AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 2094 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Amis lecteurs,si vous ne savez pas quoi faire de votre week-end, préparez quelques dollars pour payer votre billet d'entrée au paradis. Si vous êtes à la recherche du bonheur, vous toucherez les cieux en embarquant à bord de la Carolina Spin, frôlerez la crise cardiaque dans les nacelles du Thunderball et si vous préférez garder les pieds sur terre pour quoi ne pas tenter le frisson ultime dans la Maison de l'horreur? Avec un peu de chance vous pourrez y voir le fantôme de Linda Gray. Pour ceux que rien de tout ça n'intéresse, il vous sera toujours possible de vous essayer au tir à la carabine ou flâner dans les longues allées éclairées de néon en dégustant un succulent Hot Howie... Vous allez pénétrer dans un autre monde, dans un endroit ou il vous sera permis de rêver et de retrouver votre âme d'enfant à tel point qu'une seule visite ne vous suffira pas à en percer tous les secrets...

Que ce soit pour le pire comme pour le meilleur, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à Joyland mes amis et il y a fort à parier que vous ne sortirez pas indemne de votre visite dans ce parc d'attraction d'Heaven's Bay en Caroline du Nord. Si le grand King a eu une année littéraire assez prolifique, c'est sur son dernier opus que j'ai jeté mon dévolu et je dois dire qu'il a su retourner dans tous les sens mon petit coeur d'artichaut. Point d'horreur dans Joyland, cette fois-ci, le maître nous a offert un soupçon de fantastique, une petite intrigue policière sympa mais surtout la tranche de vie d'un jeune homme de 21 ans qui connaîtra en 1973 le plus bel été de sa vie en tant qu'employé à Joyland.
Cette lecture a été un véritable coup de coeur et a marqué de belles retrouvailles avec le Stephen King dont je suis tombée amoureuse pendant mon adolescence. Ce mec est un véritable artiste, il sait jouer avec mes émotions et rallumer la petite flamme endormie au fond de mon coeur en nous offrant la vie, telle qu'elle est, telle qu'on pourrait la vivre avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses souffrances, ses souvenirs qui nous changent et nous marquent à jamais pour faire de nous les personnes que nous sommes. Entre sourires et larmes, j'ai dévoré Joyland en deux jours, happée par son intrigue et ses forains attachants qui ont rempli leur mission car la "plouc" que je suis à refermé le livre avec des étoiles dans les yeux. Une fois les néons éteints et le spectacle terminé, la magie continue d'opérer pour mon plus grand bonheur de lectrice.
A lire!
Commenter  J’apprécie          1508
Bon, je serais concise : Joyland est comme un bijou perdu depuis des années que l'on retrouve soudain au fond d'un tiroir. On n'y croit pas, ça nous ramène des années en arrière, ça fait surgir des tas de souvenirs oubliés et ça nous laisse avec un sourire à la bouche et une babiole à la main.

Ici, pas de terreur, d'épouvante ou de sueurs froides, comme Stephen King en a l'habitude, juste une jolie histoire pleine de nostalgie avec quelques petites pointes de mystères pour agrémenter le tout, mais ça reste sobre, doux, empreint d'émotions et d'un peu de tristesse. Bah oui, on n'est pas non plus au pays joyeux des enfants heureux !

On suit Devin, 21 ans, durant l'été qu'il a passé a travailler dans un parc d'attractions, un été qui lui permettra de grandir, de mûrir, de comprendre ce qui est important dans la vie et ce qui ne mérite pas qu'on s'y attarde.
Un roman d'initiation donc mais dans lequel les souvenirs, les intuitions et les sentiments ont la place d'honneur.
Commenter  J’apprécie          1202
Un Stephen King comme je les aime.

