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3,65

sur 88 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Marie Hélène Lafon qui écrit sur Cézanne , j'ai pensé que vu son style , ce devrait être particulier. En effet ça l'est 😊 !

Lafon fait parler les tableaux de Cézanne , « Je suis plantée devant le Sous-bois, au Louvre, salle Mollien, et je suis dans le bois, sous les arbres, traversée de lumière pâle. L'air est tiède, c'est un matin d'été caressant et parfait. le vent bleu court dans les branches basses, le remuement des feuilles est tissé de pépiements d'oiseaux furtifs. Tout fait présence, le silence est habité, on arrête de marcher pour que cesse le vacarme des pas et du sang sous la peau. On sort de soi pour faire corps avec la merveille. »
Lafon épie la maman de Cézanne, Paul est le préféré de ses trois enfants.
Lafon s'immisce dans la tête et le coeur du père de Cézanne, ce marchand de chapeau devenu banquier fortuné qui aurait tant voulu que son fils poursuive sa propre carrière, mais se résignera même si c'est sur le tard à son choix de vie et même à son mariage incongru.
Lafon sympathise avec l'épouse Cézanne , qui a dû poser pour lui toute une vie « comme une pomme », comme il la lui imposait. Et le résultat est que sur les tableaux il y a la pomme non elle 😊, « elle y est sans y être », elle y est absente.
Lafon croque même son jardinier, Vallier, assis sous le tilleul des Lauves, absorbé dans ses pensées, alors que Cézanne vieillissant lutte contre le diabète…..

Lafon réussit avec 160 pages à nous rapprocher de ce peintre impressionniste dont le grand succès sera plutôt posthume, en arrivant à nous esquisser des fragments de son plus intime, ses tableaux et sa vie privée. Un exercice d'exploration et d'admiration réussi !

« On ne saisit pas Cézanne, on ne l'épuise pas, il résiste, on l'effleure, il glisse, il disparaît dans le sous-bois. On l'espère. On l'attend. »
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"Marie-Hélène Lafon est allée vers Cézanne comme on "va au paysage". A corps perdu. " , nous dit la quatrième de couverture.

J'aime me promener dans la campagne. Me laisser caresser par une légère brise qui joue doucement dans le feuillage des arbres. Me laisser bercer par le chant hardi et joyeux des moineaux posés sur des branches fatiguées. Imaginer ça et là au détour d'un chemin forestier ce que ressentaient ceux qui était passé là avant moi, il y a plusieurs siècles en arrière, lorsqu'ils admiraient la lumière du ciel.

Il y a dans ce roman ce passage flamboyant qui fait écho en moi :
" Perdre, trouver, chercher, on est à l'épicentre, on cherche la peinture, dans la lumière et dans le vent, dans le chatoiement des choses et dans leur fourbi, on est assailli, on est traversé, le monde est indémêlable, inextricable, c'est un taillis, une broussaille charnue et insolente couchée sous le ciel. le monde est hirsute, il est offert, il se refuse, il galope, il s'écartèle, il suinte, il sue, il renâcle. On le prend comme il est, on n'a pas le choix, on s'appelle Paul Cézanne et on va tout réinventer."

De tous les peintres impressionnistes que j'adore, Cézanne n'a jamais été mon préféré. Loin de là. Il fut longtemps pour moi l'ami d'enfance de Zola. Celui qui n'avait pas supporté que son ami le considère comme Claude Lantier, le peintre raté de l'Oeuvre.
Et je m'en veux beaucoup.
A l'instar de ses contemporains et de ses proches, notamment le père de Cézanne ou même son épouse Hortense, je n'ai pas su saisir la portée du génie de Cézanne.

Cet essai, petite merveille biographique de Marie-Hélène Lafon, me rend toute confuse.
Il est plus que temps de se pencher vers les toits rouges sur la mer bleue.

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Je ne m'attendais pas à prendre autant de plaisir à lire ce livre. J'ai aimé la manière dont, dans ce livre, l'autrice nous parle à la fois d'elle et de Cézanne.
Elle nous parle d'elle, oui, de sa démarche d'autrice, de son rapport à Cézanne, à sa peinture. Elle peint un portrait intime de l'homme, à travers ceux qui l'ont connu, mère, femme, ami, proches, de l'homme plus que de l'artiste, il est vrai. L'on découvre cependant dans quelle milieu il a grandi, un milieu dans lequel, hélas, une femme ne pouvait diriger une banque (Marie, soeur de Cézanne) - ni dans aucun milieu d'ailleurs. Il est question, aussi, un peu, d'Emile, l'ami d'enfance, monté à Paris.
Une invitation à redécouvrir l'oeuvre de Cézanne.

