas eu une vie facile. Il apprenait bien à l'école et puis, son père, rond comme un manche de pelle, a décidé de lui faire dévaler les escaliers, plusieurs fois, ce qui a causé des dégâts irréversibles dans la tête du gamin : il est devenu attardé. Et il fait deux mètres de haut, notre attardé mental…
Il est facile de se prendre pour sympathie envers
Blaze, tant il a morflé dans sa vie, notamment
après avoir été placé à Hetton House, un orphelinat dans lequel personne n'a envie d'aller.
Au fil du récit, où
Blaze prépare le kidnapping,
Stephen King va faire des retours en arrière, afin de nous parler de l'enfance et de l'adolescence de
Blaze, nous le décrivant plus comme un doux géant, que comme une brute épaisse. Il n'est pas méchant,
Blaze, on l'a fait devenir ainsi en le maltraitant, en l'enfermant et les mauvaises fréquentations ont fait le reste.
Dans ce court roman noir, l'auteur dézingue l'Amérique, celle des laissés-pour-compte, celle des puritains, de ceux qui se disent chrétiens, mais qui le sont à géométrie variable, de ceux qui profitent de leur autorité pour rabaisser des enfants, pour les maltraiter, pour jouir de son pouvoir.
Alors oui, j'aurais pu me passer de lire
Blaze, mais je pense que j'aurais perdu à ne pas le découvrir.
Lire ce roman m'a permis de découvrir une autre facette du King, celle d'auteur de roman noir, mêlé à un polar, où il est question d'un enlèvement d'un bébé, contre demande de rançon, de la part d'un homme qui n'a pas tous ses bois à son fagot et qui arrive à nous toucher, même s'il en a manqué un peu sous la pédale, pour que les émotions soient plus fortes.
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