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4,36

sur 682 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫Quel émoi devant ce moi qui semble frôler l'autre
Quel émoi devant la foi de l'un qui pousse l'autre
C'est la solitude de l'espace
Qui résonne en nous, on est si seul, parfois
Je veux croire alors qu'un ange passe
Qu'il nous dit tout bas, je suis ici pour toi
Et toi c'est moi
Mais qui est l'autre quel étrange messager
Mais qui est l'autre ton visage est familier
Mais qui est l'autre en toi ma vie s'est réfugiée
C'est un ami, c'est lui♫
L'autre - Mylène Farmer - 1991

Qui pourrait m'empêcher
De tout entendre
Quand la raison s'effondre
A quel sein se vouer
Des ans chantés
sarabande sans musique
revenir ou bien fuite
Feuilles sèches, pétales endormis
Je n'ai jamais demandé, j'ai appris.
Point de réponse à mes questions posées
mais être capable de dire ''j'ai avancé''
La vérité est partout, dispersée
Sur les chemins...
je vais la ramasser

Quelle vive émotion !! ô Ankou leurre
sondage d'une âme en profondeur
Noirs et Sombres
Sans manières ni faux sans blancs
L'Art se nait d'une façon secrète
redécouvre L'autre Brodeck
refermé sur mon île déserte .

Il faudra leur dire : https://www.babelio.com/livres/Claudel-Le-rapport-de-Brodeck/22951/critiques/1689544
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Une lune si blanche qu'elle semble se refléter sur les montagnes. Brodeck parcourt dans la nuit noire la distance qui le sépare de l'auberge. Venu chercher du beurre, c'est tout un troupeau d'hommes qui lui réserve un accueil glacial et le dévisage longuement. Seul l'Anderer, l'étranger, n'est pas là. Brodeck comprend aussitôt le sort que lui a réservé les hommes. L'un d'eux s'approche de lui et le somme de raconter l'histoire, d'en être le scribe. Lui dont le métier est de rapporter aux administrations de brèves notices sur l'état de la forêt et des rivières. Il n'a pas d'autre choix que d'accepter et innocenter par là-même les coupables et détourner la vérité. Bien sûr, il va l'écrire ce rapport que les autres attendent mais aussi une toute autre vérité qu'il gardera secrète...

En adaptant l'oeuvre de Philippe Claudel, Manu Larcenet change de registre et étonne tout autant qu'il épate avec ce noir et blanc. Et l'on est conquis dès les premières pages muettes. Brodeck, encore traumatisé par la guerre, les camps et ses deux années de captivité, veut à tout prix faire éclater la vérité, quitte à se mettre à dos cette communauté isolée. Manu Larcenet nous offre un récit d'une grande noirceur, implacable et terriblement efficace. L'on sent cette tension malsaine qui s'infiltre au fil des pages. Avec ce dessin d'une rare puissance et d'une grande justesse, l'auteur rend parfaitement compte de cette ambiance hostile et menaçante. Il nous offre de superbes planches de montagne et de nature sauvage et croque superbement tous ces visages ridés, silencieux et marqués par de lourds secrets. le noir et blanc d'une grande profondeur sert à merveille ce récit captivant.
Magistral...

Feuilletez le rapport de Brodeck...
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Un rapport, un rapport, ils en ont de bonnes eux.
Tout au plus notifier l'état de la forêt, des chemins, des rivières, je maîtrise, mais rapporter ce qu'ils ont fait à « l'Anderer » en biaisant la vérité pour les dédouaner, je me sens pas le courage. Ils ne m'ont pas laissé le choix. Ils étaient là, mutiques, les yeux fous, soudés par tout ce sang versé, et moi j'étais seul. Seul et innocent.
Alors je vais l'écrire leur putain de bobard mais ce qu'ils ignorent, c'est que je vais parallèlement m'attacher à conter l'exacte vérité, la seule, l'unique, en mémoire de « l'Anderer », de l'autre qui n'est plus...

