Des relations sexuelles régulières, tendres, en étant à l’écoute de soi et de son/sa partenaire, c’est répondre à l’un des déterminismes biologiques les plus profondément inscrits en nous, en tant qu’être vivant. Nous sommes programmés au plus profond de notre être pour transmettre nos gènes à travers la reproduction. Le plaisir et l’extase qui en émergent témoignent de cette nécessité vitale. L’orgasme plein, complet, permet non seulement une décharge des tensions accumulées, mais nous rapproche également de nous-même en répondant à l’un de nos besoins innés les plus essentiels.
Lorsque le stress supporté s’est révélé trop important, que nous avons soufferts de traumatismes plus ou moins prononcés, le sens de soi, la perception de soi, et la capacité à prendre son de soi disparaissent. Dès lors, le corps devient étranger et ne subsiste que la tête.
En aucun cas la quête d’un sportif ne devrait se réduire à la recherche exclusive de performance. Nous devrions logiquement fuir cette recherche qui se résume à une beauté de façade (bodybuilding/fitness), une force de façade (sports de force) ou toute autre performance sportive qui néglige la santé de l’athlète ainsi que sa croissance intégrale. Une quête sans fin qui exige toujours plus d’efforts, de souffrances et de sacrifices.
Constamment dans le Faire et dans l’impossibilité d’être dans l’Être, nous perdons ce qui constitue la grâce animale et ne nous réduisons plus qu’à des objets, machines serviles et anesthésiées d’un système qui, paradoxalement, nous enjoint à devenir les maîtres de notre réussite, de notre bonheur.
Interview d'Olivier Lafay - mai 2011