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4,4

sur 970 notes
Une lecture à couper le souffle !

Cette trilogie mérite amplement le succès qu'elle rencontre.

Nous suivons une jeune orpheline, Mia, qui n'a qu'une idée en tête, se venger. Pour cela, elle va emprunter un chemin obscur. Très obscur, semant la mort sur son passage.

L'univers est incroyable, sombre, riche en actions, en découvertes.. Les phases de descriptions sont superbes, sans trop de fioritures qui nous perdent. Seul bémol, les notes de l'auteur à rallonges. La fin de ce premier tome est vraiment surprenante, Jay Kristoff nous prend de court. C'est un revirement de situation époustouflant.

C'est une trilogie à dévorer ! Bonne lecture à tous !
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Cette chronique risque d'être un joyeux bordel, car pendant cette lecture je suis passée par tellement d'émotions que je ne sais pas comment écrire mon ressenti.

Comment vous parler de ce merveilleux coup de coeur ? de la plume enchanteresse de l'auteur et de son style bien à lui ?

Je dois avouer que lors des premiers chapitres j'étais complètement perdue, ma lecture a été difficile, je comprenais pas trop ou j'allais et pourtant je me suis laissée totalement prendre par l'histoire, les pages ont défilé, les chapitres se sont enchaînés.

Je voulais connaître le moindre détail de l'histoire de Mia. le moindre rebondissement, la moindre note du narrateur. Je voulais la suivre dans sa quête de vengeance.

Connaître son passé, son présent et essayer de deviner son avenir.

Je voulais découvrir l'Eglise rouge avec Mia, découvrir cet endroit étrange, dangereux et hostile. Je voulais tout connaître des personnages, connaître leurs intentions, savoir si Mia pouvait leurs faire confiance ou non.

Et surtout, je voulais tout connaître de cet univers si riche si complexe. Cet univers ou j'ai plongé la tête la première, j'ai vécu chaque scène comme si j'étais au côté de Mia, accompagner par une narration unique et original.

D'ailleurs si au début j'étais un peu paumée par le style de Jay Krystoff je me suis vite laissée envoûter par sa plume. Je me doute que ça peut dérouter, que l'on ne peut ne pas accrocher. Mais pour moi ça a été une révélation. Un coup de coeur. Les notes en bas de pages sont nombreuses, essentielles à l'histoire, drôles par moment, et juste géniales. Je les attendais avec impatience, totalement subjuguée par ce que nous révèle l'auteur, par son humour et son cynisme. Vraiment si vous lisez Nevernight lisez chaque note.

J'ai tout aimé, que ce soit les personnages, l'histoire et la plume.
Les personnages sont complexes. J'ai tellement aimé Mia, sa personnalité et son désir de vengeance. J'ai eu un énorme coup de coeur pour cette ado de 16 ans. D'ailleurs malgré son jeune âge, son histoire est sombre, et pour moi ce n'est pas de la fantaisie adolescente. C'est un livre adulte, où il y a beaucoup de violence, de sexe, le langage est grossier, et tout est décrit de façon détaillée. Donc si vous avez du mal avec ça, faite attention...

J'ai beaucoup aimé le décor inventé par l'auteur, ce pays avec trois soleil qui ne se couchent presque jamais. Nous faisons donc la connaissance de Mia Corvere, seize ans au passé difficile. D'ailleurs certains chapitres sont dés flash-back qui nous en apprennent beaucoup plus sur ce qu'elle a vécu. Son univers a basculé dans les ténèbres lorsqu'elle avait dix ans. Elle a du fuir pour se sauver, et a tout abandonné derrière elle sauf sa soif de vengeance. Mais pour cela, il faut qu'elle soit forte, qu'elle s'entraîne et quoi de mieux pour sa que de rejoindre l'Eglise Rouge, où là-bas, on vénère Notre-Dame du Saint-Meurtre et forme des futurs assassins pour en faire l'élite grâce à des cours particuliers : vols, potions, combats, et charme. Mais Mia à quelque chose en plus, quelque chose de puissant...

