Chavirer

Chavirer n'est pas que sombrer.
Chavirer peut être aussi s'enivrer… se griser… se laisser emporter dans un tourbillon… même si de cette spirale enivrante, on n'en ressortira pas indemne marqué à tout jamais au fer rouge de sa honte d'avoir été tout à la fois une mauvaise victime et un bon coupable…
Ce tourbillon, c'est celui dans lequel Cléo « 13 ans, cinq mois et combien de jours » s'est abimée, emportée par ses rêves et happée par une fondation qui lui fait miroiter des étoiles qu'elle n'atteindra jamais, faisant d'elle l'Elue d'une bourse fictive au prix d'une réalité effroyable, quant à elle, bien réelle.
N'obtenant pas cette bourse dans l'immédiat dans l'attente qu'elle gagne « en maturité », Cléo se voit alors proposer du haut de ses 13 ans un poste d'assistante au sein de cette même fondation, fonction qu'elle s'attachera à accomplir en grande professionnelle, achat d'un cahier de 150 p à petits carreaux à l'appui, et dans lequel elle notera : dans la colonne de gauche, les prénoms des filles, et dans celle de droite leurs rêves.
Autrement dit : Cléo va s'atteler à devenir… une rabatteuse et ainsi livrer des jeunes proies aux membres -prédateurs jamais rassasiés de la fondation.
Cléo grandit, devient femme, danseuse aussi (et sans bourse), connaitra les paillettes (pas toujours brillante) des shows télévisés et des cabarets avant de devenir mère à son tour. Enfin actrice d'une vie ordinaire.
Jusqu'au jour où un appel à témoin vient raviver la douleur mais aussi la honte de cette « écharde sur laquelle sa chair s'est recomposée, à force d'années ».
Car la honte, elle, a la mémoire longue…
Puissant, sidérant, percutant et si prenant ! Une belle réussite pour le premier roman que je lis de cette auteure, et qui a emporter mon vote finale pour le Prix Landerneau des Lecteurs 2020.

La semaine dernière, j'ai commencé Chavirer de Lola Lafon. Je ne l'ai pas encore fini, mais je n'en ai pas besoin pour vous partager mon avis car je l'adore !

Tout commence dans les années 80. Cléo est une adolescente de 13 ans passionnée de danse et elle n'a qu'un objectif devenir danseuse professionnelle. Donc, quand l'élégante Cathy l'approchera après un cours de danse en lui assurant qu'elle a tout ce qu'il faut pour décrocher la bourse Galatée, Cléo lui fait confiance et fonce.

Trois raisons pour lesquelles je conseille Chavirer :

Le personnage de Cléo, est extrêmement intéressant, car la victime devient rapidement “complice”. Je dis bien “complice”, avec des guillemets, car, comment peut elle se soustraire à l'autorité d'adultes en qui elle a confiance, et qui ont également abusé d'elle.

J'ai particulièrement apprécié le fait que chaque passage de la vie de Cléo soit narré par une personne qui a été proche d'elle.

On voit grandir Cléo à travers les yeux d'un ami, d'un kiné ou encore d'un amant. Et tout comme moi, ils ont été surpris de la complexité de Cléo qui semble aux premiers simplette et puis finalement et se révèle par une action, un geste, une phrase. Encore une fois, Cléo est un personnage attachant.

Un point sur la forme que je trouve efficace . le roman est découpé en plusieurs parties et chacune correspond au point de vue d'un personnage. Les chapitres eux sont courts.

Je me suis baladée dans plusieurs époques, plusieurs esprits afin de découvrir les faits marquants de la vie de Cléo, mais surtout comment cet abus a pu affecter le regard qu'elle porte sur elle et ses relations avec autrui.

Je me suis également rendu compte qu'il n'est pas toujours facile de débusquer un traquenard. À l'heure des réseaux sociaux et de l'ultra connexion, il est n'est pas toujours aisé de vérifier les informations concernant une personne ou une entité. Mais cela me paraît presque impossible à faire avant la popularisation d'Internet.

Finalement, il suffit d'un beau phrasé, d'une tenue professionnelle et de beaux cadeaux pour faire croire à l'existence d'un projet. Cléo n'est pas naïve, elle a juste fait confiance à la mauvaise personne.

Il me reste précisément 144 à lire, et j'espère que ces pages répondront à trois questions :
Cléo, va-t-elle réussir se pardonner ?
Cléo, acceptera-t-elle qu'on ait profité de son jeune âge et qu'elle n'est donc pas coupable ?
Les véritables coupables, seront-ils punis ?

Tant de questions, je retourne donc à ma lecture de ce pas en espérant y trouver mes réponses.

