«
Running Man », écrit par
Stephen King sous le pseudonyme de Richard Bachman, se déroule en 2025. Cependant, les technologies décrites dans le roman paraissent obsolètes, donnant l'impression que le futur n'a pas évolué depuis 1982, l'année de publication du livre. Il est difficile de prendre au sérieux un roman d'anticipation se déroulant l'année prochaine, sans mention de téléphones portables ou d'Internet, mais citant le Technicolor, cette fameuse technologie des années 2020 ! Ça confère au livre une ambiance rétrofuturiste plutôt qu'une véritable vision du futur.
Le régime totalitaire, qui est censé être l'antagoniste du récit, n'est pas très bien établi, laissant un flou sur la menace qu'il représente. de plus, le roman offre une représentation décevante des femmes, cantonnées à des rôles passifs et de victimes, contrastant avec le héros masculin, fort et courageux. Ben Richards, le protagoniste, est un archétype de personnage de film d'action, bourru et assez antipathique, suscitant peu de sympathie au cours de ses péripéties dans la grande traque.
L'univers du livre, bien que potentiellement intéressant, est sous-exploité par l'auteur, ce qui laisse le lecteur sur sa faim. Les passages choquants semblent insérés plus pour leur effet que pour leur pertinence narrative. le traitement des thèmes manque également de subtilité.
Cependant, il faut reconnaître à
Stephen King une certaine prescience en ce qui concerne l'avènement de la télé-réalité, thème central du livre. «
Running Man » semble avoir inspiré des oeuvres plus abouties comme « Hunger Games », bien que l'influence directe sur
Suzanne Collins reste à confirmer.
Cette lecture a été ma première incursion dans les oeuvres de
Stephen King écrites sous le pseudonyme de Richard Bachman. Si les autres romans sous ce nom de plume ressemblent à «
Running Man », je risque de les mettre de côté. Parmi toutes les oeuvres de
Stephen King que j'ai lues jusqu'
à présent, c'est, de loin, celle qui m'a le moins convaincu.