Lire Larcenet c'est allier plaisir des yeux et du texte même si pour le coup, il reprend à son compte le roman de Philippe Claudel.
Innombrables sont les BD parcourues sans que l'on accorde une véritable importance au trait une fois ce dernier assimilé. Avec Larcenet, pas d'autre alternative que de s'extasier devant le travail titanesque de l'auteur. Un noir et blanc crépusculaire à l'aune de cet étrange récit aussi chargé et électrique qu'un ciel d'hiver.
Brodeck, le rescapé des camps. L'homme devenu chien, brisé par ses geôliers aujourd'hui disparus. Ne restent que les souvenirs. Et les pleurs.
Un mystère savamment entretenu plane sur cette étrange contrée balayée par les vents.
Qui était cet « Anderer » pour cristalliser une telle haine collective, Brodeck saura-t-il préserver sa sécurité et celle de ses proches en dissimulant sa double activité, est-ce que tu viens pour les vacances moi je n'ai pas changé d'adresse ?
L'heureux papa de Blast vous en offre ici les premiers indices.
Ce Brodeck constitue une nouvelle pierre à l'édifice déjà conséquent d'un Manu Larcenet au sommet de son art !
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J'avais beaucoup entendu parler de cette B.D et je la croisais régulièrement à la bibliothèque mais quelque chose me retenait de l'emprunter malgré son excellente réputation. Un peu de méfiance vis a vis des oeuvres encensées à tout va. Mais aussi une sorte de crainte. Oui, cette B.D me faisait peur. A travers les coups de coeur de ses participants, le challenge B.D invite à la curiosité et à la découverte. "Le rapport de Brodeck" était le coup de coeur de Jamik, ami babéliote avec qui j'ai pas mal de goûts communs, notamment en matière de 9ème art. Je me suis donc dit qu'il était temps de laisser de côté mon appréhension et de franchir le pas. J'ai bien fait de me fier à Jamik. Ce 1er tome est simplement parfait.

"Le rapport de Brodeck" n'est pas une lecture facile. Cette B.D demande une certaine implication du lecteur. Il faut aussi accepter cette atmosphère oppressante et sans espoir.
Il y a une universalité et une intemporalité dans cette histoire tragique. C'est de l'âme humaine que parle le "rapport de Brodeck", de sa noirceur et de la peur qui la nourrit. La peur qui est d'ailleurs un élément central du récit. Dans "le rapport de Brodeck" tout le monde a peur. Brodeck a peur de ses souvenirs, il a peur des villageois. Les villageois, après avoir eu peur de l'Anderer, craignent ce que pourrait raconter Brodeck. le seul qui n'avait pas peur c'était l'Anderer. Peut-être aurait-il dû...
Il y a beaucoup de non-dits, beaucoup d'espaces laissés au lecteur. Larcenet ne prend pas le lecteur par la main et c'est tant mieux. J'aime quand un auteur croit en l'intelligence de son lecteur et parvient à l'amener où il veut sans que ce soit appuyé.

Je ne connais pas le livre de Claudel mais je ne serais pas étonnée que cette adaptation la surpasse. L'histoire est superbe mais le vrai point fort c'est le dessin absolument sublime. Il y a d'ailleurs très peu de textes, beaucoup de cases sans dialogues. Une image silencieuse est parfois plus dévastatrice que les mots les mieux choisis. Et les images de Larcenet, elles brûlent la rétine, prennent aux tripes et au coeur. Il se dégage de ce dessin si sombre une grande poésie. Les visages des personnages sont particulièrement réussis, d'une expressivité dans le regard telle que j'ai rarement vu. Les yeux de certains personnages semblent fouiller l'âme du lecteur qui les scrute. Sensation troublante... Ces hommes promènent leurs gueules creusées et sombres dans des paysages illuminés par la blancheur de la neige. Dans "le rapport de Brodeck" la nature est belle tandis que les Hommes sont laids, la nature est sauvage tandis que les Hommes sont cruels.

Difficile de parler de plaisir ou d'émerveillement face à une oeuvre aussi intensément sombre et pourtant je suis ravie d'avoir découvert cette oeuvre si puissante et j'ai bien été enchantée par sa beauté fracassante. Incontournable !
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J’étais curieuse de lire l’adaptation du roman de Philippe Claudel par Manu Larcenet et je n’ai pas été déçu.