un roman de quelques 320 pages, mais que j'ai lu d'une traite, tellement il est prenant.
Je pense que même hors de ses thèmes de prédilection le maître de l'horreur est aussi maître de la subtilité.
Dans ce roman, Stephen n'utilise qu'une once de fantastique, mais celle-ci est tellement bien disséminée qu'elle en est parfaite.
Ce livre est plein de tendresse, de sentiments, de poésie et de réalisme que je ne peux que le mettre au même niveau que la ligne verte et Coeurs perdus en atlantide.
J'ai pris un grand plaisie à lire ce livre et à être envoutée par l'écriture de Stephen. Il a réussi à m'emmener là ou il le voulait et il m'a piégée sans me laisser deviner une seule seconde qui pouvait être le "monstre" de l'histoire.

En refermant le roman, j'ai quand même rigolé parce que sur les réseaux sociaux, King poste souvent des photos de sa chienne qu'il nomme lui même Molly aka the thing of devil... et Milo le fameux Jack russel de l'histoire s'était transformé dans mon esprit en Molly...

Bref Joyland est un Stephen King formidable, que tout le monde de 7 (ou presque!) à 77 ans voir plus peu lire sans soucis.
Un vrai coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          9210
Devin Jones, à 21 ans, vient de terminer son année scolaire. Quoi de plus naturel que de trouver un boulot pour occuper tout l'été qui approche et aussi aider un peu son papa, veuf depuis plusieurs années. Alors qu'il prévoyait de rester auprès de sa dulcinée Wendy Keegan qu'il a rencontrée sur les bancs de l'université du New Hampshire, celle-ci le lâche pour aller travailler à Boston avec son amie Renée. Par le plus grand des hasards, il tombe sur une offre d'emploi dans un magasin annonçant laconiquement "Travaillez plus près du ciel!". Il décide de se présenter à l'entretien d'embauche et miracle, Fred, le recruteur, le retient. C'est dans ce parc d'attraction, en Caroline du Nord, que ce jeune homme, des rêves d'écriture pleins la tête, va passer son plus bel été. Entouré de forains abusant de la "parlure", de la voyante Fortuna qui, semble-t-il, ne raconte pas que des boniments, de ses amis Tom et Erin, du fantôme de Linday Gray qui hante encore La Maison de L'Horreur, des années après son assassinat, Devin va "vendre du bonheur" et, par là-même, s'en payer une bonne tranche...

Si vous voulez voir au plus près du ciel sur la Carolina Spin, déambuler dans Joyland Avenue en dévorant un Hot-Puppy, vous faire prendre en photo par une belle Hollywood Girl, monter à bord de la navette du Chien Gentil ou serrer la patte de Howie, pénétrez dans ce parc d'attraction, le bien-nommé Joyland! Devin, alias Jonesy, se livre, quarante plus tard, et nous raconte cet été qui l'a tant marqué. Des rencontres fabuleuses, improbables ou riches, un fantôme plus vrai que nature, des amitiés sincères à l'amour, il va découvrir la vie. Stephen King nous livre un roman d'apprentissage où l'on suit pas à pas ce jeune homme, en proie à ses doutes, curieux, plein de vie et enthousiaste. Les différents protagonistes aux fortes personnalités sont riches, l'ambiance de fête foraine délectable, l'époque merveilleusement dépeinte, le suspense croissant et les émotions bien présentes. le Maître de l'Horreur signe là un roman à la fois touchant et fantastique. 

Joyland... Entrée libre...
Commenter  J’apprécie          810
Amateurs de sensations fortes, passez votre chemin ! Habitués du Stephen King glauque, fuyez !