C'est vrai que lorsqu'on regarde, la trame reste assez simple et déjà vu. ( le héros a perdu sa famille et veut se venger...) mais Jay Krystoff en fait une histoire unique où rien n'est laissé au hasard, toutes les informations, tout les détails sont important.mes. Comme je vous l'ai dit, les personnages sont fabuleux et surtout hyper bien construits. Je me suis sentie en osmose avec eux. Mia est, je le répète, un immense coup de coeur. Elle ne ressemble en rien aux personnages que j'ai déjà rencontré dans d'autre lecture. Elle est unique. Tellement loin des clichés que l'on peut rencontrer dans ce genre d'histoire... elle peut être froide, distante et déterminée à obtenir sa vengeance... mais elle n'est pas que ça. J'ai aimé frôler sa vulnérabilité, sa fragilité. La compassion dont elle peut faire preuve a certains moments...

Et Tric, son Acolyte, son ami, ensemble ils forment une belle équipes honnête et ils peuvent compter l'un sur l'autre.
Vous avez aussi Carlotta, Jessamine, Ash, Naev... mais vous les découvrirez si vous lisez cette histoire.

Et il y a une romance, une romance belle et réelle. Qui a apporté un petit plus pour moi. Je ne vous parlerez pas du couple en question mais je les ai aimé tellement fort. .

Pour conclure, cette chronique longue et bordélique, sachez que j'attends avec impatience le tome deux. Que j'ai été totalement conquise par chaque détails, chaque personnages, chaque mots de l'auteur. C'est un coup de coeur comme j'en ai peut. Comme une vague qui ravage tout sur son passage et qui vous laisse sans voix.
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Waouh !! Ce livre est une véritable bombe. À partir du moment où j'ai lu les premiers jusqu'au moment où j'ai lu les derniers j'ai été transporter dans l'univers de Jay Kristoff.

Nevernight c'est l'histoire de Mia Corvere. À l'âge de 10 ans elle perd son père, pendu pour trahison, et sa mère ainsi que son petit frère, enfermé en prison. Elle devra alors survivre seule et pour cela elle pourra compter sur son don. Un don extrêmement rare qui lui permet de parler aux ténèbres.
À l'âge de 16 ans elle rejoint l'Église Rouge où elle va se former pour devenir un assassin. Beaucoup d'épreuves l'attendra toutes plus dangereuses les unes que les autres. Et dans une école où sont formé les meilleurs assassins la trahison n'est jamais loin.
Mais tout au long de sa formation elle pourra compter sur son désir le plus profond : la vengeances.

L'intrigue est excellente, sombre comme il faut et captivante. Au début, on alterne entre passé et présent pour que l'on puisse bien comprendre l'histoire de Mia. Je ne me suis pas mélangée entre les périodes car Jay Kristoff le fait avec beaucoup de talents. Ensuite on entre dans la formation pur et dur de Mia et franchement elle est badass. On comprend très vite qu'elle a un cerveau et qu'elle sait comment s'en servir.

L'auteur a créé un univers complexe et on ressent vraiment le travail énorme qu'il lui a fallut pour nous le livrer.

C'est le premier roman de Jay Kristoff que je lis et j'aime beaucoup son écriture. Elle est fluide et agréable à lire mais ce qui m'a le plus marquée dans le roman ce sont les notes.
Vous savez les notes que l'on trouve en fin de pages ? Et bien ici il y en a beaucoup. Mais alors beaucoup et j'ai adoré le concept. Parfois humoristique, d'autre plus sérieuse elles ont vraiment ajouté de la dynamique au récit.

Voilà j'ai adoré ma lecture et je remercie encore @desaxus de m'avoir permis de découvrir ce roman car ça a été un gros coup de coeur !
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NEVERNIGHT - JAY KRISTOFF
1- N'oublie jamais.

L'unique raison de vivre de Mia est la vengeance : Son père a été executé sur la place Publique et sa mère et son frère ont été enfermés.
Elle décide alors d'intégrer l'Église rouge : une institution qui regroupe des apprentis assassins. Trahisons et complots rythment la vie de cette institution.

