S'il y a une chose qui me remplit de joie, c'est de me rendre compte que je n'ai pas encore lu TOUS les
Stephen King. J'ai lu mes premiers vers 22 ans, et me voilà, quarante ans plus tard, prenant un extrême plaisir à en découvrir toujours d'autres. Dont
Joyland.
L'histoire : Devin Jones, un vieil homme, raconte ce qui lui est arrivé l'été 1973, lorsqu'il avait 21 ans, quelques mois qu'il n'oubliera jamais. Étudiant dans le New Hampshire, amoureux fou de sa copine de cours Wendy, mais pour l'été suivant leur première année, ils n'ont pas envie de travailler comme ils le font à nettoyer la cafeteria du Campus ; pour les deux mois d'été ils veulent quelque chose de plus enrichissant. C'est alors que Wendy lui annonce qu'elle part à Boston avec sa meilleure amie, elle ne reste pas avec lui. Comprenant que leur histoire est terminée, Devin, désespéré, tombe sur un vieux journal de petites annonces sur un plateau de la cafétéria, et l'une d'elles retient son attention : un parc d'attractions de Caroline du Nord cherche des étudiants pour la saison. Autant partir très loin de Wendy.
Lorsqu'il y arrive, pour l'entretien d'embauche, il découvre un vieux parc d'attraction indépendant, vieux mais comportant tous les manèges sortant des bâches, il y a la grand-roue, les montagnes russes, les toboggans aquatiques, la salle de spectacle pour les musiciens (de seconde zone), des manèges pour les petits, les stands classiques de tir, de nourriture festive, et même le Train de L'horreur. Il y a aussi une « voyante » à mi-temps. Il est embauché, et la voyante lui dit qu'il devrait de suite réserver une chambre dans la pension de famille de Madame Shoplaw, la meilleure, il n'y a que trois chambres à louer, elles seront vite parties. Devin y va, et cette dame très chaleureuse lui montre sa chambre, impeccable. Il la réserve, et lorsqu'il revient pour prendre son travail une semaine plus tard, il y a au Parc
Joyland une multitude de « bleus », des étudiants comme lui. Il noue directement une profonde amitié avec Tom, et Erin, qui sera, elle, une hollywood Girl qui prendra des photos des touristes et les leur vendra. Tom, Devin et Erin forment une des dizaines d'équipes qui ne doivent pas se quitter. Chaque équipe sera sur chaque attraction et ils changeront tous les jours. Mais le bruit court que dans l'attraction du Train de L'horreur, il y a un vrai fantôme, une jeune fille égorgée il y a quatre ans, dont on n'a jamais retrouvé le meurtrier.
Ce roman est un bijou d'humanité, encore, comme
Stephen King sait les écrire. L'univers forain et son langage particulier « La Parlure » (il y a un équivalent chez les forains français), le travail épuisant des réglages et mises en route des attractions, les enfants à gérer, le déguisement de chien « Howie le Gentil », mascotte du Parc, que Devin enfilera souvent, de la fourrure en plein cagnard de Caroline du Nord, l'amitié, et toujours le désespoir de la perte de son amour Wendy, qu'il entretient le soir dans sa chambre chez Madame Shoplaw, en mettant des chansons super tristes et en lisant
Tolkien. Sa vue sur la plage, le bruit des vagues, et au loin, la Grande Roue de
Joyland.
C'est un roman de 400 pages chaleureux, sur l'apprentissage, la tolérance, le respect des valeurs humaines, la gentillesse, la bonté… et aussi une enquête pour trouver le meurtrier de cette jeune fille,
Linda Gray (ça me fait penser à l'actrice qui jouait Sue Ellen dans Dallas, moi).. ce fantôme que Tom verra mais pas Devin. Il y a donc aussi un peu de surnaturel dans cette histoire, comme toujours.
Une petite merveille, donc, et je suis heureuse d'avoir de côté dans ma bibliothèque d'autres
Stephen King non encore lus, pour quand l'envie me prend. C'est toujours un pur plaisir. (Sauf que je fais l'impasse sur
Les Tommyknockers, et « Ça », tant c'est immense, énorme et trop de longueurs, datant de sa période cocaïnomane). Et il y en a quelques-uns dans lesquels je n'ai pas su « rentrer », comme
Cellulaire. La perfection n'existe pas…
J'ajoute que, contrairement à ce que dit la 4e de couverture, il n'y a PAS de clowns.
Stephen King est unique dans son genre, pour son amour pour les personnages et pour l'humanité qu'il met dans ses romans. Il mérite le
Prix Nobel de Littérature, comme je ne cesse de le dire.
Ma note : 5 sur
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