Zombies, Tome 0 : La mort et le mourant

Avec un tome 0 au beau milieu du premier cycle, j'avoue que j'ai été un peu surpris. J'avais plus envie de connaitre la suite de l'intrigue plutôt que de revenir en arrière. Mais bon, c'est l'auteur qui décide dans quel ordre il publie sa saga et avant d'entamer le tome 3 il faut en passer par le tome 0.

Dans ce tome 0 donc, nous suivons Serge Lapointe l'acteur Canadien que nous avons déjà aperçu dans les tomes 1 et 2. J'ai trouvé le choix assez surprenant car ce n'est pas le personnage principal (du moins pour les deux premiers tomes). Mais qu'importe, nous suivons avec plaisir le début de la contamination, vécu par cet acteur de série B et il faut reconnaitre qu'il a bien plus de consistance dans un tome qui lui est totalement dédie que lors des deux premiers tomes.

AU fil du tome il perd son air détaché, ses petites considérations pour devenir un type vraiment bien n'hésitant pas à aider les autres, dans la mesure du possible. Je dis cela car la fin du tome l'oblige à faire un choix très difficile, et donne lieu à une scène d'une incroyable intensité.

Du coté des dessins, j'ai trouvé les visages bien moins bien fait que lors deux premiers tomes, le dessinateur n'étant pas le même ceci explique cela. Par contre les décors sont superbes. On ne peut pas tout avoir ^^

Un petit mot sur un gros clin d'oeil à la série Walking Dead en tout début de tome. Dans la première page, nous découvrons la fin d'un film avec Serge Lapointe et lorsque le cast est dévoilé nous découvrons les noms des héros du film : Shane, Rick et Lori.

Incontestablement le meilleur des trois tomes pour l'instant sortis !
Sans révolutionner le genre comme a pu le faire Walking Dead précédemment (difficile de ne pas directement lancer la comparaison avec cette série si connue...), ce tome 0 de la série Zombies se place aisément au-dessus des deux épisodes qui l'ont précédé en termes de publication, mais qui le suivent en termes de scénario. En effet, Olivier Péru nous sert un prologue tendu à souhait, centré sur la personnalité de la "star" Lapointe, qui apparaît dans les autres épisodes comme un leader très organisé.

C'est l'occasion alors ici non seulement d'approfondir notre connaissance d'un personnage important mai secondaire, mais surtout de nous faire découvrir la véritable panique quand l'épidémie se déclenche vraiment. Olivier Péru adopte alors le point de vue du blasé de la vie qui y reprend goût en découvrant que la mort n'est plus ce qu'elle était. Un très bon pitch donc, même s'il est archi-balisé de clichés et de scènes attendus. On notera d'ailleurs plusieurs références, dont la plus explicite dès la première page sous la forme des prénoms Rick, Lori et Shane... Aucune subtilité dans cette référence, ce qui contraste avec les choix faits par l'auteur pour nous accrocher jusqu'au bout.

En effet, pour finir, Olivier Péru choisit d'approfondir, à grands coups de scènes tranchantes et sanglantes (rien d'exubérant dans le dessin pour autant...), des aspects assez philosophiques : qu'est-ce que la mort quand les morts marchent encore ? La conscience a-t-elle vraiment un poids ? Doit-on réagir de manière humaniste pour s'en sortir ? Autant de questionnements importants dans cet opus et qui trouvent plusieurs cheminements intéressants dans leur approche de ces thèmes tendancieux. le personnage de Lapointe est ainsi un condensé des turpitudes qu'un humain peut ressentir quand une épidémie lui tombe sur le coin de la figure.

Bref, même si le dessin ne sort pas de l'ordinaire, l'ensemble est efficace, entre philosophie, humour noir et action. Cette série Zombies devient intéressante quand elle fait appel, à sa façon personnelle, au saint des saints : "la psychologie des personnages". Si la série continue, il convient qu'elle s'oriente de plus en plus dans cette voie...

J'ai commencé par ce tome... J'ai peut-être eu tort vu les commentaires, mais bon, c'est ainsi.

Je l'ai trouvé excellent !
Que ce soit au niveau du scénario, des dialogues, des dessins, des couleurs...

Bon, les dessins sont superbes, même si le zombie n'est pas très beau en soi, lol.
Les personnages humains sont très humains (justement), psychologiquement fouillés, leurs réactions sonnent plutôt juste de mon point de vue.

