AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,5

sur 1119 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elle était bien mal partie cette soirée, pour notre narrateur : resto prétentieux, carte pompeuse et hors de prix (proportionnel à la vacuité des assiettes!), confrontation avec un frère médiatiquement célèbre car promis à une carrière de ministre, mais qui ne fait plus illusion après une longue fréquentation pour cause de parents communs ! L'ambiance est électrique, la cuisine médiocre, le gérant obséquieux. Bref rien ne va. Et cela ne s'arrange pas lorsque que l'on découvre le but ultime de la réunion familiale. Crescendo dans le glauque!

Très bien menée, l'intrigue tient le lecteur en haleine jusqu'au bout. Les faits renvoient à ce type de faits divers que nous martèlent les médias jour après jour, et qui donnent froid dans le dos. En filigrane, le débat de l'inné et de l'acquis (même si les hypothèses génétiques ne sont pas très crédibles et heureusement peu développées), mais aussi les question des sans-abris et du racisme ordinaire

Court et intense, ce roman laisse une impression de malaise, et ce encore plus lorsque l'on sait qu'il est fondé sur un fait divers réel, qui a eu lieu en Espagne.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          250
Voilà un roman difficile à lâcher, bien structuré car les chapitres se succèdent de l'apéro au pourboire.
Le narrateur, père d'un ado de 15 ans, Michel, est aussi le frère de Serge qui fait campagne pour devenir premier ministre aux Pays-Bas. Les deux frères donc se retrouvent dans un restaurant chic choisi par Serge, accompagnés de leurs épouses respectives, pour discuter d'un événement odieux dont leurs fils ont été les instigateurs.
Le narrateur s'avère vite envieux de son frère aîné mais aussi très critique des attitudes de ceux qui l'entourent. Mais très amoureux de sa femme, bon père nerveux ce soir-là, il nous met vite dans sa poche alors que son frère apparaît arrogant, vaniteux et capricieux.
Pourtant, au fil de la lecture, on se retrouve pris au piège d'un narrateur pas si blanc que ça, et c'est tout l'intérêt de ce roman car en cours de route, on a surtout envie de faire machine arrière pour tout reprendre par le début.

C'est donc un roman cynique un brin dérangeant qui nous amène de révélations en révélations et nous tient en haleine; je regrette juste une fin à la ficelle un peu grosse, et le fait qu'il fait porter la faute à une maladie dont il ne donne pas le nom.
Commenter  J’apprécie          240
Deux frères, bataves de leur état, se retrouvent avec leurs femmes dans un bon resto amstellodamois. C'est un souper qui va partir en vrille après le pousse-café car le dernier sujet de discussion, qu'on ne voit pas du tout arriver, va dynamiter la soiree. "Le dîner" commence comme une comédie de boulevard grinçante où deux couples règlent leurs comptes et se termine par l'évocation d'un secret terrifiant. Intelligent, drôle et à la fois caustique et désabusé, ce dîner-là n'est pas facile à digérer.
Commenter  J’apprécie          220
Quel dîner et quelle claque que c'est lecture je crois que c'est le genre de livre qui marque. Un grand merci a AudreyT de l'avoir choisi le mois dernier dans le challenge Pioche dans ma Pal du mois d'Avril (sans quoi ce livre serait rester plus longtemps dans ma Pal il était au fond de ma bibliothèque).

Nous sommes conviés ici à un dîner entre Paul avec sa femme Claire et Serge le frère de Paul et sa femme Babette. Sous des allures de repas de famille au début lors de l'apéritif et des entrées, le repas se corse lorsque les plats arrivent et que Babette se dispute avec son mari Serge.

On apprend également de nouveaux éléments avec le téléphone portable de Michel le fils de Paul, Michel a en effet malencontreusement embarqué le téléphone de son fils au restaurant.

Difficile d'en dire plus sans en dire trop car la tension monte ensuite crescendo et on va voir comment cette famille se comporte à la suite d'un grave incident, le plat est corsé sans parler des desserts, cafés et pourboires qui conclut ce roman. Arrivé à la moitié du bouquin cela devient vraiment difficil de le lâcher et on a hâte de connaître le final de ce repas.