Années 80. Cléo est en quatrième et rêve de devenir danseuse de modern jazz. Elle rencontre Cathy, qui la couvre de cadeaux et lui propose de postuler pour une bourse financée par une mystérieuse fondation nommée Galatée. Elle pourra réaliser son rêve et intégrer l'école d'une compagnie. Mais la bourse tarde à venir. En attendant, Cléo participe à un déjeuner avec des hommes plus âgés qu'elle, puis est chargée de repérer dans son collège d'autres jeunes filles qui pourraient elles aussi concourir pour obtenir la bourse. 25 ans plus tard, un appel à témoins est lancé pour retrouver les victimes de la fondation. Devenue danseuse pour la télévision, Cléo s'interroge sur son passé et sa part de responsabilité dans les méfaits accomplis par Galatée.

Le récit est construit comme une sorte de puzzle qui mêle les époques - celle de l'adolescence de Cléo, ses débuts comme danseuse chez Drucker, sa vie de femme -, et les différentes personnes qu'elle a côtoyées. On ne s'y perd pas, tandis que se découvre, au fur et à mesure, le spectre de la pédophilie en cours dans les années 80, et qui laissait Matzneff et consorts donner libre cours à leur attirance pour les adolescents sans qu'à l'époque on n'en trouve grand-chose à redire ; s'y tissent aussi des réflexions sur le pardon et le poids des souvenirs. Comment oublier, comment vivre avec le remords d'avoir entraîné tant d'autres filles dans ce piège ? On découvre aussi le milieu de la danse et de la variété, ses coulisses, les faux-cils, et sous les plumes et les paillettes, les douleurs du corps et de l'âme, les salaires trop bas, les conditions de travail difficiles, dissimulées sous un sourire factice. Ce n'est sans doute pas un hasard si Lola Lafon a fait le lien entre les pratiques occultes de la pédophilie des années 80 et les dégâts qu'elle a causés chez leurs jeunes victimes, et la danse de cabaret : on sourit sous le fard, malgré l'armature en métal qui corsète le dos, malgré les courbatures et la fatigue, parce que c'est la loi du spectacle, the show must go on. Jusqu'à ce qu'enfin la parole se libère.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..

LE LIVRE QUI CHAMBOULE … Chavirer de Lola Lafond aux éditions acte sud est un éloge à la fragilité ou comment avancer quand on est abimé. On parle aussi de pardon, de culpabilité, de complicité, de réussite sociale.

Dans ce roman on suit Cloé, une ado de 13 ans qui ne verra pas comme une victime et qui ne sera pas un bourreau .Cloé ne sera pas une bonne victime, elle ne va pas dire non, non plus, quand on la fera glisser dans le système de Galatée, elle ne fera pas les gestes pour protéger. Cloé va grandir et vivre avec cette honte, elle n'en parlera pas.

Cloé va rentrer dans un système qui la va faire basculer et la transformer petit à petit en complice jusqu'à la consumer.

Dans la seconde partie, on retrouve Cloé à travers ces rencontres qui vont la construire et la mener jusqu'à cette scène finale. Durant cette période, on verra l'évolution de l'héroïne et de sa culpabilité.

Ce livre n'est pas manichéen : il n'y a pas de bon et de méchant, il n'y a pas de jugement. le pardon en général et particulièrement le pardon à soi-même est le thème de ce roman .D'autres thème sont abordé se posent comme la définition d'une victime, l'ambition sociale, le pouvoir du beau.

 

Je ne suis pas sortie indemne de cette lecture. Ce livre m'a chamboulé et Cloé, ce personnage attachant, m'a hanté pendant quelques jours après la fin de ce livre.

Chavirer est un roman brillant !

Le lecteur suit la vie de Cloé, de 13 à 48 ans, petite gamine qui rêve de devenir une danseuse comme celles qu'elle voit dans l'émission de variété de Michel Drucker, le samedi soir.

Paillettes, célébrités, show-biz, spectacles, un monde féerique que la jeune fille fantasme et rêve de vivre…

Un jour, à la sortie de son cours de danse, une inconnue se présente à elle et lui propose de l'aider à concrétiser son rêve : devenir une danseuse professionnelle, et ce, grâce à la Fondation Galatée.

Il lui suffit de décrocher une bourse pour réaliser son projet, Cloé accepte la proposition de Cathy, représentante de cette organisation.

Ce sera le début d'un piège effroyable qui se met en place, petit à petit, sur elle comme sur d'autres jeunes filles innocentes.

Cloé tombe dans un réseau pédophile, non seulement elle est une victime mais aussi deviendra une rabatteuse. Elle acceptera de recruter d'autres candidates de son âge, pour les présenter à la fondation.

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C'est la voix de Cloé qui résonne dans ce roman, celle d'une victime qui n'a pas su mettre les mots sur ce qui lui est arrivé à 13 ans !

C'est la voix d'une femme qui culpabilise et qui s'interroge sur ce qui s'est passé pour ses autres camarades.