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Après Flaubert, Marie-Hélène Lafon donne vie au peintre Cezanne en décrivant son admiration et en donnant vie à son entourage à partir de portraits. La personnalité du peintre est ainsi mise en perspective par son unique passion, celle consacrée à sa recherche picturale.

Les flâneries de Marie-Hélène Lafon lui suggèrent le projet de décrire son admiration pour le peintre solitaire. Des musées de l'île de France aux chemins abrupts du Pays d'Aix en passant par Auvers sur Oise, naissent son envie de parler de son oeuvre, si incomprise de son vivant et si adulée depuis. Mais, surtout, d'essayer d'approcher par les mots, son processus de création.

Le Docteur Gachet, dont je ne savais pas sa proximité avec le peintre, ouvre la galerie de portraits. Camille Pissarro le suit, dont Paul Cezanne se revendique le fils. le portrait du père, Louis-Auguste au dernier instant de sa vie, est émouvant. Il est complété de celui d'Anne-Elisabeth, qui n'a jamais arrêté de soutenir son fils, malgré son statut de bourgeoise. Et, par conséquent, la personnalité du peintre s'étoffe d'humanité.

Car du peintre hirsute, légèrement “habité”, que Zola nous a laissé, réapparaît un homme sûr de son talent et sachant que la vie n'est jamais infinie, seule l'urgence du travail dictant ses journées.

Même Hortense Fiquet, nouvelle Madame Cezanne, après le décès de celle en titre, ne peut rien lui reprocher à cet homme qui aurait pu oublier de l'épouser. Paul, son fils, s'occupe des ventes et à ce moment-là, il commence à ressentir un léger frémissement du côté des rentrées d'argent.

Les cinq chapitres thématiques comportent les impressions et ressentis de l'écrivaine et la description d'un portrait. le ton et le style sont toujours uniques et la justesse des mots imprime leurs marques indélébiles.

Avec Marie-Hélène Lafon, nous “cezannons” sous sa plume avec tellement de plaisir que ce Cezanne deviendra, assurément, un incontournable !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Comment qualifier ce livre, ni un essai ni un roman, ni même une biographie décousue.
Une promenade dans les tableaux, dans la tête de Cézanne, une plongée dans la quête, la recherche absolue et permanente de ce qui se dérobe.
Une échappée au coeur de la famille de Paul, la famille n'est jamais loin avec Marie-Hélène Lafon.
Une balade dans les écrits de Claude Simon, dans les notes de Boulez, « je cherche, je flaire, je furète, je me nourris. »
Un rêve où se côtoieraient Flaubert, Giono et Cézanne.

Pas convaincue du tout aux quatre cinquièmes du livre, j'ai complètement basculé dans la toute dernière partie quand le jardinier Vallier raconte son Monsieur Cézanne. L'émotion que ces quelques pages ont fait naître a sauvé ma lecture.
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J'ignorais que Marie-Hélène Lafon avait une grande motivation pour l'art. Avec ce petit livre qui évoque le grand peintre qu'a été Paul Cézanne, elle démontre qu'elle a une sensibilité très fine... Une partie (très intéressante) des chapitres concerne les réflexions et le ressenti de l'auteure dans son travail préparatoire à l'écriture de ce livre. Une autre partie est dédiée à une biographie de Cézanne et de ses proches: ses parents, sa femme, son fils, ses amis, etc… Marie-Hélène Lafon n'a pas souhaité écrire un récit chronologique de A à Z, mais souligner quelques points significatifs pour comprendre comment le peintre vivait et créait. J'ai ainsi appris des choses. En principe, la lecture d'un tel livre doit donner au lecteur une très forte envie de voir ou revoir l'oeuvre de l'artiste considéré: c'est évidemment le cas du "Cézanne" de Marie-Hélène Lafon qui, par ailleurs, écrit d'une manière somptueuse. Une belle évocation !
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On n'échappe pas au rythme, au phrasé de l'écrivaine, on entend presque sa voix lorsqu'on lit Marie-Hélène Lafon, et la beauté de ses mots ne nous échappe pas non plus. Même si les oeuvres de Cézanne peuvent nettement moins impacter le lecteur qu'elles ne persuadent Marie-Hélène Lafon, celle-ci parvient cependant à nous faire mieux saisir l'émotion que dispense une oeuvre telle que la Nouvelle Olympia que je trouve infiniment sommaire pour ma part, pas assez aboutie en tout cas dans son exécution, mais là n'est pas la question. L'autrice nous parle de couleurs, d'un rouge de guéridon, d'émotion, de quête obsessionnelle aussi. Pour d'autres tableaux, elle comprend ce qu'est "d'aller au paysage", et là, je retrouve des sentiments qui me sont propres.

