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Citations sur Roberto Zucco (suivi de) Tabataba - Coco (46)

Moi, j'ai fait des études, j'ai été un bon élève. On ne revient pas en arrière quand on a pris l'habitude d'être un bon élève.
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Les couloirs de mon université sont silencieux et traversés par des ombres dont on n'entend même pas les pas.
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J'y serai, invisible parmi le invisibles, silencieux et attentif dans l'épais brouillard de la vie ordinaire.
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UN HOMME - Et vous, madame ? Comment vous sentez-vous ?
LA DAME - Ca va, merci, ça va. Mais je me sentirais tellement mieux si vous fermiez vos gueules et que vous retourniez dans vos cuisines et que vous partiez torcher vos mômes.
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C'est une rude tâche d'être transparent ; c'est un métier ; c'est un ancien, très ancien rêve d'être invisible.
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Mon sang à moi, je m'en fous, il ne m'appartient pas. Tandis que celui de mon fils, c'est moi qui le lui ai fichu dans ses fichues veines, c'est mon affaire, c'était à moi, on n'a pas à répandre mes affaires n'importe comment, dans un jardin public, au pied d'une bande d'imbéciles. Je n'ai plus rien à moi maintenant. N'importe qui marche dans la seule chose qui m'appartenait. Cela va être nettoyé demain matin par les jardiniers. Qu'est-ce qui me reste, maintenant, qu'est-ce qui me reste ?
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D'habitude lorsque je me sens ainsi, avec le goût de pleurer ou de mourir, je cherche la raison de cet état. Je fais le tour de tout ce qui est arrivé dans la journée, dans la nuit et la veille. Et je finis toujours par trouver un événement sans importance qui, sur le coup, ne m'a pas fait d'effet, mais qui, comme une petite saloperie de microbe, s'est logé dans mon cœur et me tord dans tous les sens. Alors quand j'ai repéré quel est l'événement sans importance qui me fait tant souffrir, j'en rigole, le microbe est écrasé comme un pou par un ongle, et tout va bien. Mais aujourd'hui j'ai cherché ; je suis remonté jusqu'à trois jours en arrière, une fois dans un sens et une fois dans l'autre, et me voilà revenu maintenant, sans savoir d'où vient le mal, toujours aussi triste et le cœur aussi lourd.
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Regardez tous ces fous. Regardez comme ils ont l'air méchant. Ce sont des tueurs. Je n'ai jamais vu autant de tueurs en même temps. Au moindre signal dans leur tête, ils se mettraient à se tuer entre eux. Je me demande pourquoi le signal ne se déclenche pas, là, maintenant dans leur tête. [...] Ils ont envie de tuer, ça se voit à leur démarche; je vois leurs poings serrés dans leurs poches. Moi je reconnais un tueur au premier coup d'oeil; ils ont les habits plein de sang. [...] Et s'il y en a un qui commence tout le monde ici va tuer tout le monde.