Un début de roman très compliqué pour ma part lié aux nombreuses annotations de bas de pages qui ont parasitées complètement ma lecture. J'ai donc décidé d'arrêter de les lire car selon moi elle n'apporte rien à l'histoire et casse le rythme.
J'ai quand même persévérée dans ma lecture car on faisait une lecture commune sur le discord de @naniiebooks !

Et voilà qu'arrive la deuxième partie de l'histoire, bien plus sympa que la première avec bien plus de rythme et beaucoup moins d'annotations. On suit Mia dans cette institution, sa rencontre avec divers personnages et sa progression 🙂 On est vraiment prit dans l'histoire ! Évidemment complots et trahisons sont au rendez vous !

Malgré un début chaotique, ce fut une bonne lecture 🙂 En espérant que dans le deuxième tome, l'histoire mette moins de temps à se lancer !

Et vous, l'avez vous lu ?

Marion.aime.lire

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En voilà une lecture laborieuse ! C'est le genre de livre qui avait tous les ingrédients pour plaire, mais l'auteur en a fait des pataquès…

Avant toute chose, ce n'est pas du Young Adult mais du New Adult : vulgarité et sexe sont présents. Rien de bien choquant ni méchant mais bon, il faut le savoir donc attention si vous l'offrez à des plus jeunes.

Dans ce roman, nous suivons les aventures de Mia qui – à 10 ans – perd toute sa famille et jure de se venger des trois hauts dignitaires de la ville qui ont fomenté cette chute.
La jeune fille est recueillie par une âme charitable qui la forme pour devenir une tueuse (oui, trop sympa) pour le compte de l'Église Rouge qui voue un culte à la Déesse de la Nuit. Cette religion contraire à celle de vigueur, est bien évidement réprouvée par le pouvoir en place qui la qualifie d'hérésie.
Direction donc – à 16 ans – dans cette institution religieuse underground un peu spéciale, mais attention : ce n'est pas une école gentillette à la Poudlard ! Ici les cours sont portés sur l'art d'assassiner et de séduire avec son corps (même si on est mineur), la compétition entre élèves y est féroce (pas d'entraide, plutôt des coups bas) et les punitions des profs plutôt douloureuses car elles incluent la torture.

POSITIF

La force de Mia c'est son chat-ombre qui n'est pas un chat mais qui ressemble à un chat. Bref, une créature très énigmatique dont on ne saura strictement rien dans ce tome (mystère oblige mais ça m'a soûlée tant de pseudo secret). Ce dernier « mange » sa peur, ce qui permet à Mia de toujours garder la tête froide et donc par ricochet de se sentir puissante.

La nouveauté de cet univers, c'est qu'il est inspiré d'une Italie alternative : une grosse partie de l'histoire se passe dans une ville sur l'eau qui ressemble étonnement à Venise.

Autre point positif : la jeune fille évolue. Si au départ elle se la jouait solo (car seule sa vengeance comptait), elle finit par se faire des amis et va même jusqu'à partager la punition d'un de ses camarades.

Et puis il y a de la magie, des complots et une ambiance sombre colle plutôt bien à l'histoire.

NÉGATIF

Bon. Comme je l'ai dit plus haut, ce livre avait beaucoup de potentiel mais certains points ont été trop durs à surmonter pour apprécier pleinement ma lecture.

Le plus dérangeant pour moi : la narration de l'auteur avec du sarcasme en veux-tu en voilà. T'en peux plus du sarcasme ? Hé ben tiens dans ta face ; en voilà quand même du sarcasme ! Avez-vous bien lu « sarcasme » ? Car oui le ton sarcastique est omniprésent. C'est lourd, mais d'un louuuuurd…

Également, les notes en bas de pages sont insupportables et inutiles : il y avait parfois presque une page d'annotations complétement bancales ! du jamais vu ! Et avec de d'humour pas drôle en plus !
Je pars du principe que c'est à l'auteur de distiller habilement tout ça au lieu de nous faire sortir de l'histoire avec ce charabia inintéressant.
Car oui, vous pouvez largement vous en passer (ce que j'ai fait) et arriver à suivre sans problème l'histoire.

