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L'aube de la puissance tome 1 sur 1

Nanachi (Autre)
EAN : 9791070001868
412 pages
Books on Demand (12/06/2020)
5/5   4 notes
Résumé :
Le Royaume de Kirmiel est au bord du chaos. Le Fléau, une épidémie redoutable décime les habitants depuis plusieurs mois, et vient d'anéantir la capitale de Kamathel. Rescapée du drame, Sherène, dernière héritière de la lignée royale des Dernay se retrouve malgré elle en exil et entame une quête dangereuse pour reconquérir sa place. Elia, une jeune femme amnésique se lance à la recherche de son passé. D'où lui viennent ces visions, ces étranges facultés qu'elle semb... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La force d'Émergence repose dans ses différentes facettes : en parallèle du parcours des héroïnes pour leur salut dans un monde en proie au chaos, on découvre le royaume de Kirmiel dont le trône laissé vacant suscite de nombreuses convoitises au sein de la noblesse. Des intrigues qui contrastent avec l'angoisse pesante qu'inspire le Fléau, cette épidémie ravageuse qui décime impitoyablement la population. Pourtant, malgré les jours sombres, la volonté de survivre et de vivre se partage au sein des Kirmiels qui tentent de continuer à mener le cours de leurs existences malgré les menaces qui pèsent sur eux. A travers le récit, c'est tout un monde qui prend vie, dans toute la richesse de sa complexité, de son folklore et de sa culture.
Le texte n'en est pas moins mené efficacement, présentant en parallèle les progressions des deux héroïnes, leurs victoires comme leurs échecs, leurs craintes et leurs espoirs, ainsi que l'évolution de l'échiquier politique qui s'affronte pour le pouvoir en arrière-plan.
Un premier volet épique qui ouvre de belles pistes pour la suite.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Aux différents promontoires de la ville, plusieurs oriflammes brunes frappées d'un griffon doré surmonté d'une couronne, emblème des Dernay, battaient toujours au vent, côtoyant les drapeaux mauves marqués du tolca gris de la Guilde du commerce. Différents marchés rayonnaient à tous les niveaux, présentant des articles issus des quatre coins du continent d'Aaskild. Des ressources de la baie de Vinzel au Sud de la Kirmiel au désert d’Inya en terres Malausannes, ou parfois même des produits venus de l’Anglade. D’autres denrées provenaient de pays plus lointains comme l'Archipel Marka'sh des lointaines mers chaudes de Huséis, des continents de Sinar ou de Galmayen, de l'autre côté de l'océan Veltis, ou encore de l'île forestière de Gorn au sud de la baie de Vinzel.

Depuis le début du Fléau, la plupart des importations extérieures au continent avaient cessé et certains produits périssables étaient devenus introuvables, mais quelques marchands plus intrépides ou plus avides que les autres parvenaient encore à contourner le blocus pour faire parvenir leurs marchandises assez résistantes pour supporter le voyage.
Les senteurs formaient un ensemble insolite propre à ce genre de lieux. L'arôme de l'ambre des parfumeurs se mêlait à celui des épices, des viandes séchées, du poisson d'eau douce et des fruits frais, mais aussi celui du cuir, du musc et du bétail ainsi que les odeurs métalliques des armes et de divers ustensiles. Quelques étals présentaient de coûteux tissus aux couleurs vives et aux motifs brodés, des teintures rares rapportées de destinations lointaines, des soies précieuses aux reflets moirés, des instruments de musique, quelques bijoux exotiques et des armes de tous les horizons.
Une véritable cacophonie s'élevait du marché aux bestiaux où les animaux de basse-cour et d'élevage les plus courants côtoyaient des créatures plus rares, capturées dans des forêts sauvages ou importées d'au-delà des mers. Surmontant le vacarme des bêtes, marchands et clients négociaient vivement les prix.

Si la population était principalement Kirmielle à en juger par une dominance de teint clair, quelques Sinarians à la peau sombre se distinguaient par leur grande taille et leur chevelure d'un noir profond. Elia reconnut aussi des habitants du continent de Ch'en'si dont certains n'étaient pas humains. Un être de petite taille couvert d'une épaisse fourrure marquée d'un masque gris et blanc au niveau de la tête bouscula involontairement un jongleur en jurant dans un kirm approximatif. Elia plissa les yeux, s'efforçant de retrouver le nom associé à ce peuple civilisé proche cousin des loups, sans parvenir à s'en souvenir. L'artiste de rue avait fait tomber ses massues sous l'effet de la surprise et s'était tourné en pestant vers l'individu qui venait de le déstabiliser. Une dispute animée s'ensuivit.