La fréquentation de «Joyland », le plus grand parc d'attractions de la Caroline du Nord au début des années 70, affinera votre vision des êtres humains, et vous ne tarirez plus d'éloges en haut de la majestueuse « Carolina Spin ».
Il faut dire que notre héros est un bon gars, oui, un bon gars. 21 ans, effondré par un chagrin d'amour, mais le coeur sur la main, l'amour des autres ancré en lui, il a choisi comme job d'étudiant 3 mois d'aide en tout genre à Joyland.
Et quand je dis aide en tout genre...vous pouvez me croire ! Véritable roman initiatique, « Joyland » distille avec tendresse et humanité tout ce que l'humain compte comme individus, vivants...ou morts.
Car on est dans un Stephen King, quand même, et la petite dose d'irréel vient en son temps, sans tambour ni trompette : le fantôme d'une jeune fille assassinée en pleine « Maison des Horreurs » apparait quelquefois à qui est réceptif, ou qui tout simplement ne s'y attend pas.
Vous y rencontrerez aussi des gens au don de voyance ou de prémonition, comme vous voulez.

Bref, tout ce petit monde se côtoie pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur, souvent. Pour le pire, très peu, mais là, King sort le grand jeu. de la peur...mwoui. Mais surtout, surtout, de l'empathie et de la compassion...énorme. Il me suffira de vous citer la présence d'un petit garçon malade, très malade..., ami du vent et des cerfs-volants.

Inévitablement, le mystère du meurtre de la jeune fille s'éclaircira ; il y aura quelques fantômes ; mais finalement, ce n'est pas ça qui compte.
L'important, c'est l'amitié nouée entre notre héros-narrateur et ses acolytes d'une saison et puis d'une vie, c'est sa franchise et sa lucidité dans l'exposition de sa douleur post-rupture, c'est son désir honnête d'adaptation au monde des forains, c'est son regard sur les enfants, c'est enfin et surtout, la bienveillance.

Celui qui a lu « La ligne verte » y retrouvera toute son atmosphère, quand le King quitte l'horreur pour atteindre les rives de la bienveillance. Il y gagne en puissance et en humanité. Magique.

