Tout bouge autour de moi

Le 10 janvier 2010, à 16h53 le Goudougoudou a fait trembler Haïti, le sol se dérobe et un an après, l'auteur se souvient et revient sur ces 60 secondes qui ont ruiné le pays.
Sous la forme de courts textes pleins d'humanité, le récit des faits, des souvenirs marquants, mais aussi les réflexions de l'auteur, les paragraphes sont bien ciselés, aucun voyeurisme, ni pathos, un texte souvent poignant, authentique d'une réalité insaisissable et qui pourtant raisonne en moi, fait écho aux récents séismes en Indonésie.
Une belle leçon de vie de ce peuple démuni qui dans les rues se met à chanter sous la plume de Dany Laferrière.

Dany Laferrière se trouvait par hasard en Haïti le jour où la terre trembla et bouleversa la vie des survivants.
Il nous livre ici un témoignage sans trémolos larmoyants mais avec la justesse de celui qui a vu et vécu cette catastrophe. Pas le temps de s'apitoyer; l'écrivain veut d'abord retrouver son entourage, réconforter puis aider, participer aux premiers gestes de secours après la première constatation ébahie du massacre.

Un livre émouvant, certes, mais qui nous montre aussi la réalité de ces événements, les réflexes, les gestes de solidarité ou de peur et la réorganisation tant bien que mal d'une nouvelle forme de société.

Je ne remercierai jamais la lectrice qui m'a prêté son merveilleux bouquin poignant, et pas n'importe lequel, non, un Laferrière s'il-vous-plaît !
12 juin 2010… Port-au-Prince… 16h53 … Séisme… Rien ne sera plus comme avant …
Laferrière nous happe à Haïti où il était lui-même présent lors des faits… Il nous parle de son ressenti sans détours, de la vie qui reprend son cours, de la culture plus forte que la mort, d'une ville et d'une vie à reconstruire, d'une peur constamment présente …. Et de nous petits individus face aux catastrophes naturelles qui nous dépassent… Je suis sortie de cette lecture chamboulée, comme une impression notable d'avoir vécu cette catastrophe de près (même des années plus tard), de sentir ce tremblement sous mes pieds, de vouloir vivre !
Cet auteur est une formidable découverte, une ode à la joie, à l'espérance, à la justesse des mots choisis tel un poète, un PIC.
« Il aura fallu un tremblement de terre pour que je partage une mangue », et cette mangue devrait être le signe indissociable d'une solidarité incontestable !

Livre que j'ai pioché dans ma bibliothèque communale, sur l'étagère intitulée « voyage immobile » … Bon je trouve assez étrange d'avoir placé là un livre sur le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a fait plus de 300 000 morts en Haïti. Soit.

Ce livre est le témoignage de l'auteur, justement en visite dans son pays natal, ce 12 janvier 2010 de malheur. Dany Laferrière rend surtout hommage à la dignité de son peuple face au(x) malheur(s), à sa capacité à se relever et à rester debout. Et, comme souvent face aux accidents de la vie, on est ici amené à s'interroger sur le sens (ou le non-sens) de la vie, sur la douleur et sur la culture. Pas de longues démonstrations, ni de pathos, mais des petits paragraphes, au coeur de l'action, des réflexions jetées dans le mouvement de ce pays qui se bat, encore et encore.

L'intention du bibliothécaire, en plaçant ce roman sur l'étagère « voyage immobile », est peut-être tout simplement un adepte du « home sweet home » …

Je savais que je lirai le livre de Dany Laferrière sur le tremblement de terre à Haïti j'avais tellement apprécié « l'énigme du retour », je n'étais pas pressée car évidemment, je ne m'attendais pas à un livre d'actualité.
Son livre est réussi, d'abord parce qu'il aide à comprendre ce que peut être une catastrophe de cette ampleur. Pour moi, les mots sont plus forts que les images, et je regarde de moins en moins les actualités à la télévision, je trouve que ça nivelle tout et qu'on perd tout sens critique.
Le livre de Dany Laferrière restera donc, pour moi, le témoignage de ce qui s'est passé le 12 janvier 2010 à 16 heures 53. Heure à partir de laquelle « notre mémoire tremble » nous dit-il avec cet art de dire les choses les plus graves sans pour autant larmoyer.
On retrouve à travers sa déambulation pour savoir si les siens sont encore en vie, la société Haïtienne dans toute sa variété. Sa famille ses amis toujours occupés à résoudre les problèmes du quotidien.
On y retrouve la passion de l'auteur pour les artistes de son pays, son mépris pour ceux qui veulent réduire Haïti aux rites vaudou, beaucoup de remarques très intéressantes sur la façon de traverser une catastrophe comme ce photographe qui mitraille l'horreur sans trop se poser de questions.
Dany Laferrière sait faire aimer son pays et ses habitants, et lorsque j'ai senti l'humour poindre à travers ses propos j'ai pensé que la vie reprenait tous ses droits :
« Un seul endroit a été épargné : le jardin dans lequel on s'est retrouvé maintes fois pour discuter de Tolstoï, de Joyce ou de Dieu (Frankétienne ne s'embarrasse pas du menu fretin). »