La scène fit rire la plupart des spectateurs alentour, au grand dam du petit être, qui, de frustration, retroussa les babines d'un long museau, dévoilant des mâchoires munies de canines effilées, et aplatit sur son crâne ses oreilles pointues en une expression menaçante. Un homme massif dont le crâne rasé s'ornait de larges tatouages sombres vint au secours de l'infortuné en l'interpellant d'une voix de stentor tout en toisant le jongleur.

— Un problème Jakk'a'ni ?

Sentant qu'il n'avait pas intérêt à chercher les ennuis, le bateleur n'insista pas et ramassa son matériel pour aller s'installer plus loin. Constatant qu'il n'y avait plus rien à voir, le petit attroupement créé par l'incident se dissipa aussi vite qu’il s’était formé. Un peu en retrait, Elia reprit son chemin à la suite de son compagnon.
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Sherène ferma les yeux et soupira, bercée par la respiration régulière de la jeune femme. Le parfum familier de cuir ciré et d'huile florale associé à sa Gardienne la réconforta. Elle goûta la simplicité de cet instant avec plaisir, appréciant les moments de calme où l'on lui permettait de fuir la cour, le protocole et ses devoirs. Elle aimait plus que tout ces journées trop rares où elle pouvait être une enfant de sept ans et ne penser à rien d'autre qu'au présent, et profiter de ce contact presque maternel. L’après-midi était magnifique, et les jardins embaumaient d’un mélange floral exquis. Toute colère disparue, Sherène se redressa avec un sourire, un éclat espiègle pétillant au fond des yeux.

— Raconte-moi encore la légende de Narya l'unificatrice !

L’amusement réapparut sur le visage de la Gardienne à cette demande. Sherène connaissait ce conte par cœur mais ne se lassait jamais de l'entendre à nouveau.

— Bien longtemps avant le Pacte, dans les grandes étendues bordant l’Anglade, les peuples-frères des Humains et des Galjanes étaient enlisés dans une guerre que l'on disait insoluble, les Hommes convoitant la richesse des forêts, et les Galjanes revendiquant la sécurité des terres du Nord, des Marches Blanches à celles du Septentrion. Durant de long mois, ils s'affrontèrent sans qu'aucun des partis ne prenne l'avantage...

— Mais une femme Galjane très très sage avait rassemblé son clan et s'était interposée entre les deux adversaires pour appeler à la raison les soldats qui se battaient, fit Sherène, reprenant sans le vouloir l'intonation et les mots maintes fois entendus.

— ... Elle a prêché pendant sept jours et sept nuits auprès des deux camps pour que cessent les combats et pour rappeler que malgré leurs différences Humains et Galjanes sont frères et sœurs. Et elle a si bien plaidé pour la paix que les représentants des deux peuples ont consenti à trouver un accord. Les Galjanes l'ont renommée "Narya", qui veut dire "celle qui unifie" en svandi, en souvenir de la guerre qu'elle a arrêtée...

— Vous voulez finir l'histoire ? demanda malicieusement la jeune femme, mais sa Contractante lui répondit d'un sourire désarmant.

—... Et c'est pour ça que tes parents, qui sont un Galjane et une Humaine t'ont appelée Narya, "celle qui unifie", parce que tu es le pont entre deux peuples-frères, et qu’ils voulaient faire de toi une messagère de paix. Tu as de la chance... Tu as un nom de légende. Tu crois qu'un jour il y aura une légende quelque part qui parlera d'une Sherène ?

Narya eut un sourire énigmatique et son regard se perdit dans la contemplation des nuages qui défilaient paresseusement au-dessus de leurs têtes.

— J'en suis certaine.
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Le galop lourd de plusieurs chevaux fit vibrer le sol et le trio dressa l'oreille, alors que des cris se rapprochaient de la clairière. Ténée enfouit rapidement le foyer qui crépitait doucement, le recouvrant de terre pour étouffer les flammes et la fumée au plus vite. L'effort fut inutile à en juger par les clameurs qui les entouraient. Ils se précipitèrent vers leurs montures abandonnant leurs bagages dispersés. Ils n'eurent pas le temps de monter en selle qu'un groupe de cavaliers lourdement harnachés fît irruption dans leur campement. La lueur de leurs torches sur l'acier sombre de leurs armes allumait de sinistres reflets. Toutes étaient frappées d'une étoile penchée à quatre branches. Derrière Ténée, Agni eut un hoquet de terreur et attrapa Sherène par le bras pour la tirer en arrière et l'entraîner à sa suite.

— Courez! Que Rheneres nous garde !