4,5/5
Commenter  J’apprécie          7711
« Approchez Mesdames et Messieurs ! Vous aussi, les enfants... Bienvenue dans le monde magique et merveilleux de Joyland ! Venez visiter la maison de l'horreur, venez découvrir la grande roue, venez jouer et rire avec le chien Howie, venez frémir de peur dans le train fantôme... Vous ne serez pas prêts d'oublier cette journée. »
Intrigué par cette musique qui ressemble à une vieille rengaine un peu désuète, j'ai poussé alors la porte d'une grille rouillée par les âges et je suis entré à mon tour dans l'univers incroyable de Joyland, attiré par l'odeur de barbes à papa et de popcorns, bousculé par les clameurs et les rires d'enfants.
Le nom de Joyland s'écrit en lettres de lumière, scintillantes comme la lune décrochée du ciel étoilé, comme une gourmandise sucrée, comme les mistrals gagnants qui pétillent sous la langue.
Joyland, c'est un parc d'attractions comme on n'en fait plus, une ambiance foraine à la papa, il faut dire que nous sommes en 1973, à Heaven's Bay en Caroline du Nord. Longtemps après, le narrateur se souvient de cet été-là...
Dire que j'ai lu ce livre serait mentir. Roulant beaucoup en voiture quand je ne suis pas confiné en télétravail, c'est tout naturellement que l'idée m'est venue d'emprunter la version Audiolib auprès de ma médiathèque préférée et je dois avouer que l'effet a été particulièrement saisissant. J'ai été séduit par la voix d'Aurélien Ringelhein, jeune acteur belge, qui incarne à merveille le narrateur, mais prête aussi sa voix aux multiples personnages du récit, une voix tour à tour chaleureuse, naïve, triste, glaçante...
Au départ, l'histoire semble se dérouler comme une jolie tranche de vie pleine de nostalgie, celle d'un jeune étudiant de vingt-et-un ans, Devin Jones, dont on emprunte les pas avec jubilation. Cet été-là sera le plus bel été de sa vie en tant qu'employé à Joyland, mais peut-être pour autre chose aussi...
Il y a de la légèreté, il y a de l'insouciance comme un été brûlant gorgé de soleil et d'illusions. Mais il y a aussi une forme d'inquiétude qui naît, grandit au fil du récit, parce qu'on se dit, peut-être après tout, c'est quand même Stephen King qui est aux manettes et non la Comtesse de Ségur... Et puis, brusquement on est emporté par le vertige d'une intrigue qui vous chavire, à moins que ce ne soit l'effet de la grande roue ou du train fantôme... Et pour peu qu'un soupçon de surnaturel vienne émoustiller votre adrénaline, vous n'êtes pas loin de croire de nouveau à ces histoires folles qui vous empêchaient, enfant, de trouver le sommeil, obligeait votre mère à laisser la porte de la chambre entrouverte et la lumière du couloir allumée.
En entrant dans cette histoire, c'était aussi pour moi une première incursion dans l'univers étrange, pour ne pas dire inquiétant, des livres de Stephen King. Bien sûr, Stephen King je le connaissais pour avoir vu certains films tirés de son oeuvre, notamment le formidable et inoubliable Shining, mais je n'avais encore jamais rien lu de cet auteur. Je n'étais jusqu'alors pas forcément attiré par ses romans, jusqu'à ce que je découvre un soir d'été sur Babelio la critique pleine d'enthousiasme de mon amie Caroline, une chronique teintée de souvenirs de jeunesse, évoquant un parc d'attractions à taille humaine tout près de Paris, où elle avait travaillé durant tout un été.
Joyland, c'est bien plus qu'un thriller. Joyland, c'est le charme suranné de ces lieux de notre enfance qu'on croyait hantés par les sortilèges. C'est l'émotion d'un jeune homme dans sa relation à son père, l'apprentissage de la vie, l'été où il devient un homme, sa rencontre et son amitié avec un enfant pas comme les autres qui vient au secours d'un chagrin d'amour...
Devin Jones, j'ai trouvé ce jeune homme incroyablement attachant, amoureux transi, follement épris de la vie, mélancolique aussi...
C'est aussi un roman initiatique, les premières blessures laissées par l'amour, l'innocence qui aborde l'autre versant des choses, l'intuition qui aide parfois à jeter ses pas plus facilement dans l'inconnu. Et puis cela ressemble au mouvement d'un cerf-volant qui continue de planer dans ce ciel blanc longtemps après la fin de l'histoire, comme si on l'avait oublié...
Cette lecture a été un coup de coeur pour tout cela... Merci Caroline.
Commenter  J’apprécie          4822
Joyland, un endroit où l'on vend de la joie ! Sentez-vous l'odeur du maïs et de la barbe à papa ? Entendez-vous les enfants, les cris de plaisir mêlés de peur en provenance des manèges ? Oserez-vous entrer dans la tente de Fortuna qui prédit l'avenir ?

Un homme dans la soixantaine fait un retour sur sa vie et raconte l'été de ses vingt-et-un ans, lorsqu'il a travaillé dans ce parc d'attractions, près de la ville américaine de Heaven's Bay. Ce n'est pas vraiment le paradis, mais il y a noué des amitiés durables et a vécu une grande peine d'amour. Confronté aussi à la maladie et la mort, c'est une époque qui a marqué son existence.

N'oublions pas qu'en plus des manèges, il y a toujours une maison des horreurs et dans ce livre, une histoire de meurtres, de fantômes et de perceptions de l'avenir.

À lire, pour passer un bon moment dans l'atmosphère d'un parc américain des années 70, avec plus de tendresse et d'émotions que de fantastique.