Dans ce premier tome, le décor est planté. Les paysages reflètent la tristesse, le froid, qui emplit également le cœur des hommes. Pour les paysages, c’est naturel, c’est l’hiver. Ensuite viendra le printemps, la renaissance, la joie. Mais pour ces hommes, dont la haine, la guerre et la colère ont détruit le cœur, y aura-t-il un renouveau ?
Seuls quelques hommes sortent du lot. Brodeck, qui a vécu l’innommable, l’homme qui vit à l’écart et qui connaît tout sur les animaux et les hommes, et l’Anderer. L’Anderer arrive un jour au village. Il semble savoir où il veut aller, alors qu’il est étranger. Il représente un danger. Le danger de révéler aux hommes sombres ce qu’est leur vraie nature. Se regarder dans un miroir, sonder son âme n’est pas agréable pour ces hommes qui détiennent un secret honteux.Un ange qui descend parmi les hommes...

Brodeck est choisi, pour écrire le rapport relatant l’affaire, car il est innocent. Un innocent parmi les coupables, qui voit ces hommes comme des bêtes sauvages, poursuivant leur proie, la surveillant, la tenant au bout de leurs couteaux et de leurs poings. Il connaît la férocité des hommes. Il sait jusqu’où ils peuvent aller. Il lui faudra être prudent.

Les hommes ne sont pas beaux, leurs visages sont durs, agressifs, fermés. Les chiens font peur, les nazis sont à peine des hommes. La nature est froide mais grandiose. Manu Larcenet a réalisé, à mon avis, une très belle adaptation du roman de Philippe Claudel. Je comprends que les lecteurs qui n’ont pas lu le roman soient pressés de lire la suite. De même, bien que je connaisse la suite, j’ai hâte de voir l’adaptation qu’en a faite Manu Larcenet et de me replonger dans ces ténèbres, d’y mettre des images, de lui redonner une autre dimension, de la voir à travers le regard d’un dessinateur talentueux.

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Ce livre est une véritable réussite. Manu Larcenet est parvenu à un coup de génie en adaptant le chef-d'oeuvre de Philippe Claudel en BD.

Attention âme sensible s'abstenir. J'ai lu cette BD en apnée, avec une boule au ventre. Tout y est. Pour avoir lu le livre, je peux vous dire que Larcenet est resté fidèle à Claudel.

Brodeck se rend à l'épicerie-café-auberge du village pour acheter du beurre. Il comprend tout de suite qu'un drame est arrivé. « L'Anderer », c'est-à-dire « l'autre », l'étranger au village a été tué par les hommes parce qu'ils avaient peur de lui, peur qu'il découvre leurs secrets. Brodeck est chargé de faire un rapport, mais il sera constamment surveillé.

Si ce n'était que cela… On plonge dans l'enfance de Brodeck, dans sa vie et la vie du village où il s'est installé avec sa mère adoptive, de ce qu'il a subit dans les camps, pendant deux ans, et ce qu'il a retrouvé lorsqu'il est revenu au village…

L'histoire est vraiment très dure, mais tellement bien racontée. Bien que sombres, Les dessins sont superbes, beaucoup de détails dans les planches.
Cette BD ne vous laissera pas indifférent, elle vous poursuivra des jours et des jours… Au même titre que le roman de Claudel.

J'attends le 2ème tome avec impatience…
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Manu Larcenet est un artiste à part entière.
C'est un maitre de l'ambiance et du dessin à l'encre. Il a le don de retranscrire la noirceur humaine, mais aussi ce qu'elle a de plus touchant, de plus pathétique, sa fragilité.
Déjà avec "Blast" Monsieur Larcenet m'avait emmené loin, très loin avec son dessin incroyable et son histoire terrible.
Là, dans un autre registre - reprenant un court roman de Philippe Claudel - il trace des ombres noires et soudain la page prend vie. L'hiver, le froid, la solitude, la peur, l'isolement, l'incompréhension, la paranoïa, la misère... ils sont là tout à coup, nous enveloppant, et on est avec Brodeck, on est Brodeck, perdu, apeuré mais intègre, humain parmi les loups...
Qu'une envie maintenant, me procurer rapidement le tome 2.
Attention, lire du Larcenet peut provoquer une dépendance... tant pis, je consomme quand même sans modération !
note - lu ce livre dans son édition luxe : livre somptueusement relié, format rectangulaire, et une magnifique couverture à l'ancienne.