Sherène n'eut pas besoin de se le faire répéter et s'élança aussi vite que possible derrière le frère et la sœur, le cœur battant à tout rompre. Son esprit n'osait formuler ce que son instinct avait déjà deviné. Les Xertis, les Flétrisseurs, ainsi qu'on les surnommaient. Le tumulte semblait venir de toute part. Les cavaliers derrière eux les poursuivaient déjà. Des éclats de voix émergeaient de toutes les directions accompagnés des feux follets des flambeaux, obligeant les fuyards à sans cesse changer de trajectoire. Ils n'avaient aucune chance de s'échapper ainsi et ils en étaient conscients. Pourtant, avec l'énergie du désespoir, ils couraient plus vite que jamais. Leurs foulées touchaient à peine le sol tant la peur les portait. Ils refusaient l’inéluctable. Cependant, le grondement de la charge derrière eux gagnait du terrain. Leur seul espoir était de rejoindre le couvert de la forêt, où des chevaux auraient du mal à les suivre. La ligne sombre des bois se dessinait devant eux, presque à portée de la main. Sherène gémit douloureusement alors qu'elle imposait à son corps de se dépasser encore un instant, juste le temps nécessaire pour la mettre en sécurité.

Une silhouette massive leur coupa soudain la route avec une telle brutalité qu'ils en perdirent l'équilibre. Ne parvenant pas à se rétablir à temps, Sherène roula au sol. Un cheval hennit et se cabra tout près, rapidement maîtrisé par son cavalier. Quelque part au-dessus de sa tête, elle entendit Agni hurler. Une terreur viscérale la remit debout sans qu'elle ait même la sensation de s'être relevée. Ses jambes épuisées reprirent leur course malgré la proximité des ombres qui l'entouraient. Malgré les rires mauvais. Malgré la vanité de l'effort.
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Un frémissement parcourut les buissons proches, et il se releva d'un bond, prêt à réagir au moindre danger. En dépit des apparences, il n'était pas sans défense. Le calme revint dans le bois, mais il resta à l'affût, conscient que le danger pouvait resurgir de n'importe où. Il s'avança jusqu'à une trouée où une tache claire attira son regard. Blottie entre les larges racines d'un arbre centenaire et à moitié ensevelie sous un tapis de feuilles mortes, une jeune fille gisait au sol, immobile. À première vue, elle ne devait pas avoir plus de quinze ou seize ans. De longs cheveux blancs encadraient ses traits et recouvraient ses épaules d’une mante soyeuse. Elle était vêtue d'une tunique simple dont les maisons de soins habillaient leurs pensionnaires. Étendue sur le dos, le visage tourné vers le ciel, elle semblait endormie. Elle aurait été jolie sans la longue entaille couturée qui la défigurait de la naissance de ses lèvres à la pommette de sa joue droite.
Elistair s'approcha sans bruit et avec prudence, n’excluant pas l'idée qu'elle pouvait être infectée par le Fléau, même si elle n'en portait pas encore les stigmates. Une branche craqua sous ses pas, et la jeune fille ouvrit les yeux, se redressant d'un bond. Ils s'observèrent en silence, se jaugeant mutuellement. S'aidant du tronc proche, elle se remit sur ses pieds, ce qui ne manqua pas d'alerter le soigneur sur l'état de ses forces. Elle était à bout. La tension de ses muscles, la brillance et la dilatation de ses pupilles, le mouvement rapide de sa poitrine alimentant une respiration trop saccadée, même son silence, tout chez elle trahissait l'épuisement la peur et le choc.
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Une flèche siffla soudain au-dessus le chemin de ronde joignant la tourelle où Sherène était cachée. Un cri ponctué par un bruit de chute poussa la jeune Reine à risquer un regard hors de la guérite. Il n'y avait plus rien sur la voie d'accès. En revanche, au loin sur le chemin de ronde se tenait Narya, arc bandé, flèche encochée.
Malgré la distance et la pâleur de la lune et des étoiles, Sherène frémit en voyant se dessiner sur le visage et les bras nus de sa Gardienne les marques noires caractéristiques de l'avancée de l'infection. Pourtant, Narya était toujours debout, dans une stature forte et volontaire malgré la souffrance qui se devinait dans son maintien. Haletante, affaiblie mais debout, puissamment campée sur ses jambes, sa longue chevelure noire prenant des reflets d'étain à l'éclat lunaire. Cette image noua la gorge de la fillette qui en dépit de la chaleur de l'été s’emmitoufla dans la cape grise. À contrecœur, elle retourna se tasser dans sa cachette en songeant à tout ce qu'elle avait perdu en trois jours : sa cour, ses gens, ses amis, Hérim... Narya. Narya qu'elle allait perdre avant l'aube, et qui lui offrait encore ses derniers instants avec une loyauté indéfectible. Narya qui allait mourir pour avoir voulu la protéger. Et rien de ce que Sherène aurait pu faire ne pourrait l'empêcher.
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