(Lu en anglais et dans la langue des forains!)
Commenter  J’apprécie          460
Ayant travaillé un été, il y a quelques années de ça, dans un fameux parc d'attraction pas loin de Paris, la lecture de Joyland m'y a reconduite. Je me suis souvenu des musiques entêtantes qu'on entendait encore à la maison, des cris des visiteurs (appelés aussi les « ploucs » dans Joyland) dans les manèges à sensation, des personnages d'Uderzo et Goscinny qui déambulaient dans le parc à la rencontre des enfants, de l'odeur des barbes à papa et des gaufres au chocolat. Mais je me suis surtout souvenu de ces jours de pluie où les clients se faisaient plus rares. On finissait donc quelques heures avant l'heure et on en profitait pour faire une fois, deux fois, trois fois le Tonnerre de Zeus (qu'on prononçait « Dzéouss » pour rigoler) puisqu'on avait ce chouette privilège, en tant qu'employés du Parc, de ne rien payer.

À Joyland, petit parc d'attraction saisonnier situé en Caroline du Nord, j'aurais tremblé devant le Thunderball (comme je tremblais à chaque fois qu'on faisait la queue pour le « Tonnerre de Dzéouss » même si j'y suis montée des dizaines de fois), mais encore plus devant le « monte-charge » (la grande-roue en « Parlure », le langage des forains dans Joyland) parce que j'ai le vertige et dans la Maison de l'Horreur parce qu'il paraît qu'elle est… hantée.

Je ne vais pas faire dans la demi-mesure : j'ai adoré Joyland. Ce roman a été un vrai coup de coeur pour moi parce qu'il mêle savamment le suspense, l'humour, l'atmosphère si particulière des fêtes foraines, le fantastique, la nostalgie et l'amour. Et Devin Jones, le personnage principal du roman, est vraiment très attachant. C'est lui qui raconte son histoire, son été 1973 à Joyland, puis l'automne qui a suivi, « le plus beau » de sa vie. Une période riche en rencontres, en émotions, en découvertes et en rebondissements pour ce jeune homme de 21 ans, un garçon au grand coeur qui vit aussi son premier – et plus grand – chagrin d'amour. J'ai donc plongé dans son histoire, dans son passé, lui qui déclare très justement que « s'agissant du passé, on écrit tous de la fiction. » Oh Joy !

Si je n'étais pas déjà convaincue par le talent et la plume de Stephen King, ce serait fait avec Joyland !
Commenter  J’apprécie          372
Il y a chez Stephen King deux auteurs, celui qui nous glace d'effroi et fait surgir chez nous les peurs les plus insensées, et celui qui évoque l'enfance et l'adolescence avec une grande sensibilité et la plus grande justesse de ton ; les souvenirs que nous en conservons une fois devenus adultes, la façon dont nous pensons qu'elles ont conditionnés notre avenir ; la façon dont nous en parlons quand nous l'évoquons avec nos amis.
Dans ce registre, Joyland est, selon moi, un modèle du genre.

Deux phrases du grand Stephen, celui qui arrive à se faire passer pour un vieux copain, restituent l'esprit de ce roman :

«S'agissant du passé, on écrit tous de la fiction.» (page 55)
Dans cette phrase, le «tous» est important, d'ailleurs dans le texte il est écrit en italiques, (je me demande d'ailleurs pourquoi Babelio n'accepte ni les italiques ni les capitales dans le texte des chroniques et des citations), Stephen signifie qu'il est l'écrivain, mais qu'en l'occurrence, il considère que nous faisons tous oeuvre d'écrivain en évoquant notre passé.
«Rien ne vaut la routine pour jouer des tours à la mémoire.» (page 190)
de la même façon dans cette phrase il réduit la distance entre l'écrivain et son lecteur.

Joyland traite à merveille de ces questions. En 1973 : «L'année perdue de Devin Jones, puceau de vingt et un ans rêvant de devenir écrivain...», le héros est à la croisée des chemins :
Avec sa petite amie Wendy Keagan ça ne colle plus vraiment, ils ont deux visions différentes de la vie. Elle ne le retient pas lorsqu'il lui annonce qu'il a décidé de travailler dans un parc d'attractions à l'ancienne et qu'ils ne se verront pas au cours de l'été :
«Vas-y», m'a dit Wendy quand je lui en ai parlé. Elle n'hésita même pas. Ce sera l'aventure.