Autre lourdeur : les métaphores sont omniprésentes, vulgaires et complètement superflues. Elles polluent l'histoire et rabaissent le niveau. Si au moins elles étaient bien faites…
Exemple :
Ha ha ha, ho ho ho comme c'est drôle. Oui, l'humour de l'auteur m'a laissé de marbre.

La description du personnage principal féminin par l'auteur est CA.TAS.TRO.PHI.QUE !
Le côté badasse de l'héroïne est plus que maladroit : et que je paye un prostitué mâle à 16 ANS pour perdre ma virginité car je suis trop cool pour me prendre la tête avec ça (!). Et que je dis des gros mots pour être bien badass de chez badass (de t'as bien compris que je suis une meuf supra méga extra badass ?).
Ça se voit que c'est un homme qui n'y connait rien aux femmes et qui a pourtant écrit sur une TRÈS JEUNE FILLE !
Bref. Ça m'a dérangé cette vison erronée de ce qu'une mineure en colère aurait bien pu faire (non, elle n'est pas crédible).

La construction du chat-ombre était intéressante au début (quand jeune il fermait sa gueule). Puis, devenu plus grand, on sent carrément que c'est l'auteur qui prend la parole. C'est-à-dire en utilisant encore et toujours ce même ton sarcastique…

CONCLUSION

Cette histoire avait vraiment du potentiel mais le côté badass trop forcé, la vulgarité omniprésente (pour faire mature et cool), la construction ratée de l'héroïne (et du chat) et le ton sarcastique sont trop dérangeants.

Je me suis forcée à continuer en espérant finir par aimer comme tout le monde, mais rien à faire. Vraiment, je ne comprends pas ce qui a pu soulever autant de masses de louanges.

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Nouveau livre lu dans le cadre du Prix Livraddict, catégorie Fantasy : sans que ce soit tout à fait un coup de coeur, je peux dire que je suis séduite ! Il y a certes quelques petits bémols, mais à part ça, j'avais déjà pris goût à la plume de Jay Kristoff, dans l'exceptionnel premier tome de « Illuminae » (j'ai acheté les suivants, mais pas encore lus). Certes, ici on est dans un autre genre, et le livre a été écrit en solo alors qu'Illuminae est un livre à quatre mains. Néanmoins, j'y ai retrouvé plusieurs éléments qui m'avaient tant plu, j'y reviens.

Commençons cependant par ces fameux bémols, et avant tout par un détail livresque très terre-à-terre, qui n'a pas gâché ma lecture en tant que telle, mais qui m'a quand même bien agacée : il semble que j'ai découvert ce livre un peu trop « tard ». En effet, il est vendu soit en version reliée avec une magnifique couverture, soit en version brochée avec une couverture… qui me plaît nettement moins ! Hélas, la couverture reliée a été publiée en nombre limité, et est désormais introuvable – du moins en français, alors qu'elle est toujours disponible en anglais ou en traduction allemande, par exemple ! Alors, pourquoi la traduction française en version reliée est-elle déjà épuisée ??
C'est clairement une pure affaire commerciale, mais pour le coup l'éditeur De Saxus est trèèèèès décevant !