Commenter  J’apprécie          201
Quelle histoire!Elle commence à température ambiante,se refroidit de plus en plus et finit avec un épilogue glacial avec le sourire en plus!J'ai trouvé que l'intrigue est très bien menée.Au départ Paul me plaisait comme personnage,un homme intelligent,se respectant soi-même,aimant sa femme et son fils et méprisant son parvenu de frère,futur premier ministre qui vit sur les apparences.Mais plus on avance dans le livre,plus le personnage de Paul change(on se dit c'est pas vrai,il plaisante....pensant à l'épisode de la casserole et son frère)jusqu'à l'épisode finale où vraiment on reste figé.Dans ce livre il y a matière à discuter et j'aurais aimé savoir ce que les autres lecteurs ont ressenti pour les quatre personnages,Paul,Claire,Serge et Babette,tous vus et racontés par Paul.Un très bon livre!je ne pourrais pas en dire autant pour son précédent "Villa avec piscine".
Commenter  J’apprécie          163
Le dîner
Tout se passe donc au cours d'un dîner. Deux frères, l'un, Serge, pressenti futur premier ministre des Pays bas et l'autre Paul, professeur d'histoire doivent discuter en présence de leurs épouses des dérives de leurs enfants respectifs au cours d'une scabreuse histoire d'assassinat.

Le ton est assez drôle et le propos pertinent, pour qui s'est déjà fait piéger dans un restaurant chic et gastro où le personnel coupe la parole aux hôtes pour pérorer sur les plats et leur composition. Assommante et vaine cette pratique vaut sans doute d'être dénoncée, encore que les victimes sont consentantes dés-lors qu'elles reviennent et jouissent de leur notoriété en se moquant bien du menu et des convives lambda qui payent une fortune pour tomber dans ce panneau.

Paul, le professeur d'histoire souffre beaucoup plus que son frère de cette ambiance artificielle et snob, d'autant qu'il vit intérieurement un enfer. Comme son successeur dans « villa avec piscine » il est un parfait misanthrope arguant que les guerres ont fait autant de victimes parmi les bons et les méchants et que ces derniers l'ont bien mérité. Que serait le monde aujourd'hui si toutes les victimes des massacres des deux derniers conflits ainsi que celles des récents holocaustes étaient encore en vie ? Où trouveraient-elles un espace pour subsister ? Un tel raisonnement mérite un avertissement de sa hiérarchie et un suivi médical qui détecte une maladie mentale rare qui vite deviendra un alibi.

Transmissible génétiquement cette maladie est censée justifier les opinions et les comportements corolaires les plus criminels de chaque génération corrompue par ce mal. Et surtout l'absence totale de culpabilité. du coup le lecteur, confronté à tant de cynisme et d'amoralité se retrouve bien seul face à l'auto-apitoiement et les excuses bafouillées du narrateur.

Le frère politicien exonère sa progéniture de toute responsabilité mais par orgueil et solipsisme veut prendre toute la faute à sa charge et accentuer la déconnexion du monde qu'elle engendre pour son entourage.

Les ados eux se satisfont de la protection offerte par leurs parents trop lâches et s'apprêtent a vivre une carrière satisfaite de criminels en liberté.

Cet éprouvant récit, sauvé par la narration désopilante du dîner atteint la cible. Encore faut-il savoir quel est le « mille » qui est visé…

Succès mérité en tout cas.
Commenter  J’apprécie          150
Paul et sa femme Claire ont rendez-vous avec le frère de Paul et son épouse dans un restaurant huppé et prétentieux de la ville. C'est le frère de Paul, Serge, qui a réservé la table. Politicien renommé, il a ses entrées dans tous les lieux branchés de la ville. D'emblée, on se range du côté de Paul et De Claire, plus simples et plus sympathiques que l'autre couple, du moins en apparence. La discussion démarre sur les sujets d'usage : le dernier film vu au cinéma, les vacances... On comprend assez vite qu'un sujet est évité, qu'il tourne autour des enfants.

