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Ryan Ottley (Illustrateur)
EAN : 9781582405797
168 pages
Image Comics (23/05/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Mark is brought to another planet in order to save it. Is he their only hope — or the source of the worst disaster to ever befall them?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Invincible 5: The Facts of Life (épisodes 20 à 24, 0, et une partie du 25) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 25 à 30, initialement parus en 2005/2006, écrits par Robert Kirkman, dessiné et encrés par Ryan Ottley, avec une mise en couleurs réalisée par Bill Crabtree.

Mark Grayson a enfin trouvé le temps de se rendre dans son magasin de comics où il a ses abonnements, pour prendre numéros mis de côté par le propriétaire qui porte un teeshirt Blankets (2003, de Craig Thompson). Ils échangent leur point de vue sur l'intérêt à continuer à lire la série Science Dog à laquelle Mark continue de prendre grand plaisir. Son beeper se fait entendre et il part en demandant au propriétaire de mettre ses comics de côté. Il rejoint Rex Splode et l'aide à se battre contre Octoboss et ses sbires. Splode rentre au quartier général des Gardiens du Globe et assiste à une scène qui le bouleverse. Mark Grayson retourne alors dans sa chambre d'étudiant pour étudier. William Clockwell, son ami avec qui il partage la chambre, finit par se réveiller. Mark lui demande des nouvelles de Rick Sheridan ; il lui répond que ça fait une semaine qu'il n'a pas reparu. Ils sortent pour aller se renseigner auprès de son colocataire, mais en chemin il croise l'ex principal Dean Winslow qui leur indique qu'il n'a pas eu de nouvelles de Sheridan. Subitement, Mark se rappelle qu'il est attendu et part brusquement. Il arrive en retard pour le déjeuner avec sa mère qui vient tout juste de commencer à manger.

Quelqu'un sonne à la porte et Deborah Grayson se lève pour aller ouvrir. Elle appelle Mark au secours : sur le seuil se tient Science Dog en chair et en os (et en fourrure également). Mark intervient immédiatement emmenant Science Dog dans les airs et lui intimant de cesser son imposture et d'avouer qui il est vraiment. Au QG des Gardiens du Globe, Rex explique ce qu'il a vu à Robot qui le réconforte en lui tapant sur l'épaule, ce qui pique un peu Rex. Science Dog fait remarquer à Invincible que leur affrontement occasionne des dégâts et met des civils en péril, le superhéros l'emmène à l'écart et la discussion s'engage. Science Dog révèle sa véritable apparence et sa véritable nature et explique ce qu'il a amené à user de ce subterfuge. Invincible l'écoute et décide d'accepter de l'aider, ce qui implique une mission d'une durée indéterminée dans l'espace. Il a une discussion un peu houleuse avec Cecil Stedman. Puis il va dire au revoir à sa mère. Enfin il passe prévenir Amber Bennett qu'il s'apprête à partir sûrement pour plusieurs jours. Elle était en train de papoter avec sa copine Bridget Flynn et des mots que Mark a pu entendre, il a eu l'impression que Bridget était au courant de son identité secrète. Bridget sort pour aller acheter quelques sodas en indiquant qu'elle revient dans 5 minutes.

À chaque nouveau tome, le lecteur se dit que la série va tomber dans la routine, avec Invincible combattant un nouveau supercriminel ou une autre race extraterrestre, et parant au plus pressé dans sa vie privée pour maintenir une apparence de normalité avec la sensation que son secret est perpétuellement en passe d'être éventé. Ça ne rate pas : une nouvelle mission dans l'espace, l'inquiétude pour l'état de sa mère qui continue à régulièrement chercher le réconfort dans l'alcool, Amber qui supporte mal les contraintes inhérentes à la vie de superhéros de son petit ami. C'est oublier un peu vite que Robert Kirman est un expert en narration par chapitre à parution mensuelle, le modèle de base d'édition des comics. Ça ne rate pas : le lecteur apprécie l'utilisation facétieuse de Science Dog comme déguisement, et il est pris de court en découvrant la révélation de la dernière page du premier épisode de ce tome. C'est énorme ! Cela suffit à lui insuffler un intérêt pour l'ensemble des 6 épisodes. C'est mal connaître le scénariste : la révélation de la dernière page de l'épisode 26 est tout aussi énorme, mais bien moindre que la dernière de l'épisode 27. Et attendez de voir celle de l'épisode 28 et celle de l'épisode 29 ! Robert Kirkman n'est pas un débutant, c'est un maître en la matière qui joue de son lecteur avec une habileté redoutable, alors même que celui-ci a bien compris les trucs et astuces qu'il utilise. Impossible de décrocher de ce tome une fois sa lecture entamée.

