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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les romans de Lola Lafon sont de manière générale très prenants et très chargés émotionnellement. Chavirer ne déroge pas à la règle.
À travers l'histoire de fillettes abusées, elle nous montre qu'il n'y a pas de bonnes et de mauvaises victimes, mais des fillettes qui ont fait une mauvaise rencontre au mauvais moment.
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"Cette histoire est une écharde sur laquelle sa chair s'est recomposée, à force d'années."
Voilà comment, j'essaierai de décrire ce récit, on ne résume pas une vie. Comme ces arbres poussant en haut de murs de pierre, ou ces corps vivant avec une balle. La furieuse vie est toujours là. Et le corps se fait souffrance pour oublier (?), ne pas penser. L'autrice nous dévoile en puzzle chronologique, la vie de Cléo. Danseuse en devenir dans une MJC, l'approche prédatrice de Cathy changera / tordra la vie de la si jeune Cléo, dans un effet boule de neige jusqu'à MeToo. On y croise le destin de femmes fortes dans leurs blessures leurs cassures, Betty, Claude, Lara, qui déterminées ne rompent pas.
« rien ne sera pardonné mais tout sera oublié » Kundera
Puis le puzzle se reconstituera. Lucie, la lumière.

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Excellent livre sur le pardon l'oubli et la culpabilité dans un contexte de manipulation organisée . Très bien écrit avec plusieurs histoires se recoupant. Les personnages sont tous tres crédibles, humains et apportent des perspectives éclairantes sur différents milieux artistiques, dont la danse.
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Livre magnifique !! J'ai rencontré Lola Lafon pour la dédiasse de son dernier ouvrage : quand tu écoutera cette chanson. J'ai découvert ce roman plus vieux, qui m'a énormément touché. Quand on sait le rapport que l'écrivaine a avec la danse tout fait encore plus sens.
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D'abord, je me suis trompée sur ce livre. Et mon avis sur ce roman a changé au gré des étapes de l'histoire dont il est délicat de parler beaucoup sans la déflorer.
Disons seulement que le récit tourne autour d'un point central : Cléo, jeune adolescente au début du livre, presque soixantenaire à la fin. Elle a grandi entre ses parents et son frère, en banlieue parisienne, dans une vie qu'elle trouve banale, hormis lorsqu'elle est au cours de danse de la MJC du coin. Et c'est ce simple élément qui va lancer la suite.
De fait, j'ai d'abord trouvé que ce roman ressemblait à un teenbook. J'étais déçue. Pas vraiment intéressée. Et puis la narration s'est complexifiée. Et c'est au gré des rencontres de Cléo au cours de sa vie, à l'aune de ses expériences personnelles et professionnelles après le moment fondateur dont il est question dans la première partie que le personnage prend toute sa justesse, en deviendrait presque une personne.
Et que le livre prend son épaisseur.

