Tout bouge autour de moi

Une mosaïque de textes courts qui relatent les pensées, sentiments de Dany La Ferrière le 12 Janvier 2010; il est effectivement présent à Haïti le jour du tremblement de terre le plus meurtrier...Et il révèle les ressentis physiques, les inquiétudes, pour soi, ses proches, les détresses, le dégoût parfois aussi face à l'omniprésence des médias, et son admiration pour son peuple,vivant parce qu'il faut avancer, que ce soit dans l'histoire de l'île (l'indépendance de 1804) ou face à la corruption, la pauvreté et les éléments....

Dany Laferrière était à Port-au-Prince quand la terre a tremblé... Ce livre est son témoignage. Il raconte ce qu'il a vécu pendant et juste après le séisme, puis un peu plus tard quand il est revenu à Haïti, auprès de sa famille. C'est fort, ça sonne juste, ça révolte parfois ! Un petit bémol : la deuxième partie m'a un peu moins touchée que la première, moins "universelle" car plus centrée sur le milieu social de Dany Laferrière, que l'on pourrait qualifier de "petit-bourgeois".

Ce livre est le témoignage de Dany Laferrière sur Haïti et le séisme du 12 janvier 2010. Vivant à Montréal depuis plus de trente ans, le 12 janvier à 16h53, Dany Ferrière était présent à Port-au-Prince avec Rodney Saint-Eloi et d'autres écrivains venus à l'occasion du Festival Étonnants Voyageurs.
Quand il est en voyage, Dany Laferrière a toujours sur lui son passeport et un calepin noir « où je note tout ce qui traverse mon champ de vision ou qui me passe par l'esprit ». A travers de courts chapitres, il nous raconte dès la première minute après la secousse ce qu'il a vécu, ce qu'il a vu, ce qu'il a ressenti…
Quelques jours plus tard, après être rentré à Montréal que l'auteur prend conscience de l'ampleur de la catastrophe. Sur place à Haïti, sans moyens de communication ou presque, il n'avait qu'une vue partielle du drame. Il est ému par l'empathie des gens qui le croisent, par la générosité du monde entier.
Quelques mois plus tard, le décès de sa tante l'invite à revenir à Haïti et à poursuivre son témoignage sur l'après séisme.
Il rend hommage au peuple haïtien digne et courageux : « Ces gens habitués à chercher la vie dans les conditions difficiles porteront l'espérance jusqu'en enfer », à leur fraternité, leur solidarité face aux difficultés et leur résilience « On a peur une minute et on danse la minute d'après », aux nombreux artistes issus de pays bousculé par les éléments ou par les dictateurs.
C'est un témoignage poignant, bouleversant, authentique et plein d'humanité.
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Témoignage saisissant du tremblement de terre d'Haïti du 12 janvier 2010 par l'écrivain haïtien Dany Laferrière.


Dany Laferrière se trouvait à Port-au-Prince, invité par le festival des "Étonnants Voyageurs", lorsqu'a eu lieu ce terrible séisme. L'écrivain exilé au Québec, mais ayant gardé de forts lien avec son île, rend compte de cet événement.
Dans ce livre rédigé un an après le tremblement de terre à partir de ses carnets, Dany Laferrière témoigne avec sobriété et intensité de ce qu'il a vu et vécu et propose une vision d'avenir de l'île qui passe par sa richesse culturelle.


Le texte se présente en courts chapitres décrivant une scène, un portrait, une conversation ou un souvenir d'enfance,...comme une succession d'images arrêtées. Souvenirs et images de la catastrophe se mêlent pour dessiner de beaux portraits de femmes de l'entourage de l'écrivain et évoquer ses racines créoles.
Il relève la formidable solidarité des Haïtiens, leur courage et leur énergie, " force intérieure qui se transforme en Art".
Car malgré son extrême pauvreté, Haïti est une terre d'arts et de culture, de peintres, musiciens, écrivains, poètes et conteurs.


Chrystel V. (Pôle Langues et Littérature)

Tout bouge autour de moi est un récit déchiré en morceaux comme la "ville brisée" que Laferrière parcourt. 128 morceaux de sa vie après le tremblement de terre à Haïti :"La minute", "Le silence", "Un homme en deuil", "La chambre", "Un verre d'eau", "La tendresse du monde"... de ce puzzle émerge lentement mais avec pénétrance ce chaos de morts et de vivants. Les morts alignés dans les rues par on ne sait qui, les morceaux de pains que l'on va récupérer sur la table du restaurant de la veille et qui sont toujours là comme une offrande, se laver avec l'eau de la piscine, la grand-mère qui chantonne à son petit fils pour éloigner de lui l'anxiété et la peur. Dans ce bouleversement total, il s'agit de vivre et d'insuffler de l'énergie pas de s'effondrer une seconde fois. Chacun des chapitre enserre un fragment de vie, l'histoire d'une vieille chaise à réparer précède la question de l'existence de Dieu et tout cela s'emboîte très bien. Les phrases semblent être des aphorismes "Depuis hier, j'ai perdu la notion du temps. Je sais maintenant qu'une minute peut cacher en elle la vie d'une ville" et l'amour de la poésie perpétuellement répété. Ce n'est pas simplement un livre à lire, c'est un livre à relire, à réfléchir.

Il y a des passages qui parleront à tous les passionnés de lecture.

"... elle passait son temps à lire. Les hommes l'évitaient soigneusement. C'est par elle que j'ai compris tout l'aspect subversif d'une femme en train de lire dans une petite ville de province. Comment la déranger pendant qu'elle conversait avec Stefan Zweig ?"