Devin, Dev pour ses collègues, se sent bien dans ce parc, il est y est comme chez lui. Sa logeuse le lui confirme :
«Je pense que vous vous sentirez chez vous Joyland. Vous avez quelque chose de forain en vous.
- Vous êtes la deuxième personne à me dire ça.» (...) «Non, la troisième, en fait.»

A la fin des vacances d'été passées à travailler en compagnie de ses nouveaux amis Thomas Kennedy et Erin Cook, il décide de rester à Joyland sollicite un emploi à temps plein et renonce à s'inscrire à l'université.

ll veut oublier Wendy Keagan et, de plus, plusieurs événements qui se sont produits au cours de l'été le confortent dans sa décision : la diseuse de bonne aventure, Rosalind Gold - Madame Fortuna - l'intrigue - elle lui a annoncé des événements qui se sont produits ; de même, l'histoire de Linda Gray - une jeune fille assassinée dans la Maison des Horreurs dont on dit que le fantôme revint pour hanter cette attraction - le trouble.

Sa décision lui permet de quitter son environnement habituel et de faire le point sur lui-même.
L'ancien Devin Jones disparait peu à peu durant ses nuits d'insomnie passées à écouter les Doors, «La voix de Jim Morrison et l'orgue tintinnabulant et mystique de Ray Manzarek n'arrivaient plus à m'apaiser (...)»

La première moitié du roman, avant que l'on ne pénètre dans l'intrigue, dont je ne vous parlerai pas, décrit avec talent et justesse l'état d'esprit du jeune homme « qui se cherche » désormais seul face à sa vie. Qu'allait-il pouvoir en faire ?

«  (…) vous devez bien comprendre qu'à l'époque, je n'avais aucune échelle à laquelle le mesurer. C'est ce qu'on appelle la jeunesse. » (page 119)

Les adultes dont les réactions varient en fonction de l'humeur et de la position sont une aide toute relative. Nulle part il n'existe de mode d'emploi de la vie :

« - Ne vous chez pas trop tard les enfants, nous conseille Mrs. Shoplaw. Vous vous levez de bonne heure, demain matin. Votre carrière dans le show biz vous attend. » (page 73)

« Compte tenu des ces faits indéniablement tristes relatifs à la condition humaine, vous avez reçu un cadeau inestimable cet été : vous êtes ici pour vendre du bonheur. » (page 78)

« - Appelle-moi encore monsieur et j'te vire, garçon. » (page 85)

Le narrateur est Devin Jones devenu adulte, regardant ce printemps de 1973 «  la dernière année de mon enfance quand j'y repense », dit-il, constatant sans amertume l'échec de sa relation avec Wendy Keegan « Bien entendu, rien de tout cela ne s'est concrétisé »

Dans Joyland, la force de l'écriture et du style de Stephen King est de nous ramener à nous même, nos rêves de jeunesse, nos illusions, nos désillusions et notre incompréhension du monde et de sa destination. Nous-mêmes pauvres humains et notre recherche d'un endroit où, avec nos amis, nous serions à l'abri du chaos.

« Depuis, la vie m'a gratifiée de fort belles années, je ne vous le cacherai pas. Mais quand même, des fois je déteste ce monde. Dick Cheney, ce prosélyte de la noyade simulée (à ne pas confondre avec de la tortue, hein…) et trop longtemps prédicateur en chef de la Sainte Eglise du Rien à Foutre des Pots Cassés, s'est fait implanter un coeur tout neuf pendant que j'écrivais ces lignes (…) Il vit toujours d'autres sont morts. Des gens talentueux comme Clarence Simmons. Intelligents comme Steve Jobs. Et des gens biens (…) »


Encore une performance à mettre à l'actif de Stephen King
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          360
Vous êtes à la recherche de clowns terrifiants et de fêtes foraines plus angoissante que la scène de douche dans "Psychose" ? S'il vous plaît, reposez ce livre dans le rayon et allez voir ailleurs…

Quand au fait qu'il ne faut pas monter sur une grande roue un soir d'orage, n'importe quel plouc… heu, n'importe quel lapin aurait pu vous le dire (seuls ceux qui ont lu le livre la comprendront, celle là !).

