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sur 515 notes
Jean de la Bruyère vécut de 1645 à 1696 et entra à L Académie Française en 1693.
Les Caractères est composé de seize chapitres, traitant chacun d'un grand thème de la société (les biens de fortune, les femmes, la mode, etc). Lesdits chapitres comprennent d'une part des réflexions générales sur le sujet en question, d'autre part le portrait ô combien ironique des grands de la société de l'époque.

L'édition que je possède (Classiques illustrés) ne contient que des extraits des Caractères et fait 100 pages. Je pense que, si le livre avait été plus long, j'aurais abandonné.
Il est fort dommage que les annotations ne donnent pas systématiquement le nom du personnage dont La Bruyère fait le portrait. Je ne dirais pas que je me suis ennuyée, loin de là, mais simplement que je n'étais pas dans la disposition d'esprit nécessaire pour apprécier cet ouvrage à sa juste valeur. Tant pis.
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Un classique pour tous ceux qui aiment les aphorismes et les nouvelles
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Jean de la Bruyère (1654-1696)
Né donc dans le deuxième demi-siècle du 17e et qui n'aura pas la chance de connaître le siècle suivant puisque 42 ans de vie, c'est bien court ..sa mort ne fut pas moins : mort subite ! L'homme n'a pas le profil vénitien de Giacomo Casanova, mais il naît sous de bons auspices puisque la famille est friquée. Fort de solides études, il n'a aucun mal à s'installer à Caen. Mais comme je ne connais pas Caen, je n'en dirai pas davantage (je suis passé cent fois à un poil près soit en m'éloignant de Deauville, soit en allant en Bretagne -une fois j'ai même fait tout le périphérique m'étant trompé sur la sortie pour la Bretagne, de ce désagrément impromptu, ça m'évite de dire que je ne connais guère de Caen de ce que le sketch de Raymond Devos m'en apprend - ; pas une ville qui m'enchante mais en visitant Jean de la Bruyère ça me donne envie de la découvrir, bien que .. il ne laisse pas grand chose de sa jeunesse ..

Monsieur de .. est trésorier des finances, une sinécure qu'il va en tant qu'homme de l'esprit mettre à profit pour écrire. J'ai oublié de dire qu'il va très vite monter à Paris comme sa destinée l'y porte ..
Ce que je n'ai pas oublié de dire par contre, c'est qu'il est plutôt laid, il a le côté ténébreux de Delon mais sans Delon et c'est bien ce qui risque de me plaire chez lui car me plaire uniquement sur le physique ne suffit pas à nourrir mon âme ..
Alors là j'adore une bio qui dit que puisqu' ainsi physiquement, il va rester célibataire et avoir le temps d'étudier, d'écrire et cultiver ses relations .. notamment littéraires, oui à l'époque c'est déjà littéraire et la France a un grand poil d'avance sur le reste du monde ..
Par les "hasards de la vie", il va atterrir comme "gentilhomme de M. le duc " (Duc de Bourbon). Et là je reprends la bio : "Assurément, la comédie humaine qui se déroulait sous ses yeux avait de quoi le passionner. Mais la contre-partie était cruelle. "Pendant tout le temps qu'il a passé dans la maison de M. le duc, écrit un contemporain, on s'y est toujours moqué de lui."
Si bien qu'on peut dire que ces choses ingrates vont teinter la plume remarquable de Jean de la Bruyère qui sera péremptoire, belle et généreuse.
Il publie en 1689 les Caractères qui connait un énorme succès. Quelques années plus tard, il entre à l'Académie..
Il va de soi que ce "déçu de la vie" aura à coeur en tant que bon chrétien de nous livrer son meilleur, la richesse de sa méditation, aidé par un caractère bien forgé et un esprit éclairé. Son étude de moeurs est ce que les historiens manquent souvent de faire et après ils se trompent, car tout simplement il est impossible de reconstituer les moeurs d'une époque s'il l'on n'a pas quelques billes dans son sac.