J'en viens maintenant au contenu et à ce qui représente le vrai gros bémol à mes yeux : comme dans tant d'autres livres du genre, on a ici des héros très jeunes, à peine ados même s'ils ont la plupart du temps un comportement plutôt proche du « young adult » - ce qui, en soi, pose déjà question. Certes, on est dans un monde tout à fait imaginaire, mais sérieusement : vous imaginez nos jeunes boutonneux désinvoltes de 16-17 ans évoluer à la façon de nos héros ? Ou alors on est dans un énième monde très vaguement inspiré du Moyen-Âge, où l'on était adulte avant 14 ans ?... ce n'est pas l'impression générale que j'ai eue ! On est certes dans un monde original, vaguement inspiré d'époques plus anciennes et politiquement sombres de notre histoire (que je n'ai pas cherché à identifier) et effectivement il n'y a aucun élément qui pourrait rattacher le lecteur à une époque plus actuelle (comme des téléphones portables ou ce genre de choses), mais par ailleurs, l'auteur souligne bien, à un moment donné, que dans le monde de Nevernight, on ne peut devenir soldat qu'à 18 ans accomplis… Alors ?
En outre, oui : l'essentiel de l'intrigue se passe dans une école (si on peut l'appeler ainsi), mais ne peut-on pas se former à tout âge ? Pourquoi tous ces candidats assassins, qui viennent d'horizons bien différents en plus et pour des raisons propres bien différentes (on est très loin d'une école à la Harry Potter où on est convoqué à 11 ans, point !) ; bref, pourquoi sont-ils tous de ce même âge, pas encore tout à fait sortis de la puberté ? Était-ce si difficile de mettre en scène parmi eux l'un ou l'autre adulte plus âgé, qui après un quelconque revers de la vie aurait lui/elle aussi décidé de rejoindre une telle école ?
Le pire, c'est que ce livre nous est présenté comme adressé à un public adulte, et il était bel et bien vendu au rayon adulte de ma librairie. Pour ma part, je ne suis pas 100% convaincue de cette classification, il y a comme une légère déviation de public-cible, en tout cas je ne me suis pas sentie tout à fait concernée. Ou alors, il est adressé à des adultes-mais-pas-trop-vieux-quand-même ? (ce que je ne suis plus) Oh ! je l'ai déjà dit pour d'autres livres : je n'ai pas forcément besoin de m'identifier aux héros, mais quand la majorité de ceux-ci, y compris l'héroïne principale et ses plus proches amis, sont si jeunes, alors que les quelques adultes qui les entourent sont tout sauf des « modèles », j'ai parfois un peu l'impression de voir des gamins s'agiter dans un jeu dont je ne comprends absolument plus les règles – et qui dès lors ne m'intéresse pas vraiment…

Et pourtant !
Et pourtant, je me suis complètement laissée embarquer, grâce à la plume magique de Jay Kristoff. On peut sans doute en dire beaucoup de choses, la décortiquer etc. ; pour ma part, je résumerai en peu de mots : c'est tout simplement un formidable conteur ! Il fait ce que tant d'auteurs oublient parfois de faire : il nous raconte une histoire qui tient la route, tout simplement. Sans grands effets de style, sans vocabulaire extrêmement recherché mais de bon niveau quand même, il parvient à entraîner son auditoire, pardon, ses lecteurs, au coeur de ce monde improbable où trois soleils alternent en n'offrant que des non-nuits (ah cette traduction bien ingénieuse de nevernight !) pour de trop rares vrainuits, au coeur de cette montagne qui abrite une terrible école d'assassins, pour lesquels on se prend pourtant d'affection… ou au contraire dont on se méfie, selon ce que l'auteur veut bien instiller. Ils sont (presque tous) jeunes mais pas forcément beaux, ils ont des talents particuliers et parfois même repoussants, et pourtant on est captivé par leur histoire.
En outre, c'est une histoire pleine de rebondissements, qui n'ont pas tous la même valeur captivante mais qui entretiennent le suspense malgré tout, et un fameux retournement – quelques indices étaient pourtant disposés çà et là, mais j'ai quand même été soufflée… comme dans ces Policiers (mon genre préféré) bien faits, où on reste bouche bée quand le meurtrier est révélé, et qu'on se rend compte l'instant d'après qu'il y avait partout ces petits cailloux blancs qui menaient bel et bien à lui, mais qu'on ne les avait même pas vus !
Et si vous avez encore un doute, lisez juste le chapitre 1… probablement l'un de mes préférés, vraiment du grand art !

À côté de ça, l'auteur utilise quelques-uns de ces « trucs littéraires » qui marchent… ou pas ; moi j'ai été convaincue. On a d'une part l'alternance entre l'intrigue en elle-même, et l'évocation du passé de notre héroïne Mia, ce qui l'a conduite à choisir de rejoindre cette école d'assassins. le tout est présenté de façon assez classique : quelques pages en italique au début d'un certain nombre de chapitres (mais pas tous) marquent le passé de Mia, tandis que la narration même s'enchaîne en caractères normaux « regular ». La distinction est donc très visuelle dans un procédé qui n'a rien de nouveau ; néanmoins, il joue bien son rôle de mener le lecteur sur deux tableaux sans le perdre, au contraire, les choses s'éclairent ainsi petit à petit ; en outre, ça permet de donner rythme, de « casser » cette narration qui, autrement, avant le retournement précité du moins, aurait peut-être paru trop linéaire.