Challenge petits plaisirs 2015.
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Merveilleuse harmonie de l'écriture de Claudel et du dessin de Larcenet, unis dans la noirceur de ce roman terrible, le second magnifiant par son trait et son oeil singulier l'atmosphère sombre et lourde qui m'avait tant fascinée dans le roman.
J'avais écrit dans mon billet sur le roman qu'il m'évoquait une peinture, aussi ne suis-je pas surprise que l'auteur de Blast ait choisi de l'interpréter en roman graphique, tant le sujet se prête aux clairs obscurs sur des visages fuyants ou lumineux, et à l'esquisse de paysages de montagne qui semblent absorber la laideur des habitants, tout en les révélant.
La fable de ce texte sur les aspects les plus sombres de l'âme humaine n'en est que plus intemporelle, c'est une réussite absolue.
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Waouh !
Que dire ?
Que dire à part "Waouh" ?
...

D'accord, c'est un peu succinct comme analyse, mais que voulez-vous, il y a des ouvrages qui n'appellent aucun commentaire, qui demandent au contraire à ce qu'on en dise le moins possible.
Juste applaudir bien fort, et puis faire silence.

D'ailleurs question silence, il s'y connaît Manu Larcenet !
Des plages immenses sans le moindre mot, juste du vent et des paysages enneigés.
Quelques bonshommes aussi, chevelus et moustachus, des regards saisissants, des trognes pas possibles sous des chapkas miteuses.
Et ce ciel toujours bas, ces corbeaux planant comme une menace au-dessus d'un hameau perdu dont on ne sait presque rien, sinon qu'il abrite encore quelques âmes damnées, une petite communauté d'hommes bourrus et mutiques recroquevillés autour d'un terrible secret.

Une guerre est passée par là.
Et puis un étranger s'est présenté, un inconnu, un "autre" : l'Anderer - comme on dit dans ces contrées.
Qui est-il, pourquoi est-il venu et que lui est-il arrivé ? C'est pour répondre à ces questions que les villageois chargent Brodeck, peut-être le seul innocent d'entre tous ("en écrivant ces mots je comprends soudain le danger que cela représente, d'être innocent au milieu des coupables... C'est en somme très proche d'être le seul coupable parmi les innocents"), lui qui a un peu l'habitude d'écrire, de rédiger un rapport. Un compte-rendu des tristes événements survenus au village.

Alors Brodeck s'exécute comme il peut, sous l'oeil suspicieux des commanditaires, et nous voilà embarqués dans une histoire terrible, aussi sombre dans le fond que dans la forme (oh ces dessins superbes, oh ces contrastes en noir et blancs violents ! Et ces ombres partout, ces silhouettes inquiétantes, ces traits presque indistincts d'être à ce point noyés dans les ténèbres !).
Un récit crépusculaire, plein de mystère et de flashbacks, qui progresse si lentement qu'il semble parfois faire du surplace (Brodeck nous avait prévenu : "cela manquera certainement d'ordre, de clarté, car les mots me viennent comme la limaille à l'aimant. Je ne peux les retenir ni les organiser") et où tout est question d'atmosphère, de connivences mauvaises et de non-dits tragiques.

Une parfaite mise en images du grand roman de Philippe Claudel (que j'avais également adoré) : mon seul regret est qu'il ne s'agisse là que d'une première partie et qu'il va me falloir patienter pour dénicher la suite...
Du grand art, vraiment !
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J'ai aimé cette adaptation pour les planches sans dialogue qui donnent l'atmosphère, pour le noir qui cisèle les personnages et le blanc qui trace l'étendue des paysages de neige et pour le mystère dans lequel dessins et textes se servent mutuellement.

Cette B.D. est un véritable roman graphique en une couleur, le blanc étant celui du papier (et encore le noir n'est pas considéré comme une couleur !).

Philippe Claudel/Manu Larcenet savent tracer la noirceur des êtres. L'ambition d'adapter le roman du premier en B.D., en prenant son temps, est réussie.
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