Le coffre aux esprits (môryô no hako) est certes, comme son nom l'indique, un manga dont le personnage principal est peut-être moins l'érudit Kyôgokudô, le pivot autour duquel gravitent les autres personnages (et les nombreuses facettes de l'histoire), mais peut-être avant tout l'ésotérisme japonais lui-même.
C'est un conte, oui, mais un conte moderne, qui prend à bras le corps le traumatisme japonais d'après-guerre, d'après ce temps de folies où tout était permis au nom d'un passé idéalisé et d'une supériorité supposé du peuple japonais (cela vous rappelle quelque chose ?).
C'est aussi un thriller haletant, un roman noir, une exploration psychologique. Les orientalistes aussi bien que les amoureux du Japon y trouveront d'ailleurs tout à fait leur compte.
Le graphisme est par ailleurs suffisamment plaisant pour satisfaire les exigences européennes, et ne rebutera pas un explorateur de cette culture du manga, où les oeuvres les plus populaires sont aussi souvent brouillonnes.
Malheureusement, on se sent un peu à l'étroit dans cette série de seulement 5 tomes, pour un scénario qui aurait pu sans ça être qualifié de fresque japonaise.
Accrochez-vous ! cela en vaut la peine.
Commenter  J’apprécie         90
J'ai trouvé ce manga original. Il se présente d'une part comme une enquête, un thriller avec une atmosphère fantastique. Yoriko qui a grandi dans la misère avec sa mère (qui est persuadée qu'elle est un démon) va se trouver entraînée dans une histoire qui la dépasse par sa camarade Kanako qu'elle admire.
En parallèle de l'enquête policière il y a une sombre histoire de boîte (ou coffre si vous préférez) dans laquelle conserver l'esprit des morts.
Commenter  J’apprécie         100
Le coffre aux esprits est un titre assez déroutant. Il est vrai que j'ai eu beaucoup de mal à ma lecture non pas que cela ne soit pas passionnant bien au contraire. On suit plusieurs personnages mais dans des registres totalement différents.
On sent qu'il y a comme un lien mais c'est assez difficile à percevoir. Il manque une certaine forme de cohérence. Certes, on est dans un niveau un peu plus compliqué pour l'intrigue mais j'avoue que je préfère la simplicité. Il y a également une ambivalence des genres entre le thriller et le fantastique. C'est un titre assez hybride.
Au niveau du dessin, c'est vraiment top. Il y a un trait que j'apprécie particulièrement car des efforts ont été effectués au niveau des personnages et des décors. C'est juste dommage que l'édition ne suive pas pour nous offrir un écrin de qualité.
Commenter  J’apprécie         50
Dans une école pour filles du Japon des années 50, Yoriko Kusumoto, une jeune fille plutôt timide est un jour abordée par Kanako Yuzuki, une élève assez mystérieuse. Rapidement, les deux demoiselles se lient d'une forte amitié. Mais un soir, en attendant un train pour se rendre près d'un lac, Kanako tombe sur les rails lors du passage du train. Accident, suicide ou tentative de meurtre ? C'est l'inspecteur Kiba qui est chargé de mener l'enquête. A la première lecture, on se trouve face à un récit décousu, avec de multiples personnages et des fragments d'histoire qui n'ont apparemment rien avoir avec l'intrigue principale. Si ce parti pris peut déstabiliser au départ, cela s'avère être l'un des moteurs de l'histoire, car elle lui offre une ambiance énigmatique saisissante. En bref, on a très envie de lire le tome suivant afin de démêler tout ça !
Commenter  J’apprécie         20
Bon, je suis loin, très loin de l'univers des Mangas que je ne connais pas. On sent bien qu'il y a des codes, des manières de faire et de ne pas faire... on sent aussi que le coffre aux esprits s'amuse avec ses codes et ses règles. La narration est assez relâchée, les intrigues se mêlent dans ce premier tome jusqu'à obscurcir le tableau. Pour autant, une certaine fascination se fait jour, une fascination vénéneuse, qui donne en vie d'aller voir vers le tome 2...
Commenter  J’apprécie         30
Ils sont tous pareils. Ils me jugent tous par mon apparence et mon grade. C'est mieux comme ça, je n'ai pas à montrer mon vrai fond. Aussi vide qu'un coffre dévalisé...
On ne jette pas le coffre au feu parce que la clef est perdue.
On a tous des raisons de tuer, ou déjà pensé à le faire. le passage à l'acte dépend juste de l'état dans lequel on se trouve alors.
- Dis, Kanako... pourquoi est-ce que tu me fréquentes ?
(...)
- Parce que chacune est la réincarnation de l'autre !
Personne ne peut échapper à la vieillesse... ou alors tu es un démon ! !