Lien : http://luocine.over-blog.com/

Dany Laferrière ne réside habituellement pas en Haïti. Mais il était justement à Port-au-Prince le 12 Janvier 2010, au moment où un tremblement de terre a détruit une grande partie de la ville. Dans son livre l'auteur égrène les menues observations qu'il a pu faire directement sur le vif, puis dans les jours qui ont suivi. C'est une évocation pointilliste, où souvenirs et petites aventures se juxtaposent sans ordre strict; c'est facile à lire. Ici, pas de pathos ni de considérations générales. Dany Laferrière souligne la résilience et la dignité d'un peuple très pauvre, soumis à des épreuves successives, et qui refuse d'être désigné comme « maudit ». Intéressant.

Dany Laferrière était à Haïti quand «tout a bougé». Puis il est rentré à Montréal et il a découvert, effaré, les images spectaculaires présentées en boucle par la télévision, comme s'il fallait en rajouter pour émouvoir et sensibiliser.

Un an après, il apporte son témoignage sous forme de très courtes chroniques, écrites sur le vif, tout de suite après le séisme ou quelques temps après. Il s'agit de sensations, d'images et d'anecdotes, parfois de courtes réflexions sur un pays dévasté mais qui se tient debout avec une dignité qui force le respect. L'auteur évoque également la vie quotidienne de sa propre famille après le drame.

Le récit est fort, touchant, mais résolument positif. Pas de pathos ni de larmoyant, même pour parler du pire. le récit donne à réfléchir sur la façon les médias abordent ce genre d'évènements. Après "le cri des oiseaux fous" et "l'énigme du retour", c'est avec beaucoup d'émotion que j'ai retrouvé les habitants d'Haïti sous la plume de Dany Laferrière. Bien sûr j'avais vu les journaux télévisés mais je fais partie de ceux que les mots atteignent davantage que les images.

Un témoignage à ne pas manquer.

J'aime beaucoup ce titre, car en effet, tout bouge, tout change, évolue, disparait autour de chacun d'entre nous ... Au-delà du terrible cataclysme (le tremblement de terre de 2010 à Haïti) et l'effroi qui en découle, Dany Laferrière nous fait le portrait de ce pays si particulier qu'est Haïti, de son Histoire et de sa culture, mais aussi, finalement de son humaine universalité. La première partie m'a rappelé un peu « Underground » de Huraki Murakami pour la sidération mêlée de sang-froid devant l'horreur (Underground raconte, sous forme d'interviews de rescapés, l'attaque au gaz dans le métro de Tokyo en 1995), puis au fil de la narration D.Laferrière nous raconte sa famille, ses amitiés et à travers celles-ci, nous montre par petites touches ce qui restera malgré la catastrophe : la Culture, la mémoire, les aspirations de ce peuple ; Et ce qui devra changer, c'est-à-dire la politique (corruption, misère ...) et cette vision négative que certains portent sur ce pays (violence, Vaudou ...). Un beau témoignage plein d'humanité, écrit sans emphase.

Dany Laferrière nous livre ses impressions, ses réflexions et ses observations suite au tremblement de terre de Haiti- le livre est constitué de courts paragraphes traitant de divers sujets : le tremblement de terre, les victimes, le régime du pays, le regard du monde, l'aide humanitaire, la nuit, le temps, le lieu, la minute.... et tout ce qui est possible quand tout bouge autour de soi .

Ce 12 janvier 2010, la terre tremble en Haïti sous la plume de Dany Laferrière. Il est à Port-au-Prince, à 16h53, au moment d'entamer le pain que le serveur vient de lui apporter, le sol gronde et tout se précipite. L'ordre des choses vient de se bouleverser, plus rien ne sera comme avant.
Pour cet écrivain du "je", rien n'est plus aisé que de retranscrire une telle catastrophe avec ses mots. Il subjugue totalement l'événement et à sa manière, offre de ces digressions subjectives qui font les plus belles pages. Laferrière est un grand écrivain, il sait parfaitement partir d'une situation et la monter en épingle en quelques mots. Son style fait école dans un cas comme ça, c'est le journalisme le plus magnifique qu'on puisse lire. de courts chapitres se succèdent et enveloppent les morts, les disparus, la famille, ceux qui ne sont pas là, absent du pays au moment de la catastrophe. Il y a cette topographie modifiée, la carte de nos repères urbains chamboulée, les idées qui nous submergent complétement, et le flot d'une population qui a subi de telles privations depuis 50 ans, qu'elle est bien prête à assumer celle-là aussi. Récit(s) essentiel(s).