L'addiction à la série survient d'autant plus vite que Ryan Ottley est en phase parfaite avec le scénariste. L'un comme l'autre ont pour objectif de réaliser avant tout une aventure divertissante, pleine de suspense, avec un rythme rapide, un personnage principal positif et optimiste, et une facilité de lecture optimale. le lecteur s'est déjà habitué depuis plusieurs épisodes aux dessins simplifiés, les décors représentés uniquement lorsque nécessaire, les visages de personnage expressifs et sans beaucoup de détails. Au départ, il avait assimilé cette manière de dessiner à un faible degré de maîtrise des compétences de dessinateur. Au fur et à mesure, il peut garder cette opinion à l'esprit, tout en reconnaissant l'efficience narrative qui lui permet de lire rapidement les dessins au moindre effort pour lui. Malgré tout, de séquence en séquence, il note la diversité des environnements représentés : magasin spécialisé de comics, quartier général d'une équipe de superhéros, chambre d'étudiants, modeste pavillon de banlieue, vaisseau spatial, planète étrangère avec une architecture spécifique aux caractéristiques de la race qui l'habite, grottes souterraines. Bien évidemment, l'artiste s'attache plus au principe, aux caractéristiques génériques de ce genre de lieu, mais sans copier directement un autre dessinateur. Par exemple, il ne copie pas Jack Kirby ou un autre pour montrer une technologie factice et superficielle dans le QG des Gardiens du Globe. Il ne reproduit pas le mode de dessin d'un autre artiste pour représenter les rochers pulvérisés. Il a sa propre patte pour en tracer les contours et les aspérités.

Il en va de même pour représenter les personnages : Ryan Ottley y appose sa patte immédiatement reconnaissable. En prenant le temps de les regarder, le lecteur constate d'ailleurs qu'ils ne sont pas si simplistes que ça. L'artiste prend le temps de représenter chaque ventouse sur les tentacules d'Octoboss (sans texture), les coutures sur le pantalon de Science Dog, les différentes excroissances sur les extraterrestres, les motifs complexes sur la plaque ventrale du monarque de la planète. À bien y regarder, les civils terriens disposent de tenues vestimentaires différenciées et cohérentes avec la personne concernée (âge, sexe, métier, statut social). Derrière l'impression de dénuement ou de facilité des cases, il y a bel et bien un savoir-faire technique. La mise en scène est également d'une grande lisibilité et d'une grande évidence à la lecture, qu'il s'agisse d'une scène de dialogue ou d'une scène de combat. le lecteur constate également que les découpages de planche varient en fonction de la séquence. Il est possible que Robert Kirkman donne des indications très précises quant à ce qu'il attend pour certaines pages, mais Ryan Ottley réussit à les faire fonctionner comme s'il les avait conçues lui-même. Il y a quelques dessins en pleine page soit pour insister sur l'importance de la révélation (dispositif que Kirkman utilise régulièrement dans sa série The Walking Dead), soit pour rendre un personnage plus spectaculaire. À plusieurs reprises, les dialogues sont construits sur la base d'une première bande en 1 ou 2 cases, puis 2 autres bandes comportant chacune 5 cases. L'artiste fait un usage pertinent des cases de la hauteur de la page : 1 à gauche pour présenter un environnement, puis les autres en drapeau pour montrer qu'elles prennent place à cet endroit. Il utilise également à bon escient les cases de la largeur de la page, soit pour un effet panoramique, soit pour caser les 2 individus se livrant à une course-poursuite, soit pour des gros plans inhabituels qui fonctionnent très bien.

Même s'il est tenté de considérer ces épisodes comme une lecture facile et rapide, le lecteur se rend compte qu'il y prend grand plaisir et qu'il reviendra sans faute pour le tome suivant, et même tous les tomes suivants. Outre l'aventure au premier degré et la variété inventive des situations et des affrontements, il s'est attaché plus qu'il n'y pensait aux personnages. Il voit bien que le scénariste continue de glisser des détails à gauche et à droite pour semer des vraies et des fausses pistes (Déborah Grayson va-t-elle vraiment sombrer dans l'alcoolisme ?), mais cela titille sa curiosité ou engage son empathie. Il est certain qu'il est arrivé quelque chose à Rick Sheridan et que le lecteur en découvrira le fin mot au bon vouloir du scénariste, mais il sait aussi que ce dernier a passé un contrat tacite avec lui pour effectivement lui révéler. L'artifice narratif n'est pas une promesse creuse qui ne sera jamais tenue. Il voit bien que le scénariste joue avec sa patience concernant le potentiel alcoolisme de Debbie Grayson, mais dans le même temps ce n'est pas un mouvement sans âme de balancier car le sort de son mari a été dévastateur, un réel traumatisme qu'on ne peut pas surmonter d'un claquement de doigt. En outre, la situation de Debbie Grayson évolue réellement de tome en tome, son amitié avec Claire Bono, sa reprise des études, sa fragilité face à ses souvenirs, etc. du coup, cela a pour incidence que le lecteur s'implique émotionnellement encore plus pour Mark Grayson, jeune adulte confronté à l'histoire personnelle de son père, et aux questions de famille qui se posent de manière inattendue sur la planète extraterrestre où il accepté de venir prêter main-forte.

À chaque fois qu'il ouvre un nouveau tome, le lecteur se dit qu'il va trouver plus de la même chose que dans les tomes précédents, une sorte de narration ronronnant. À chaque fois il est pris par surprise : il a oublié le plaisir direct de lecture de cette série, l'énergie qui s'en dégage, le rythme de progression de l'intrigue, la science du suspense de fin de chapitre du scénariste, l'efficacité des dessins et leur qualité malgré une apparence simpliste. Ce sixième tome lui procure la sensation que finalement les précédents ne devaient pas être si intenses que ça, parce qu'il ne voit pas comment les auteurs pourraient maintenir un tel niveau de qualité, de divertissement, de suspense, d'émotion. Et pourtant c'est le cas.
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