Citations sur Roberto Zucco (suivi de) Tabataba - Coco (46)
ZUCCO. – Si je donne un coup dans la porte, elle tombe, tu le sais bien, ne fais pas l’idiote.
LA MÈRE. – Eh bien, fais-le donc, malade, cinglé, fais-le et tu réveilleras les voisins. Tu étais plus à l’abri en prison, car s’ils te voient ils te lyncheront : on n’admet pas ici que quelqu’un tue son père. Même les chiens, dans ce quartier, te regarderont de travers.
Zucco.- Si on me prend, on m'enferme. Si on m'enferme , je deviens fou. D'ailleurs je deviens fou, maintenant. Il y a des flics partout. Je suis déjà enfermé au milieu de ces gens. Ne les regardez pas, ne regardez personne.
tu as fini d'être une gamine. Tu n'as plus d'âge ; tu pourrais avoir quinze ou cinquante ans, c'est pareil. Tu es une femelle et tout le monde s'en fout.
Le malheur ne demande pas de temps. Il vient quand il veut, il transforme tout en un instant. Il détruit en un instant un objet précieux que l'on garde depuis des années. (Elle prend un objet et le fait tomber sur le sol.) Et on ne peut recoller les morceaux. Même en criant, on ne pourrait pas recoller les morceaux.
Les héros sont des criminels. Il n'y a pas de héros dont les habits ne soient trempés de sang. [...] Quand tout sera détruit, qu'un brouillard de fin du monde recouvrira la terre, il restera toujours les habits trempés de sang des héros.
Le sommet des toits de la prison, à midi.
On ne voit personne, pendant toute la scène, sauf Zucco quand il grimpe au sommet du toit.
Voix de gardiens et de prisonniers mêlés.
Une voix _ Roberto Zucco s’est échappé
Une voix _ Encore une fois.
Une voix_ Mais qui le gardait?
[…]
Une voix _ Par où as-tu filé? Donne nous la filière.
Zucco _ Par le haut. Il ne faut pas chercher à traverser les murs, parce que, au-delà des murs, il y’a d’autres murs, il y’a toujours la prison. Il faut s’échapper par les toits, vers le soleil. On ne mettra jamais un mur entre le soleil et la terre.
Si on me prend, on m'enferme. Si on m'enferme , je deviens fou. D'ailleurs je deviens fou, maintenant. Il y a des flics partout. Je suis déjà enfermé au milieu de ces gens. Ne les regardez pas, ne regardez personne.
La Gamine. - Toi, mon vieux, tu m'as pris mon pucelage, tu vas le garder. Maintenant il n'y aura personne d'autre qui pourra me le prendre. Tu l'as jusqu'à la fin de tes jours, tu l'auras même quand tu m'auras oublié ou que tu seras mort. Tu es marqué par moi comme par une cicatrice après une bagarre. Moi, je ne risque pas d'oublier, puisque je n'en ai pas d'autre à donner à personne; c'est fini, c'est fait, jusqu'à la fin de ma vie. C'est donné et c'est toi qui l'a.
C'est une rude tâche d'être transparent ; c'est un métier ; c'est un ancien, très ancien rêve d'être invisible.
Le malheur de demande pas de temps. Il vient quand il veut, il transforme tout en un instant.