Ce tome fait suite à Invincible Volume 13: Growing Pains (épisodes 66 à 70, Invincible returns 1) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 71 à 78, initialement parus en 2010/2011, écrits par
Robert Kirkman, dessinés par
Ryan Ottley et encrés par Cliff Rarhburn, Ottley ayant encré 4 pages de l'épisode 73, et 17 pages de l'épisode 74. La mise en couleurs a été réalisée par FCO Plascencia, avec l'aide de Sheila Saldana pour les épisodes 75 à 78, et Ivan Plascencia pour l'épisode 75.
Invincible répond au téléphone alors qu'il est en train de combattre une nouvelle invasion des Flaxans, avec l'aide des Gardiens du Globe. C'est Samantha Wilkins qui l'appelle parce qu'elle a une mission à lui confier pour un de leur client. Mark
Grayson lui propose qu'elle envoie Oliver, mais elle lui répond de se dépêcher. Black Samson a du mal à croire qu'Invincible soit au téléphone en pleine invasion extraterrestre. En détruisant l'un des tanks des Flaxans, les gardiens comprennent comment les vaincre. Robot (Rudolph Conner) décide qu'il est temps de les suivre sur leur planète, mais il est le seul des Gardiens du Globe avec Monster Girl (Amanda) à franchir le portail avant qu'il ne se referme. Invincible rappelle Samantha Wilkins qui l'informe que Kid Omni Man s'est occupé de King Lizard. Pendant ce temps-là, Allen l'alien et Nolan
Grayson se rendent dans une petite ville isolée, à la recherche de Zack Thompson. Un voisin les informe qu'il doit probablement se trouver dans sa station spatiale avec son père. Ils s'y rendent incontinent et vont toquer au carreau de la baie vitrée du poste de commandement. de retour au pavillon des
Grayson, Mark explique à son frère qu'il ne peut pas les accompagner dans l'espace, qu'il doit rester sur Terre pour en assurer la protection. Deborah
Grayson surprend leur conversation et demande de qui ils parlent.
En se retournant, Deborah
Grayson se rend compte que son mari est dans la pièce. Ils demandent à leurs enfants de les laisser tranquille. La discussion ne se déroule pas bien. À l'extérieur, Tech Jacket et Allen attendent que les
Grayson terminent leur conversation. À l'intérieur, Nolan
Grayson monte dans la chambre d'Oliver et lui dit qu'il a changé d'avis. Il souhaite qu'Oliver les accompagne pour leur mission dans l'espace. de son côté, Mark est parti dire au revoir à Samanthan Wilkins. Il s'excuse d'être ce qu'il est : un superhéros souvent occupé à autre chose, la laissant tomber à la seconde, devant la laisser seule pour une durée indéterminée pendant qu'il vadrouille dans l'espace, sans certitude de revenir vivant de cette guerre. Samantha lui demande de se taire, et ils vont passer la nuit ensemble. le lendemain, les trois
Grayson sont dans le vaisseau spatial, en route pour Viltrum, accompagnés par Allen et Tech Jacket. le navire est intercepté par Conquest secondé par Lucan et un autre wiltrumite.
Le titre de ce quatorzième tome ne laisse pas de place au doute : le temps est venu d'une confrontation frontale avec les viltrumites. le lecteur est aux anges car il s'agit de l'intrigue de fond présente depuis le deuxième tome et elle arrive à son terme, ou au moins dans une phase décisive. D'un autre côté, il sait aussi que dans une série mensuelle au long cours (sans fin prévue à ce moment de sa parution), il peut s'agir aussi d'une bataille qui ne modifiera pas beaucoup le statu quo. Il se rend compte que
Robert Kirkman a décidé d'y consacrer 8 épisodes, au lieu des 6 habituels pour former un recueil. Quel que soit son âge et le nombre de comics qu'il a déjà pu lire, le lecteur ne s'en cache pas : il est d'abord venu pour l'histoire, pour savoir comment va se dérouler cette guerre, pour savoir comment elle va finir. Qu'il soit jeune lecteur se projetant totalement dans Mark
Grayson, ou qu'il soit un vieux lecteur blasé, l'enjeu lui apparaît énorme pour l'avenir de l'univers, pour les personnages. le scénariste a fait en sorte qu'il entretienne encore quelques doutes quant à l'allégeance réelle de Nolan
Grayson, quant à celle de Thadeus (un viltrumite dans une position de pouvoir inattendue). Il pense que Mark
Grayson n'est pas encore arrivé à un niveau de pouvoir suffisant, Oliver encore moins. le rapport des forces semble fortement en défaveur de la Coalition des Planètes. Sans surprise,
Robert Kirkman tient ses promesses (comme il l'a toujours fait depuis le premier épisode de cette série) et offre bien plus au lecteur. C'est bien une guerre sans merci, avec des morts et un prix à payer, qui implique jusqu'à Thragg l'empereur des viltrumites. Elle va jusqu'à son terme : une situation totalement imprévisible, une énorme surprise.