Mais Jay Kristoff ne s'est pas contenté de ça ! Il a aussi pris un risque… que tous les lecteurs n'ont pas apprécié : sachant que j'ai lu ce livre en lecture commune, j'ai pu constater que ça a gêné la plupart de mes co-lecteurs, et c'est une remarque qui est ressortie dans pas mal des autres commentaires que j'ai lus çà et là ; bref, il a pris un vrai risque, en altérant la forme d'un simple roman. Certes, on est loin d'une mise en page à la « illuminae » ; néanmoins, la technique n'est pas courante dans un roman, et est même généralement rédhibitoire. Et pourtant (encore une fois), ça marche !
Vous l'avez compris : je parle de ces nombreuses notes de bas de page dont l'auteur n'a cessé de parsemer son texte. Dans les premières pages, on tâtonne un peu et on se demande pourquoi il nous embête avec ça… mais peu à peu, on entre dans son jeu, car on comprend que c'est là que se développe dans toute sa splendeur le monde dans lequel évoluent les personnages. C'est là que l'auteur expose un certain nombre de faits, d'anecdotes passées relatives à son monde, qui permettent de l'appréhender de mieux en mieux. Mais ce n'est pas tout : en fait, j'ai lu que pas mal de lecteurs, hérissés par le concept même de notes de bas de page, ont fini par ne plus les lire… eh bien, ce n'est pas grave ! Il se trouve que ces notes ne sont jamais tout à fait indispensables à l'intrigue – et c'est bien là tout le tour de force du romancier : de réussir à écrire toutes ces notes (qui, ensemble, font certainement plusieurs pages quand même), sans que ça dérange vraiment la lecture, sauf pour ceux qui y sont restés hermétiques. Et justement : celles et ceux qui ne les ont pas lues n'ont rien perdu de l'intrigue, mais ont peut-être manqué quelque chose de l'esprit du livre. Car c'est dans ces notes que, de façon plus évidente encore que dans l'intrigue même, l'auteur déploie tout son talent – en y ajoutant presque systématiquement une touche d'humour, qui relativise le côté très sombre de l'histoire par ailleurs (un peu comme un copain viendrait nous poser sa main sur l'épaule en nous disant, le sourire aux lèvres : t'inquiète, ce n'est pas si grave que ça !) ; c'est là qu'il s'adresse au lecteur tantôt comme à un complice qui aurait partagé les mêmes cours d'histoire de ce monde, tantôt comme à un privilégié à qui il fait le plaisir d'en savoir un peu plus, comme un griot raconterait des histoires autour du feu jusqu'au bout de la nuit, tandis que les enfants fatigués sont déjà partis se coucher, et que seuls restent ceux qui luttent contre la torpeur mais veulent à tout prix savoir… Et ainsi, petit à petit, on se réjouit, même, de ces notes de bas de page ; elles font sourire ou surprennent… et puis j'avoue aussi : parfois j'en ai survolé l'une ou l'autre mais, comme dit plus haut, j'avais alors déjà compris que je n'y perdrais pas d'information majeure, peut-être juste un clin d'oeil… et puis on dévore d'autant mieux la suivante !