Sincèrement, je ne sais pas ce qu'ils fument au service de rédaction des "4ème de couv'" chez Albin Michel, mais en tout cas, c'est de la bonne ! Ou alors, personne n'a lu le livre, parce que le court résumé au dos du livre ne correspond pas du tout à l'histoire !

On m'avait déjà prévenue et ça tombait bien parce que je ne voulais pas lire un récit avec un clown qui fait peur.

Durant ses vacances d'été de 1973, Devin Jones, 21 ans et toujours puceau, débarque à Joyland, petit parc d'attraction sur le littoral de la Caroline du Nord. Il est embauché avec d'autres étudiants pour compléter l'équipe de forains, à la fois étrange et joyeuse.

Notre brave gars, dont la copine n'a jamais voulu qu'il trempe son biscuit dans sa tasse de café, sent bien que ça ne marche plus fort dans son couple et en effet, il va se taper un gros chagrin d'amour durant son job d'été car madame le largue comme un vulgaire torchon (le truc sur lequel on essuie ses pieds).

Mais non, Devin, toute la vie ne s'écroule pas après une rupture ! Tu es désespéré, c'est normal, mais tu verras ensuite quelle renaissance tu vas avoir.

L'histoire commence doucement durant les 80 premières pages, mais je ne m'ennuyais pas et je suivais Devin, un personnage attachant, faire ses premiers pas dans le parc. Oui, j'étais bien, dans le parc en compagnie de mes bleus préférés : Devin, Erin et Tom.

C'est bien simple, le King aurait pu me raconter la fabrication du pop-corn, j'aurais eu la banane tellement j'étais bien dans son roman.

Quand au personnel déjà présent à Joyland, j'avais plaisir à les retrouver au fur et à mesure des chapitres, Devin nous racontant tout de cet été, mélangeant les moments de 1973 et ceux vécus plus tard, à l'âge vraiment "adulte" ou à 60 ans.

Un parc d'attraction, c'est le milieu des "forains de chez forains" et j'ai adoré le fait que l'auteur nous ait plongé dans le bain avec la "parlure", terme utilisé pour décrire ces expressions réelles ou inventées par l'auteur et utilisées par le milieu forain.

Les traductrices ont dû en voir de toutes les couleurs pour mettre à la sauce française ces expressions plus que particulières.

L'écriture est plaisante, elle coule toute seule, les personnages sont attachants et on a du mal à les quitter, comme on a du mal à quitter des amis.

Quand au rythme, bien qu'un peu lent au départ, il s'accélère dans les dernières pages pour nous mettre le suspense à son comble avec la résolution de l'affaire du meurtre dans le train de la maison de l'horreur. Devin était-il un Sherlock Holmes qui s'ignorait ?

Sans oublier, au passage, quelques vérités assénées dans les dialogues ou les réflexions des personnages.

La fin sera douloureuse et la mâchoire me faisait mal à force de me retenir de pleurer. C'est donc les pieds lourds que j'ai quitté le parc de "Joyland" où on m'a vraiment vendu du bonheur sous forme d'un roman de 325 pages délicieusement attachantes.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
Commenter  J’apprécie          356




Lecteurs (4552) Voir plus



Quiz Voir plus

Joyland

Comment s'appelle la voyante du parc ?

Il n'y a pas de voyante
Ros' Gold
Rosalind Gold
Rosalie Gold

8 questions
86 lecteurs ont répondu
Thème : Joyland de Stephen KingCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..