Le lecteur attend également que
Ryan Ottley assure la partie graphique : spectacle, combat, et bien sûr beaucoup de sang. L'artiste est à la hauteur pour toutes ces composantes. le lecteur en prend plein a vue dès la page d'ouverture avec Invincible volant poing en avant pour neutraliser des Flaxans, et les Gardiens du Globe en contrebas en train eux aussi de frapper contre les forces armées des Flaxans. le lecteur se rend compte qu'il retient son souffle en voyant le vaisseau spatial brisé en deux en son milieu par un impact colossal. Il frémit en déchiffrant l'expression sur le visage de Conquest : il est prêt pour un carnage sans pitié. Il ressent la force décuplée des coups portés par Invincible et Conquest l'un contre l'autre. Il est tétanisé par le dessin en pleine page d'Anissa fendant le ciel le poing en avant. Il reste bouche bée devant les 4 dessins successifs en double page lors d'une destruction d'une ampleur planétaire. Il ne se rend compte qu'après coup de l'intelligence de ces 4 dessins en double page en termes de narration graphique. L'annonce d'une véritable guerre contient la promesse (ou la fatalité) de plusieurs batailles. Depuis le début,
Ryan Ottley a montré que les affrontements physiques ne sont pas une séquence imposée pour lui, et qu'il en conçoit les plans de prise de vue avec soin pour faire voir au lecteur l'implication des combattants, la force des coups portés, les destructions engendrées, les blessures. Cette compétence de metteur en scène est fortement sollicitée dans ce tome, avec des combats allant du duel à l'affrontement de deux armées. L'artiste montre le duel acharné entre Conquest et Invincible avec une force conviction telle que le lecteur finit par éprouver des douleurs physiques, et à serrer les mâchoires pour pouvoir aller jusqu'à la fin. Ottley est tout aussi impliqué pour montrer les mouvements de deux armées, tout en restant lisible, ne perdant aucun personnage en route, en s'assurant de la cohérence logique dans le déroulement. Effectivement, le sang coule des blessures et tâche les cases, ce qui est cohérent avec l'ampleur des blessures.
Ce tome ne se limite pas à une succession d'affrontements titanesques : il contient bien d'autres choses. Bien évidemment la partie comédie dramatique n'est pas sacrifiée, et les personnages continuent d'exister. le lecteur peut mesurer le degré d'engagement de Mark
Grayson dans cette guerre, ses interrogations sur le fait qu'il est amené à tuer ses ennemis, alors qu'il s'était promis de ne plus le faire. Samantha Wilkins continue de payer le prix fort d'être en couple avec un superhéros tel qu'Invincible, Ottley continuant de la représenter comme une demoiselle éminemment séduisante, sans en faire une bimbo ou une demoiselle en détresse (enfin si, en détresse émotionnelle). Passer du temps avec Allen l'alien est toujours aussi agréable à la fois pour sa bonne humeur, et pour sa capacité à sourire. le lecteur attend avec impatience de savoir comment Nolan
Grayson va se comporter et il est contenté par le nombre de pages de
Kirkman lui consacre, ainsi que par le temps que Nolan passe avec Oliver. Comme d'habitude, d'un côté, ce rapprochement tombe vraiment bien en termes d'opportunité narrative ; de l'autre côté, cela se fait de manière organique, sans que le scénariste n'ait à forcer la chose.
Kirkman surprend encore son lecteur en accordant aussi du temps à Thargg, d'une manière incidente, en fin de tome. du coup, cet ennemi qui avait tout du méchant irrécupérable acquiert un peu d'épaisseur par un comportement intelligent qui prouve qu'il est un stratège incroyable.
En entamant ce tome, le lecteur se dit que
Robert Kirkman sait tenir ses promesses, sans diluer son intrigue, en attaquant la phase de la guerre contre le viltruites. Dans le même temps, il se dit que le scénariste ne pourra pas se montrer à la hauteur des attentes qu'il a créées dans les épisodes précédents, et que selon toute vraisemblance l'issue de cette guerre permettra d'en envisager d'autres dans le futur de la série. Il a faux en majeure partie, et même le point où il n'a pas tout à fait tort se déroule différemment de tout ce qu'il avait pu imaginer.
Ryan Ottley est dans une forme éblouissante du début à la fin : il en met plein a vue du lecteur, sans rien perdre des détails, sans perdre en clarté, sans perdre en finesse de direction d'acteur, en continuant de se rapprocher de dessins plus descriptifs. La narration ne laisse pas une seule occasion au lecteur de reprendre son souffle : en y repensant après coup, il se rend compte de tous les événements survenus, de l'impact des batailles, des changements opérés dans l'équilibre des forces, mais aussi pour les personnages. Il repense à la manière dont le thème de la relation du père au fils est présente tout du long, avec des points de vue différents, et de ce que ça annonce pour l'avenir de la série.