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UNE PUTE (s’approchant de Zucco pour le relever). – Ne cherche plus la bagarre. Ta belle gueule est déjà bien abîmée. Tu veux donc que les filles ne se retournent plus sur toi ? C’est fragile, une gueule, bébé. On croit qu’on l’a pour toute la vie et tout d’un coup, elle est bousillée par un grand connard qui n’a rien à perdre pour sa gueule à lui. Toi, tu as beaucoup à perdre, bébé. Une gueule cassée et toute ta vie est fichue comme si on t’avait coupé la queue. Tu n’y penses pas avant, mais je te jure que tu y penseras après. Ne me regarde pas comme cela ou je vais pleurer ; tu es de la race de ceux qui donnent envie de pleurer rien qu’à les regarder. (p. 46)
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ZUCCO. – Je suis un garçon normal et raisonnable, monsieur. Je ne me suis jamais fait remarquer. M'auriez-vous remarqué si je n'étais pas assis à côté de vous ? J'ai toujours pensé que la meilleure manière de vivre tranquille était d'être aussi transparent qu'une vitre, comme un caméléon sur la pierre, passer à travers les murs, n'avoir ni couleur ni odeur ; que le regard des gens vous traverse et voie les gens derrière vous, comme si vous n'étiez pas là. C'est une rude tâche d'être transparent ; c'est un métier ; c'est un ancien, très ancien, rêve d'être invisible. Je ne suis pas un héros. Les héros sont des criminels. Il n'y a pas de héros dont les habits ne soient trempés de sang, et le sang est la seule chose au monde qui ne puisse pas passer inaperçue. C'est la chose la plus visible au monde. Quand tout sera détruit, qu'un brouillard de fin du monde recouvrira la terre, il restera toujours les habits trempés de sang des héros. Moi, j'ai fait des études, j'ai été un bon élève. On ne revient pas en arrière quand on a pris l'habitude d'être un bon élève. Je suis inscrit à l'université. Sur les bancs de la Sorbonne, ma place est réservée, parmi d'autres bons élèves au milieu desquels je ne me fais pas remarquer. Je vous jure qu'il faut être un bon élève, discret et invisible, pour être à la Sorbonne. Ce n'est pas une de ces universités de banlieue où sont les voyous et ceux qui se prennent pour des héros. Les couloirs de mon université sont silencieux et traversés par des ombres dont on entend même pas les pas. Dès demain, je retournerai suivre mon cours de linguistique. C'est le jour, demain, du cours de linguistique. J'y serai, invisible parmi les invisibles, silencieux et attentif dans l'épais brouillard de la vie ordinaire. Rien ne pourrait changer le cours des choses, monsieur. Je suis comme un train qui traverse tranquillement une prairie et que rien ne pourrait faire dérailler. Je suis comme un hippopotame enfoncé dans la vase et qui se déplace très lentement et que rien ne pourrait déplacer du chemin. Ni du rythme qu'il a décidé de prendre. (p. 36)
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Par le haut. Il ne faut pas chercher à traverser les murs, parce que, au-delà des murs, il y a d'autres murs, il y a toujours la prison. Il faut s'échapper par les toits, vers le soleil. On ne mettra jamais un mur entre le soleil et la terre.
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LA MÈRE. – Je te donne de l’argent. C’est de l’argent que tu veux. Tu t’achèteras tous les habits que tu veux.
ZUCCO. – Je ne veux pas d’argent. C’est mon treillis que je veux.
LA MÈRE. – Je ne veux pas, je ne veux pas. Je vais appeler les voisins.
ZUCCO. – Je veux mon treillis.
LA MÈRE. – Ne crie pas, Roberto, ne crie pas, tu me fais peur ; ne crie pas, tu vas réveiller les voisins. Je ne peux pas te le donner, c’est impossible : il est sale, il est dégueulasse, tu ne peux pas le porter comme cela. Laisse-moi le temps de le laver, de le faire sécher, de le repasser.
ZUCCO. – Je le laverai moi-même. J’irai à la laverie automatique.
LA MÈRE. – Tu dérailles, mon pauvre vieux. Tu es complètement dingue.
ZUCCO. – C’est l’endroit du monde que je préfère. C’est calme, c’est tranquille, et il y a des femmes.
LA MÈRE. – Je m’en fous. Je ne veux pas te le donner. Ne m’approche pas, Roberto. je porte encore le deuil de ton père, est-ce que tu vas me tuer à mon tour ?
ZUCCO. – N’aie pas peur de moi, maman. J’ai toujours été doux et gentil avec toi. Pourquoi aurais-tu peur de moi ? Pourquoi est-ce que tu ne me donnerais pas mon treillis ? J’en ai besoin, maman, j’en ai besoin.
LA MÈRE. – Ne sois pas gentil avec moi, Roberto. Comment veux-tu que j’oublie que tu as tué ton père, que tu l’as jeté par la fenêtre, comme on jette une cigarette ? Et maintenant, tu es gentil avec moi. Je ne veux pas oublier que tu as tué ton père, et ta douceur me ferait tout oublier, Roberto.
ZUCCO. – Oublie, maman. Donne-moi mon treillis, ma chemise kaki et mon pantalon de combat ; même sales, même froissés, donne-les moi. Et puis je partirai, je te le jure.
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