Deux dernières petites choses sur la narration, qui pour moi sont autant de signes de réussite. D'abord, il faut souligner que j'ai trouvé les scènes de combat (il y en a quelques-unes quand même) vraiment bien écrites ! Je n'ai pas encore lu énormément de fantasy, mais quand même quelques titres… et souvent c'est là que le bât blesse, comme si la plume de ces auteurs bloquait dès lors qu'il faut se jeter dans la mêlée et voir le sang jaillir ! Ici, toujours avec cette plume qui n'a pas peur des mots et des descriptions visuelles sans en faire un faux cinéma, on est réellement plongés dans l'action quelle qu'elle soit, y compris des combats qui ne sont pas de simples jeux d'enfant !
Par ailleurs, je parlais plus haut du retournement… j'oublie de dire que j'ai aussi beaucoup apprécié le cliffhanger qui apparaît tout à coup l'air de rien dans l'une des scènes finales, mais on sent là encore comme un clin d'oeil de l'auteur : le voyez-vous le message caché que je vous mets là l'air de rien ? Ah, il faudra lire le tome 2 pour découvrir si mon intuition est bonne, mais je suis quasi-persuadée qu'on tient là un élément qui ne peut que ressurgir. L'épilogue quant à lui joue son rôle tranquille d'épilogue : il offre une conclusion logique à ce premier tome, sans fioritures inutiles, il permettrait même qu'on en reste là car, en plus, il réconcilie le lecteur avec certaines parties plus dures qu'on n'avait pas tout à fait digérées.

Ainsi donc, si les quelques bémols soulevés plus haut font passer ce livre juste à côté du statut de coup de coeur, il n'en reste pas moins une excellente lecture. Je retiens par-dessus tout la plume enchanteresse et maîtrisée de Jay Kristoff, une certaine originalité dans la forme, et l'humour bien présent, comme en filigrane, malgré la noirceur de l'histoire.
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Coup de coeur pour ce roman de dark fantasy! J'ai eu la chance de lire ce roman qui m'a vraiment emballée et que je recommande à tous les fans de fantasy bien ficelée. Jay Kristoff nous propulse dans un univers qui s'inspire de la Renaissance vénitienne. Mia Corvere son héroïne échappe de peu à la mort après que son père a été pendu pour rebéllion. Mia est alors recueillie par Mercurio qui va faire d'elle une tueuse. Mia ne cherche en effet qu'une seule chose: se venger de ceux qui ont détruit sa famille. Elle va intégrer l'Eglise rouge pour servir Niah, la déesse de la non-nuit et accomplir sa vengeance…

Malgré l'intrigue classique dans laquelle on assiste à l'apprentissage d'une jeune femme dans un monde violent et hostile, Jay Kristoff tire son épingle du jeu en proposant justement un univers très construit et mystérieux. Il élabore un monde où la nuit ne pointe presque jamais le bout de son nez. Trois soleils éclairent en permanence le monde de Mia. Il propose ensuite une ville dans laquelle les complots politiques sont de rigueur. Son roman n'épargne pas ses personnages qui seront tous confrontés à la violence, au sexe et à la trahison.

Mia est un personnage atypique. Imaginez une jeune fille de seize ans, cigarillo au bec, jurant comme un charretier et affublée d'une étrange ombre. Je l'ai tout simplement adorée. On va la suivre dans son apprentissage pour devenir une meurtrière et servir l'Eglise rouge. Sa formation laissera des traces. L'enseignement est difficile et la mort fait partie du jeu pour de nombreux concurrents. Au-delà de lancer le personnage dans une aventure sanglante, l'apprentissage de Mia permet de poser de nombreuses questions sur l'esprit de vengeance. Mia est un personnage « gris » qui fait des choix pas toujours moraux et ça fait du bien de se trouver face à ce type de protagoniste.

Enfin, j'ai adoré le narrateur qui s'empare des premières lignes du roman. Il est vrai que ça passe ou ça casse. Ce narrateur n'hésite pas à interrompre le récit pour donner des détails sous forme de notes de bas de page. Il fait preuve d'ironie, de sarcasme et ça, j'ai adoré! Les blagues sous le niveau de la ceinture ne sont jamais bien loin et j'ai tout simplement adhéré à cet humour noir et caustique.