L'évolution de l'épidémie ne leur laisse finalement aucun temps de réflexion, c'est vraiment bien fait, très différent de "Walking Dead" (cité dans cette BD, mdr) dont j'ai lu une dizaine de tomes, ce qui en soi est déjà pas mal !

Bref, c'est un tome qui se suffit à lui-même, et qui est vraiment très bon.

Avec ce tome 0, Olivier Péru nous propose de revenir sur le passé de l'un des personnages phare de la série « Zombies », celui de Lapointe, acteur canadien de séries B à présent un peu ringard et qui sera amené à assumer dans les deux autres tomes le rôle de leader d'un groupe de survivants. Ce prélude est également et surtout l'occasion pour l'auteur de revenir sur le tout début de l'épidémie, sa rapide propagation à l'échelle mondiale et la panique qui s'en suivie. En l'espace de quelques heures ce sont les vies de milliers de personnes que l'on voit irrémédiablement changer à mesure que le virus se diffuse et que les zombies se font de plus en plus nombreux et affamés. C'est avec beaucoup d'efficacité qu'O. Péru parvient à nous plonger dans l'histoire grâce à une ambiance que j'ai personnellement trouvé beaucoup plus sombre et dramatique que dans les tomes précédents.

L'action quant à elle est encore une fois au rendez-vous et c'est avec intérêt que le lecteur assiste au chaos qui ne tarde pas à s'installer partout : exodes de population, actes de violence, crises de panique... La fuite éperdue de Lapointe et de ses compagnons d'infortune permet à l'auteur de revenir sur les « bases » de l'épidémie et le fonctionnement des zombies (comment en venir à bout, à quel moment y a-t-il contamination, quels sont les effets d'une morsure...). Seul bémol en ce qui me concerne, le protagoniste, qui n'est guère parvenu à susciter en moi une quelconque sympathie, d'où un certain désintéressement pour son sort. Enfin, difficile aujourd'hui pour toute série de zombies d'éviter la comparaison avec les très célèbres « Walking Dead » auxquels l'auteur fait ici quelques références très marquées, que ce soit par le biais de l'humour ou par celui de scènes choquantes et poignantes, marque de fabrique de R. Kirkman.

« Zombies » se révèle au final une série de qualité, porteuse de quelques nouveautés intéressantes et qui parviendra sans mal à divertir aussi bien les amateurs de bandes-dessinées que de morts-vivants.

Autant que je me souvienne, ce tome 0 m'a bien plus d'une part parce qu'il reprend un personnage emblématique des tomes 1 à 3 de la série, d'autre part parce qu'il contribue largement à enrichir l'univers post apocalypique créé par Olivier Péru.
Je ne l'ai pas lu dans l'ordre d'édition, à savoir juste après le tome 2 puisqu'il s'intercale entre celui ci et le suivant, mais je ne crois pas que cela ait eu une quelconque incidence sur sa compréhension, ni même que cela ait une influence sur la série dans sa globalité.
Il est avant tout intéressant dans ce tome d'assister à la transformation de cet acteur raté en véritable leader charismatique que l'on connaît dans la série. Ce one shot nous le présente comme un acteur fini, imbu et blasé, et surtout comme un gros con égoïste et égocentrique, un monstre tapi derrière un visage de comédien sur le déclin. La comparaison est à ce point marqué qu'il est difficile de croire qu'il s'agit du même personnage rencontré dans la série, tellement les deux facettes sont éloignées et contradictoires l'une de l'autre. Olivier Péru se veut très optimiste dans le sens où il nous montre que face à une catastrophe ( il s'agit seulement de la fin de la race humaine!) suffisamment terrifiante, même l'être humain le plus abjecte qui soit, peut révéler en lui ce qu'il y a de meilleur. Cet acteur fera des mauvais choix, qui le feront réagir, et ses choix dicteront et redéfiniriont définitivement sa personnalité à tel point qu'il deviendra le personnage respecté qu'on connaît.
De manière générale, je trouve judicieux et intéressant de ponctuer une série de one shot régulier venant enrichir celle ci de manière significative, ou faisant le point sur un événement ou un personnage particulier. Cela apporte de la profondeur et de la diversité au récit global, sans alourdir inutilement la série principale.