On sent que cette oeuvre lui était indispensable de concevoir, ainsi qu'elle le raconte au début de l'ouvrage, il y a des livres comme celui-là, que l'on aurait trop de mal à ne pas avoir écrits.

Marie-Hélène Lafon nous emmène en Provence, chez Cézanne, avec Cézanne, dans sa vie, si compliquée, où l'on se rend compte qu'il n'aurait rien pu faire d'autre que peindre. Elle fait parler ses proches, et même le docteur Gachet d'Auvers-sur-Oise, (le médecin qui s'était occupé de van Gogh), grand collectionneur des oeuvres impressionnistes. On décortique avec poésie l'existence, le souffle de Cézanne. Bref, nous "cézannons" tout au long du livre, et j'ai bien aimé "cézanner" même si cet artiste n'est pas de ceux qui me touchent le plus.

Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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Un essai de Marie-Hélène Lafon, voilà une chose bien intrigante ; Cézanne à la façon Marie-Hélène Lafon, il n'en fallait pas davantage pour franchir le pas. Il n'était pas forcément aisé de balayer ce que fût le peintre de la Sainte Victoire en à peine soixante pages. Marie-Hélène Lafon s'est attaquée au chantier après avoir bouclé celui titanesque qui a donné les sources. Pour cela, et depuis longtemps, Marie-Hélène s'est longuement abreuvée, et documentée sur le personnage. Elle a beaucoup hanté les musées d'Orsay, Aix et de l'Orangerie. Marie -Hélène Lafon laboure son sujet, le malaxe, le triture avant qu'il n'aboutisse.
Elle compose ainsi un portrait du peintre en alternant les points de vue. le sien d'abord sous la forme d'un cheminement avec l'artiste, son oeuvre et ses lieux, tout en imaginant l'artiste sous l'angle de celles et ceux qui l'ont connu. Ainsi son père, sa mère, Hortense son épouse, et le jardinier.
Le tour de force de cet ouvrage n'est pas dans l'érudition qui aurait pu assommer le lecteur, mais davantage dans la force de l'évocation, la puissance des mots de Marie-Hélène Lafon.
Un livre lumineux et plein de couleur dont la lecture en plein hiver réchauffe le corps et fait briller les yeux ! Intrigant, disais-je, original de par sa brièveté, sa conception, cet essai est également écrit avec précision. Marie-Hélène, l'oeil affuté sait autant saisir la beauté des toiles de Cézanne que la restituer avec le même minimalisme dont sont imprégnés ses romans !

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Après d'autres, MH.Lafon s'offre le luxe d'une digression vers un art qui n'est pas le sien. Allons-y pour la peinture, et, pourquoi pas, Cézanne.
Gros travail. Ici, on s'attarde beaucoup sur le contexte familial de l'artiste. Curieux choix, car il n'est pas si singulier.
On aurait préféré que l'auteure nous parle davantage de l'oeuvre. Mais MH.Lafon est un personnage indépendant, un peu entêté: elle est libre, elle fait ce qu'elle veut.
Il demeure incontestable que son travail est une pierre supplémentaire bienvenue dans la connaissance du peintre.
Nous resterons plus sceptiques sur le bien fondé de certains parallèles, comme par exemple ce rapprochement Flaubert-Cézanne.
Quant au style, il est typique de celui de toute l'oeuvre de la dame. Difficile de critiquer cela.
Par contre, le fait qu'elle ait succombé, une nouvelle fois, à l'agaçante mode du puzzle chronologique, nous fatigue, encore. Élève Lafon, vous devrez faire autrement au prochain trimestre.
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Marie-Hélène Lafon, avec ce texte nous fait un découvrir un Cézanne intime, pour lequel elle a une passion depuis longtemps. Elle réussit à nous transmettre sa passion et nous faire entrer dans l'intimité de l'artiste mais aussi de l'homme. le hasard a fait que j'ai attaqué en même temps la relecture (en livre audio) de "L'Oeuvre", livre pour lequel Émile Zola s'est inspiré de son ami Cézamme. Je dois dire que l'expérience est intéressante, de lire deux ouvrages dans des styles différents, qui se complète admirablement bien.
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