Vous l'aurez compris, ce premier tome est un coup de coeur pour moi: l'univers, les personnages et l'humour graveleux de l'auteur y sont pour beaucoup. Il me tarde de lire la suite!
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Un formidable pavé que voilà, au rythme toujours maîtrisé qui fait défiler les pages sans longueur, avec la promesse de deux tomes supplémentaires.
Quelle (bonne) surprise !
On est ici dans de la (presque) low et (bien) dark fantasy, deux ingrédients que j'apprécie tout particulièrement.
A la différence de pas mal de livres très à la mode (je pense notamment à Vampyria dont le premier tome m'a éminemment déçu il y a peu), cet ouvrage-ci prouve qu'il est tout à fait possible de raconter une histoire d'étudiants (avec tous les codes du genre "academia") sans que cela ne soit adolescent et superficiel; en bref, vraiment intéressant.
La plume de l'auteur est drôle et pourtant dure (à moins que ce ne soit l'inverse?) , et la multiplicité des notes de pages, surtout au début du livre, permet d'instaurer une ambiance certaine et de bien appuyer le gigantisme de la ville. Donner de petites indications sur le monde et surtout la société créés à cette occasion permet une plongée rapide et réussie dans cet univers, quand bien même elles sont quelquefois plus longues que la page elle-même qui les accueille, mais toujours rédigées avec beaucoup d'humour ( alors même que ça parle très souvent de faits difficiles). Un ton particulier est ainsi donné dès le tout début de l'histoire de Mia, tout en évitant les sempiternels écueils de type prophétique.
Personnages attachants, introspection et action, univers construit, twists pertinents et bien amenés, il ne me manque réellement pas grand chose pour donner 5 étoiles à ce roman.
Le coup de coeur absolu n'a pas été atteint, mais il s'en faut de peu.
Rendez-vous au prochain tome !
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Une lecture qui m'a tellement fait du bien !!!

Que c'est bon de retourner dans l'héroic-fantasy qui était mon premier amour du genre littéraire. Mon imaginaire est resté intacte. C'était clair et précis dans ma tête grâce à l'écriture dense et incroyable de Jay Kristoff.

Malgré l'épaisseur large du livre, je n'ai senti aucune longueur. J'étais complètement hypnotisé dans l'histoire épique de Mia.

Cette pauvre Mia agée de 16anas qui va subir tellement plein de chose dans le roman.

Si vous avez envie de vous plonger dans cette histoire sanglante, il me doit de vous souligner quelque point avant de vous aventurer dans cette grande fresque. Il regorge de violence, de langage cru, et de quelques scènes de sexe explicite. Si ces points ne vous dérange pas, je vous invite vraiment à lire ce livre. Par contre, si vous n'avez jamais lu d'héroic-fantasy, ce n'est clairement pas par celui-ci qu'il faut commencer. Il faut vraiment un petit bagage.

Je tiens à remercier Sandrine qui m'a complètement hyper dans son analyse et toute ces conversations passionnante que nous avont eu par rapport à ce livre.

C'est avec grand plaisir que je lirai le tome 2 & 3 de cette fabuleuse histoire.
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Il existe donc encore des hommes capables d'écrire des histoires sans tous ces stéréotypes, caricatures et biais sexistes qui pourrissent encore tellement d'écrits masculins. Ça fait du bien ! Pouvoir lire un livre tranquille, sans se faire un claquage du nerf optique à chaque page à force de lever les yeux au ciel, c'est quand même vachement confortable. Et c'est marrant de dire ça parce que ça devrait être juste ✨normal✨. Rien que pour ça, Jay Kristoff vient d'entrer dans mon coeur comme l'un des seuls auteurs mâles que je supporte encore de lire. Autant dire que cette partie de mon coeur n'est pas très peuplée, même si c'est pas faute d'essayer.
Sinon, c'est aussi un bon roman de manière générale. Il prend son temps, on pourrait lui reprocher quelques longueurs et de longs passages sans réelle action, mais personnellement j'ai beaucoup aimé me plonger dans l'histoire sombre et sanglante de Mia. L'univers, très complexe, est construit avec soin et minutie et l'intrigue a réussi à me surprendre à plusieurs reprises.
La galerie de personnages est impressionnante de diversité et de complexité, et j'ai adoré (ou adoré mépriser) chacun d'entre eux. Ma préférence allant bien évidemment vers Gentilhomme le non-chat (et Éclipse mais j'en ai déjà trop dit !)
Bref, c'était vraiment cool, et c'est plutôt un soulagement vu que j'ai déjà toute la trilogie en stock 🤡 J'ai hâte de lire la suite, même s'il me semble avoir vu passer des avis un peu plus mitigés sur le second tome !
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