Les abus sexuels, la manipulation, la honte…

Un questionnement insupportable, une culpabilité permanente, refoulée au plus profond d'elle jusqu'à ce jour en 2019, un appel à témoins est lancé.

De cela, les souvenirs de Cloé remontent à la surface…

Le lecteur comprend petit à petit, l'effroyable vérité sur ce réseau pédophile qui a commencé en 1984.

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Chavirer est une plongée en enfer, de ces jeunes filles abusées, utilisées par des prédateurs profitant de la naïveté de leur victime et du milieu social modeste dont elles sont issues.

La plume de l'auteure est remarquable, d'une subtilité et d'une élégance incroyable, pour réussir à parler de sujets aussi graves que les abus, le consentement, la culpabilité.

C'est aussi le portrait de notre société et de son évolution pendant ces 30 dernières années.

C'est écrit avec une extrême pudeur et de délicatesse, ce qui fait la force de ce roman puissant et percutant.

C'est aussi une plongée dans l'univers de la danse et du métier difficile des danseuses professionnelles.

J'ai été particulièrement séduite par la première partie de la vie de Cloé, un peu moins par la seconde partie, où elle est adulte.

Même si parfois, j'avoue m'être un peu perdue dans le texte car il m'a semblé confus à certains moments, je reste admirative d'un aussi bel ouvrage, aussi réussi et lumineux que l'auteure nous offre.

Longtemps, il me restera en mémoire, ces jeunes filles dont la seule erreur, est d'avoir fait confiance à des adultes.

Un roman inoubliable, à lire évidemment de la nouvelle rentrée littéraire.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..

Cléo, ado dans les années 80, en banlieue parisienne est passionnée de danse moderne, et mène une vie simple dans un foyer modeste.
Elle se fait aborder à la sortie du cours de danse par la charismatique Cathy, qui l'impressionne par son aisance et son aplomb. Sur ses conseils, elle postule à la fondation Galatée, pour bénéficier d'une boursequi lui ouvrira les portes d'un monde de rêve.
Cléo, la naïve, qui, en participant à des dîners de sélection, met les doigts dans un engrenage quand ceux des "jurés" s'égarent sur son corps.
Cléo, l'innocente, qui veut convaincre qu'elle n'est plus une petite fille, et qui doit en rabattre d'autres en leur faisant miroiter des rêves de succès.
Cléo, qui rêve d'être une étoile et qui s'éteint doucement...
Un roman à voix multiples, toutes ont connu Cléo à un moment de sa vie, certaines se sont brûlées les ailes comme elle, d'autres ont essayé de panser ses blessures, ensemble elles témoignent de ses souffrances. Cléo en se taisant, devient bourreau d'elle-même. Dans l'oubli de soi pour se punir, elle se sent coupable de ne pas être une franche victime.
Un coup de coeur pour ce texte si bien écrit, qui soulagera, j'espère, celles qui n'ont pas pu, pas su dire Non, et en portent le fardeau. Un roman de délivrance, touchant, finement écrit, où Chavirer ne mène pas forcément au naufrage.

Lien : https://instagram.com/danygi..

Ce livre démontre bien les rouages de l influence néfaste de certaines personnes maléfiques profitant de la jeunesse. Sans aucun pathos la jeune héroïne nous donnes les clés de son fonctionnement. Elle a cru pouvoir accéder à son rêve. Hélas ce n était qu un fantasme. Et c est sur cet espoir que l on a pu l a duper. C est la première victime d une très longue liste

Nous suivons l'évolution du personnage de Cléo de ses 13 printemps jusqu'à l'âge de 48 ans.
Toute une vie traversée par la volonté, l'espoir, le travail acharné, la confiance aveugle, la désillusion, la culpabilité, la honte, le pardon accordé aux autres et à soi-même.
Tout est désordre : le fil de la narration comme les morceaux du puzzle qui surgissent un à un dans l'esprit de l'héroïne.
C'est un livre magnifique.

Un livre tout en sensibilité, en nuance. Est-ce qu'une victime peut aussi être coupable ? Et un coupable victime ? Au service de cette histoire complexe moralement, une écriture d'une finesse incroyable, et des points de vue tout en subtilité dont on ne ressort pas indemne.

Cléo est une jeune fille de 13 ans passionnée par la danse moderne jazz. Elle souhaite devenir danseuse professionnelle et s'entraîne à la MJC de son quartier. Un jour, elle est "repérée" par une dame qui lui fait miroiter une bourse pour développer sa passion. Les conditions d'obtention de la bourse sont assez obscures et Cléo se retrouve dans un engrenage pédophile.
Nous suivons les années aux côtés de Cléo et suivons avec suspens le dénouement. Faut il avouer ce que l'on a fait ? La peur d'être jugée sera t elle plus forte que la volonté de mettre à jour une sombre histoire ?
Un ouvrage haletant très bien mené.