Je remercie Babelio ainsi que StoriaEditions pour l'envoi de cet ouvrage, offert dans le cadre de l'opération Masse Critique Littératures de janvier 2022.
Mon avis concernant cette lecture est plutôt mitigé.
Comme indiqué sur la quatrième de couverture,
Yvan Landis (l'auteur) a souhaité remonter le fil de l'histoire de son père (Patrick Benbrick, né Ali Ben Houssein Ben-Ibrik), qui trouve ses origines en Afrique, et plus précisément au Maroc.
La démarche est belle, touchante (elle m'a rappelé celle entreprise par
Tiffany McDaniel à travers son roman intitulé
Betty).
Je suis tout de suite entrée dans l'histoire des ancêtres d'Yvan qui débute dans les années 20 avec le départ de son grand-père pour Marrakech (afin d'échapper à la dure vie de berger), son arrivée à Marseille avec une troupe d'acrobates, sa rencontre avec une violoniste (Gertrude) qui tombe littéralement en amour pour lui et qui deviendra son épouse avant de lui donner 2 magnifiques enfants : Fatima-Monika (la tante de Yanis) et Ali (le père de Yanis).
J'ai eu la sensation d'entrer dans la première partie du roman comme on entre dans un conte.
La vie est dure mais les parents s'aiment, sont aimants, ont fait le choix d'élever Fatima et Ali en leur inculquant à la fois les principes de l'islam et ceux de la chrétienté.
Fatima et Ali ont des amis, sont scolarisés, et même si leur père est très souvent absent puisqu'il doit suivre les tournées des différents cirques dans lesquels il est employé; leur mère veille sur eux.
Bien que le racisme soit omniprésent et que la guerre couve, "les enfants grandissaient dans une douceur paradisiaque" (page 52).
Tout ce bonheur va voler en éclat après l'incarcération du père dans un camp de prisonnier, mais surtout après le bombardement de la petite ville dans laquelle vivent Fatima et Ali; bombardement qui les laissera orphelins de mère.
Après cet épisode, les enfants seront séparés, avant de se retrouver puis d'être expatriés en France dans une famille d'accueil qui vit dans une ferme du Loir Et Cher.
A partir de ce moment de l'histoire, l'histoire s'accélère et les années filent.
Pour ma part, le récit commence à tourner en rond, et perd considérablement de son intérêt.
Ali et sa soeur se perdent plus ou moins de vue. Fatima perdra la tête et le lecteur ne saura pas vraiment ce qu'il adviendra d'elle. Dommage !
Ali quant à lui essaie, avec beaucoup de difficultés, de trouver sa place sans véritablement y parvenir.
Il deviendra tour à tour : professeur de sport, combattant en Algérie, époux de miss Allemagne, chargé d'une mission pour le compte d'un agent du Mossad (mission qui l'amènera à rencontrer le roi
Hassan II en personne), puis impliqué dans la guerre des six jours.
Le roman s'achève à Jérusalem, devant le mur des Lamentations.
Certes, le récit est "basé sur une histoire vraie", ce qui laisse supposer que celui-ci comporte des éléments fictionnels, mais plus on avance dans la vie d'Ali, plus celle-ci devient rocambolesque.
Certains faits historiques (comme la guerre des six jours par exemple) auraient mérité quelques développements supplémentaires.
J'ai été étonnée par le nombre de coquilles tout au long du livre (mots manquants ou en double dans certaines phrases, ponctuation absente) et surtout par la quantité de fautes d'orthographe.
Nous en faisons tous (moi la première..;)) mais là, il y en a tellement que certaines phrases en perdent leur sens.
De la même manière, je me suis demandée à de nombreuses reprises si le texte original avait été rédigé en français ou dans une langue étrangère : j'ai eu plusieurs fois la sensation de lire un texte traduit "tel quel", et cela donne des phrases (voire des paragraphes entiers) totalement incompréhensives et dénuées de sens.
Pour terminer sur une note positive tout de même : la métaphore du ruban est belle.
Ce petit bout de tissu très symbolique qui traverse le temps, l'espace, les conflits et relie les personnes entre elles (qu'il s'agisse de liens de sang ou de coeur).