Comme son personnage central, le roman ne se livre pas tout entier dès l'abord. Et c'est bien parce que cette appropriation est ainsi voilée-dévoilee par à-coups que, lecteurs, nous pouvons mesurer ce qu'a été, pour cet enfant devenu femme, de "chavirer". Et avec elle, bien d'autres. Ce livre parvient à s'emparer de ce très complexe mécanisme de l'emprise, sans le simplifier, sans le caricaturer.
Et rien n'a dû être plus difficile pour l'autrice. Un savant equilibre dans le déséquilibre.
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Chavirer, c'est l'histoire de Cléo, 13 ans, qui rêve de danse et de paillettes dans sa banale réalité entre famille modeste de la banlieue parisienne et cours à la MJC du quartier. C'est l'histoire d'une enfant à qui l'on fait miroiter la possibilité de réaliser ce rêve grâce à la bourse d'une mystérieuse fondation. C'est l'histoire d'adultes et d'une société qui n'a pas su, ou pas voulu, voir le piège se refermer sur ses filles et donner à certaines la charge du bourreau.Sur 30 ans, on suit Cléo, devenue victime et coupable, à travers le regard de ceux qui l'ont connue, simplement croisée ou aimée, mais qui jamais n'ont su l'entendre et la comprendre. Une multiplicité de regards extérieurs comme les fragments d'un miroir brisé qui ne permettent de voir que des facettes de ce qu'il reflète. Car c'est ainsi qu'est Cléo. D'une certaine manière, elle s'est arrêté à ses 13 ans. Comment continuer à grandir quand on ne comprend pas ce que l'on a vécu ? Quand on ne se pense qu'en tant que bourreau sans prendre conscience que l'on a été une victime ?
Chavirer c'est aussi un roman sur le corps, à travers la danse. Ce corps qui pour Cléo et les autres danseuses est un instrument de travail. Ce corps que l'on n'écoute pas, que l'on fait plier à sa volonté ou plutôt celle du chorégraphe, ce corps que l'on fait souffrir et qui peut être forcé. Forcément, on ne peut que faire le lien entre cette soumission imposée au corps de la danseuse et celle imposée au corps de la jeune Cléo.
L'écriture est extrêmement fluide et efficace, mais les mots sont toujours pudiques. le chapitre portant sur le viol de Cléo est d'ailleurs écrit différemment des autres. L'autrice passe à la première personne. Cet emploi du « je » permet au lecteur d'être avec elle à ce moment-là, dans son ressenti et sa confusion, dans son envie de plaire tout en sachant qu'il y a un problème. Cette écriture évite tout caractère pornographique, voyeuriste et glauque dans le récit de l'agression. La pudeur des mots n'empêche en rien l'efficacité du propos et rejette toute complaisance à cet égard. Lola Lafon évite tous les écueils qui sont possibles lorsque l'on traite de ce type de sujet (facilité de la figure du monstre, voyeurisme, victime “idéale”) et c'est ce qui fait la force et la justesse de Chavirer. Cléo est une mauvaise victime. Elle n'a pas dit non, il n'y a pas eu de violence ou menace, elle a participé à rabattre d'autres proies. Mais qu'en est il du consentement d'une enfant de 13 ans ? Quelle est sa part réelle de responsabilité dans ses actes ? Victime d'un réseau pédocriminel, victime d'un rêve qu'on lui fait miroiter, victime du silence des adultes et par là de leur complicité. Pourtant jamais Cléo ne se pensera comme telle. Elle vivra pour toujours sa culpabilité qui l'enferme avec cet impossible pardon à s'accorder.
A l'heure où Lola Lafon publie un nouveau livre, je ne peux que vous encourager à lire cette petite pépite. Après l'avoir refermé quand je l'ai lu il y a 2 ans, j'ai eu la sensation que l'ombre de Cléo m'avait accompagné encore pendant plusieurs jours. Preuve d'une histoire qui vous marque.
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Une lecture qui touche juste ici (en désignant le coeur), comme le dirait Cléo, danseuse et figure principale de Chavirer, dernier roman de Lola Lafon. Chavirer c'est une histoire de jeunes filles et de prédateurs, de danse et de plateaux télé dans les années 80, de condition sociale et du mouvement #MeToo, d'emprise et de consentement, de manipulation et d'abus sexuel, de honte et de prise de parole, d'une société qui n'écoute pas. Chavirer ça raconte la douleur et le silence, l'oubli et le pardon, ces traces tenaces, de longues années après.
Chavirer c'est un roman chavirant, l'écriture de Lola Lafon transporte ainsi que la construction du récit et des personnages.
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Jeune, ouverte au monde, et déjà empêchée
La danse comme unique échappatoire
Le corps pour exprimer sa liberté
Et ses rêves à venir

La fable ancestrale est ici revisitée
Faire miroiter et tendre un piège
Suprématie des pouvoirs
d'une hiérarchie sociale et générationnelle

Les pervers ont des complices
Et ces dernièrs peuvent être des femmes

L'étau se resserre
Etre victime
Vivre une honte
Et s'en sentir coupable
La double peine de celles qui ont été abimées.
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J'ai particulièrement aimé le premier chapitre, que j'ai trouvé très fluide et marquant, j'ai apprécié la façon dont on suivait le parcours d'une jeune adolescente (ou même enfant) qui ne sait pas vers quoi tout cela la mène, qui assiste à la fin de son enfance.
J'ai par la suite été perdue par la multiplication des personnages : certains étaient, à mes yeux, intéressants à explorer (Betty, Yonasz) et d'autres plus insignifiants.
Pour autant, je comprends ce choix, même s'il fait perdre de vue le personnage "clé". Peut-être que cela rejoint justement le but du livre : vers la fin, les réalisatrices du film renoncent à la présence d'un personnage "principal", d'une "héroïne" car dans cette histoire (dans les histoires d'agressions sexuelles, de viols, d'emprise, de manipulation), être faible ne nous rend pas moins importants, moins légitimes, toutes les paroles se valent, quelle que soit la façon dont s'est déroulée leur parcours à Galatée et comment elles ont vécu avec (le fait de se considérer ou non comme une victime). Au fond, ce qui compte c'est que c'était toutes des enfants, qui avaient soif d'attention et qu'on les a manipulé pour cela.
Peut-être aurait-il été intéressant d'utiliser les chapitres comme des perspectives d'autres victimes, et non des proches de Cléo : cela aurait donné, à mes yeux, plus de force au récit.
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Chavirer suit la vie de Cléo, danseuse de modern Jazz à travers le regard de ceux qui l'ont connu.
Cette histoire revisite les systèmes de prédation à l'aune de la fracture sociale et raciale en mettant à jour la fondation Galatée qui entre 1984 et 1994 à proposer des bourses à des jeunes filles entre 12 et 15 ans pour réaliser leur rêve.
J'ai aimé dans ce roman la place du corps, corps contraint, malmené, obligé...le style foisonnant, précis et le sujet très documenté.
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