Il ne marquera pas moins son siècle, ce petit bonhomme qui ne payait pas de mine ..
J'allais encore oublier de dire quelque chose, Jean de la Bruyère, c'est l'aisance absolue, la plume est admirable : "Il n'y a pour l'homme qu'un vrai bonheur, qui est de se trouver en faute et d'avoir quelque chose à se reprocher"
"Les Caractères ou les moeurs du siècle" ..
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Le classique de la Bruyere j'ai adoré pour la justesse des jugements et des analyses un livre passionnant qui ne fait pas son age un classique indemodable!
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L'intérêt des caractères, c'est la possibilité de s'en servir pour illustrer des propos, des comportements, voire des événements de l'ancien régime, par la pertinence de ces observations et la beauté de la langue.
Cette beauté se transforme vite en épreuve de lecture, la compréhension de l'intention de l'auteur n'étant pas facile à extraire de certaines descriptions parfois complexes, et dont l'éloquence perturbe la clarté du propos ! mais que c'est beau !
Lisant beaucoup de livres d'histoire sur la période qui a précédé la révolution, la mine que représente ce livres est très intéressante, à condition de s'y retrouver dans les catégories (chapitres). Les observations, 3 siècles avant les débuts de la psychologie, sont très souvent très pertinentes.
Ce livre restera encore un moment sur ma table de chevet, pour y puiser de temps en temps un portrait, une maxime, une référence, à déguster sur un temps très long !
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Difficile à lire quand on n'a une culture superficielle du temps du roi soleil, j'ai du donc me documenter sur ce temps ou un roi règne en monarque absolu.Néanmoins malgré l 'admiration que vous La bruyère au grand Louis il est parfaitement conscient des travers de ce siècle(Beaucoup de caractères parlent de la condition sociale des paysans).C'est plaisant et difficile en même temps ça se lit lentement ça se médite et c'est parfois inaccessible vu la profondeur de certaines réflexions.Mais il faut s"accrocher et le bonheur est au bout.Beaucoup de subtilité aussi vu qu'il utilise beaucoup de nom grec pour désigner les gens importants de ce temps.Bref lisez et méditez.
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Regards aiguisés sur une société d'excès et de faux semblants.

Talent littéraire à ne pas manquer, toute la finesse de l'esprit mis au service d'un des plus grand talent de tous les temps.

Moeurs et caractères à découvrir sans hésitations et avec délectations.
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La Bruyère, c'est d'abord pour moi un grand observateur de l'Humain.
Cet ouvrage est divisé en 16 chapitres. le plus intéressant concerne La Cour du roi soleil. C'est une scène de théâtre où les Grands jouent des personnages pour obtenir des "postes". Une fois leur souhait réalisé, ils changent de caractère : de flatteurs, ils deviennent hautains, froids et orgueilleux. Insincères avant, ils le sont encore après leur ascension sociale.
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Bien que la psychologie ne soit sans doute pas née en 1688, "Les Caractères" sont pour moi une oeuvre psycho-philosophique.
Et à ce titre, notre bon Jean ne déroge que très peu, malgré un semblant de "classement" des idées et observations en seize chapitres, à la chienlit d'écriture de la plupart de nos philosophes chéris. Pas de système, de globalisation, si ce n'est une ébauche Âme-Esprit-Tempérament-Coeur au chapitre "Des jugements", et une analyse intéressante à la dernière page du livre : que se passerait-il si tout le monde était : premièrement "riche", deuxièmement "pauvres", troisièmement "riches et pauvres" ?
D'autre part, le livre semble se moquer du "jeu de rôles" et d'hypocrisie de la Cour, des Grands et de la Ville, La Bruyère dit presque : "vive le peuple et les laboureurs !" mais quand il était trésorier à Caen, c'était une autre histoire...
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Mais cette oeuvre possède de grosses qualités.
J'ai adoré les portraits de Celse la commère, Villeroi le niais vaniteux, Clarisse l'artificielle, Arrias qui sait tout, Théodecte le goujat, les chutes des portraits de Giton et Phédon. A La Cour, D'Artémis, stratège, est un singe la royauté ; Théodote est un papillon qui s'agite, froid, calculateur, harceleur, pour obtenir un poste... Et tous les autres sont de même facture.
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Tous représentent des hauts personnages qui ont existé, mais sous couvert de noms grecs, à l'image De La Fontaine qui utilise des animaux. En effet, comme Jean de la Bruyère le dit lui-même, les personnes de la ville ne sont intéressés que de procès, et d'argent. Il y a donc danger, naturellement à ne pas écrire sous couvert.
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Bon, l'auteur s'étend sur les nobles, alors qu'ils ne représentent qu'une infime partie de la population française, mais il parle de ce qu'il connaît.
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Toute la subtilité du travail de la Bruyère réside dans sa maîtrise du portrait en mouvement. Que faire d'une description physique alors qu'une action en dit tellement plus sur celui qui l'accomplit ? Les petits et les grands défauts des courtisans sont passés au crible pour le plus grand bonheur des lecteurs de l'époque qui cherchaient avec curiosité, dans les couloirs et les jardins de Versailles, qui avait été croqué par La Bruyère. Mais derrière la moquerie se cache un projet d'une plus vaste ampleur : dénoncer les vices, critiquer les moeurs, mettre en lumière les vilénies des uns et des autres pour élever les esprits et gommer les imperfections humaines. Dans un 17ème siècle plus monarchique que jamais, au coeur de la cour la plus courue d'Europe, La Bruyère n'avait que l'embarras du choix pour trouver les modèles qui lui inspirèrent ses portraits. Incisif et mordant, visant toujours juste, La Bruyère ne manque jamais sa cible et met au service de son projet une ironie d'une étonnante finesse. A mettre entre toutes les mains.
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J'ai mis cinq longues années à lire Les Caractères. Non pas que je le trouve ennuyeux ou mal écrit, pas du tout, bien au contraire, c'est juste que comme il n'y a pas d'intrigue et qu'il se compose presque uniquement de très courts paragraphes — quasiment des maximes — et qui peuvent être lus séparément, il est bon, je crois, de les laisser décanter, d'y revenir quelques jours, mois ou semaines plus tard, et ainsi de suite. Voilà comment on peut mettre cinq ans à lire ces 400 pages.