le couple formé par Paul et Claire se dévoile peu à peu. Les gens "biens sous tous rapports" du début de l'histoire émettent des points de vue étranges et ambigus sur les sujets de société. Nous apprenons par bribes leur histoire personnelle, notamment celle de Paul. Nous comprenons peu à peu à qui nous avons affaire. le sujet concernant les enfants finit par arriver sur le tapis. Et, si ce qui est passé les concernant est d'une violence inouïe, la réaction de Paul et De Claire face à l'acte commis par leur enfant est tout aussi terrifiante. Doit-on aider ses enfants à n'importe quel prix ?

Cette histoire, très dérangeante et loin du "politiquement correct", a interpellé et bousculé le parent que je suis. Mais ce qui m'a perturbée le plus, je crois, c'est l'absence de parti pris de l'auteur, qui se dégage de toute morale.

Dérangeant au possible mais à lire !

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          140

Deux couples, dont les hommes sont frères, se retrouvent au restaurant pour évoquer un problème familial difficile concernant leurs enfants adolescents.
Entre rivalité fraternelle, ironie et sarcasme, la soirée prend la forme d'un règlement de compte entre adultes, stigmatisant leur responsabilité éducative de parents, leur statut social, leur moralité.
Tout y passe au cours du repas ou dans les analyses intimes du narrateur: réflexions sur le racisme, le machisme, le pouvoir de séduction des personnalités publiques, l'hypocrisie, la société de consommation indécente, le laxisme de l'éducation, la banalisation de la violence.

C'est une fine analyse des ressentis familiaux face à une situation de délinquance, une réflexion intelligente, décortiquant les réactions de parents confrontés à des enfants qui leur échappent, dans des comportements condamnables, les renvoyant à leurs propres faiblesses.
La notion du secret excluant certains membres est elle possible au sein de la cellule familiale? Mensonges , omissions, voire manipulations ne peuvent que lézarder le quotidien, même s'il sont faits dans les meilleures intentions de protection de l'autre.

Un livre qui m'a plu car il ouvre la discussion sur de multiples facettes de notre société, par une formulation directe, assez incisive, par toujours politiquement correcte.
Gros bémol quand même, cette expression au détour d'un page:"...au jour d'aujourd'hui..."; , que je trouve exaspérante dans son utilisation excessive actuelle. Sans doute un choix de la traduction.
Commenter  J’apprécie          141
Le dîner
Attention pas n'importe quel dîner, car un simple dîner même s'il se compose avec les mêmes ingrédients, apéritif, entrée, plat, (on oublie le fromage, on est aux pays bas), le dessert et le digestif … en plus il y aura le pourboire car ce dîner n'a pas lieu dans un quelconque intérieur néerlandais mais dans un restaurant chic … n'aurait pas la même saveur que celui ci qui nous offre un éclairage particulier sur la bourgeoisie hollandaise. (Ce regard serait il différent sur la société française ?)
Une écriture incisive, qui dérange, qui surprend bien loin des bons sentiments et du bien pensant.
Des personnages croqués avec humour et désinvolture qui nous invite à chercher le bon et le méchant et on s'y perd très vite.
Une intrigue bien menée avec tout au long des incursions sur le passé des uns et des autres qui nous surprennent.
Un final qui n'en est pas un sans pour autant nous laisser sur notre faim.
Un auteur à découvrir ….
Commenter  J’apprécie          130
Voici un roman très fort. Qui commence, comme son titre l'indique, comme un dîner , entre frères et belles soeurs, entre mais, peu importe et tourne à une indicible horreur. Que chacun de nous est prêt à faire pour cacher l'horreur commise par l'un des siens. C'est une question universelle. Herman Koch nous la pose dans un contexte particulier, contemporain, qui nous interpelle davantage.
C'est poignant, parfois dense, intense, mais on en ressort meilleur.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (2054) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}