Je commence à prendre goût aux lectures communes et c'est pour cela que j'ai demandé à Jessica (alias Plumette) de m'accompagner dans l'une d'entre elles. D'un commun accord nous avons choisi « Le fléau » – la version intégrale de 1990. Merci de m'avoir accompagnée durant une partie du périple.
Il faut remettre le récit dans son contexte. En 1969,
Stephen King écrit une nouvelle nommée « Une sale grippe » qui sera publié en France dans le recueil de nouvelles «
Danse macabre ». En 1978, l'auteur reprend son texte et en fait une version très longue de 1500 pages. Son éditeur de l'époque a jugé, à juste titre, qu'il fallait le tronquer et en faire un roman de 576 pages, publiés dans notre contrée en 1988 (injustement relié avec le premier tome dans la base de données Babelio). C'est par ailleurs cette version que j'ai lue il y a quelques années. Deux années
après cette publication, « Le fléau » se voit éditer dans une édition complète. Ça se complique encore une fois, puisque les versions françaises sont initialement découpées en 3 tomes (celles que j'ai, chacune faisant presque 580 pages), puis en deux depuis sa réédition.
Ce qui faut retenir :
→ 1969 : ébauche d'une nouvelle nommée « Une sale grippe » qui n'a absolument rien à voir avec « Le fléau », mais qui est le point de départ pour le récit.
→ 1978 : L'auteur reprend son idée et en fait une version longue.
→ 1979 : « Le fléau » première version paraît aux États-Unis d'Amérique.
→ 1988 : « Le fléau » première version est édité en France (576 pages)
→ 1990 : La version originale reprend les 1500 pages.
→ L'édition française « Le fléau » par la maison d'Édition « Jai lu » est découpée en 3 tomes
→ La dernière édition française est découpée en 2 volumes (Le livre de poche)
Je ne gâcherai pas grand-chose si je vous dis que tout part d'un virus, puisque nous le découvrons dès le prologue. Tout démarre sous les chapeaux de roues. Mais ce livre c'est surtout un
Stephen King, avec toutes les qualités et les défauts que l'on peut lui reprocher. le récit souffre, durant les 300 premières pages de passivités, avec une multitude de personnages tous aussi développés les uns des autres. Certains et certaines apprécieront. Pour ma part, ça donne des passages assez ennuyeux et longs, ce qui casse la dynamique. Je me suis un peu perdu avec tous ces protagonistes, mais j'ai apprécié quelques-uns.
Les deux-cents dernières pages rehaussent le récit – par ailleurs font partis de la version allégée de 1988. L'auteur arrive avec justesse, à donner une ambiance post-apocalyptique, un sentiment de solitude, à jouer sur les peurs (cauchemars, claustrophobie). Sur la toute fin, on notera une note de surnaturel qui font penser à « Swan Swong » de
Robert McCammon. Par ailleurs, on y trouve quelques similitudes.
Stephen King critique la civilisation américaine, la pudeur, la religion, le milieu carcéral, la drogue… C'est fascinant à quel point il nous la dépeint avec justesse. Quant à son écriture, elle est tantôt imagée, très bien écrit et parfois familière. En fait, il s'adapte au personnage. Ainsi un criminel se verra affligé de paragraphe cru, violent et même vulgaire. Un protagoniste mature (je pense à Stu) aura lui une réflexion sur la vie.
J'en sors sur une note positive, malgré les lourdeurs du premier tiers. J'ai les deux autres volumes et j'hésite à me plonger dedans d'autant plus que j'ai déjà lu la première version, que j'avais bien aimé.