Passée la première surprise où j'avais été quelque peu décontenancée (je m'attendais à quelque chose de plus romancé, on m'avait fait lire Ménalque, l'un des portraits les plus longs de l'ouvrage au collège) j'ai commencé à prendre du plaisir à cette lecture. C'est vraiment de la liqueur, on s'en ressert dans un petit verre à la fin du repas et on savoure. Ce n'est pas fait pour la consommation courante.

Et donc, si l'on accepte le contrat avec Jean de la Bruyère, lire des petits aphorismes, des paragraphes, parfois très courts, parfois bien plus longs, sans suite apparente malgré le classement en seize rubriques distinctes, des sortes de thèmes, si l'on accepte le contrat, donc, on mesure la finesse, la justesse, tant de l'écriture que du propos, l'acuité du regard de cet écrivain, qui nous fait un portrait admirable de ses contemporains du XVIIème siècle, sous le règne de Louis XIV.

Il y est davantage question de son monde, l'aristocratie, que des classes populaires quoiqu'on puisse affirmer qu'il avait un réel soucis de ce qui se passait dans les campagnes et dans les quartiers peu chics des villes. Ce qui me fascine dans son projet, c'est qu'en aiguisant au maximum son regard, il parvient souvent à dépouiller totalement l'homme de sa gangue de XVIIème siècle et à en révéler ce qui est universel en lui, qui était, qui est et qui a toujours été et, malheureusement, sera toujours.

J'écris " malheureusement " car le portrait n'apparait pas forcément très reluisant sous sa plume. L'homme, défait de ses oripeaux de politesse imposée, de ses parures d'amabilité, n'est pas toujours beau à voir, à l'époque comme maintenant. Mais tout de même, quelle maestria : arriver à nous décrire précisément telle habitude, tel travers chez des hommes ou des femmes de l'aristocratie française du XVIIème siècle et s'apercevoir émue que ces traits n'ont pas varié d'un iota, qu'ils sont présents dans les mêmes proportions et avec les mêmes outrances dans les classes moyennes ou populaires que je fréquente, toutes origines confondues, en ce début de XXIème siècle, c'est impressionnant. (Je ne parle pas des élites que je n'ai pas l'occasion de fréquenter mais qui sont faites, à n'en pas douter, des mêmes ingrédients et dans les mêmes proportions et ce, n'importe où dans le monde.)

Outre la qualité de son style, sobre, précis, élégant (rien que pour ça, cela vaut la peine d'être lu), outre la qualité et la justesse des observations, il me faut tout de même confesser que certaines sections m'ont plus ennuyées que d'autres. Je pense, notamment, à celles situées vers la fin de l'ouvrage, comme de la Chaire ou Des Esprits Forts qui n'ont plus vraiment d'actualité et de raison d'être aujourd'hui, selon moi.

En somme, à ces deux ou trois restrictions près, je ne puis que m'enthousiasmer et conseiller vivement cette lecture. N'y voyez aucune malice ni aucun sarcasme mais je juge que c'est le genre de livre idéal pour les toilettes, à vous de voir. D'ailleurs ceci n'est qu'un avis de chiottes, sans grand caractère, c'est-à-dire, plus que jamais, pas grand-chose.
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