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Résumé :

Et si l'Afrique, contrairement aux discours pessimistes qui lui collent à la peau, se portait bien ? Et si le continent, loin d'être la terre damnée que les médias s'attachent à dépeindre, recelait d'étonnantes réserves d'excellence, d'idées, de créativité, d'énergie, d'espoir, de modernité ? C'est à cette révolution de l'approche du continent africain que nous convie Matthias Leri... >Voir plus
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« Gardez-moi de mes amis ! Mes ennemis je m'en charge ». L'adage, communément attribué à Voltaire, vaut aussi pour l'Afrique. Peu de régions du monde suscitent autant d'« amour ». Les étrangers qui travaillent aux Etats-Unis ou au Japon invoquent-ils continuellement leur « amour » pour ces pays ? En font-ils une condition nécessaire pour y exercer leur profession ? Dans la bouche de nombreux d'amis de l'Afrique, il faudrait à tout prix l'« aimer » pour y évoluer. Celui qui ose s'y aventurer sans être possédé par de tels sentiments est aussitôt stigmatisé pour sa froideur, pour son indifférence. Et cette condition, nécessaire, n'est pas loin d'être suffisante : « aimer » - ou feindre d'aimer - l'Afrique reste trop souvent hélas le meilleur viatique pour s'y expatrier.

L'« amour » pour l'Afrique a une traduction intellectuelle qui fait florès : l'afro-optimisme. Il se pose en réaction à l'afro-pessimisme qui, de son point de vue, gangrène notre perception dominante de l'Afrique. Il faut tordre le cou, clament les afro-optimistes, à l'image de l'Afrique que charrient les médias : un continent ravagé par les guerres ethniques, gouverné par des dictateurs sanguinaires, menacé par la famine, dévasté par le Sida. Exemples à l'appui, les afro-optimistes affirment que l'Afrique renoue avec la paix, acclimate lentement l'idéal démocratique et sort lentement du sous-développement.

L'ouvrage de Matthias Leridon, un homme d'affaires parisien qui dirige un cabinet de conseil en communication, pousse jusqu'à la caricature ce courant de pensée. Il s'ouvre par la proclamation obligée d'un amour puissant et ancien pour l'Afrique : « Je suis devenu africain de coeur et d'âme un matin de décembre 1976 sur le tarmac de l'aéroport de Ouagadougou à l'âge de 14 ans (…) Lorsque la porte de l'avion s'est ouverte, j'ai eu l'extraordinaire impression que je rentrais à la maison et que mon histoire commençait là » (p. 24). Il se poursuit par un panégyrique de l'Afrique « de tous les possibles » qui « un jour, très prochain, vaincra toutes les difficultés » (p. 196). Aucun poncif ne nous est épargné, de « la démocratie en marche » (chapitre I) à la « grande puissance sportive » (chapitre VIII) en passant par « le nouvel eldorado des télécoms » (chapitre IV) et « l'explosion médiatique » (chapitre VI).

On est confondu par autant de naïveté. Qu'elle soit sincère la rend peut-être moins répréhensible mais pas moins navrante. Elle se targue d'une originalité qu'elle ne possède pas : avant Matthias Leridon, George Courade (L'Afrique des idées reçues, 2006, Belin) ou Hélène d'Almeida-Topor (L'Afrique, Le Cavalier bleu, coll. Idées reçues, 2009) avaient déjà battu en brèche les « idées reçues » qui circulent sur l'Afrique avec autrement plus de subtilité. le principe écueil de la démarche de M. Leridon est la généralisation. Parler de l'Afrique au singulier, pour l'encenser comme pour la blâmer, n'a aucun sens. Il n'y a pas une Afrique mais plusieurs, comme le montre par exemple avec beaucoup de finesse Jean-Michel Sévérino (Le Temps de l'Afrique, Odile Jacob, 2010).
Pourquoi vouloir traiter de l'Afrique sur un mode binaire ? pourquoi à tout prix prendre parti « pour » ou « contre » elle ? L'Afrique ne va ni bien ni mal. Tout est question de présentation (si l'Afrique enregistre une croissance exponentielle de ses taux d'équipement en téléphones mobiles c'est parce qu'elle partait de zéro). Tout est question de perspective (certes le taux de prévalence du Sida régresse, mais il n'en demeure pas moins qu'on meurt quatre fois plus du Sida en Afrique que dans le reste du monde). Pas plus que l'afro-pessimisme, l'afro-optimisme n'a de sens. L'Afrique est suffisamment diverse, suffisamment complexe pour supporter difficilement la caricature.
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